Lundi après-midi. Betty s’ennuyait. Pas d’Alcéo à l’horizon. Il devait être occupé à copuler avec une candidate, Rusty sans doute *out* Tant mieux, Betty allait pouvoir se faire plaisir en essayant des tenues dans la chambre. Bah quoi ? Chacun son truc. Fermant la porte, la jeune blonde ouvrit l’armoire et en sortit un body en dentelles pour le moins sexy, elle l’enfila, mettant ensuite des bas noir, puis se regarda dans le grand miroir. Elle se trouvait plutôt sexy comme ça. C’n’était pas le genre de tenue à mettre en hiver dans un jeu de télé réalité, mais bon, ça lui allait bien quand même. Contente d’elle, elle alluma son iPod, le brancha sur ses petites enceintes et mit de la musique. Elle commença ensuite à danser sur le rythme de la musique, ne faisant plus attention au reste du monde, oubliant toutes les caméras et les micros.

Ma casquette était à l'envers et dans les mains je tenais un livre. Pas de quoi être surpris mais la mythologique me fascinait et pour une fois, j'avais envie de calme. Les habitants avaient une tendance à hurler, en particulier Héléna, qui m'amusait mais me dépassait également parfois. Étant un solitaire, il m'arrivait parfois, d'avoir envie d'être enveloppé dans une bulle où ne pouvait être déterminé que le son de ma respiration. Remontant les marches menant à l'étage, je me dirigeais tranquillement vers la chambre avant de pousser la porte tout en lisant les paragraphes historiques concernant la maison dans laquelle on vivait. Peut-être y avait-il d'autres passages secrets que celui énoncé par l'énigme de la maison. Levant la tête sur le bas de la porte, je faillis en lâcher mon livre de surprise en voyant Jane... en petite tenue... et surtout en train de danser comme une folle. Agrandissant mes prunelles claires, je la fixais sans oser y croire. Posant le livre en silence, alors qu'elle semblait totalement déconnectée, je m'approchais en silence avant d'attraper ses mains par derrière.

La musique envahissait la chambre ainsi que le corps et l’esprit de la jeune Betty, qui dansait et dansait, bougeant son corps au rythme des paroles et de la mélodie. Ses cheveux tournoyaient, suivant les mouvements de son corps, tandis que son esprit s’évadait bien loin de cette chambre, de cette maison, de cette île. Elle était clairement ailleurs. C’est pourquoi elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et se fermer, ni les bruits de pas. Elle fut alors stoppée net par des mains musclées qui l’attrapèrent, la bloquant dans ses mouvements. Betty fut surprise, mais elle n’en fut pas déboussolée pour autant. Elle savait parfaitement de qui il s’agissait, c’est pourquoi elle ne prit pas la peine de se tourner ou de dire quoi que ce soit. Elle se colla au corps d’Alcéo, commençant à mouvoir son corps contre le sien, bougeant sensuellement, un sourire amusé aux lèvres. Elle réussit apparemment à l’émoustiller, puisqu’il ne tarda pas à réagir en la tournant de force face à lui. Un sourire plein de malice aux lèvres, les yeux brillants, Betty se laissa faire, tandis qu’elle continuait à bouger son corps en de petits mouvements sexy, son regard plongé dans celui de l’italien. « BJ sait être sexy quand elle veut, tu ne trouve pas ? » Elle se mit alors à rire, se reculant de quelques pas, alors qu’il la tenait toujours fermement. Ce qu'elle avait en tête actuellement ? Plus grand chose justement.

La situation était loin d'être comique même si elle me tirait un sourire. Non elle était essentiellement surprenante. Le vêtement lui collait à la peau, moulant son corps, démontrant une fois de plus qu'elle avait tout là où il fallait. La courbe délicieuse de sa poitrine jusqu'à celle de ses fesses, la fermeté de ses cuisses parfaitement visibles tout comme l'était la finesse de ses mollets. Si j'étais un homme plus expressif, j'aurais sans doute laissé échappé bêtement un ouah, lequel je gardais actuellement pour moi. Mais le visuel ne fut apparemment pas la seule surprise que j'allais obtenir puisqu'elle recula contre moi, comme pour se presser contre mon torse avant de faire des mouvements lascifs contre mon bassin. Me figeant totalement pris au dépourvu, je ne fus pas long à réagir autant physiquement que psychologiquement. L'attirant, je la retournais avant de plonger dans ses yeux, me demandant si ce n'était pas à son tour d'être saoul. Entre le « ne joue pas avec moi » et ce qu'elle venait de faire, je commençais à la trouver plus que contradictoire. Elle continua à bouger tandis que je fouillais ses prunelles, sceptique, alors qu'elle éclata de rire avant que je ne souris en réponse de façon animal.

-Trop sexy même... trop sensuelle. Que t'arrive t-il à toi qui ne voulait pas attirer mon attention? C'est légèrement ….

Mon regard glissa, s'attardant sur ses seins, sur son ventre légèrement visible, son bassin... Relevat la tête, mon regard s'accrocha au sien tandis que je murmurais rauque.

-Manqué.

La musique continuait de tourner, tandis que Betty s’amusait à mouvoir son corps, s’éloignant quelque peu de l’italien, son regard mi brulant mi amusé plongé dans le sien. Il semblait parfaitement sensible à tout ce cinéma. Prévisible, mais amusant. Trop sensuelle et trop sexy, hein ? Betty perdit son regard alors qu’il n’était pas insensible à ses courbes féminines parfaitement dessinés sous cet habit presque coquin. Un sourire de dominatrice vint s’afficher sur ses lèvres tandis qu’elle s’avançait vers Alcéo, le poussant pour finalement le plaquer au mur. Elle lui attrapa les mains, puis colla son corps entier au sien. Il voulait jouer hein ? Elle approcha son visage du sien, puis frôlant ses lèvres contre sa joue, elle finit par lui susurrer quelques mots. « Tu n’as donc aucun contrôle de toi-même ? Tu craque au bout de deux verres de rhum ? Et dès qu’une jolie fille bouge un peu son popotin ? Que tu es faible. » Provocation quand tu nous tiens.

Je lisais ou plutôt je faisais semblant. C'était un jeu que cette fois ci elle avait commencé, et je m'étais laissé totalement piégé, pris dans la toile jusqu'à ce qu'elle prononce quelques mots qui avaient réveillé mon tempérament italien. Mon peuple, du moins de naissance, n'était pas un peuple que l'on pouvait simplement qualifier de macho ou de charmeur. Il avait également un trait de caractère très prononcé appelé fierté, et qui m'avait été prodigué à la naissance, avant que je ne perde mes parents, ma famille et ma vie italienne. J'avais donc réussit à me détacher d'elle, afin de m'allonger en apparence tranquille, ce qui ne m'empêchait pas de bouillonner intérieurement. La jeune femme vint bientôt s'allonger près de moi, mais je ne tournais pas la tête, savourant simplement sa présence simple jusqu'à ce qu'elle ait la bonne idée de poser sa main sur ma cuisse avant de la remonter lentement. Tournant la tête vers elle, je haussais un sourcil joueur, tandis qu'elle finit par tapoter mon entre jambe. Je me figeais, plus par ses mots que par son geste, totalement incrédule jusqu'à ce qu'elle attrape mon livre pour s'installer tel un ange fier de lui. Non mais elle rêvait. Attrapant le livre, je frappais légèrement sa tête avec avant de murmurer moqueur.

-Tu as finit oui?

M'adossant sur mon coude, je me redressais avant de me pencher vers elle, soufflant charmeur et plein de malices.

-Finalement, je trouve que tu joues à merveille.

Son clin d'oeil m'en dit long sur ses intentions. Visiblement, elle n'était pas prête d'arrêter son si mignon petit jeu, non pas que ça me posait problème. C'était envoûtant de la voir ainsi déposé ses charmes, les utiliser pour faire fit de ses paroles qu'elle avait prononcé le premier soir. Elle ressemblait à une danseuse, non pas dans le sens littéral, mais dans celui qui révélait l'hypnotique des gestes et autres mouvements gracieux qu'elle entreprenait. Je ne comprenais certes toujours pas quelle mouche l'avait ainsi piqué pour réagir de cette façon avec moi alors qu'elle faisait tout pour que je ne la touche pas depuis le départ. Les femmes étaient d'un incompréhensible déconcertant. Mais je n'allais pas me plaindre d'avoir un si beau retournement de situation. Je préférais admirer son jeu, bien qu'à ses dires, elle se dissimulait une fois de plus derrière ses talents d'actrice. J'étais sceptique, car elle se servait sans cesse de cette excuse dès qu'elle devenait entreprenante. Ses mains se posèrent telle une caresse sur mon torse, avant que je ne bascule, la soie de ses blonds cheveux se déposant sur mon visage. Levant les yeux, je m'accrochais aux siens, la fixant, avec l'envie non surprenante de lui arracher un baiser. Mais c'était trop prévisible, trop faible de ma part. Je ne fis donc rien, combattant mes propres envies pour la mirer simplement, fouillant la beauté d'un regard sans plus chercher d'explication. Je n'avais que l'envie de me noyer sans plus me poser de questions. Relevant la main, je dessinais du pouce le dessin de ses lèvres, glissant légèrement sur son menton pour suivre l'esquisse de sa mâchoire. Puis, prenant son visage dans ma main, je la rapprochais sans lui faire mal, sans l'effleurer.

-Tu es lourde, murmurais-je taquin, ne le pensant aucunement.