Premier jour d’enfermement. Le réveil a été assez particulier. Je me suis quelques instants demandé où j’étais et qu’est-ce qu’il m’arrivait avant de me rendre compte que je participe à un jeu de télé-réalité dans une prison. Grande première je pense. J’imagine que la suite du jeu n’aura pas lieu en ces lieux. Du moins, je l’espère. Sait-on jamais. Ayant dormi une bonne partie de la matinée, je n’ai rien grignoté ou bu jusqu’alors et mon estomac crie famine. Surtout que la veille, j’en ai pas mangé beaucoup de la gelée. Faut dire que c’est pas cette dégueulasserie qui remplit l’estomac ! Du coup, après une bonne douche et un petit pipi, je me revêtis de mon caleçon et du costume orange de prisonnier puis je file en direction du réfectoire. Je me resserre mon chignon vite fait histoire de pas laisser traîner mes cheveux dans la bouffe puis je me munie d’un plateau et je passe devant la cuisinière qui me sert une grosse plâtrée de purée sans un sourire. « Merci ? » Je reste poli moi, même si pour le coup j’ai failli ne rien dire vu le manque d’amabilité de la vieille dame. Pour le coup, je me sens vraiment en prison. C’est bien joué de la part de la production. D’ailleurs, les verres de cantines dégueulasses aussi. Je m’en munie d’un avec une serviette et des couverts un peu usés puis je cherche une table à laquelle m’asseoir. Je repère alors un homme seul à une table (@owen). Je m’approche timidement de lui puis je m’assois tout de même en face. « Salvador. » Je balance alors pour briser la glace. Je sais pas vraiment quoi dire de plus, je suis pas doué pour converser. Néanmoins, je fais des efforts et je me tiens à mon engagement. « C’est meilleur que la gelée ? » Il a visiblement goûté à la purée d’après son assiette et j’me dis que ça doit tout de même être mangeable. En tout cas, ça m’inspire plus que la gélatine verte. Je détourne mon regard puis constate l’arrivée de ma chef d’équipe (@Lorena). Elle jette alors un regard dans ma direction et par réflexe je lui fais un signe de main. Je saurai pas vraiment dire si c’est une invitation à nous rejoindre ou non. Peut-être que si. De toute façon, plus on est de fou, plus on rit.

« Bonjour madame… Merci madame ! » Il tire son plateau non sans un sourire à la cantinière, avant de se tourner. Ce n’est pas parce qu’elle a décidé de ne pas être polie que Owen doit en faire de même. Etonnement, le réfectoire est quasiment vide. Un petit groupe est ramassé sur un coin de table et il n’a pas forcément le temps de franchir les dix mètres qui les sépare que le groupe se disperse. Ok. Alors il s’installe sur une table au hasard, sachant pertinemment qu’un petit curieux irait se poser à côté de lui. Ou en face, c’est un peu pareil… Il existe toujours dans ce genre d’émission, un petit fouineur – ou fouineuse, il n’est pas sexiste – qui se sent obligé de parler tout le temps, de gratouiller pour avoir des infos. Pour tout dire, ça ne dérange pas Owen. Il aime parler, il n’est pas avare de ce côté-là… Prenant sa fourchette en main, il examine son assiette, perplexe il faut bien le dire. Une purée danse, mais liquide. Il appuie dessus et une espèce jus en sort. Il réprime un soupire, en regardant ailleurs. Les bons petits plats lui manquent déjà. Il lui suffirait de prendre encore un seul repas ici pour regretter d’être venu… Bon il ne s’en irait pas pour ça, mais il va avoir du mal à s’accrocher. Alors sans courage il attrape une fourchetée de l’immondice tout en regardant le tableau de Cupidon trônant dans la pièce austère. Finalement, en ne pensant pas à sa purée, il termine son assiette rapidement. Alors qu’un mec s’installe au même moment, face à lui. Owen plisse les yeux en le détaillant : cheveux visiblement longs, barbe, en bref un peu comme lui… Pourtant sensiblement, un monde semble se créer entre eux. Et ce dernier ne semble pas être ce fouineur attendu. Le roux sourit. « Ok. Moi c’est Owen. » Présentation simple, rapide. Ce Salvador ne semble pas s’ouvrir aussi facilement alors il ne le force à rien. Mais comme il lui pose une question, il ne se gêne pas pour commencer son monologue : « Je n’ai pas goûté la gelé donc est-ce que c’est meilleur ? Je ne sais pas !... Par contre est-ce que c’est mangeable… » Il se stoppe, grimace un peu. « Si tu as été habitué à la nourriture bon marché, sans goût, ou un goût à des lieux du goût originel, 100% chimique, de supermarché discount et acheté juste parce que t’as pas d’argent ou parce que t’es un gros cassoc, je dirais que c’est mangeable. » Il hausse les épaules. Il pense avoir été clair. "Sinon c'est dégueulasse." Un sourire. Pour lui c’est affreux. "Mais j'avais faim." Oui, son assiette est quasiment vide et il le lui montre par preuve. S’il ne supporte pas cette nourriture, il ne se laissera pas mourir de faim. Posant ses couverts sur son plateau, il remarque le regard fuyant de Salvador. Owen en fait de même, se tourne pour admirer la jeune femme - @Lorena - entrant au même moment dans la pièce. Oh il voit. C’est du rapidement apparemment… Instinctivement, Owen se lève pour accueillir la jeune femme et pour lui montrer une place à côté d'eux. Il a appris à se lever quand une dame entre dans une pièce et il en fait de même pour l'inviter à venir les voir.

J’suis clairement pas doué pour entamer des dialogues ou paraître sympathique, je crois. J’ai même plutôt l’air d’un homme rustre sorti de prison. Ça tombe assez bien, c’est le lieu. Du coup, j’imagine que je fais pas trop tache ici. On dira peut-être que j’ai toujours vécu entre ces murs car si ça se trouve, c’est ça, ils ont foutu un vrai prisonnier parmi les potentiels candidats et leur mission de la semaine c’est de le trouver. Enfin… c’est mal barré je crois. Pour l’instant, y’a personne qui m’a fui ni regarder de travers. Faut dire aussi que c’est le premier jour. Ça viendra peut-être. En attendant, je tente bien que mal de sympathiser avec mon voisin de table. Owen. « Je tâcherai de m’en souvenir. » Normalement, ça devrait le faire. J’ai une bonne mémoire des prénoms, un bon point ici. Surtout que je risque pas de confondre le garçon avec quelqu’un d’autre. Un autre chevelu, ça court pas des rues ici. Quoi qu’il en soit, je m’apprête à entamer la fameuse purée avant de me stopper net et de lui demander son avis. Visiblement, c’est pas fameux du tout. Je m’en serai douté, néanmoins, j’ai faim alors j’entame une première fourchette avant de répondre. « La faim justifie les moyens. » Et je continue sur ma lancée sans remarquer que le garçon a fini son plat, lui. Il doit être comme moi, du genre à satisfaire ses besoins primaires peu importe la qualité. Je me sers à boire quand tout à coup l’arrivée de @Lorena attire mon attention. Je la salue histoire de. Owen m’imite alors. Enfin non. Lui se lève carrément et la convie à notre table avec élégance. Je bronche légèrement, pas forcément à l’aise. « Voilà Owen. » Je sais pas trop quoi dire d’autre en fait. Je bois une grosse gorgée d'eau puis plonge mon regard dans celui de ma chef d'équipe. « C’est mon frère. Excuses-le. » Je balance avec sérieux et spontanéité.

La faim justifie les moyens comme il dit. Owen n’est pas du genre à ne pas répondre à ses besoins. Donc s’il a faim, il mange même si c’est affreux. S’il veut se laver, il se lavera malgré la fraicheur extrême de l’eau. Peu importe s’il est ridicule. Enfin vous comprenez. Ce n’est pas que le chevelu ne l’intéresse pas, mais son regard se porte ailleurs. La jeune femme que son camarade appelle s’approchait déjà : elle lui donne un sourire et s’assoit à côté de Salvador. Le veinard. À son tour, le roux s’assoit en lui rendant son sourire. Parce qu’il ne sait bien évidemment pas se présenter lui-même, l’autre le fait à sa place. Evidemment, il ne se formalise pas, il s’en moque totalement au contraire. Il se concentre toujours un peu plus sur la jeune femme. Une conversation s’amorce entre ses voisins. Owen toussote et sourit d’amusement. « Dans toutes les familles, il y a toujours un frère attardé et un peu boulet… Ici c’est moi… » Il plaide coupable, c’est bien pour ça qu’il faut l’excuser non ? En vérité, c'est assez loin de la vérité. Ca ne l'empêche pas de partager un sourire amusé et entendu, avec l’un puis avec l’autre. « Beau prénom en tout cas. Ça sonne italien… Ou hispanique… ?» Lorena. Il revient dessus, sans même savoir réellement s’il s’en souviendra après.  Et cette pensée l’entraîne un moment alors qu’elle parle nourriture. Décidemment, pour de la mauvaise bouffe, c’est un bon sujet de conversation. D’ailleurs, elle remarque son assiette vide. Il ne peut s’empêcher d’exécuter un clin d’œil. « Exactement. C’est ce que je disais à notre camarade ici présent, enfin à mon frérot… Quand on a faim, tout passe. » Il grimace légèrement. Puis il tire sans subtilité l’assiette de la jeune femme vers lui. « J’ai encore faim… » Il fronce son nez. Le pire, c’est que c’est vrai. Il aurait pu se contenter de ce qu’il avait déjà mangé, mais il faut au tout début. S’il a faim il mange et il préfère avoir son estomac plein. Il parle, après une nouvelle bouchée : « Alors ? Vous vous connaissez déjà ? Racontez… » De sa fourchette, il pointe l’un et l’autre.

Ma chef d’équipe prend place à notre table. J’imagine que c’est une bonne chose. Ça rajoute une touche de glamour par ici. Faut dire qu’Owen a mâché le boulot en se levant carrément comme à l’ancienne pour la convier. Je trouve ça un peu ringard personnellement mais pourquoi pas. J’suis pas non plus un expert en séduction. Néanmoins, j’me dois d’excuser son extravagance au cas où. Alors j’évoque le fait qu’on soit frère. Hm. Cela semble ne pas déplaire à la demoiselle. On a une belle génétique apparemment. Ça me fait sourire. Owen se justifie alors en plaidant coupable. Le pauvre. « Mais il est attachant, on l’aime malgré tout Owen. » Et voilà que j’en rajoute une couche, je sais vraiment pas ce qu’il me prend. Mon regard se plonge dans celui du candidat d’un air complice avant de retourner vers ma voisine de table. Le roux en profite pour lui demander les origines de son prénom. C’est vrai que c’est intéressant. « Hispanique, je dirai. » Je fais mes pronostics en attendant que la concernée rende son verdict. Si ça se trouve, on est tous les deux à côté de la plaque. Va savoir. La conversation revient rapidement sur la malbouffe. J’approuve ce que dis l’autre chevelu. D’ailleurs, j’ai bientôt fini mon repas également et ce, même si c’est loin d’être de la haute gastronomie. « Techniquement, tu peux tenir toute la semaine sans manger grand-chose tant que tu t’hydrates. » Après, je le conseille pas. Ses habitudes alimentaires risquent d’être bousculées et elle pourrait avoir affaire à des vertiges et devenir faible, ce qui n’est clairement pas une bonne chose pour les semaines de jeu à venir. Je lui montre d’ailleurs le bon exemple en reprenant une cuillère et en ne grimaçant pas. Si ça peut l’inspirer à entamer son repas. « Oui. C'est ma chef d'équipe. On a dormi ensemble hier soir. » Je bois une nouvelle gorgée d’eau avant de reposer mon verre puis mon regard se perd dans celui du roux qui semble un peu figé. « Enfin dans la même cellule. Fais pas cette tête frérot, tu sais bien que je te l'aurai dis s'il s'était passé quelque chose. » J’vois bien qu’elle lui déplaît pas mine de rien. Et ça me fait rire ce petit jeu. J’crois que ça faisait longtemps que je m’étais pas amusé de la sorte.