Toujours en talons hauts Gigi ! A moins qu'elle soit au bord de la piscine ou entrain de faire du sport. Mais quand elle se décide à faire une petite balade dans le jardin exotique c'est toujours avec ses talons et ses lunettes de soleil XXL qui lui cache la moitié du visage. C'est la mode aussi pour tout vous dire. Jamais vous l'entendrez se plaindre que ses chaussures lui font mal, même si c'est le cas. Parce qu'elle a choisit de toujours porter ce genre de choses, elle ne va certainement pas commencé à s'en plaindre. Pourtant elle est capable de se plaindre de tout et de rien. Surtout de rien quand on y pense. Elle se plaint du temps, de ses ongles qui sont pas assez long, de ses cheveux qui se mettent pas comme elle veut, de son oreiller qui n'est pas assez confortable... Du frigo qui n'est pas assez joli, de la lumière de la salle de bain qui n'est pas assez flatteuse, du perroquet qui fait du bruit. De tout, de rien. Mais cette semaine elle se plaint surtout de ses bleus, qu'elle raconte à tout le monde comme un vétéran de guerre qui parle de ses cicatrices. Elle se balade sans vraiment rien en tête, elle se contente d'observer les fleurs, de faire tourner ses bagues sur son annulaire, de chantonné une petite chanson. Elle ne fait rien de bien intéressant, mais ça la tient occupé. Elle ne s'est pas encore plaint qu'elle n'a rien à faire ici, c'est presque un miracle, parce que faut dire qu'on a vite fait le tour de toutes les activités possibles et imaginable. Un peu plus loin devant elle se trouve une jolie rousse, elle sait bien que c'est Joey, ça peut pas être Olivia. Elle est pas aussi jolie et puis surtout ses cheveux à elle sont plus rouges, moins oranges que ceux de Joey. Elle devrait lui faire la tête non ? Enfin c'est ce que dirait certainement Ronan, mais Gigi elle adore trop Joey. Alors bon elle va pas lui faire la gueule parce qu'elle lui a tiré sur la tête. Même si bon ça fait mal et que ça lui a fait vraiment peur. Elle s'avance à sa hauteur, le front plissé. Elle a pas dit qu'elle ferait pas semblant de la bouder ! C'est tellement plus drôle comme ça. « T'as rangé ton arme j'espère ? » Qu'elle lui demande d'un ton peu enclin à la conversation. C'est dur pour elle de rester sérieuse, mais elle tient bon. « J'ai pas une tête à chapeau, alors rassure moi je vais pas devoir porter un casque à chaque fois t'es dans la même pièce que moi hein ? » Sachant qu'elles sont dans la même chambre ça risque d'être compliqué tout ça !  

Le temps est bon. Comme toujours en Californie. C’est hallucinant à quel point il fait toujours soleil. Ça me donnerait presque envie de déménager ici. Ce genre de température est idéal lorsqu’on a un food truck bien franchement. Parce que le problème d’avoir un restaurant mobile à Chicago, est évidemment que l’hiver, c’est impossible d’être actif. Cependant, le bien fait de ne pas travailler l’hiver, c’est de pouvoir passer le plus de temps possible dans mes enfants. Et ça, personnellement, ça ne vaut du soleil 365 jours par année. Mais pour le temps que je serai ici, je compte bien en profiter. Chapeau sur la tête, bien que le soleil est moins fort à ce temps-ci de la journée, mes yeux captent la silhouette de Gigi. Aucun doute sur la personne en fait. Puisque personne d’autre ne porterait ce genre de talons pour une promenade en plein-air. Pendant un instant, j’ai peur qu’elle ne m’ignore. Il faut dire qu’elle pourrait avoir une raison de le faire, bien que je persiste à dire que ce n’était qu’un jeu, cette histoire de paintball. Et oui, j’aurais pu m’abstenir de lui tirer dessus, mais elle était dans mon champ de vision… et en voyant le résultat final de notre équipe, je suis plutôt satisfaite du dénouement. Je suis assurée de rester une semaine de plus. Que demander de mieux. Que Gigi me pardonne? Oui, ce serait bien. La voilà finalement devant moi, justement qui fait référence au prime. « Elle est sous mon lit, juste au cas où je me ferais attaquer… » je riposte, offrant à la demoiselle un clin d’œil, juste pour confirmer ma petite blague. Je vois bien qu’elle se force pour me bouder, Gigi se lit un peu comme un livre ouvert, enfin à mes yeux. « Tu pourras rester stylée sans chapeau, je te rassure. » Même si c’est beau, des chapeaux. « Je suis sincèrement désolée Gigi… Je ne pensais pas de un : t’atteindre à la tête, et de deux : te blesser de la sorte. » Et je ne parle pas nécessairement de blesser physiquement. Elle avait vraiment l’air mal en point vers la fin de la soirée. « Je ferai tout ce que tu veux pour me faire pardonner. » Et c’est pas peu dire. Je m’entends un peu à n’importe quoi avec Gigi.