Si elle se rappelait bien la rapide visite qu'elle avait fait durant le premier soir, dans cet hôtel se trouvait un spa, du moins, quelque chose qui y ressemblait avec un sauna, des tables de massages, un bain à remous, la totale. La jeune femme n'était pas habituée à tout ce luxe. Jamais elle n'avait mis les pieds dans un quelconque spa, jamais elle n'avait eu ce genre de privilège. Et elle se doutait bien que ses gouts pour ce genre de chose ( Qu'elle considérait tout simplement d'une superficialité incroyable. Ce genre d'activité était réservé pour les riches qui pouvaient se permettre de dépenser de l'argent là-dedans et c'était vraiment enrageant de savoir qu'ils avaient de l'argent à dépenser en ça ! ) n'allait clairement pas changer. Mais curieuse de voir ce qui semblait attirer tant de monde, elle pénétra doucement la surface de l'eau, son corps recouvert d'un maillot de bain et ses cheveux attachés en un chignon désordonné. Elle ferma les yeux une fois qu'elle fût installée, essayant de répertorier ce qu'elle ressentait à ce moment-là. L'eau était chaude et ça pouvait être considéré comme agréable... Ouais, bon, l'eau froide, c'est bien aussi et elle le savait pour le nombre incroyable de fois où elle avait pris des douches froides, pour que ses jeunes frères et sœurs puissent prendre une douche tiède, mais c'était une autre histoire.
Et puis, il y avait la partie « à remous » de ce bain. Les petites bulles venaient lui caresser la peau, la chatouillant presque. Cette sensation lui donna presque envie de rigoler. Alors, voilà, c'était tout ? Juste un peu d'eau qui bouge et qui fait des bulles ? Il n'y avait pas de quoi devenir accro à ce genre de passe-temps. Elle ne comprendrait sûrement jamais pourquoi les gens dépensent autant d'argent pour des choses aussi futiles. Elle était toujours en train de cogiter sur ce sujet lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.

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L'histoire suivit son cours normalement. Le jeune homme - puisqu'elle avait pu apercevoir que la personne; qui venait d'entrer, était de sexe masculin lors d'un petit coup d'œil, qu'elle avait lancé pour s'informer rapidement de la situation - entra, se déshabilla et s'installa à son tour dans le bain à remous, le tout silencieusement. Nymphaea n'avait pas vraiment pour habitude de briser le silence, c'était plutôt le rôle de l'homme de faire ça - non seulement parce que, romantiquement parlant, l'homme devait toujours faire le premier pas, mais parce que c'est toujours comme ça que ça se passait avec elle - et de toute façon, elle était toujours en pleine discussion avec elle-même. A quoi pensait-elle, qu'il lui demanda. Elle ouvrit délicatement les yeux et le regarda, un simple sourire aux lèvres. « Les riches semblent tellement appréciés ce genre de conneries ! Les petites bulles qui se frottent à ton corps, l'eau chaude. Le luxe quoi. Et leur pauvre petite vie leur apporte tellement de stress - je suis ironique là, bien sûr - qu'ils sont presque obligés de se payer ça ! » Elle fit une petite tête – un sourire avec un mouvement de tête rapide - comme si elle voulait lui faire prendre connaissance de ce qu'elle pensait par ce ça. « Tu trouves pas ça fou de dépenser de la tune pour de l'eau chaude et des p'tites bulles ? » Elle était incrédule de voir que les gens étaient vraiment des pourris gâtés, mais elle affichait toujours ce sourire espiègle qui caractérisait souvent qu'elle était réellement amusée par la situation, aussi injuste et pénible soit-elle, ça l'amusait toujours de voir la différence entre, les plus pauvres ou la classe moyenne et les riches. Et même pas que les riches, mais toutes les personnes qui se payaient une séance ( ou peu importe le terme pour décrire ceci ) dans un spa. C'était tellement matérialiste qu'elle pourrait en mourir de rire !

Est-ce qu'elle s'entendait parler ? Oui, parfaitement bien et rien ne semblait clocher dans ce qu'elle disait. Du moins, pas à ses oreilles. « Si tu veux mon avis, il y a d'autres moyens pour prendre soin de soi. Parce que j'ai l'impression qu'aller au spa, veut juste dire "aller au spa" et je trouve ça terrible d'aller au spa juste pour dire qu'on y a été, comme si on s'en vantait. Comme si ce n'était que vanité et matérialisme. » tenta-t-elle d'expliquer. Difficile pour elle de dire à quel point cela ne lui ressemblait pas. Et à quel point elle ne pouvait pas comprendre qu'on puisse prendre soin de soi de cette façon. Elle n'avait jamais pensé en nombre de séances au spa ou de séances de manucure, et jamais, ô grand jamais, elle ne penserait comme ça. Et c'était peut-être pas bien de mettre tout le monde dans le même panier, mais ce qui était sûr pour elle, c'est qu'une étiquette avec noté "superficiel" était collé sur ce fameux panier et elle serait dure, très dure à enlever pour Nymphy ! « Mais après, ce n'est que mon avis et mon point de vue, bien sûr. Chacun est libre de penser ce qu'il veut. » finit-elle par ajouter en fermant les yeux à nouveau.

Il fallait bien que ça arrive un jour. Quelqu'un qui ne la comprendrait pas – certes, elle ne s'était peut-être mal exprimée sur ce point – et quelqu'un qui commencerait à l'embêter. Il voulait savoir à quoi elle pensait ? Elle le lui avait dit. S'il s'attendait à une réplique sur combien elle trouvait son torse charmant, c'était atteindre le summum de la stupidité. Elle disait toujours ce qu'elle pensait, elle savait comment elle voyait le monde et elle savait ce qu'elle voulait dans la vie, rien n'y personne ne pourra jamais changer ça. « Wooh, alors, t'es un fils de Bourges ? » Soit il était né dans une famille riche, soit il prenait leur défense très à cœur. « Mais puisque tu sembles intéressé par ce que je pense, je vais t'expliquer. Selon moi - puisque dans le monde, tout le monde pense différemment, chacun a ses préférences, ses envies et ses opinions - il est tellement plus intéressant d'aller quelque part où c'est tellement désert de constructions humaines que tu entends enfin les oiseaux chanter. Je préfère me baigner dans une cascade naturelle que dans une baignoire en marbre. J'aime la nature, j'aime voir la réalité. Et toutes les merdes que les humains ont construit ? Ça me rend malade ! Ça me rend malade et je trouve ça inutile ! » Nymphaea n'était pas une espèce de hippie écolo qui veut à tout prix sauver la planète, c'était juste sa façon à elle de vivre. C'était très certainement dû à l'éducation qu'elle avait reçu, ou tout simplement l'éducation qu'elle s'était donnée, mais elle préférait passer sa vie à découvrir le monde, loin de la ville et de ses habitants.
Elle attrapa ensuite sa serviette et l'enroula autour de son corps lorsqu'elle fût sortie de l'eau. Elle fit le tour du bain à remous, dans l'idée d'aller vers le sauna mais avant cela, elle s'accroupit près du jeune homme et lui murmura à l'oreille : « Et pour l'instant, tu es celui qui n'a pas l'esprit ouvert puisque tu refuses de capter mon opinion. Si tu veux vivre comme ça, fait toi plaisir, mais moi, c'est pas ce que je veux. Fin de l'histoire. » Elle continua son chemin et observa l'intérieur du sauna, hésitant encore à s'y installer. Quittes à être là, autant tout tester. Au moins, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas essayer. Vous voyez, elle a l'esprit très ouvert : elle teste les choses avant de déclarer qu'elle n'aime pas ! Si c'est pas avoir l'esprit ouvert, alors, vous allez devoir lui expliquer ce que c'est.