Ow. Il fallait que je chante. Fichu cupidon. Je réfléchis un instant, cherchant une chanson que je connaissais par coeur. La Macarena, évidemment, comme tout bon espagnol qui se respectait... ou pas. « (...) Dale a tu cuerpo alegria Macarena, Que tu cuerpo es pa' darle alegria y cosa buena, Dale a tu cuerpo alegria, Macarena, Heeeeeey Macarena ! (...)  » et je chante toute la chanson assez fort pour que tout le plateau puisse entendre. La honte. Et une fois fini, je tousse un peu.  « Voilà cupidon.» 

Je suis vraiment très déçu du comportement d’Adnan. Il m’a fait tomber dans la boue et m’a laissé patauger dedans comme une merde sans même prendre la peine de m’aider ou s’excuser. Je retiens. J’ai pas un tempérament de feu mais là, il a poussé le bouchon un peu trop loin. Je compte bien me venger ou lui faire savoir que je suis pas content du tout. D’ailleurs, je reprends la chemise que j’ai jeté un peu plus tôt puis j’enlève un bon excès de boue sur moi avant de reprendre le chemin du prime. Une fois sur le plateau, je reste stoïque, réfléchissant à ce que je vais faire. Et quand je vois Adnan en train de parler, visiblement pas préoccupé par mon sort, mon bras agit tout seul et balance la chemise en sa direction. Sauf que, manque de bol, ça touche sa voisine Felice et pas lui. Du coup, je reste attrapé et sait pas comment réagir. Je crois que je viens de signer mon arrêt de mort là, non ? Adnan lui demande si c’est sa chemise. Il est pas très observateur. C’est une chemise de garçon ça. Je me précipite alors vers Felice, lui adresse un regard doux et ramasse la chemise pleine de boue. « Vraiment désolé. C’était pas toi que je visais. » Je ne sais pas quoi lui dire d’autre. De toute façon, j’imagine qu’elle comprendra mon comportement puisque je suis moi-même couvert de boue.  Et voilà que Adnan se lève puis m’attrape par la manche. Mon visage reste ferme et mon regard froid. Je souffle, fâché, en croisant les bras. « C’est facile de s’excuser maintenant. » Il aurait pu me faire très mal en plus. J’aurai pu crever seul dans la boue et personne s’en serait rendu compte. « Si tu veux t’excuser, alors va nous chercher des serviettes et retrouve nous dans les loges. On va se changer. » Je tends la main à Felice en espérant qu’elle accepte mon mea culpa. De toute façon, il faut bien qu'on se change maintenant. On ne va pas rester sur le prime avec de la boue sur le corps. Contrairement à ce que peux dire Eryk, ça n'est pas tendance du tout.

Je reviens sur la plateau encore essoufflée par l'effort de j'ai dû fournir pour se défi. Je ne suis vraiment pas une sportive, je me contente de la danse et c'est tout. Je reprends place aux côtés d'Adnan qui n'avait pas eu le temps de me répondre à cause du défi. Nous reprenons donc le cours de notre conversation comme si de rien n'était. Oui, donc, le tee-shirt que nous avons en commun. Clémentine lui a défendu de le mettre. « Bon alors je vais essayer de pas m'approcher d'elle avec ce tee-shirt pour éviter les incidents. ». Une fashionista aigrie était capable du pire, même d'arracher le tee-shirt d'une de ses camarades si ça ne lui plaisait pas. Clémentine n'a pas l'air de ce genre là mais je préfère ne pas tenter le diable, on ne sait jamais. Adnan, faire du mal à Sacha pendant le défi ? Voilà qui n'est pas pour me surprendre lui qui a l'air si innocent. « Tu lui as fait quoi au juste ? ». Je lui demande curieuse de bien pouvoir savoir quel tord il pouvait avoir causé à Sacha. Il me demande s'il devrait aller le voir pour savoir comment il va. Ça semble être la meilleure solution oui. « Peut être, tiens le voilà, va lui dire ». Je lui indiquais d'un signe tête où Sacha se trouvait et visiblement il n'était pas ravi de ce qui venait de lui arriver. Il était couvert de boue et tenait dans sa main une chemise tout aussi sale. Une chemise qu'il s’empressât de lancer dans notre direction et qui, bien sûr, atterrir sur moi. « SACHAAAAAAA ! » Je m'écris sans pour autant voir rouge, je ne tiens pas à laver mon linge sale en publique. Adnan a l'air totalement dépité et me demande si c'est ma chemise. « Non pas du tout. Je porterai jamais une horreur pareille ». Je réponds le plus calmement possible. Adnan m'abandonne et se lance à la poursuite de Sacha et voilà qu'Eryk vient dans ma direction pour me charrier. « Hé, ça se fait pas de profiter de ma faiblesse. ». Je lui lance dans un grand sourire. Il vaut mieux en rire qu'en pleurer.