ft percy

Mes doigts caressent délicatement le sable fin, sable fin qui roule sur le bout de mes doigts sans s'y accrocher. Ce sable chaud, presque plus chaud que ma peau. Ce sable qui gratte un peu aussi, mais pas suffisamment pour que ça soit inconfortable.  Pas suffisamment pour que je prenne la décision de partir. Au contraire, je compte même rester et choisis même de me débarrasser de cette robe rose. Une robe superflue quand on connait le climat australien. Un simple bikini comme unique vêtement, un chapeau de paille comme accessoire, j'ai toute l'apparence d'une touriste. Ce que je ne suis pas. Fake-Lover c'est chez moi, le nid c'est ma maison et les habitants sont ce qui ressemblent le plus à une famille pour moi. Une famille où tout n'est pas toujours rose, une famille avec des divergences d'opinion mais une famille quand même. Je laisse finalement tomber le haut de mon corps, mon dos rencontre lui aussi le sable et je peux fermer les yeux dans un apaisement total. C'est une ombre, une vingtaine de minutes plus tard, qui perturbe mon après-midi ensoleillée. Une ombre juste au dessus de moi. J'ouvre doucement mes paupières, je détaille avec beaucoup de soin le candidat qui se tient devant moi. Ou l'ancien candidat plutôt. Celui que je connais le plus, celui à qui je tiens le plus aussi. Ou en tout cas, d'une façon très différente. Je ne vais pas le nier, je ne l'ai jamais fait. Un large sourire s'étire sur mes lèvres, je suis contente qu'il ai, lui aussi, fait l'effort de venir. Nous en avions un peu parlé lorsque nous nous trouvions à l'extérieur mais il n'était encore sûr de rien à ce moment-là et avait préféré ne pas me donner de réponse. «T'es là toi. » Commentais-je simplement. J'allais donc, pouvoir profiter de sa présence à lui aussi. Jouette, je me redresse rapidement en m'aidant de mes coudes. Je bondis sur mes deux longues jambes et sans le prévenir, je commence à courir à vive allure en direction de l'eau qui s'écrase sur le sable. Cette eau qui danse. «Le dernier ... dans ... l'eau »  que je commence essoufflée tandis qu'il vient de comprendre. Il se met à courir aussi et je donne tout ce que j'ai pour ne pas qu'il me rattrape. Je déteste perdre. «sera... le serviteur de ... l'autre.  » Je ne précise rien de plus, il est libre de laisser libre cours à son imagination maintenant.

Je ne m'attendais pas réellement à retrouver Percy dans le nid. Parce qu'il ne s'était jamais réellement montré motivé à revenir, parce que je ne l'avais pas nécessairement trouver enthousiaste lorsque nous en avions parlé. «Je dois bien l'admettre.» Oui, je pensais qu'il resterait chez lui et qu'il ne prendrait pas la peine de revenir ici. «Alors dis-moi, quels sont les motifs de ton retour ? » Lui demandais-je par simple curiosité une seule petite minute avant de m'enfuir en direction de la mer et de lui lancer un défi. Un jeu amusant. L'enjeu l'est encore plus bien entendu. Surtout que je suis sur le point de gagner. Percy a perdu du temps en cherchant à enlever ses vêtements et malgré tout le mal qu'il s'est donné, il ne parvient pas à me rattraper avant que mes pieds ne touchent l'eau salé. Comme je me sens victorieuse, je n'hésite pas à jouer de cette situation et lève les bras en l'air. Gagner cette petite course, c'est un peu comme gagner une médaille aux jeux olympiques pour un grand sportif, je suis fière. Un sourire s'étend une fois de plus sur mon visage tandis que Percy se trouve désormais à mes côtés. Il s'invente même une excuse pour ne pas avoir à assumer la situation. «Te trouve pas d'excuses mon vieux ! Je cours plus vite que toi et tu n'as rien pu faire ... C'est tout.» le taquinais-je tandis que je me rapprochais une nouvelle de lui, cherchant à retrouver la proximité que nous avions déjà pu connaître par le passé. Me plaçant face à lui, je passe l'une de mes mains dans sa nuque. Je n'hésite pas à caresser celle-ci du bout des doigts tandis que je me concentre sur les paroles de l'anglais. «Hum, je ne sais pas encore ce que je vais pouvoir te demander.» Avouais-je en levant brièvement les yeux en direction du ciel. «Ha si, tu pourrais peut-être commencer par déposer un baiser juste là pour me dire bonjour correctement.» Lui dis-je en désignant mes lèvres à l'aide de mon indexe. Bien entendu, il n'était pas réellement obligé de le faire, cela ne rentrait pas réellement dans la mission que j'allais lui donner -mais que je n'avais pas encore eu le temps de choisir. «Seulement si tu le veux... J'précise.»

Les raisons de son retour étaient, comme il l'affirmait, tout à fait semblables aux miennes. Il était en effet, un peu inutile de revenir si ça n'était pas pour apporter son soutien aux candidats à qui l'on tient. J'avais donc simplement basculer la tête de bas en haut, très doucement. Oui, il avait raison, j'étais également venue pour ça. Et je ne lui laissais pas le temps d'en dire plus, pas le temps de se rapprocher de moi non plus puisque j'entrepris une course folle en direction de l'eau dansante. Une course que je remportais de peu puisque j'avais 'triché' en prenant un peu d'avance sur l'anglais. Je préférais même toutes les chances de mon côté, en sachant qu'il ne m'en voudrait pas de trop pour cela. Il tenta de se justifier et je ne pu m'empêcher de le taquiner un peu en affirmant que j'étais bien meilleure que lui. Chose à laquelle je ne croyais pas réellement puisque je sais que la plupart des hommes, sont plus rapides que les femmes. Enfin, je crois. «Ne sois pas rancunier.» Tout simplement parce qu'il n'a pas de quoi l'être. Et je sais qu'il ne m'en tiendra pas rigueur bien longtemps. J'en ai même la confirmation lorsqu'il accepte ma proposition de baiser, n'hésitant pas à me faire remarquer que j'en aurais eu un plus tôt si je n'avais pas fuis de cette façon. «ça aurait été beaucoup moins bien, trop banal.» lâchais-je avec un sourire taquin collé sur mes lèvres fines.  Sa main posée dans mon dos, me rapprocha davantage de lui encore. Une proximité qui m'avait manqué. Beaucoup même. Une proximité qu'il me serait difficile d'oublier le jour où l'anglais devrait retourner vivre à Gibraltar. On a jamais réellement parlé de ce qu'il adviendrait à ce moment-là et je crois que je préfère ne pas le faire. Je n'ai pas envie de l'entendre me dire qu'après tout cela, il n'y aura plus rien. Je n'ai pas envie de me dire que nous redeviendrons des inconnus l'un pour l'autre. D'ailleurs, je balaie rapidement toutes ses pensées de ma tête lorsque ses lèvres se déposent sur les miennes pour me donner le baiser que je réclamais. Un baiser doux et délicat, bien loin de ressembler à celui que nous avions déjà partagé dans le nid mais tout aussi appréciable. Il n'y a pas toujours besoin d'être sauvage, la douceur ça a du bon. Je croises mes bras dans sa nuque. «Bonjour bel étranger.» Façon de parler. Il n'a plus rien d'étranger pour moi. Sauf peut-être son secret qu'il me cache encore en ce moment. «Je suis contente de te voir ici» Ajoutais-je en déposant un nouveau baiser au coin de ses lèvres. Je ne le lui avais pas encore dis, mais ça me parait suffisamment important pour être mentionné. Et puis, il me parle de ma fille. Il aurait compris que je reste auprès d'elle. «C'est la dernière fois que je me sépare d'elle. Je le lui ai promis. Et je vais peut-être passée pour une mère indigne mais je souhaitais vraiment revenir ici. Une dernière fois. » lui expliquais-je d'une voix calme et posée.   «J'espérais te revoir aussi.» Parce que nous ne nous étions vus qu'une seule fois depuis notre sortie du jeu et que ça avait un goût de "trop peu" pour moi.   «Tu penses toujours que nous serions capable de tous nous oublier à la fin ? » le questionnais-je ensuite en déposant doucement ma tête sur son épaule.   «Moi je ne le pourrais pas.» Je ne pourrais pas oublier tous ces êtres qui ont fait partis de mon quotidien pendant deux bons mois, je ne pourrais pas non plus renoncer à Percy et le voir s'en aller définitivement. Non. Je refuse même.

L'anglais, à qui je venais de confier mon plaisir de le revoir en ces lieux, m'avoua quelques secondes plus tard, avoir préféré les moments que nous avions partagés avant de revenir au sein du nid. Les moments plus intimes, plus privés et plus secrets. Des moments qui ne concernaient que nous et où le reste du monde n'avait absolument pas son mot à dire sur la relation que nous partageons. Des moments où, je dois l'avouer, je me sentais plus sereine aussi. Mais nous n'allions pas changer, nous n'allions pas transformer et maquiller notre relation pour le plaisir des téléspectateurs. Nous serions ce que nous avions toujours été et pour ma part, j'en avais déjà presque oublié que tous nos gestes sont filmés. «Sois toi-même, c'est tout ce qui compte.» Avais-je murmuré tandis que l'une de mes mains caressaient délicatement sa joue. Une main qui glissait quelques minutes plus tard le long de son corps pour venir emprisonner ses doigts entre les miens. «On retrouvera ce genre de moments... On les retrouvera» articulais-je en tentant de me convaincre moi-même de cela. Il était hors de question que je tire une croix sur l'anglais lorsque l'aventure prendrait réellement fin mais je savais que nos routes n'étaient pas les mêmes et qu'il ne serait pas forcément facile de garder contact comme je l'aurais toujours espérer. Peut-être me restait-il que cela pour le moment et je tâchais de m'y rattacher tant que cela était possible. Je prenais également conscience qu'en laissant ma fille pour la seconde fois depuis le début de Fake-lover, certaines personnes ne m'envisageraient pas vraiment comme la mère idéale. Une idée que Percy tenta de balayer rapidement en me rassurant sur ce qu'il savait de moi. «J'ai toujours fait tout ce que je pouvais pour elle. Je l'ai toujours fait passée avant tout et je ne le regrette pas. » lui expliquais-je tandis que mes doigts refusaient de quitter les siens. Je déposais délicatement un baiser sur sa joue et me collait un peu plus contre son corps. «Je ne lui demande pas de m'être reconnaissante parce que je pense, faire ce que toutes les mères feraient pour leur fille. » Alors oui, je l'ai laissé et oui, je ne suis pas auprès d'elle mais je ne l'ai pas confié à n'importe qui. Elle est auprès de mes parents, auprès de ma famille et je la sais en sécurité. Fake-lover était l'occasion unique de révéler mon histoire et par conséquent, celle de ma fille. Je pensais venir ici pour gagner de l'argent et on ne peut pas vraiment dire que ça soit un objectif de valider mais au moins, j'ai essayé. Et puis, je lui confiais avoir espérer de le revoir ici et celui-ci me posa une question un peu surprenante pare que je ne m'attendais pas à l'entendre de sa bouche. Je ne m'attendais pas non plus à devoir lui confier certaines choses. «Je suppose qu'après, tu devras repartir ?» J'en sais rien dans le fond, ce ne sont que des suppositions. Comme tout le monde, il reprendra certainement son ancienne vie alors j'imagine qu'il sera plus difficile de se recroiser. «Parce qu'on ne peut pas vraiment dire que Gibraltar ce soit la porte à côté.» murmurai-je en baissant légèrement les yeux. «En tout cas, je ne t'oublierai jamais. Je n'oublierai jamais ce que nous avons partagés tous les deux.» articulais-je à un débit plutôt lent.  «Et tu penses qu'il te serait possible de me garder une place dans ta vie ?» Pas forcément la plus grande, pas forcément la plus importante non plus mais une place malgré tout. Doucement, avec une douceur qui m'est caractéristique, je viens replacer les mèches de cheveux de l'anglais que le vent du bord de mer ne cessait de déplacer. Mes iris se perdirent dans les siennes et puis, une nouvelle question s'échappa des lèvres de l'anglais. Je supposais qu'il parlait de son secret. «Si tu n'es pas celui que j'ai côtoyé durant tout ce temps ... Si tu n'es pas celui avec qui j'ai vécu au quotidien et si tu as joué un rôle ... je suppose que ... J'crois que j'aurais un peu de mal à définir qui est le véritable Percy. » Lui avouais-je avec beaucoup d'honnêteté. Je ne voulais pas lui promettre que je passerai l'éponge sur tout mais comme je n'avais pas encore l'intitulé exact de son secret, il était encore tôt pour m'avancer. «Mais si ça ne concerne qu'un bout de ton identité, si ça ne concerne qu'un truc que je ne sais pas et que tu as toujours agis en étant toi-même ... Alors ça ne changerait rien. » Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais si il était resté lui-même, si il ne comptait pas changer de comportement et de caractère du jour au lendemain, alors, j'estimais que cela n'avait pas de réel importance pour moi. Les détails qui se trouvent sur les papiers, sa carte d'identité n'ont aucun impact sur les moments que nous avons tous les deux partagés. «Je veux pas te perdre.» Ajoutais-je simplement en scellant une nouvelle fois nos lèvres dans un baiser.