Lloyd n'aime pas ce couloir, voir son image ainsi déformée, son corps distordu, le met profondément mal à l'aise. Travailler sur son physique pendant des heures pour le trouver malmené de la sorte est un gâchis pour les yeux. Mais voilà, Lloyd ne peut pas refuser un dossier dans lequel une âme en peine souffre et Naveen est son pro-bono du jour. Snö est prêt à tout pour aider Naveen à se sentir épanoui, il ne s'attendait juste pas à 1) devoir le faire dans ce couloir maudit et 2) que Naveen se pense repoussant. « Pardon ? » demande-t-il un peu éberlué par la question du garçon avant de reprendre d'une voix qui se veut douce, presque chaleureuse, de celles qu'il utilise pour que Mei lui raconte ce qui cloche quand elle va visiblement mal. « Pourquoi tu dis ça Naveen ? » C'est incroyable qu'un garçon, beau comme lui, n'ait aucune conscience de ce qu'il dégage. Ce n'est peut-être pas plus mal, faut voir le boost à l'égo que ça a été lorsqu'on a annoncé à Lloyd qu'il faisait partie du dixième décile de la population en terme d'harmonie des traits. Pendant deux semaines il a été insupportable. Mais ce n'est pas la question aujourd'hui. Lorsque Naveen parle de ses parents, Lloyd est ému. Plus par l'amour et le respect qu'il dégage que par les mots bienveillants qu'il prononce. Le pauvre Indien idéalise son père, ce qui en soi est fondamentalement une bonne chose mais qui dans le cadre d'une tentative de booster sa confiance en lui n'est peut-être pas idéal. « L'expérience ne fait pas tout et si tu as déjà une bonne base avec tes gênes, c'est déjà la moitié du chemin de fait ! On va juste éviter de commencer par se comparer à ton père, d'accord ? » conclut Lloyd après que Naveen ait fini. Clairement Naveen adore ses parents, mais si Lloyd le laisse s'installer dans une comparaison qui lui sera forcément défavorable, il n'y a aucune chance que Naveen en tire quoi que ce soit de positif. « J'aimerais pouvoir te tirer vers un de ces miroirs pour te montrer ce qui est attirant chez toi mais... bon allez on essaye quand même. » dit-il en traînant presque Naveen vers le miroir en noir et blanc, c'est bien le seul qui rende à peu près compte de la réalité du terrain. Une fois installés devant le morceau de plexiglas Lloyd attrape les épaules de Naveen et les tire un peu en arrière pour qu'il se tienne droit comme un i. Une bonne posture, le regard droit devant, c'est un peu la base. « Tu veux un premier conseil ? C'est probablement le meilleur que je puisse te donner. Il faut que tu aies confiance en toi. Un mec qui a de l'assurance il n'y a rien de plus attirant. Tu l'as dit toi-même ! Ton père est très beau mais il est surtout charismatique. C'est ça qui attire les gens, pas des abdos en béton. Quoique ça aide mais on y reviendra. » plaisante Lloyd pour détendre un peu l'atmosphère. Il ne se souvient pas d'avoir déjà vu Naveen torse nu, alors il pourrait cacher sous ses vêtements un corps d'éphèbe que Lloyd ne le saurait pas. Alors... autant ne pas lancer les pronostics. N'empêche, ça le tarabiscote de ne pas savoir ce qui a mené Naveen à douter autant. La semaine dernière il ne comprenait pas qu'il plaisait mais au moins il ne se remettait pas en question. Puis ça lui apparaît comme une évidence. L'activité du prime a laissé sur l'égo de l'Indien un goût de rejet. Lloyd se souvient clairement qu'il a vu Grey embrasser la main de Naveen, ce qu'il a trouvé un peu bizarre compte tenu de la situation entre eux mais bon. Les mecs sont des yo-yo plus tu les lances forts plus ils en redemandent. Ou quelque chose comme ça. « Alors on va commencer par ça. Tu ne dois pas douter de ton charme parce que... quoi ? Tu n'as pas reçu une tonne de baisers pendant le prime ? Un mec confiant il ne doute pas de lui parce que les gens sont pas démonstratifs ! » Sinon ça voudrait dire que Lloyd aussi doit douter de lui et il n'est pas fait pour ça. Il sait ce qu'il vaut, on n'a de cesse de lui répéter qu'il a des gênes en or et une santé de fer. Il ne va pas laisser les goûts des candidats dicter ce qu'il ressent. « Moi je t'aurais bien embrassé, mais je voulais pas te mettre mal à l'aise ! » confie-t-il un peu gêné à l'idée qu'au fond sa retenue ait peut-être blessé Naveen. Cependant, pour sa défense, il pensait clairement rendre service au jeune homme en lui épargnant un moment un peu gênant et surtout en n'étant pas la personne dont l'irrécupérable romantique attendait un baiser. « Tu sais ce qui est attirant ? Le sourire ! Allez ! Montre moi ta plus belle imitation de Colgate ! » lance-t-il à l'Indien avant de se demander si la référence est parvenue en Inde ou s'ils ont des marques de dentifrice bien à eux...

En plus de son père, Naveen semble vouer une certaine admiration à son frère. Jugeant qu'il lui a suffisamment fait la morale sur les comparaisons désavantageuses, Lloyd préfère jouer la carte de l'empathie. Et pour le coup il a de quoi. « Et toi t'as pas vu mon frère Elliot ! On a tous des frères parfaits, c'est pas une raison pour déprimer. » Elliot, vingt ans, trente-six petites-amies au compteur, une gueule d'ange, un corps de démon, des yeux noirs et des cheveux blonds. Le petit con. Ce n'est pas lui qui a le plus gros cerveau ni les plus grandes ambitions, mais il a clairement eu de la chance à la loterie de l'héritage génétique. Les yeux noirs de leur mère, les cheveux blonds de leur père. Lloyd ne peut s'empêcher de penser qu'il aurait eu encore plus de succès s'il avait eu la tignasse de son adorable cadet. « Me force pas à te donner des gifles. T'es parfait comme tu es ! » plaisante Lloyd le sourire aux lèvres, les yeux réprobateurs quand Naveen parle de l'image de soi qu'il nourrit d'émotions négatives. Évidemment personne n'est parfait, mais l'adage veut que la formule « parfait tel que tu es » insiste sur l'importance de ne rien changer et Lloyd trouve qu'elle s'applique totalement à Naveen. Lloyd ne sait pas si c'est de la tristesse, de la déception ou simplement l'impression de ne pas se sentir à sa place, mais Naveen porte en lui quelque chose de grave à cet instant. Ce n'est même pas pour lui remonter le moral ou le faire relativiser que Lloyd s'exclame : « Eh ! Moi aussi je n'ai reçu qu'un baiser, est-ce que tu me vois en faire tout une maladie ? Non ! Parce que c'est pas la quantité qui compte, d'abord et surtout parce que ça ne veut rien dire. » Il dit tout ça avec toute la bienveillance du monde, Naveen était un peu son protégé, l'équivalent d'un enfant dont Lloyd protège les sentiments. C'est le manque de sa fille qui réveille en force les instincts paternels du Suédois. Voir Naveen rougir le fait sourire et s'il peut se contenter de lui dire oui, Lloyd a un peu le don de la mise en scène, du drama. « Donne-moi ta main. » fait-il avec insistance puis d'attraper le poignet de Naveen et de lui embrasser le dos de la main, avant de lancer amusé : « Ça répond à ta question ? Allez, arrête de t'en faire pour cette histoire de défi, c'était stupide de la part de la production de nous faire faire ça de toute façon. » dit-il en regardant Naveen s'exercer au sourire extra-bright et demander s'il est en bonne voie. Affichant une moue experte, Lloyd regarde les dents blanches de l'Indien avant de décréter son jugement impatial. « Mieux, mais force encore un peu j'ai du mal à voir où tes dents de sagesse devraient être. » Parce que tout le monde en Amérique sait que c'est ça le secret du sourire Colgate, sourire jusqu'à ce que toutes les dents soient visibles, même celles qui ne sont pas là. Lloyd n'est pas sûr d'avoir bien compris quand Naveen lui demande s'il doit s'habiller autrement, aussi, histoire de le faire expliciter, ou du moins de s'acheter quelques secondes de réflexion, il répète « Autrement ? » dubitatif. Et l'Indien reprend et Lloyd percute. Avec vigueur, Lloyd vient se planter devant Naveen, histoire de ne plus le regarder dans les yeux à travers le reflet du miroir mais bel et bien directement, face à face. « Naveeeeeen ! Qu'est-ce que j'ai dit à propos de la confiance en soi ? Tu les aimes tes sherwanis ? Si oui, tu continues de les porter aussi longtemps que tu veux ! Est-ce que t'as l'impression que j'ai arrêté de porter mes vestes en soie brodée après que Rowan ait dit que c'était moche, que ça ressemblait à des boules à facettes et compagnie ? Non ! Tant que j'aurais envie de porter des vestes dans ce genre, je le ferai et tu devrais faire pareil ! » Les mots se bousculent et il ne cherche même pas à enrober ce qu'il a à dire. Il veut que Naveen comprenne que le regard des autres n'a pas à avoir sur lui autant d'impact. C'est peut-être culturel d'être dans la dépréciation constante ou c'est peut-être Naveenien, tout simplement. Mais Lloyd ne perd pas espoir, il lui reste -il l'espère du moins- quelques semaines pour que l'Indien réussisse à ne plus se prendre autant la tête et qu'il commence à vivre sa vie pour lui et pour personne d'autre. Sherwani ou non, fringues de Lino ou non. Tout nu ou en doudoune. Peu importe. « T'es toujours élégant, là n'est pas la question. Ce qui compte c'est de savoir si tu te sens bien dans tes fringues. Crois-moi, j'ai été dans le placard jusqu'à mes dix-sept ans et me forcer à faire ce que je pensais qui plaisait aux gens ne m'a fait que du mal. Le jour où j'ai été libre de mon « secret » et que j'ai enfin pu être totalement moi-même, je me suis senti bien dans ma peau. T'as le droit de faire ce que tu veux ! Alors si tu veux porter des vestes plus « occidentales » fonce ! Mais ne le fais pas pour nous, fais-le pour toi ! » Il sait bien que ce n'est pas pareil, déjà parce que Naveen a quasiment trente ans et que ce mode de vie est probablement inscrit en lui. Cependant rien de son attitude face au monde n'est comparable au code génétique dans son immuabilité. Avec pas mal de travail, Naveen s'en sortira. Il s'en sortira même très bien.

Ce n'est pas tant que Naveen est naïf, il l'est dans une certaine mesure, mais il est surtout exceptionnellement gentil. Sa vision du monde est idyllique et en un sens enviable. Fausse en bien des points, mais appréciable tout de même. « Oh non, crois-moi. Elliot sait qu'il est exceptionnel. » Et il s'en sert à tort et à travers. De sa belle gueule à son esprit rusé, de sa profonde douceur à ses pires instincts. Les deux frères sont semblables en bien des points, Lloyd est seulement la version distillée de son frère, l'aîné qui n'utilise pas toutes les armes. Celui qui a conscience de ce qui est acceptable ou non, le raisonnable. Uli d'une autre façon n'a jamais été qu'une boule de vie et d'amour sans la moindre once de méchanceté dans le corps. Althea, elle, est un savant mélange des trois autres enfants de la famille. Douce et intelligente, qui sans être cruelle  peut se montrer impitoyable. L'harmonie et la discorde qui règnent entre eux fait de la fratrie une unité aux multiples facettes dans laquelle ils brillent tous avec des intensités différentes.  La remarque sur la technique de la gifle pour lui inculquer quelque chose fait sourire Lloyd. Jamais il n'utiliserait ce genre de méthode avec Mei. Parce qu'il la juge barbare et parce que fait mal à quelqu'un n'est pas dans sa nature. « Je sais pas... au pire il faut un début à tout ? » plaisante-t-il tout de même. La façon dont Naveen le voit le fait sourire. C'est vrai que Lloyd a déjà eu la preuve qu'il pouvait plaire et séduire un homme. Son homme. Ça ne change rien au fait qu'il n'a reçu qu'un baiser. Ça ne le maintient pas éveillé la nuit, il n'y avait à vrai dire même pas repensé depuis le prime, mais maintenant qu'il y songe, il se dit qu'avoir été embrassé par plus d'une personne aurait pu être agréable pour son égo. « Apparemment pas à grand monde, mais Arthur me suffit. » amplement d'ailleurs. Pour ce qui est du fait qu'il a séduit son époux dans une émission de télé-réalité, Lloyd doit admettre que Naveen marque un point. Peut-être pas aussi fort qu'il le pense, mais un point quand même. « Ce n'était pas exactement le même contexte. Il était là pour se marier lui aussi, la séduction était une part nécessaire de l'aventure, sinon nous aurions perdu notre temps et échoué là où nos profils disaient que nous étions faits l'un pour l'autre. Ici séduire ce n'est pas obligatoire, c'est une part du jeu pour certains, moi, je n'ai rien à y gagner. » précise-t-il tout de même, sans aucun regret. La chance lui a sourit une fois, il n'attend pas de l'univers qu'il mette le reste du monde à ses pieds, en une pâmoison indécente. « De rien. » fait-il après avoir embrassé la main de Naveen, qui est super douce, presque trop, peut-être qu'il devrait songer à rendre la crème de nuit de Greta à sa propriétaire avant que ça ne devienne suspect. En ce qui concerne les tenues typiques de son camarade, Lloyd n'a apriori rien à redire. Mais puisqu'il semble encore indécis au sujet de ses sherwanis, Snö compte bien le rassurer ou du moins tenter de le convaincre. « Je sais pas qui tu regardes pendant les primes... enfin j'ai ma petite idée mais c'est pas la question. Les sherwanis font partie de ce qu'on associe à Naveen. Si tu veux changer ça, tu peux le faire à tout moment ! Mais pitié ne prend pas exemple sur un de nous. Puis si tu veux mon avis, les costumes c'est un peu surfait, c'est toujours la même chose, y a aucune originalité, c'est bon pour les grandes occasions. » Il parle des costards cravates, les trois pièces, les vestes de costumes portées seules passent largement, les queues de pies et autres attirails du genre, il les réserve pour les mariages et autres. Peut-être un prime ou deux si vraiment il est à court d'inspiration mais toutes les semaines ? Il laisse Rowan s'en délecter sur les autres. Il explose de rire quand Naveen l'imagine dans un placard littéral avant de comprendre qu'il faisait référence à son homosexualité. « Oui, non. Voilà. Aucun problème. T'as pas besoin de t'excuser. » dit-il encore en train de reprendre son souffle. Le sujet de l'identité vestimentaire de Naveen revient et Lloyd ne sait pas quoi lui dire. Il n'a pas de solution toute faite pour une telle quantité de doute. « Alors conserve-le ? » suggère-t-il en parlant du style dont Naveen a jusqu'à présent fait preuve. Mais c'est quand Naveen lui parle d'une question qui apparemment turlupine l'esprit de Lloyd que le Suédois est vraiment intrigué. « Une question à te poser ? » demande-t-il un peu confus par la tournure de la conversation. De mémoire il n'a pas grande information à tirer du nez de Naveen. C'est le moment que celui-ci choisit pour mentionner Grey et, implicitement, la conversation que Lloyd-Snö et Lawrence ont eu dans la salle de sport la semaine passée. Une conversation qui a fait l'objet d'un passage dans la rubrique d'Akela. « T'es mignon. » dit-il alors avec un sourire amusé avant de reprendre : « Crois-moi, si j'avais eu envie de te poser la question à toi, je serais venu. Si j'en ai parlé à Lawrence, c'est pour une bonne raison. » minaude-t-il à peine. Il a conscience que si Naveen lui en parle même « par hasard » c'est que quelque chose dans cette discussion l'a légèrement mis sur la défensive. Peut-être que les méthodes d'investigation de Lloyd ne sont pas assez subtiles, ou peut-être qu'Akela aurait mieux fait de se taire. Clairement, à aucun moment Lloyd n'a attendu de réponse de la part de Lawrence, c'était plus pour lui une façon de tâter le terrain qu'autre chose. « Mais si tu insistes... de qui parlais-tu quand tu as dit que tu voulais entendre ces mots de la bouche de quelqu'un d'autre que Grey ? » demande-t-il de but en blanc. Maintenant, si Naveen ne veut pas répondre ou s'il est gêné devant sa franchise, il ne pourra que s'en mordre les doigts.

La remarque sur la tenue qu'il avait choisie durant le prime, après le défi numéro 1, le fait sourire, faut dire que contrairement à d'autres qui ont joué la sécurité, Lloyd a voulu se donner à fond, être un peu foufou parce qu'il sait que parfois il manque un peu de lâcher prise. « T'as sans doute raison... » admet-il alors que Naveen qualifie tout de même son geste d'audacieux. « J'espérais surtout faire sourire une ou deux personnes. Y avait pas grande audace là dedans. » avoue Lloyd sans honte. Les gens sont stressés pendant les primes, alors si sa fantaisie vestimentaire a pu détourner leur esprit des éliminations pendant quelques secondes c'est tout ce qu'il voulait. Le sujet de sa rencontre, et donc de son mariage, avec Arthur étant sur la table, il opine du chef quand Naveen pose une question quant au déroulement des événements.« On n'a pas eu le choix, mais oui c'est ça. On a appris à se séduire au fur et à mesure. » Parce que la séduction ce n'est pas instantané, ça prend du temps et des efforts. Lloyd avait jusqu'à Arthur l'habitude de séduire sans difficulté, à la recherche d'un amour d'un soir, d'un week-end ou d'une semaine. Des relations éclairs qui ne le satisfaisaient pas mais qui comblait son manque d'affection. Découvrir qu'une relation prend plus que de la séduction a été l'une des plus importantes leçons qu'il ait reçues. « Je pensais pas le faire non plus au départ. Mais l'expérience semblait intéressante et puis c'était plein de promesses. Et le résultat ne m'a pas déçu. Pour les couples qui ont divorcé je pense pas que c'est un aussi bon souvenir mais bon. » explique-t-il, un peu attristé pour les couples qui se sont séparés à la fin de l'expérience ou ceux qui n'ont pas tenus après. Naveen évoque le fait que chez lui, en Inde, le mariage arrangé est encore la norme. Évidemment Lloyd ne peut pas comparer son émission dans laquelle il a été testé par des spécialistes pour qu'on lui trouve une personne avec qui passer le reste de sa vie, avec la situation en Inde où les familles s'unissent de façon plus protocolaires. « C'est courageux, ce que tu fais avec Sunil. Te lever contre le système. » dit-il alors, légèrement admiratif que quelqu'un comme Naveen, un individu lambda parmi le milliard d'Indiens, puisse modifier à lui seul une facette de la société. Ou tenter du moins. L'effort est louable quel que soit l'impact. Lloyd se demande même si l'État indien ne risque pas de lui tomber sur le dos un jour. Heureusement, Naveen a maintenant un ami avocat. Snö rit à l'idée que la mère de Naveen, qu'il imagine en sari mauve, puisse débarquer en criant en indien à son fils. « J'adorerais la voir essayer, t'es un des nôtres maintenant ! Y a que le plublic qui peut te faire sortir. » dit-il amusé. Franchement la vie dans le nid sans Naveen ça serait bizarre, il n'y a pas grand monde qui lui manquerait vraiment s'ils venaient à partir. Khadija, Grey, Naveen, Lawrence et peut-être le caractère imprévisible de Colin. Les autres, il les aime bien, ce n'est pas la question, c'est juste qu'ils ne sont pas aussi proches. La réflexion que Naveen fait sur son futur après l'émission le surprend un peu. C'est idiot mais Lloyd avait cette idée que tout le monde resterait dans le même univers après ça. Ça lui foutrait presque un coup au moral d'imaginer que, peut-être, il ne reverra jamais plus Naveen. « Tu comptes repartir vivre en Inde après l'émission ? Si un jour tu veux visiter les États-Unis et que tu as besoin d'un pied-à-terre à Chicago tu m'appelles hein ! » propose-t-il enthousiaste, espérant que cette invitation suffira à donner à Naveen l'envie de voyager. L'occidental réalise seulement maintenant qu'il n'a pas envisagé la possibilité d'un jour aller en Inde, ce qui est fou parce qu'Arthur en a parlé à plusieurs reprises. La dernière réflexion sur les tenues arrive et Lloyd sent qu'ils approchent du but. Un simple détail à régler et Naveen sera prêt à plonger dans le grand bassin. « Je ne te dis pas de rien changer. Je te dis de ne pas changer pour nous. Faut que ce soit ce que tu veux toi, ce qui te met à l'aise. » fait-il en se recoiffant dans le miroir alors que Naveen aborde le sujet de la discussion que Lloyd a eu avec Lawrence. « Oui. » répond-il brièvement, parce que ce n'est pas sorcier de savoir de qui l'Indien parlait quand il a rejeté la déclaration de Grey. Ce sont les mots qui suivent qui font sourire Lloyd comme le jour où Mei est revenue de l'école en disant qu'elle était amoureuse de Zachary Bradford -et qu'ils ont entendu parlé du garçon pendant tout le repas du soir-. « Faut dire qu'il est quand même vachement beau. Personne ne peut t'en vouloir d'être subjugué par ces yeux... ou par le reste. » Lloyd a volontairement évité de demander quelles questions l'Américain soulève chez Naveen parce qu'il est conscient que c'est un sujet délicat et que l'Indien a peut-être besoin d'un peu plus de temps pour se fournir à lui-même les réponses. Mais c'est quand il dit de Lawrence qu'il est un paradoxe que Snö est perplexe. Il ne voit pas le paradoxe du tout, peut-être parce qu'il n'est pas aussi proche que Naveen du plus bel homme du nid. « Un paradoxe ? Explique-moi. » le presse-t-il alors avant de sourire avec tendresse quand Naveen déclare qu'aucun miroir ne pourrait rendre ridicule Lawrence. « Oh crois-moi. Personne ne peut sortir indemne d'un passage dans ce couloir. C'est fait pour. Même Lawrence serait ridicule face à eux. Mais c'est mignon que tu le penses. » adorable même. Naveen a vraiment un sacré crush sur le beau brun. Il ne s'en rend peut-être pas tout à fait compte, mais pour Lloyd c'est on ne peut plus évident.