Vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre. Je comptais dans ma tête chacune de mes longueurs, chacun de mes allers-retours dans la piscine. Ce n’était pas parce que j’avais maintenant la belle vie dans un hôtel de luxe (et devant une centaine de caméra, qui plus est) que je devais relâcher mon rythme de vie. Jamais. Bon, j’avais un peu fait la paresse durant le week-end, mais aujourd’hui, il me fallait reprendre mes bonnes vieilles habitudes. D’ailleurs, ça avait quelque chose de réconfortant de se plonger dans une chose aussi routinière que celle-là, dans un univers où tout était aussi faux, aussi irréel. Il me fallut un petit moment avant de finalement arriver à la 50e longueur, au bout de laquelle je m’extirpais de la piscine pour prendre une pause bien mérité. Sur l’un des transats m’attendait ma serviette ainsi qu’une bouteille d’eau, que je m’empressais de boire à longue gorgé, mon corps toujours dégoulinant d’eau, moulée par mon maillot sport. C’est à ce moment précis que la petite blonde rencontré lors de la soirée d’entrée – celle qui semblait si complexé rien qu’à ma vue, fit son arrivée dans la place. Elle allait surement en bavé de me voir ainsi, et pourtant, je savais qu’elle n’avait rien à m’envier… d’un certain point de vue. Bon, ça semblait plutôt facile à dire pour une beauté comme moi, mais je connaissais ce sentiment, je connaissais cette peur de ne pas plaire. « Hey! » lui lançais-je en la voyant, ma bouteille d’eau toujours en main.

Cet hôtel était terriblement grande. Nous avions beau être une vingtaine de candidats, j'avais plus l'impression de vivre seul par moment, tellement il y avait de pièces. Cela me faisait peur tout de même. Je n'avais pas le plus grand sens de l'orientation et me perdre dans cet endroit m'angoissait au plus haut point... pour faire changement. L'angoisse... mon pire ennemi, avec moi-même. D'une certaine manière, il n'est pas vraiment étonnant de savoir que j'angoisse à rien, c'est dans mon sang, dans mes veines maudites. J'entrai finalement dans la pièce la plus proche, me retrouvant à la fabuleuse piscine intérieur. La grande salle était jolie et surtout, très écho. Je m'apperçu donc que quelqu'un occupait déjà la pièce. Cette fille. Sublime grande blonde que j'avais rencontré le soir du premier prime. Sa beauté m'intimidait, me complexait, je ne pouvais rien y faire. Elle allait surement avoir tous les hommes de la maison à ses pieds, je pouvais le parier. Juste à y penser, mon coeur se serra, et une boule se forma dans mon estomac. Je n'avais pas mangé de la journée... Et je le ressentais à se moment même. Neve s'apperçue de ma présence et je fut donc obligée d'avancer vers elle, affichant un petit sourire discret. « Hey! » Salut Neve... dis-je une fois à ses côtés, admirant son corps de mannequin, intimidant. Tu t'entraînes beaucoup ? dis-je, en m'assoyant sur le bord de la piscine, prenant soin d'enlever mes chaussure pour plonger mes pieds dans l'eau tempéré. J'espère que je ne dérange pas trop...

J’en étais sur, j’aurais même pu parier à ce sujet, mais si je ne l’avais pas abordé en la voyant s’avancer dans la pièce, la petite blonde aurait rapidement prit la poudre d’escampette. Ce que je ne voulais pas. J’avais beau avoir l’air d’une Miss Univers comme ça, mais je n’allais pas la manger toute crue. Elle semblait si impressionné à ma simple vue que moi-même, ça m’intimidait… Je m’étais battu tellement longtemps pour qu’on voie autre chose que mon corps. J’étais autre chose que cette beauté blonde… « Salut Neve! » me dit-elle plutôt timidement. « Presley, c’est bien ça? Je suis contente de te voir.» lui répondis-je tout en agrippant ma serviette de plage pour me sécher un peu, lui faisant néanmoins toujours face. « Tu t’entraînes beaucoup ? » Beaucoup… c’est une façon de voir les choses. Pour elle, ça pouvait être un nombre d’heure important, et pour moi, que peut de chose. Ça dépendait des perspectives. « De deux à trois heures par jour, parfois moins les fins de semaine, mais ça tourne autour de ça normalement. » Tout dépendant aussi de mon humeur générale et de ma charge de travail, ceci-dit. Alors que je terminais ma besogne, cette dernière s’était installée au bord de la piscine, ou j’allais finalement la rejoindre en m’assoyant à ses côtés, en tailleur, la serviette autour de moi. « J’espère que je ne dérange pas trop… » Je voyais bien qu’elle était plus ou moins à l’aise en ma présence et j’espérais vraiment que ça n’allait pas durer. J’étais son égal ici, au même titre qu’elle j’étais une candidate. Elle allait devoir apprendre à se faire confiance. Posant une main sur son épaule, je plongeais mon regard dans le sien. « Hey, relax. Ça me fait plaisir que tu sois là, vraiment. On va pouvoir faire connaissance. » Ma dernière phrase, je l’avais dite un sourire complaisant au visage, cherchant à la rassurer en quelques sortes. Elle n’avait pas à me craindre, vraiment pas. J’étais loin d’être aussi terrible que j’en avais l’air.

Elle se rappelait de mon prénom... C'était déjà ça. En fait, je crois que je me suis faite des idées préétablies de Neve. Je ne connaissais rien de cette blonde à la beauté impressionnante, sauf cette dernière caractéristique je ne faisais que remarquer. Elle semblait vouloir me parler... Ou peut-être qu'encore une fois je me faisais de fausses idées. J'ai bonne pour halluciner un tas de trucs et à la fin, je me faisais mal. Mais peut-être pas avec Neve. Après ma question, elle me répondit s'entraîner de longues heures par jours, ce qui ne me surpris pas vraiment, mais qui me rappela à quel point je ne m'entrainais pas moi. Disons que j'avais... une autre technique pour rester mince. Passons. Wow... Je vois que tu es très en forme.dis-je plus que nerveusement, le stresse montant en moi. Et elle le sentit évidemment. Elle n'est pas idiote, elle a bien remarqué que je ne suis pas des plus à l'aise en sa compagnie.« Hey, relax. Ça me fait plaisir que tu sois là, vraiment. On va pouvoir faire connaissance. » Elle avait l'air sincère, je le voyais dans son regard. Et sa sincérité eu le don de me calmer réellement. Je pris une longue, très longue respiration, fermant mes yeux pendant une fraction de seconde pour les réouvrir, regardant maintenant la blonde dans les yeux. Désolé... C'est que tu es si belle et tu as si confiance en toi, ça m'intimide énormément bien franchement. Tu es tout ce que je ne suis pas, ce que j'aimerais être. Disons... que c'est assez complexant. dis-je en toute franchise, beaucoup plus détendu maintenant que c'était dit.