Tout ce petit monde qui gravite autour d'elle, d'éléments encore inconnus, ne l'avait encore jamais dérangé jusqu'à aujourd'hui. Elle apprécie toujours la compagnie que peuvent lui offrir les autres candidats mais aujourd'hui c'est désespérément seule qu'elle veut passer son après-midi. La française s'accorde toujours chaque semaine un moment de détente, loin de tout, un instant rien qu'à elle où elle n'a plus à se soucier du monde extérieur. Ici, on reste jamais seul bien longtemps, tôt ou tard on  finit toujours par tomber sur un candidat prêt à vous embarquer dans une activité ou une discussion plus ou moins passionnante. Elle a bien pris ses précautions en se rendant dans la suite Elvis, elle a pris son livre, ses lunettes et même une petite bouteille d'eau. Elle ne fait même pas attention à son compte exact de pas lorsqu'elle rentre dans la chambre, elle veut être enfermée pendant trente minutes si ce n'est plus. Les grilles se ferment et Adélie se laisse tomber lourdement sur son lit, elle en soupire même de bonheur. La française se lance alors dans la lecture de son livre qu'elle dévore pages après pages jusqu'à en perdre toute notion du temps. Elle est fascinée par l'histoire et les personnages qui s'offrent à elle et dont elle connaît même les plus noirs secrets. La lecture a toujours eu un effet thérapeutique sur la jeune femme au point qu'elle en ait fait son métier en reprenant la petite affaire familiale, ses livres ont pansé ses plaies. Un rapide coup d’œil à sa montre l'informe qu'elle se prélasse dans sa chambre depuis une bonne heure, il serait peut être temps pour elle de retourner dans le monde civilisé. Adélie se relève, reboostée par cette petite pause, elle est même d'humeur à refaire le lit qu'elle vient de froisser par sa simple présence. Elle ne remarque pas la présence d'un autre candidat dans la pièce, tout du moins pas avant que les barreaux de la chambre ne se ferme à nouveau. Elle qui était pourtant si motivée pour sortir de la chambre, on dirait bien que quelqu'un en avait décidé autrement. « Alors ça c'est malin ». Elle se retourne, les mains fermement campées sur les hanches comme pour se donner un air autoritaire qu'elle n'a pas et qu'elle n'aurait jamais. C'est donc Diego qui est à l'origine de tout cela. « Je ne te félicite pas ». Elle plaisante sourire aux lèvres, ce n'est pas vraiment une remontrance même si elle n'est pas vraiment heureuse à l'idée d'être enfermée une demi-heure de plus alors qu'elle voulait retrouver la lumière du jour. « Tu cherchais quelque chose peut être ? ». Elle demande au brun toujours un peu désarçonné par la fermeture des grilles, il faut dire que ce n'est pas sa chambre alors il devait avoir une raison pour passer ses après-midi en cachette dans la chambre des autres.    

Je me suis vite rendu compte au fil des jours, que les seuls pièces auxquelles je n'avais jamais vraiment cherché à avoir accès depuis le début de l'aventure, c'était les deux autres chambres. Or avec le risque de la nomination et / ou de l'élimination se faisant de plus e plus pesant, je décidais de visiter ces dernières salles ne sachant pas, à l'image des dalles coloré de la suite Jackson, quelle spécificité celle-ci renfermait. Après mon entrée dans la suite Elvis je vous laisse imaginer la surprise, quand après avoir fait à peine quelques pas, je voyais des barreaux m'enfermer dans la salle… Heu… Mais qu'est-ce que c'était que ce borde ? Je n'avais absolument pas prévu cela moi… Surtout qu'à l'écoute des remontrances que je me prenais, je venais d'enfermer avec moi quelqu'un d'autre dans cette salle. Cette personne, je commençais à la connaître et surtout à l'apprécier, il s'agissait d'Adélie. Voulant remettre les choses à leurs places dès le départ, je lui disais :

Je voulais juste visiter ces chambres, seules pièces du nid dans lesquelles je n'avais pas encore mis les pieds. Enfin, il me reste toujours la suite Marilyn, mais au vu des mauvais surprises réservés par la Elvis. Je ne pense pas que j'y entrerai un jour.

J'étais vraiment gêné vis-à vis d'Adélie. Même si cela me permettrait de passer un petit moment avec la demoiselle. J'étais un peu confus, m'en voulant de lui imposer cet enfermement. D'ailleurs, je ne savais même pas combien de temps on allait rester enfermer, regardant la porte, j'osais donc poser la question :

Mais… Dis-moi, on est bloqué ici pour combien de temps ? Je ne voulais que passer moi, pas y rester toute la journée…

Je clôturais cela par un rire histoire de détendre un peu l'atmosphère. J'étais déjà assez gêné d'avoir commis une bourde pareil, je ne voulais donc pas faire empirer les choses… Au mieux si je pouvais rendre cette attente supportable voir agréable, je pense que je serais satisfait.

Adélie est maintenant plus que motivée à sortir de cette chambre après cette parenthèse littéraire, elle ne reste jamais seule bien longtemps, elle aime être entourée, ce n'est pas une personne solitaire. Elle est comme tout le monde, elle a besoin de ces petits moments de solitude où elle peut rester dans sa bulle sans craindre d'être dérangée. Maintenant qu'elle ressent le besoin de se mêler aux autres elle n'a qu'une hâte, sortir de cette chambre aux murs trop sombres mais on dirait qu'un candidat en a décidé autrement. Elle entend les grilles se refermer et elle hésite entre pleurer ou de se mettre à rire nerveusement devant l'ironie de la situation. Au moins elle n'est pas coincée avec quelqu'un qu'elle déteste, Diego ne l'a sûrement pas fait exprès mais elle ne résiste pas à l'envie de le réprimander, comme ça pour le goût. Il a l'air tout gêné de l'avoir embarqué dans cette galère avec lui, elle trouve ça marrant mais elle n'aimerait pas qu'il pense qu'elle allait lui en vouloir pour si peu. « Bienvenue dans notre prison ». Elle s'exclame levant les bras pour mettre en désignant la jolie cage dorée où ils étaient maintenant coincés pendant une grosse demi-heure. « Oh il n'y a rien de très dangereux dans la suite Marilyn, il faut juste faire attention au courant d'air. Non il n'y a qu'ici que ça craint. » Ils avaient sûrement hérité de la pire chambre mais aussi de la plus amusante quand on voulait faire une mauvaise blague à quelqu'un. Ses colocataires avaient finis par s'y habituer, tout le monde comptait ses pas pour ne pas enfermer ses petits camarades. Diego, lui, dort dans une autre chambre, il n'a certainement pas l'habitude, d'ailleurs il ne sait même la durée de leur incarcération. « Trente minutes ». Elle répond immédiatement sans réfléchir, c'était devenu un automatisme chez elle. Une demi-heure ce n'était absolument rien dans une vie, il allait survivre à cette épreuve. « Tu peux t'estimer chanceux, tu vas passer du temps  en très bonne compagnie ». Elle ajoute en lançant un regard malicieux en direction de son camarade. Quoi ? Elle était plutôt sympa Adélie, elle aurait pu se contenter de l'ignorer royalement en tirant la tronche. « Tu ferais mieux de t'asseoir sur un lit, histoire de ne pas aggraver notre cas. ». Elle n'a jamais réussi à savoir si les pas effectués pendant les trente minutes pouvait augmenter la durée de leur peine. Une demi-heur c'est déjà bien assez pour quelqu'un qui avait la folle envie de mettre le nez dehors. « Alors tu as des scoops ? Des trucs à me raconter ? ». Qu'elle lui demande sans gêne, il a bien une petite anecdote à conter à la jeune femme sinon ces trente minutes vont être tristes à mourir. Il lui fallait de la distraction et vite.              
     

Comment ça une prison… Je ne comprenais toujours pas, jusqu'à ce qu'@Adélie m'explique… On était enfermé ici pendant une demi-heure si on marchait trop longtemps sur le sol. Elle me souhaitait même la bienvenue dans cette prison dorée. Je lui souriais et m'estimais heureux de ne pas dormir dans cette chambre, me faire enfermer toute les nuits… Non merci. En tout cas à son écoute j'apprenais que j'aurais mieux fait d'aller dans la suite Marilyn où il n'y avait que des courants d'air, ce qui me faisait bien rire :

Merde, j'ai mal choisis la chambre alors… Après, je n'aime pas trop les courants d'airs donc, au final je suis bien ici. En plus tu as raison, je vais passer ce laps de temps en excellente compagnie. Tu es drôle, simple, souriante… Franchement, j'aurais difficilement put rêver d'une meilleure partenaire d'attente…

J'exagérais à peine le trait… La jeune femme était vraiment l'une des personnes que j'appréciais dans l'aventure. Pourquoi ? Je ne savais pas trop, on avait pas mal de points communs. On s'entendait bien et puis on partageait cette même curiosité pour ce qui nous entourais. D'ailleurs sa question me faisais sourire, je n'avais pas grand-chose de croustillant à raconter, mais si je réfléchissais bien. J'allais bien finir par trouver quelque chose :

En parlant de ça, je voulais te demander ton avis sur une question, épineuse… Lundi soir, j'ai fait quelques petites choses pas très catholiques avec @Addil dans la salle de contrôle… On sait parfaitement tous les deux que les rumeurs vont vite dans le nid et j'ai peur que cet acte soit mal interprété. D'après toi, qu'est-ce-que je devrais faire ?

Je pensais m'adresser à la bonne personne. Même si je ne la connaissais pas très bien. Adélie semblait être une personne auprès de qui je pouvais me confier. Elle allait garder le secret, je lui faisais confiance. En plus, ces conseils seraient, j'en suis sûr avisés. J'attendis donc son avis, sa réponse, curieux de voir ce qu'elle allait penser de mon histoire.

Diego avait sûrement mal choisi son moment pour venir faire un tour dans la suite Elvis, elle se retrouvait maintenant enfermée dans la chambre qui lui servait de prison depuis le début de l'aventure. C'était loin d'être la première fois, ce genre de situation arrivait beaucoup trop souvent si bien toute cette situation devenait lassante, pourtant elle ne pouvait pas résoudre à quitter cette chambre, elle avait fini par s'y attacher malgré tout. Présentement, elle maudissait sa chambre à coucher de l'avoir enfermée lorsqu'elle avait le plus envie de sortir, tant pis elle ne passera pas ces trente minutes seule au moins. Elle ne risque pas d'en vouloir à son camarade, il ne savait pas que ses pas pouvaient les emprisonner, elle l'apprécie et ne risque pas de lui en vouloir pour si peu. Une demi-heure, ce n'était rien dans une vie. Diego n'avait pas à se plaindre, il allait passer du temps en très bonne compagnie. Même si elle plaisante, il semble toutefois que son camarade le pense sincèrement et tous les jolis mots qu'il utilise pour la décrire lui arrache un sourire. « Merci, c'est adorable. Que me vaut cette avalanche de compliment au juste ? C'est pas encore mon anniversaire pourtant. ». Elle commente roulant de ses billes bleu ciel dans sa direction tout en se redressant en tailleur au bord de son lit. Elle l'invite même à s'asseoir sur un des lits, n'importe lequel pour ne pas aggraver la durée de leur peine. Une punition qui serait beaucoup moins longue si son camarade avait quelque chose de croustillant à lui raconter. Du scoop elle en voulait, elle était maintenant servie. La surprise de l'annonce de Diego se lit sur son visage, une expression qu'elle efface bientôt pour laisser place à la réflexion. Si elle avait tout compris, Diego et Addil avaient des choses dans la salle de contrôle en début de semaine, mais son camarade avait du mal qu'on interprète mal son geste. « Tu penses que les autres vont se dire que c'était un rapprochement stratégique ? ». Elle l'interroge ses prunelles à la recherche de celles de son camarade, parfois une expression valait plus que des mots et c'était précisément ce qu'elle essayait de capturer sur le visage de Diego. « Je pense que tu devrais les laisser parler, vous ne serez sûrement pas les derniers à faire ce genre de choses dans le nid, on le sait tous. Il n'y a rien à faire dans ce genre de situation, tu ne peux pas contrôler la façon dont les gens vont réagir. Tant que tu arrives à te regarder dans un miroir.   ». Pour sûr que ce petit scoop serait retransmis lors de la rubrique d'Akela, une fois que la bombe serait lâchée, les langues allaient commencer à se délier. « Tu ne le regrettes pas au moins ? ». Elle s'inquiète car si finalement il venait à le regretter, les choses allaient sûrement être plus difficiles à assumer. « Mais alors c'est du sérieux avec Addil ou c'était juste comme ça ? ». Elle venait peut être d'assister à l'éclosion du premier couple du nid, sait-on jamais.