Certains s’arrêtent à la fontaine pour perpétuer l’éternelle croyance populaire. Cet exercice qui consiste à s’asseoir sur le bord de la fontaine et de lancer une pièce en faisant un vœu tout en offrant aux pickpockets le moyen idéal de se faire un petit supplément en passant. Peut-être que je stéréotype un poil trop la chose mais j’aurais du mal à percevoir cela d’une autre manière sachant que je ne crois pas à tout cela, ce n’est pas le fait de dépenser un euro dans une fontaine qui vous aidera à réussir votre vie. Plutôt que de gaspiller cinq minutes à faire un truc aussi stupide pourquoi ne pas simplement reprendre sa vie en main et se lancer à corps perdu dans un objectif ? La chute sera certes plus rude en cas d’échec mais il y aura au moins des leçons à en tirer et une expérience supplémentaire pour relativiser et s’y prendre autrement la prochaine fois. Si je suis assis en tailleur sur le bord de cette fontaine ce n’est donc pas pour lancer ma petite pièce, vous l’aurez compris, c’est plutôt pour profiter du beau temps en faisant le plein de vitamine D, il ne fait pas assez chaud pour profiter de la mer et je n’avais pas envie de me mettre en maillot de bain… Non, je me livre à une exposition minime au soleil, juste le visage mais c’est déjà pas mal. Surtout lorsque je reçois un peu d’eau dans le dos, qui vient de lancer une pierre dans la fontaine ? Cette petite blonde qui se fend la poire là-bas ? « Sérieux ? Tu aurais pu te servir de tes mains, ça aurait été plus vite et plus efficace. »

Je ne suis pas certain d’avoir réellement compris qu’elle était l’intention de Clémentine lorsqu’elle a lancé cette petite pierre dans la fontaine. Je n’ai pas forcément la patience de chercher non plus, au pire je m’en fiche alors je me concentre sur ce que je peux constater, l’eau a giclé et j’ai été mouillé. Que ce soit un dommage collatéral ou une volonté j’en conclus donc qu’elle a essayé de me tremper et qu’elle aurait probablement eu meilleur temps de mettre les mains dans l’eau pour m’en lancer dessus en plus grande quantité. « Si tu veux » Note à mon futur moi, toujours tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Je m’en souviendrais la prochaine fois puisque je me retrouve déséquilibré lorsqu’elle exerce une brève pression sur ma poitrine avec ses mains, je trébuche sur le rebord de la fontaine mais puisque j’ai senti la chute venir je me rattrape en limitant les dégâts. Bon, j’ai le cul tout mouillé tout comme mon dos mais ça n’a rien de bien désagréable, c’est plutôt rafraichissant à vrai dire. « Garce, ma vengeance sera terrible. » Oh que oui, elle va payer le prix de cet acte. « Tu faisais quoi ? » Il serait peut-être temps que je me relève non ? Je suis plutôt bien installé, partiellement allongé car appuyé sur mes coudes pour redresser mon buste. « Tu réfléchissais sur l'insipidité de ta vie ? » Elle est imaginative la petite, dommage qu’elle se trompe sur toute la ligne. « Non, pas vraiment. A vrai dire je faisais juste une petite pause détente au soleil. Je n’ai aucun drame lié à des potins à te raconter, désolé. » Je ne la connais pas alors je préfère supposer qu’elle aime les potins, à l’image de la plupart des filles que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer. Elle retrousse le bas de son jean pour pouvoir me rejoindre dans la fontaine, elle n’aurait pas dû. Je me redresse avec un vilain petit air sadique. « Et si tu prenais une douche improvisée ? » Qu’elle le veuille ou non ce sera le cas. J’opte néanmoins pour la douceur en me cambrant pour entourer le revers de ses cuisses de l’un de mes bras, je la soulève de l’autre. « T’as vu, je me la joue Prince Charmant. » Excepté qu’au lieu de lui quémander un baiser dans les règles de l’art je me baisse progressivement pour pouvoir l’allonger dans l’eau très fraiche de la fontaine. « Parfait ! » Lui fais-je remarquer en souriant fièrement, elle a autant de style qu’un chat mouillé mais c’est ce que je désirais en même temps.

J’ai les fesses complètement trempées et plus globalement une bonne partie de mon corps mais je ne le vis pas trop mal. C’est sûr que la sensation n’est pas vraiment agréable, il n’y a rien de pire que le frottement du tissu humide à la peau, je dirais même que c’est l’une des pires sensations au monde. Je passe cependant au-dessus de tout cela pour me relever et faire face à la jolie Clémentine qui va faire les frais de ma petite vengeance du jour. Il semblerait que ce soit une décision parfaitement justifiée puisqu’elle m’a dans un premier temps éclaboussé avec une pierre et qu’elle s’est ensuite amusée à me faire perdre l’équilibre en me poussant du rebord. Voilà pourquoi je suis quasi-intégralement trempé actuellement et pourquoi il me parait intéressant d’égaliser la situation en lui offrant le même sort. Bon, je compte être plus doux qu’elle malgré tout et c’est donc pour ne pas être trop brutal que je la prends dans mes bras comme un beau Prince Charmant, mes bras musclés la soutiennent fermement sans vaciller une seule seconde. « Tu parles ! » Je souris amusé, elle a bien compris ce qui va lui arriver, elle n’est pas stupide mais ça, je le savais déjà. « La façon dont tu me colles est indécente ! » Clémentine me surprend et je porte donc logiquement mon regard sur la manière dont je suis collé à elle. Mon torse bombé flirte avec son torse, rien de très indécent mais je me sens d’humeur à jouer un petit peu alors je réponds, malicieusement. « Princesse, si tu veux que je sois indécent dis-le, ça ne me dérange pas le moins du monde de l’être. » Faire le con ça fait franchement du bien et mon sourire provocateur en est donc d’autant plus naturel. Je me lance, mon corps se contracte très lentement jusqu’à ce que je puisse plonger mes genoux dans la fontaine, je descends encore un peu et la dépose soigneusement dans l’eau. Je prends bien soin d’en remettre une couche en l’éclaboussant de sorte à ce qu’elle soit mouillée aussi bien de dos que de face. « Je ne sais pas à quels contes fumeux on t'a nourri pendant ton enfance mais on ne traite pas une princesse comme ça » Je souris fièrement, fier de ma bêtise. « On est au vingt-et-unième siècle, on ne tombe plus amoureux en abandonnant une chaussure de verre, il est temps de passer à des contes modernes. Tu sais, celui où le gentil Prince Charmant serre fort la princesse trempée dans ses bras pour lui offrir un peu de chaleur, de réconfort. » Vous en voyez beaucoup des histoires d’amour comme dans les contes ? Moi pas. « Tu as encore le temps de t'excuser » Je relève un sourcil, interrogateur. « Pourquoi devrais-je m’excuser ? Qu’ai-je fais de mal ? » Mon petit air innocent n’est pas très réaliste mais bon, l’important c’est de provoquer non ? Plus c’est gros et plus ça fait son petit effet. « Et j'oublierais ton erreur, Chevalier » La voilà qui m’éclabousse du revers de la main, une légère vague d’eau me recouvre le visage et dégouline le long de ma peau. Je la regarde, scandalisé. « Et moi qui était prêt à te déposer le plus platonique des baisers sur les lèvres pour te demander pardon ! » J’ai finalement changé d’avis avant même d’y avoir réellement songé, mes deux mains se joignent pour la recouvrir d’une plus importante quantité d’eau, je ne la ménage plus maintenant.

Clémentine se défend en parlant d’une certaine indécence de ma part. Vous croyez vraiment que je suis un mec qui s’y prend de cette manière ? Je ne pense pas avoir été indécent avec elle mais je suis d’humeur à en jouer malgré tout. Depuis le début du jeu je me suis montré sous différents angles mais je n’ai jamais rarement séduit en plaisantant, il faut dire que je n’ai pas eu énormément d’occasions de rebondir sur certains propos ambigües. Ainsi, voir sourire Clémentine me donne la pêche et je m’enfonce donc dans un jeu assez amusant, si elle souhaite que je sois indécent je pourrais très bien trouver un moyen de le devenir, il y a des centaines de manières de le faire. « Ça ne m'étonne pas » Je relève la tête fièrement, comme si cette exclamation me rendait fier comme un paon. « Mais je passe mon tour » J’ai envie de rire mais quitte à faire autant s’amuser un peu non ? J’incline légèrement la tête, boudeur. « Tant pis, tu ne sais pas ce que tu rates. » Que je lui laisse entendre, l’air résolu. Bon, je ne suis pas une attraction non plus mais bon, je suis persuadé que dans un monde parallèle dans lequel nous aurions sérieusement attirés l’un par l’autre il y aurait eu de quoi passer du bon temps tous les deux. Clémentine me parle des contes de fées, difficile de réellement coller à ce genre d’histoires dans notre monde, une vie sans magie ni petites licornes ou petites fées en guise de tantes. « Ca n'existe que dans ton imagination » Comme si la prendre dans mes bras pour la serrer fort et lui apporter un peu de chaleur relevait du défi. « Oh toi jeune fille, tu vas voir ! Laisse-moi te montrer que ça n’a rien à voir avec l’imagination. » Vous l’aurez compris, j’ai des choses à prouver maintenant, c’est en tout cas l’air que je me donne volontairement au moment de l’entourer à nouveau de mes bras pour la serrer contre moi. « Tu vois, les princes charmants ça n’existe pas mais un bon gros câlin à l’ancienne par contre… » Elle me tend une perche pour que je m’excuse pour ce que je viens de faire, il y a de quoi être un poil en colère après avoir pris l’eau mais je décide de jouer avec ses nerfs et de la jouer petit con à côté de ses pompes. « Rien, tu es simplement toi, c'est bien ça le problème » Son petit sourire malicieux me permet de comprendre qu’elle vient de surenchérir à son tour, pas de quoi s’énerver ou réellement se vexer. Je la regarde cependant de haut en bas, avec mon air le plus scandalisé. « Parce que tu crois que t’es mieux que moi ? C’est beau de rêver, nous n’avons pas tous été gâtés par la nature… Malheureusement pour toi. » Physiquement elle n’a pas de quoi rougir cependant, mais ça n’irait pas avec ma petite réflexion de goujat alors je me garde bien de le lui confesser. Puisqu’il faut s’excuser je lui propose un petit deal, un baiser platonique. « Je demande des excuses, pas un affront supplémentaire envers ma royale personne » L’eau de la fontaine est loin d’être chaude, je commence même à frissonner mais je suis bien trop emballé par notre petit jeu pour y prêter attention. « Si j'attrape froid, je te préviens, tu vas devenir mon esclave, ça sera de ta faute » Elle me gicle à nouveau si bien que j’ai même l’impression pendant une demi-seconde que je serais capable de boire la tasse. La vilaine Clémentine en profite pour se relever et prendre un air supérieur. « Si tu me paies pourquoi pas, sinon tu rêves chérie. Supporter ton horrible nez qui coule, la niaque qui dégoulinera le long de tes lèvres… Non, je ne suis pas sûr que ça me branche vraiment. » Je risque de prendre froid si je ne bouge pas, je force donc sur mes mains pour pouvoir me relever d’un seul coup, reprenant l’avantage grâce à mes dix bons centimètres de plus. « Madame la marquise voudrait-elle que je l’escorte jusqu’à l’intérieur ? En la portant comme une reine ? »

PS : Toutes mes excuses pour cette réponse, c'est très brouillon.