J'étais juste bien, il n'y avait rien d'autre à dire. Je ne voulais pas partir non plus, malheureusement, je me voyais mal continuer l'aventure tout en ayant été éliminé. Mauvais-perdant ? Un petit peu, mais surtout jaloux... Je ne voulais en rien me mettre à dos les derniers participants et j'optai donc pour une fuite improvisée. La seule personne à qui je désirai dire aurevoir était Cassandre. C'était chose à moitié faite... d'ailleurs ! Je lui avais dis ce que j'avais sur le coeur sans concession, sans masquer quoi que ce soit. Il avait répondu par al positive, lui aussi attendait plus de notre relation et j'en étais ravi. Finalement, FL ne m'aura pas été que destructeur, certes, je n'aurai pas été le mec le plus apprécié de l'endroit mais j'aurais rencontré Cassandre et c'était là le plus important. Il m'embrassa alors passionnément, après m'annoncer ne plus vouloir mon départ. Je répondis à son baiser, et ce dernier baiser dura, dura... J'étasi bien prêt de lui, j'étais mieux. Malheureusement, ma décision était prise et je ne tenais pas à me dégonfler, pas encore. Je me détachai alors doucement de Cassandre et lui souris, tendrement. « Ce n'est pas vraiment un aurevoir Cassy. » j'ajoutai à mes propos un clin d'oeil complice, souriant. Je lui embrassai à nouveau le front avant de me lever, lui tendant la main en souriant. « Allez, suis moi ! Je veux que tu sois la dernière chose que je verrai en quittant l'aventure. » J'attendais de lui qu'il me soutienne dans mon départ, j'avais besoni de le sentir assez fort pour me voir partir, une semaine. Il me rejoindrait sitôt le jeu terminé, nous pourrions alors apprendre à nous connaître, à vivre ensemble. Je m'en réjouissais d'avance. En attendant, nous devions subir l'épreuve de l'adieu, et c'était horrible...

Cassandre avait toujours été compréhensif avec moi, jamais il ne m'avait poussé aux aveux contre mon gré et jamais il n'avait cherché à me blesser. C'était un garçon bien, un garçon intelligent, un garçon comme j'en rencontrais peu. Je n'avais jamais véritablement assumé ma bisexualité, je m'étais marié à Louison très jeune et notre histoire avait été trop tumultueuse. Lorsque nous avions divorcé, j'avais eu quelques aventures du côté de l'autre sexe, cherchant en l'homme ce que la femme ne m'apportait malheureusement pas. Pourtant, à chaque fois que Louison revenait, j'étais comme un gentil toutou qui attendait sagement sa maîtresse, j'étais berné, j'étais manipulé. Fake Lover avait été pour moi la chance de tourner une page, d'en ouvrir une autre et de commencer une nouvelle histoire. Aujourd'hui plus que jamais j'étais prêt à me lancer à nouveau. Pas parce que j'en avais besoin pour vivre, mais parce que je ressentais en moi cet appel à l'amour, ce sentiment intense qui barbouillait mon estomac et qui me faisait rougir lorsque l'être aimé me regardait, me fusillait du regard. Cassandre était quelqu'un de bien, jamais je ne pourrai l'oublier, jamais je ne pourrai vivre sans penser à lui. J'avais décidé de l'inviter à venir me rejoindre sans réfléchir une seconde aux conséquences de sa décision, de son choix. Peut-être l'installation en ménage nuirait à notre couple, peut-être nous boufferions nous le museau à ne vivre qu'ensemble, peut-être même la barrière de la langue serait un immense problème pour Cassandre, peut-être même insurmontable, mais j'étais prêt aujourd'hui à prendre à nouveau des risques. J'avais trop longtemps vécu dans la peur, dans l'angoisse, j'avais trop longtemps vécu dans l'entêtement et en me retenant. Aujourd'hui, je vivais à nouveau, je sentais mon cœur battre contre mes tempes, je sentais le vent m'envahir, je sentais le froid, la chaleur. Je sentais les frissonnements, je sentais l'amour, à nouveau. Ma vie de solitaire appartenait au passé, car j'avais enfin compris qu'on ne vivait jamais mieux qu'à deux. Cassandre serait mon ancre, mon rayon de soleil dans la brume, il serait l'étoile du berger que je n'aurai de cesse à suivre. Je le regardais, pour la dernière fois, car aujourd'hui sonnait le glas de notre première séparation. Non, ce n'était pas un adieu définitif, juste un aurevoir qui ne durerait que le temps d'une semaine, voir deux, du temps qu'il puisse faire le point dans ses affaires personnelles et me rejoindre en France. Oui, aujourd'hui était la fin pour moi, la fin de cette aventure hors du temps et hors du commun qui m'avait appris plus que tout à rester intègre malgré les évènements. Aujourd'hui, je quittais cette maison, ce nid dans lequel j'avais évolué pendant plusieurs mois. Cassandre me suivait, jusqu'au sas, moi, je tirais ma valise en soupirant. L'épreuve la plus difficile n'était pas de s'adapter à l'enfermement, mais de retrouver sa vie après cette aventure. J'avais peur de ce qui pouvait m'attendre à l'extérieur, peur de ce que serait ma vie sans Cassandre, sans Fake Lover, mais plus que jamais, j'étais confiant, sur d'une seule chose… Qu'importe les obstacles que la vie mettrait sur mon chemin, je n'étais plus tout seul et désormais, j'avais une main tendue vers moi pour me relever lorsque je sombrais. Et c'était là l'essence de ma vie, le fondement même de mon unique philosophie.

La voix de Cassandre me ramena à la réalité, ses remarques me firent sourire mais pas suffisamment pour oublier ce que nous vivions à l'instant. Je le regardai, pour la dernière fois dans ce décor. Je déposai alors ma main sur sa joue, heureux, sans détacher mon regard du sien. « Tu m'as appris à aimer Cassandre, grâce à toi, j'ai de nouveau foi en l'avenir. Tu m'as appris à vivre, à respirer. Tu m'as tant donné, tu m'as tant fait découvrir et partager. Cassy, qu'importes les épreuves, qu'importe l'issu de ce jeu, de cette émission. Tu es pour moi le grand vainqueur, tu es pour moi le seul à mériter cette place. Tu as toujours été honnête et intègre, tu es quelqu'un de bien. Je t'ai fait du mal à beaucoup de reprises et qu'importe ce qu'il se passait, tu m'as tout pardonné. Aujourd'hui, je n'ai plus envie d'être l'homme que j'étais en arrivant, tu m'as transformé, tu m'as changé. Aujourd'hui, je me sens différent, je me sens vivre à nouveau et je désire plus que tout en profiter. » lui dis-je alors, confiant. « Malgré tout, je pense que l'aventure s'arrête aujourd'hui pour moi. Mon parcours aura été ce qu'il a été, avec ses hauts, avec ses bas. Mais de cette aventure, je ne garde que toi, que nous Cassy ! Tu es l'homme que j'aime à présent, l'homme avec qui je veux vivre quotidiennement. Nos nuits me manqueront, c'est vrai, mais je suis prêt à attendre le temps qu'il faudra pour les retrouver. N'oublie jamais cette force qui vit en toi, tu es un homme intelligent, sers t'en. » Les larmes vinrent se mêler à mes propos, ma voix tremblait à présent que ma main poussait la porte du sas. La rupture était imminente, la fin de l'aventure s'arrêtait là pour moi et j'étais fier du chemin parcouru. « Je t'aime, ne l'oublie pas. Les soirs où tu te sentiras à l'étroit dans ta couverture, pense à nous, pense à ce que l'on vivra, là bas… en France. Toi et moi, c'est une vie qui s'offre à nos pieds, une nouvelle vie. J'ai hâte d'y mordre, j'ai hâte d'y goûter. » Je déposai alors un dernier baiser sur ses lèvres, essuyant mes larmes du revers de ma main libre. Puis, je déposai mon regard sur la maison, sur le jardin, sur ses couleurs flamboyantes et son atmosphère apaisante. J'y avais certainement vécu les plus beaux instants de ma vie. L'espace d'une seconde, mon parcours défila devant mes yeux, et des visages se mirent à danser dans mon esprit. Alice, Louison, Sydney, Nolan, Franz, Chloe, Helena, Matthew, Leone, Robbie… tous, ils avaient contribué à ma renaissance, à mon renouveau. Souriant bêtement, je posai alors mes yeux sur Cassandre, une toute dernière fois. « Je t'aime amour ! Plus que tout. » j'accompagnais ces dernières paroles d'un clin d'œil complice et puis, fermai alors la porte derrière moi. L'intérieur du SAS me fit trembler d'avantages, les larmes roulèrent sur mes joues humides. J'attendais que l'on m'ouvre cette porte qui donnait sur la vie réelle, sur l'après, sur ce qui m'attendait, une boule coincée dans l'estomac et le ventre noué. La force d'avancer était bien ancrée en moi, cette volonté de tout défier, de tout emporter avec moi me soulevait du sol, me donnait des ailes. J'étais heureux, j'étais bien, j'étais moi ! Lorsque la porte s'ouvrit, une lumière blanche m'aveugla, et soudainement, je réalisai que je venais de renaître de mes cendres… tel le phoenix.

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