+Adnan

Depuis que Mckayla est partie lors du prime de dimanche dernier, mon petit Adnan n'est pas au mieux de sa forme. C'est tout à fait normal, c'était même évident qu'il souffrirait de ce départ. Je me sens un peu impuissant, parce que je n'ai rien pu faire pour éviter ce départ... J'aurais tout fait pour qu'il se sente bien vous savez, qu'il soit continuellement heureux. C'est l'objectif que je me fixe cette semaine, et même au delà finalement. J'ai envie de jouer le petit... l'ami parfait, surtout cette semaine parce que j'estime que c'est la plus dur à affronter. Je lui ai préparé une surprise ce soir. Oh, rien d'extraordinaire à mon sens, mais suffisament qui sorte du quotidien pour lui faire un peu plaisir, et pour lui changer les idées. Alors je le cherche dans la maison jusqu'à lui saisir la main pour l'emmener avec moi.  « Suis-moi... » Mon ton est tout ce qu'il y a de plus doux, alors que je m'efforce de sourire pour nous deux. Oui, j'en ai assez pour nous deux. « C'est un peu loin... à la plage alors habille-toi bien petit coeur. » Oui, je lui propose une simple balade à la plage, histoire de lui changer les idées. Je l'attends à l'entrée et récupère sa main, la tenant fermement comme si je ne comptais plus jamais la lâcher, le lâcher. « Comment tu te sens ce soir ? » Je fais sur le chemin. Puis on arrive bientôt au lieu prévu, alors je mets mes mains sur ses yeux et le fait avancer doucement, pas par pas jusqu'à lui ouvrir les yeux sur quelque chose qui ressemble vaguement à ça. J'avais prévu un petit pique-nique, quelque chose d'assez simple, avec des oreillers disposés un peu partout sur une grosse couette placée sur le sable. Quelques lumières pour nous tenir éclairer au cas où l'obscurité nous prendrait de cours et un grand panier au milieu avec deux sandwich, des trucs à grignoter, de la salade, quelques fruits, et des jus de fruits. Non vraiment, mis à part le cadre idyllique, il n'y avait rien de romantique. « Cette semaine c'est moi qui suit à ton service ! » Je ris doucement, comprenant là dedans que je ferais tout pour le mettre bien.

On pouvait clairement dire que je n'étais pas au mieux de ma forme, et si tous les candidats avaient eu leur petit moment de faiblesse, cette semaine était assurément la mienne. Ou du moins ce Lundi là, bien que je me disais que ça n'allait probablement pas en s'arrangeant. Plus les secondes avançaient et plus elle me manquait et je ne pouvais décidément rien faire pour éponger cette peine. Je ne pleurais plus, je crois que de toute façon même si je le voulais je ne pourrais plus vu toutes les larmes que j'avais déjà versé la veille, mais la tristesse restait bel et bien présente si bien que je ne savais pas franchement si j'avais envie de faire quoi que ce soit de ma journée. Oui, rester là, allongé serait probablement le seul effort que j'arriverai à fournir. Pourtant les rôles s'inversaient, et c'était cette fois à Aaron de venir me tirer de mes songes, saisissant ma main pour m'entrainer avec lui. J'avais envie de lui dire que je n'avais pas envie, mais rien ne sortait de mes lèvres. J'étais fatigué, n'ayant pas beaucoup dormi de la nuit, probablement trop rongé par toutes mes pensées et mes doutes. Sacha avait eu beau faire de son mieux, seul le temps pourrait changer mon humeur, je le savais, je me connaissais depuis le temps et sur ce côté là j'étais sacrément têtu et ce bien malgré moi. Il me dit d'enfiler quelque chose de plus chaud, puisqu'il voulait m'emmener à la plage, et qu'à cette heure ci le temps s'était rafraichi, je passais donc un pull autour de ma tête, obéissant. Je le rejoignais ensuite d'un pas assez mou, n'ayant pas la force de lui faire croire que j'étais excité à l'idée de le suivre. Ça n'était pas lui le problème, c'était moi, et ce depuis le début de toute façon. Pas seulement ce soir là. Il récupère ma main, et je souris pour la première fois de la journée. Sourire qui se change bien vite en une grimace lorsqu'il me demande comment je vais. « J'ai connu mieux... Enfin je... je risque de ne pas être la meilleure compagnie que tu puisses trouver, ce soir. » Je préférais le prévenir, même si en y réfléchissant bien, il n'y avait qu'à regarder l'expression de mon visage pour le deviner. Je ne devais pas ressembler à grand chose, entre fatigue et tristesse, d'autant plus que j'étais réputé pour être un livre ouvert. Je le suivais donc sans broncher, alors qu'il retirait ses mains de devant mon visage, mes prunelles découvrant rapidement ce qu'il avait préparé pour moi. Autant vous dire que je ne pu retenir ma mâchoire de se décrocher quelque peu. C'était impressionnant. Jamais personne n'avait fait quelque chose du genre pour moi. Il fallait bien l'avouer, Aaron marquait facilement des points, et savait s'y prendre pour me faire plaisir. En l'occurrence, là, j'étais sacrément content. Bon, pas autant que si tout allait bien, mais je remarquais qu'il tentait à sa façon de me changer les idées et ça marchait plutôt bien jusqu'ici. Je m'approchais ainsi des coussins, touchant du bout des doigts les ampoules, de peur de tout casser. Me connaissant, j'en serais fortement capable, hm. « Tout ça pour... pour moi ? » Ça me surprenait, oui. J'avais donc déposé mes lèvres sur la joue du jeune homme, lui adressant un sourire franc et sincère. « Mais j'ai pas trop envie que tu sois à mon service, je crois que ça me mettra mal à l'aise... Tu veux bien être comme d'habitude ? Ça sera suffisant. » Oui, je l'aimais déjà comme il était au quotidien, il n'avait pas besoin de changer pour me faire plaisir. Prenant place près des coussins, je reprenais quelque peu songeur. « Il ne faudra pas qu'on oublie de tout ranger par contre... que Cupidon ne nous crie pas dessus. »

« J'ai connu mieux... Enfin je... je risque de ne pas être la meilleure compagnie que tu puisses trouver, ce soir. » « C'est bien pour ça que je dois être avec toi, plus que jamais. » Oui, c'est un peu stupide à dire pour le coup mais je ne le vois pas de cette façon moi. Tout ce que je vois, c'est qu'il est mal, et qu'il a besoin de la meilleure compagnie qui soit. Est-ce que je le suis vraiment ? Je m'efforce de l'être en tout cas, mais je ne peux pas le laisser, c'est clair. Je dois tenter, tout faire pour lui être agréable. Et il me semble savoir que Adnan aime les piques-niques... En tout cas ça lui correspondrait bien, ces choses un peu simples, un peu romantiques aussi. Je fais un petit effort, parce que je peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. « Tout ça pour... pour moi ? » Je lâche un léger rire, parce que j'étais toujours autant amusé par sa réaction qui était inlassablement prévisible, mais aussi pour cacher cette petite étincelle que j'avais ressenti lorsqu'il avait déposé ses lèvres sur ma joue. « Oh, et un peu pour moi aussi, j'avoue. » Je réponds avec humour, bien que ce soit vrai dans le fond. Moi aussi je vais m'installer sur ce petit nid douillet ! Après, je l'aurais pas fait rien que pour moi, c'est sur. Ce n'est qu'un avant gout de tout ce que je souhaite faire pour lui redonner le sourire cette semaine. Je serais en quelque sorte à son service oui. « Mais j'ai pas trop envie que tu sois à mon service, je crois que ça me mettra mal à l'aise... Tu veux bien être comme d'habitude ? Ça sera suffisant. » J’acquiesce et d'un simple regard, je lui fais comprendre qu'il n'y a pas de soucis à ce niveau là. Bien sur, j'en perds pas l'idée de redoubler d'effort pour lui faire plaisir. Je sais même pas si je peux parler d'effort en réalité, parce que je le fais volontiers tout ça, tans que lui est bien, ça me va. Je m'installe sur la couette plus confortablement, les jambes tendues sur le côté alors que je sors les deux morceaux de pain déjà coupé. « Il ne faudra pas qu'on oublie de tout ranger par contre... que Cupidon ne nous crie pas dessus. » « T'en fais pas pour ça, je m'occupe de tout... Ce soir, tu te détends, tu ne penses plus à rien, d'accord ? » Plus facile à dire qu'à faire, je sais mais je ne baisse pas les bras. Je sors un peu tout ce qu'il y a dans le panier pour faire un sandwich. J'ai vraiment tout pris histoire qu'il ne manque de rien. « Comment tu l'aimes ton sandwich, dis-moi.. ou... Et si j'essayais de deviner ? Je prépare le tien, et tu me prépares le mien ? » je propose, le sourire toujours là.