L'appétit vient en manger. C'est un diction que Addil connaissait, sauf que là il s'en fichait, car il avait faim. Même plus que faim, il avait envie de se remplir le ventre et ensuite s'étaler près de la piscine au soleil. C'était un bon programme en ce premier Avril. Aujourd'hui il pouvait faire de nombreuses blagues, puisque c'était le poisson d'avril. D'ailleurs il aurait pu faire un atelier sur le mythe du poisson d'Avril, essayer d'observer cet événement d'un point de vu psychologique. Pas sûr que cet atelier aurait attiré grand monde ! En même temps la psychologie du beau brun attire surtout les autres, sauf que lorsqu'ils viennent le voir c'est pour recevoir des conseils, ou alors juste pour Addil analyse le comportement. Enfin ce n'était pas extrêmement intéressant pour lui, qui préférait faire des travaux plus poussés, mais il était obligé de passer par là. Par exemple c'était drôle de déchiffrer le caractère de Hugo qui s'énervait pou un rien. Par contre de parler à des personnes que Maha ça l'était moins. Addil était muni de son plateau, de son repas et il chercha une table vide avec au moins une personne assisse. Il vit @Clarke celui avec les yeux pas mal et avec une gueule pas trop dégueulasse à regarder. Pendant qu'il mangeait cela devrait aller. « Je m’assoies si ça te dérange pas. » dit-il en déposant ses fesses confortablement sur le siège. Il n'avait pas trop le choix de toute façon.

Premier Avril, soit le jour le plus traumatisant des gosses un peu mis à l'écart. Soit mon jour le plus détesté de l'année. Autant vous dire que je l'appréhendais celui ci, et même si j'avais grandi depuis le temps, il restait toujours une part de moi qui continuait à détester ces quelques vingt-quatre heures. Bon, évidemment, aujourd'hui je n'angoissais pas non plus à l'idée de me lever, et les blagues que l'on avait pu me faire par le passé n'était aujourd'hui plus de rigueur, et de toute façon, je ne les prendrais plus aussi mal. J'avais appris à prendre sur moi, et surtout, à ne plus être blessé par le moindre mot ou le moindre acte, si bien qu'il restait difficile de m'atteindre. Une sorte de mur de protection, si vous préférez. J'avais donc quitté mon lit aux aurores, alors que ma partenaire dormait encore à poings fermés. Une douche, un petit déjeuner, un peu de lecture et voilà que nous sautions d'ores et déjà à midi. Incroyable. C'était probablement l'une des premières matinées qui avait passé aussi vite, trouvant toujours le temps particulièrement long par ici. Il me faudrait peut-être un projet, comme quelque chose à construire... Le seul problème, c'est qu'il n'y avait pas grands matériaux par ici, hormis des bouts de bois que je pourrais trouver dans la forêt. Allant me servir des pâtes, je prenais place dans le restaurant avant d'être rejoint par Addil, qui ne souhaitait apparemment pas manger seul, chose que je pouvais totalement comprendre. Enfin, ça m'étonnait tout de même que cela tombe sur moi, puisque le courant avait un peu du mal à passer entre nous. Disons que je ne trouvais pas qu'il était un mauvais bougre, juste que j'avais encore un peu de mal avec ses longues phrases habituelles, n'étant pas de ceux qui aimaient parler autant. « Je t'en prie. » lui dis-je en un hochement de tête avant d'ajouter. Je me souvenais encore de ses paroles lors de la première semaine, celles où il m'avait dit que nous étions tous là pour une raison particulière. « Au fait, tu n'avais peut-être pas tord... pour ce que tu m'avais dit y'a quelques semaines. » Autant qu'il le sache, même si bon, il n'avait jamais réellement du en douter.