+ @LEANDRO

Après une longue promenade et une petite heure de sport, je m'étais abandonné sous le jet d'eau de la douche, laissant mes muscles se décontracter un à un alors que ma tête se vidait au fur et à mesure que ce liquide parcourait mon corps. C'était agréable oui, et pendant une poignée de secondes, ça faisait du bien de ne plus être submergé par mes pensées comme j'avais pourtant l'habitude de le faire. Je savais que ça reviendrait vite, mais pour l'instant, je préférais profiter de cet instant, aussi éphémère soit-il. Une fois la tâche accomplie, j'étais parti en direction du dressing, abandonnant mon débardeur et mon short de sport dans un coin pour enfiler un tee shirt blanc et un jean noir. Pieds nus, je traversais le couloir, mes prunelles détaillant sans réellement y prêter attention les différentes signatures du couloir avant de pousser la porte pour me rendre sur le balcon. Là, j'attrapais une cigarette et mon briquet, et portais celle ci à mes lèvres. C'était fou comme depuis que j'étais entré dans le nid, ma consommation avait diminué, moi qui aurait pensé que ça serait l'inverse. Après tout, nous n'avions pas grand chose pour nous occuper par ici contrairement à l'extérieur où nous travaillons pour la plupart. Et pourtant, je fumais beaucoup moins. Enfin, je n'allais pas non plus m'en plaindre. Je fis rapidement rejoint par Leandro, que j'étais un peu surpris de voir par ici. Machinalement, je lui tendais le paquet de cigarettes ouverts pour qu'il se serve « Tu fumes ? » on ne savait jamais, mais il ne me semblait pas avoir un jour vu le jeune homme le faire. Oh et puis soudainement, un flashback me sauta aux yeux, celui de son détecteur de mensonge. Arquant un sourcil, je lui demandais alors. « Au fait, tu l'aimes bien comment Adélie ? » C'était ma partenaire après tout, je me sentais en droit de savoir si je devais m'inquiéter ou non pour elle, bien qu'il y avait bien moins fréquentable que Leandro, qu'on se le dise.

J’ai envie de fumer. Alors je me dirige sur le balcon, lieu où se retrouvent les fumeurs en général. Je tombe sur Clarke, qui me propose une cigarette, me demandent au passage si je fume. « Merci j’ai les miennes. » Que je dis en lui montrant le paquet de clope que je viens de sortir de ma poche. « Tu n’es pas très observateur. » Si au début de l’aventure, j’essayais de cacher le fait que je fumais (ce qui est ridicule), ça fait un petit moment que j’ai lâché l’affaire. Je vois déjà d’ici l’air réprobateur de ma sœur. Elle qui pensait que j’avais arrêté… En réalité, je continuais une clope de temps en temps, mais en douce. Seulement depuis que je suis dans l’aventure, je dois avoir explosé ma consommation de nicotine. Si c’était ponctuel avant, c’était devenu quotidien. Une à deux clopes par jour. Parfois plus. Une très mauvaise habitude, mais je ne me vois pas arrêter, ici. L’ennui profond, le stress, l’ascenseur émotionnel… Tout ça fait que je glisse vers le côté obscur de la force. Mais c’est un petit écart que je m’octroie. A ma sortie, c’est décidé j’arrête. Bon un petit écart de quelques mois quand même certes… Je sors donc une cigarette et l’allume. C’est alors que le jeune homme me pose une question sur sa partenaire. Je suppose que je devais m’y attendre. Avec la question lors du détecteur de mensonges… « C’est toi qui a posé la question pour le détecteur ? » Que je me demande. Comment ça je ne réponds pas à la sienne ? « Mais je pense que ça ne te regarde pas… » que je réponds finalement, mais sans agressivité aucune. « Pourquoi ça t’intéresse ? »

Je devais avoir l'air particulièrement surpris lorsque Leandro dégaina son paquet de cigarettes, probablement parce que je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il en prenne une de mon paquet, ni même qu'il fume tout simplement. Je ne sais pas, il n'avait simplement pas la tête d'un fumeur. Il notait que je n'étais pas très observateur et je haussais les épaules « C'est que je m'étais imaginé que tu étais le gendre parfait, très déçu je suis. » Ou pas, qu'on se le dise, il faisait bien ce qu'il voulait, et puis de toute manière, j'étais plutôt mal placé pour le juger, avec ma clope au bec. Toujours est-il que j'avais choisi de lui poser une question par rapport à ma partenaire, Adélie et sa réaction me fit presque immédiatement sourire. « Non, en général je préfère poser les questions directement. » Ça n'était pas franchement mon genre que de passer par le biais d'un quelconque détecteur de mensonges, ou bien d'une rubrique. Soit je gardais l'information pour moi, soit je la délivrais directement à la personne concernée, comme je venais de le faire. Enfin, pour le coup, la fameuse information, elle ne venait de base pas de moi. « Tu as raison, ça ne me regarde pas. » lui répondis-je en portant ma tueuse à mes lèvres avant de recracher la fumée vers le ciel. « J'essaie simplement de faire attention à elle. » J'avais presque l'impression d'avoir la même conversation que j'avais eu avec Lamine quelques semaines auparavant, sauf que pour le coup, les rôles étaient inversées. « T'as pas l'air d'être quelqu'un de mauvais, je ne m'en fais pas trop. » Enfin, évidemment, si il me prouvait le contraire, il entendrait très rapidement parler du pays, adorable ou non.

Pas besoin d’avoir une tête particulière pour fumer. N’importe qui peut s’y mettre. « Et oui, désolé de te dire que je suis loin d’être le gendre idéal. » Et non malheureusement. « Un mythe s’effondre. » Rien que ça oui. En attendant, on parle d’Adelie, et de ma relation avec la jeune femme. Il est un peu trop indiscret si vous voulez mon avis. Du coup, je lui demande si ce n’est pas lui qui a posé la question pour le détecteur de mensonges. A priori non. Bon d’accord. Je n’ai pas de raison de ne pas le croire. De toute façon, ça n’a pas grande importance. Je l’informe que de toute façon, ça ne le regarde pas. D’autant que toute parole prononcée pourra être reprise plus tard dans une rubrique, ou entendu à la salle de contrôle. Donc il faut être prudent quand on discute si on veut rester discret. Clarke essaie de faire attention à elle. « Un peu trop peut être non ?  Je pense qu’elle est assez grande pour se débrouiller toute seule. » Mais bon après je comprends. Ceci dit il faudrait qu’il fasse gaffe à ne pas tenter de la surprotéger, parce que les filles n’ont pas tendance à aimer ça. Etre considérées comme des choses fragiles. Je n’ai pas l’air d’être quelqu’un de mauvais selon lui, donc ça va. « Ou peut être qu’en réalité je suis un tueur en série, on ne sait pas. » Que je réplique en plaisantant. Oui oui bien sur. « Tu crois que je devrais aller faire le même speech à Lamine ? » Que je rajoute avec amusement. C’est que le bonhomme n’a pas que des intentions très chaste envers ma partenaire…mariée, il faut le rappeler.