La nid se faisait vide, ces derniers temps. Constater qu'il se remplit de nouveau n'est pas pour me déplaire. Je déteste la solitude. Je hais plus que tout la compagnie du silence, notamment ici. Nous étions les uns sur les autres. Constater tous ces départs à été une épreuve plus ou moins difficile selon les personnes passant le SAS. Et Liv a pour été une épreuve considérable. C'est une des personnes que j'ai aimé découvrir, adoré l'apprivoiser. Et d'ailleurs, je tente de la retrouver dans ce merdier de village que je connais désormais par coeur. Je me suis même amusé, à mes heures perdues, à trouver des raccourcis, des passages secret, à l'image d'un gosse dans les bois. Je tombe finalement sur Liv attablée à la cuisine et après quelques échanges des plus courtois - je l'enlace avec tendresse, ce que je n'ai pas pu faire au prime - je la traîne jusqu'à l'auberge où s'est dérouler notre première rencontre, si l'on oublie celle du prime où elle a fait son apparition. « T'avais pas fini ton boulot. » Elle était sensée m'apprendre à jouer et est finalement partie, bien trop vite. Ma main ne lâche pas la sienne, comme pour m'y accrocher, être certain qu'elle ne disparaîtra pas une seconde fois. J'aimerais qu'elle reste encore un peu, jusqu'à la fin, pour me soutenir. C'est peut-être égoïste, finalement mais c'est ce que je ressens, à cet instant, bien que mon sourire ne s'efface pas. « J'ai vraiment pas aimé que tu t'en ailles. » je lui dis en désignant le trou encore présent dans la moquette du billard, trou fait la semaine dernière tandis que j'essayais de jouer tant bien que mal. Mais peut-être m'a-t-elle vu, d'ailleurs !

C'est... bizarre d'être là sans vraiment y être. Ce que je veux dire par là, c'est que je suis dans le village, mais que j'ai vu les deux dernières semaines de jeu et que j'ai donc eu un aperçu différent des candidats toujours en lice. Parce que je suis logée, nourrie et blanchie par la production sans pour autant leur rapporter le moindre centime puisque premièrement, les gens ne regardent sûrement pas Fake Lover pour moi et n'étant pas nominable - comme si ce mot existait, je ne rapporte aucune recette en ce qui concerne les appels et sms du public. En bref, je ne sers à rien et je suis pourtant là. A croire que la Prod trouve un intérêt que je ne trouve pas moi-même à ma présence dans le village, mais j'ai bien l'intention d'en profiter parce que c'est la dernière fois que je peux faire ça. Alors, assise à la table de la cuisine, je goutte à la cuisine que j'aime appeler "la cuisine Française", sans pour autant savoir si c'est réellement français. A vrai dire, tant que c'est bon... Et puis Arès me rejoint finalement et c'est avec un grand sourire que je l'accueille. A vrai dire, le prime de Dimanche n'a pas été très constructif pour moi. C'est simple, je suis restée seule et j'ai tenté de suivre les événements, ce qui n'a pas toujours été facile. Alors le retrouver, ça fait chaud au cœur et lorsqu'il m'enlace, je me sens bien. Ca fait du bien, de retrouver l'une des personnes avec qui j'étais assez proche dans le jeu, vraiment beaucoup de bien. Et sans perdre un instant, il me traine jusqu'à l'auberge où nous allons être de grands habitués, à force. J’aperçois le billard en entrant dans le bâtiment, même si je savais pertinemment qu'il m'emmenait à cet endroit précis, je le sentais. « T'avais pas fini ton boulot. » dit-il en s'approchant, je serre sa main un peu plus fort et un sourire éclaire mon visage. Il me fait sourire, parce qu'à ce moment précis, on dirait un peu un enfant... « Et je vais le finir maintenant ! » dis-je, souriant de toutes mes dents. « J'ai vraiment pas aimé que tu t'en ailles. » continue-t-il en désignant un trou dans le tissus vert qui recouvre la table. J'ai vu, à la télé. Mais je ne sais pas vraiment si c'était de la colère ou de la maladresse... « C'est vraiment trop adorable... », je lâche, attendrie par ce qu'il vient de me dire. Je passe mon bras libre autour de ses épaules et dépose un bisou sur sa joue. « Tu m'as manqué, pendant deux semaines ! » dis-je. Parce que c'est vrai, il m'a vraiment manqué, tout comme Jared. Et d'un coup, une lueur apparait dans mon regard et je baisse le regard vers mes jambes : « Et j'ai plus de bleu ! », je m'exclame, fière de ne plus avoir cette blessure bien moche. J'en ai d'autres, maintenant, surtout depuis que j'ai reprit le travail. Je me suis fait mal avec une plante piquante qu'on trouve souvent en montagne, j'ai reçu un coup de la part d'un mouton, un autre m'a mordu au bras alors que je tentais de soigner une blessure bien immonde. En bref, c'est n'importe quoi et je suis persuadée qu'il va finir par voir que j'ai de nouveaux bobos sur le corps.

Lorsqu'il s'agit de la petite Liv - parce que je fais bien une tête et demi de plus qu'elle - je suis toujours euphorique. elle m'inspire une joie de vivre démentielle et réussit à ma la transmettre en un regard. C'est étrange mais ça me plaît. Ainsi, après l'avoir cherchée jusqu'à l'intérieure de la cantine, je la traîne avec moi jusqu'à l'auberge afin qu'elle puisse finir ce qu'elle avait au préalable commencé avec moi. M'apprendre à jouer au billard, quoi. Sa main dans la mienne, je me sens voler. Rien ne peut m'atteindre. C'est la magie de ce jeu. Je ne connais rien de Liv si ce n'est qu'elle est bergère et adorable. Et pourtant, j'ai l'impression de l'apprécier plus que de raison. Comme si nous nous connaissions depuis des lustres. Et je n'ai jamais ressentit quelque chose de tel avant d'entrer à Fake Lover. « T'as plutôt intérêt ma jolie parce que tu ne sors pas de cette pièce avant que l'élève n'ait surpassé le maître. » je lui réponds taquin avant de lui montrer la manière dont elle m'a manquée. Un peu bancale et pas réellement explicite et pourtant, elle m'a manqué. Avec Tris, je pense qu'elle a été le second départ à me toucher. Je l'ai imaginée retourner travailler et m'oublier comme si rien n'avait existé. Son baiser me fait sourire tendrement. Pour la peine, j'attrape sa joue de ma main et y dépose moi aussi un baiser tout doux. Je veux profiter d'elle, des derniers moments que nous pouvons passer ensembles avant que l'aventure ne se termine. Qui sait ce qu'il adviendra après ça ? « Mais j'espère bien ! Manquerait plus que tu n'aies même pas pensé à moi. » Je réponds, les bras croisés sur ma poitrine, l'air faussement accusateur. Je ne sais pas si elle a pu me voir à la télévision mais l'optique qu'elle l'ait fait me réjouis. Enfin, mon regard se pose sur ses genoux à la peau parfaitement lisse et laiteuse. Plus aucune trace de bleus. Cette fois-ci, je prends un air victorieux. « Tu vois l'effet de mes bisous ?» Mes bisous sont géniaux. Le billard peut attendre cinq minutes, je m'y assieds d'ailleurs et tapote une place à côté de moi où Liv grimpe avec agilité. « J'suis comment à la télé ? » je lui demande, l'air faussement détaché alors qu'au final, ça m'intéresse réellement.