La fac de droit lui a appris de nombreuses choses. Parmi les plus importantes, deux d'entre elles ressortent. La collecte d'informations et sa capacité à multitasker. Gribouillant en suédois dans un cahier prêté par la production. Il revisionne les séquences soulignées par la rubrique d'Akela, découvre quelques trucs au sujet de ses camarades. Lloyd-Snö n'a le cœur à rien, même pas à en apprendre plus sur ses petits camarades. Après cinq minutes de plus, il décide que ça ne sert à rien. En fait, il est en colère. Colère contre lui, colère contre la roulette, colère contre Noël qui approche et sa famille qui le vit sans lui, colère contre Arthur somehow qui n'est pas là pour le réconforter quand il va mal et qui -par son défi- l'a pratiquement envoyé ici. Lloyd n'est pas un garçon habitué à se nourrir de sa colère, on l'a applaudit dans Gift Ved Første Blik pour son calme et sa façon de gérer les situations tendues dans sa nouvelle relation maritale et pourtant... aujourd'hui il fait preuve d'une ténacité sans nom. Balançant son carnet et son stylo par terre et puis soupire. « Fait chier. » crache-t-il au moment précis où quelqu'un entre dans la pièce. Évidemment ! Histoire de ne pas lui épargner le moindre écart de conduite. « J'te laiss'choisir la chaîne. » fait un Lloyd à moitié ironique les mâchoires serrées. Il hésite un moment à partir, laisser Lawrence tranquille, parce qu'il est de mauvaise humeur et qu'un Lloyd-Snö de mauvaise humeur n'est généralement pas très agréable à côtoyer, puis se ravise. Ils doivent tous vivres avec les sautes d'humeurs et les caractères des autres, ils doivent tous composer. Et puis il aime bien Lawrence, ils partagent quelques trucs, peut-être qu'il est exactement ce dont Lloyd a besoin à cet instant.

Le cahier gisant au sol le laisse indifférent, il est amer et il en veut à tout et n'importe quoi. Le cahier n'est qu'un moyen de tirer un brin de catharsis de la situation. Que Lawrence demande ce qu'il avait bien pu faire à Lloyd est justifié. Faut dire que l'objet inanimé est totalement innocent dans l'affaire. Il trempe dans des eaux troubles contre sa volonté et c'est probablement Lloyd qui lui fait vivre ses heures les plus noires. « Il ne se montrait pas coopératif et avait besoin qu'on lui donne une bonne leçon.. » lâche-t-il en réalisant très bien que ça fait un peu discours de film. Genre, Le Parrain. Comme si lui, Lloyd-Snö pouvait donner une bonne leçon à un morceau de papier. À un mec oui, à coup de poings ou à coup de mots, sur un ring ou dans une cour de justice, mais à un objet... non c'était juste une façon de purger sa frustration. De laisser éclater sa colère. « Pour ma défense je tiens à préciser que c'est lui qui a commencé. » dit-il en levant les mains, montrant patte blanche en quelque sorte. La question qui suit n'est pas pour le mettre particulièrement à l'aise. Les gens se doutent un peu -notamment parce qu'ils ressentent tous le même besoin d'être en famille- des démons qui rongent l'âme de leurs camarades. Qu'on prenne la peine de demander n'est pas sans rappeler à Lloyd qu'il a plusieurs raisons d'être inquiet et en colère cette semaine. Noël, les nominations, son départ potentiel... bref, il a le choix. Quand Lawrence, devant son manque de réponse immédiate, précise qu'il n'acceptera pas une réponse du genre : sourire plus « tout va bien » Lloyd hausse un sourcil. Est-ce que c'est comme ça que les gens le voient ? Parce qu'il n'est pas le genre de mec qui mente à tout va. Au contraire, un peu trop honnête parfois sa franchise lui attire même quelques ennuis. « C'est pas trop mon genre de mentir. Noël, ça m'agace de pas avoir de nouvelles de ma famille. Ça me ferait presque remettre en cause ma participation. » dit-il l'air de rien, parce que ça lui a traversé l'esprit ce matin. Abandonner maintenant voudrait dire être avec Mei demain pour ouvrir les cadeaux sous le sapin. Mais, en y réfléchissant un instant, il a pris la décision de rester. Un Noël n'est pas grand chose, sur l'échelle d'une vie. Mei est encore trop petite pour se forger des souvenirs solides et d'ici quelques années elle aura presque oublié qu'il avait raté ce jour si spécial de l'année. « Enfin... c'est une semaine difficile à tenir, ensuite on verra bien, si ça se trouve je sortirai dimanche et j'aurais presque rien raté de toute façon. » La possibilité d'être avec sa famille pour le nouvel an est bel et bien là. Lloyd ne veut pas être pessimiste mais c'est tout de même envisageable qu'il se fasse éjecter dimanche...