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 We won't leave you. (31/10, 15h)

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Juliette

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MessageSujet: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptyLun 29 Oct 2018 - 23:36

@césar
Mes opales se perdent dans le vide, je me contente simplement de porter mon bâton cancérigène à la bouche façon automate sans réfléchir. Plus par habitude que par envie. Je ne tarde pas à repérer César installé non loin et m’avance en sa direction pour tenter d’échanger sans être trop maladroite quelques mots. Je n'ai pas encore eu le temps de faire le tour des candidats. J'ai encore le temps d'être émerveillée, si on voit le coté positif de la chose. J'écrase mon mégot dans le cendrier pas loin. Muée d’un instinct biaisé, je dépose délicatement mes mains sur épaules pour lui signaler ma présence, juste quelques secondes lui imposant surement par la même occasion mon odeur persistante de tabac. « Juliette » je laisse échapper de mon doux soprano parce qu'on ne s'est jamais vraiment présenté.  « D’ailleurs il va falloir qu’on pose des règles » je lui annonce. Pour le contact. Parce que j’aurai tendance à l’amorcer pour ne pas le prendre par surprise mais je préfère savoir si cela ne le dérange pas. Je m'installe à ses côtés, croisant les jambes pour laisser quelques secondes le silence apaisant s'installer. « Tu t’habitues à être le centre de la curiosité de ceux qui ignorent ? » je l’interroge parce que je suis la première coupable de cette infraction. Ce n’est pas difficile de peindre ce constat sans ciller. Je réprime cette curiosité presque malsaine selon moi du comment ? depuis quand ? Des questions trop intrusives qui s’entrechoquent dans mon crâne. C’est du pareil que s’imaginer sans la vue en se demandant ce qu’on ressentirait à sa place, alors que ce n'est pas le cas. C'est lassant de son point de vue, d'accuser le même genre d'interrogations régulièrement.
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MessageSujet: Re: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptyMar 30 Oct 2018 - 5:10

César savait qu'il ne devrait pas fumer, mais c'était plus fort que lui, s'il n'avait pas sa dose de nicotine il pouvait facilement devenir aussi désagréable que son oncle quand le médecin lui avait imposé un régime sans sel. Le fait d'avoir perdu ses parents très jeune, puis d'avoir eu son accident à l'âge de dix-neuf ans lui faisait aussi dire que puisque la vie pouvait basculer du jour au lendemain sans prévenir et que tout le monde était dans le même bateau, à quoi bon s'entêter à se priver de choses qu'on aimait et qui en définitive ne pouvaient sans doute pas nous faire beaucoup plus de mal que ce qui nous tomberait dessus un jour ou l'autre. C'était une façon de voir les choses un peu trop fataliste aux yeux de ses sœurs, mais il n'avait jamais été particulièrement optimiste et il était souvent le premier à le regretter, peut être parce qu'il aurait fait d'autres choix au cours de sa vie si ça avait été le cas. Accoudé à l'une des rambardes de la terrasse, il tira sur sa cigarette au moment où il lui sembla entendre des pas se rapprocher de lui, limitant ainsi sa surprise lorsque deux mains se déposèrent au niveau de ses épaules. La pression était légère, les mains en question semblaient fines et le contact en lui-même ressemblait de toute façon plus à une initiative féminine, il n'imaginait pas vraiment l'un des garçons de l'aventure prendre ce genre de libertés avec lui, à part peut être Gio qui semblait assez démonstratif. Une voix lui murmura un prénom et ses lèvres s'étirèrent doucement. « César. » Juliette et lui n'avaient pas encore eu beaucoup l'occasions d'échanger, mais il se rappelait avoir passé un peu de temps à étudier sa page instagram durant les castings avec l'aide de sa sœur, et plus récemment grâce aux fonctionnalités de son ipad qui lui permettaient entre autres de traduire oralement les pages affichées sur son écran. « A vrai dire, j'aime autant que tu restes spontanée avec moi. Je veux dire... que tu te prennes pas trop la tête. J'attends pas des autres qu'ils s'adaptent à ma situation, seulement qu'ils en tiennent compte dans certains cas. » Il reprit par la suite lorsque Juliette évoqua des règles à poser, ce qui semblait témoigner de son envie de lui faciliter la tâche, une initiative qu'il trouvait appréciable parce que tout le monde ne se demandait pas s'il pouvait gérer des interactions physiques exactement comme n'importe qui d'autre. « Si tu poses tes mains sur mes épaules comme tu l'as fait en arrivant, ça me va très bien. C'était agréable. » Il lui assura, parce que ça restait suffisamment délicat pour que ce ne soit pas oppressant et qu'un des très bons moyens de communiquer avec un aveugle était encore d'initier un contact physique avec lui. Être touché, ça pouvait être déstabilisant lorsqu'on traversait un passage piétons et que quelqu'un pensait bien faire en nous attrapant la main sans nous prévenir, mais dans la plupart des situations c'était plutôt rassurant. « J'attire malgré moi l'attention depuis des années, alors je suis plus ou moins habitué aux questions. Cela dit, aucune des personnes qui se sont interrogées à mon sujet n'avait jusqu'ici partagé mon quotidien. » En dehors de ses copines. En ça, le fait de vivre en communauté avec une vingtaine d'autres personnes changeait la donne, parce que ses camarades l'auraient sous les yeux pendant des jours, peut être des semaines et probablement qu'avec le temps la curiosité augmenterait au même titre que pour n'importe qui d'autre dans ce contexte. « Qu'est-ce que tu aimerais savoir ? » Il finit par demander, en se tournant légèrement pour tenter de lui faire face, persuadé qu'elle devait bien avoir au moins une question à l'esprit justement.
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MessageSujet: Re: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptyJeu 1 Nov 2018 - 18:34

Mes opales glissent sur sa cigarette que j'emprunte le temps d'une courte inspiration, ayant fini la mienne à l'instant. Je préfère m'enquérir de ses préférences pour les contacts parce que j'ai tendance à en abuser, et peut être encore plus avec lui afin d'éviter d'avoir recours à des apparitions brutales et surprises. Je peux rester naturelle, j'arque un sourcil dans automatisme qu'il ne peut constater. J'ai prévenu. « C'est noté » je me contente de souffler en esquissant un sourire instinctivement en posant simplement mon index quelques secondes sur le bout d'un de ses genoux. Je l'écoute d'un air plus qu'attentive. « D'ailleurs, tu viens d'où ? Ce n'est pas si commun que ça César comme prénom » je glisse parce que le fil rouge de mes pensées est interrompu par les mots clés qu'il prononce. César, c'est presque difficile à porter avec un tel historique. Ca respire le triomphe, le complot et le drame. Tout comme Juliette, encore plus lorsqu'il a donné par une mère, amante littéraire et convaincue de la propre tragédie de son existence. Il m'autorise à poser les questions qui pourraient me traverser l'esprit. D'accord. « Comment tu rêves ? » Je glisse en m'installant plus confortablement, glissant mes talons sous mes fesses. Je n'ai pas envie de me faie trop intrusive dans son intimité, mais c'est une réelle question qui n'appelle pas une réponse de scientifique mais de coeur. « Je veux dire, cela n'est pas trop intense ? » Je l'interroge en explicitant ma pensée alors que mes opales scrutent son minois. Parce que pour moi, ce l'est déjà, alors je me demande ce qu'il en est pour lui. Il m'arrive de me sentir submergée et trop impliquée au point de ne pas arriver à me réveiller J'imagine qu'il a développé ses autres sens et une sensibilité afin de compenser l'absence presque rassurante dans ce genre de moment des choses, de la situation dans son ensemble. « D'ailleurs, est-ce que tu vois dans tes songes ? » je lui demande d'une voix blanche. Il n'existe aucune limite à la créativité du cerveau humain.
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MessageSujet: Re: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptyVen 2 Nov 2018 - 17:38

Il est évident que César aurait moins bien vécu l'arrivée de Juliette si celle-ci lui avait sauté dessus sans prévenir alors que le moindre contact un peu trop précipité pouvait facilement paraître brusque pour quelqu'un qui ne voyait pas. Pour autant, la dernière chose qu'il voulait c'était que ses interlocuteurs adaptent leur fonctionnement au sien, parce qu'il appréciait la spontanéité qui se dégageait d'une personne, que c'était une chose qu'il percevait autrement qu'avec ses yeux et qui lui manquerait si les autres devaient chaque fois se poser des milliards de questions avant d'initier un contact avec lui, comme lorsqu'elle lui emprunta sa cigarette. Il sentit le doigt de la jeune femme contre son genou, et accueillit sa question par un léger sourire. « C'est pas commun, c'est vrai. Je viens de New York, mais je suis originaire d'Argentine. Mes parents ont immigré à la même époque, au moment de la dictature militaire. » On lui avait souvent raconté cette histoire, en particulier son oncle qui s'était fait un devoir de faire vivre le souvenir de leurs parents lorsque ses sœurs et lui les avaient perdus. « Juliette, c'est français non ? Je suppose qu'ils ont du faire venir leurs candidats des quatre coins du monde. » Même si en définitive il lui semblait que l'émission n'était diffusée que dans quelques pays, c'était toujours plus intéressant d'avoir un mélange de personnalités et d'origines diversifiés. César autorisa sa camarade à lui poser les questions qui pourraient lui traverser l'esprit lorsque celle-ci souligna le fait qu'il devait avoir l'habitude d'être le centre de pas mal d'interrogations au quotidien. C'était vrai, et ça ne le dérangeait pas d'apporter quelques précisions à des personnes qui pourraient se questionner sur sa situation. Ainsi, il l'écouta lorsqu'elle l'interrogea sur sa manière de rêver et ne fut pas étonné qu'elle se pose la question parce que ça faisait partie des choses qu'on se demandait souvent face à un aveugle. « Je rêve un peu de la même manière que toi, parce que je suis pas aveugle de naissance mais que je le suis devenu par la suite. » C'était une précision importante pour comprendre son explication, parce qu'il y avait une différence entre ces deux situations, notamment dans ce cas précis. « J'ai vu pendant dix-neuf ans, donc j'ai beaucoup de souvenirs et c'est généralement de ça que je rêve, et à partir de ça que je peux recréer des images. J'imagine que ça t'arrive parfois de rêver de personnes que t'as connu et qui sont plus de ce monde ? C'est un peu pareil quand tu rêves à partir de ton passé. » Dans le sens où ses yeux n'immortaliseraient plus de nouvelles images au sujet des personnes qu'il connaissait et qu'il ne pouvait faire appel qu'à ses souvenirs pour les visualiser, en rêve ou pas. « Si j'avais jamais rien vu, je rêverais probablement que de choses abstraites, liées à ce que j'ai pu sentir ou entendre par exemple. » Pour le coup c'est lui qui ne pouvait pas tout à fait se mettre à la place d'un aveugle de naissance, parce qu'il n'était pas dans cette situation où il n'avait jamais pu voir le monde avec ses deux yeux et était exclusivement dépendant des sensations liées à ses quatre autres sens. « Mais c'est intense oui, parce que mes yeux ne me permettent plus de voir mais que mon cerveau me le permet parfois encore. Je dis pas que je me souviens de tous les rêves que je peux faire, c'est pas le cas, mais ça m'arrive de me réveiller et d'être... presque déçu de me rappeler ce que je suis. » C'était difficile à expliquer, mais à titre d'exemple il lui arrivait assez souvent de rêver de sa famille et en particulier de ses sœurs, qu'il avait cessé de voir grandir dix ans en arrière et que son esprit n'arrivait jamais vraiment à vieillir à partir des souvenirs visuels qu'il avait de chacune d'elles. Mais ça restait moins frustrant que de ne plus du tout pouvoir voir leurs visages, comme c'était le cas. « Tu penses que la vue serait le sens que tu regretterais le plus si tu devais le perdre ? La plupart des gens avec qui j'en ai discuté m'ont dit que c'était assez angoissant à imaginer. » Cette fois c'est lui qui était curieux, parce qu'il était toujours très intéressé de questionner les autres à ce propos. Pour pas mal de personnes, l'obscurité faisait peur et il leur suffisait de fermer les yeux et d'avancer à tâtons dans une pièce pour ressentir une angoisse, la peur de devoir vivre ça au quotidien et probablement pour toujours.
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MessageSujet: Re: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptyJeu 8 Nov 2018 - 23:20

Argentine. Je ne sais pas pourquoi mais je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il se passe au Brésil et à me demander si des brésiliens vont s'obliger à quitter leur pays avec le nouveau pouvoir qui s'installe pour nécroser le paysage. « Effectivement » Je glisse lorsqu'il devine sans mal ma nationalité, il faut dire que mon accent défaillant est un véritable indice. Je suis une très mauvaise linguiste, j'ai presque développé un complexe à parler anglais et me complait dans ma médiocrité. « Cette émission est une véritable pub anti-racisme en effet » Je remarque parce que j'apprécie ce choc des cultures. Des américains, espagnoles et j'en passe. Le sujet dérive très rapidement. « Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? » Je finis par demander lorsqu'il annonce très clairement qu'il n'était pas aveugle de naissance. Je crois que c'est le pire. Le manque plutôt que l'ignorance. Il me décrit des songes plutôt concrets, mais tout s'explique finalement. Je trouve ça difficile que son subconscient lui fasse cet effet. Y a aucune sensation qui pourrait être similaire à la sienne. « Tu es déçu de ce que tu es aujourd'hui ? » je l'interroge en absorbant ses mots comme une enfant face à ses parents, qui s'imagine qu'ils ont la vérité au bout des lèvres lorsqu'il évoque sa déception au réveil. Je m'éparpille en rebondissant à la moindre de ses déclarations que je prends comme argent comptant. C'est difficile de sentir que la réalité n'est pas à la hauteur de ce qu'on attendait. C'est peut être pour cela que j'en attends très peu. « C'est quoi pire cauchemar ? » Je l'interroge en m'éloignant de notre fil rouge. Je dérive, je me perds dans ce que je veux lui dire sans arriver à rassembler une pensée cohérente, à mon image. Il me demande quel sens je viendrai à regretter le plus. Il est vrai que la vue pourrait venir en tête de liste. Je me tais pendant quelques secondes. « Mon sixième sens » je lui réponds, parce qu'il fait parti de la liste. De ma perception du palpable sans faire conscience à mes autres sens mais plutôt à mon instinct. « Je me sens sentirai vide sans mon instinct » Je glisse d'un air presque las. « Je pense que tu peux compenser l'absence des cinq sens avec le temps et l'expérience » J'imagine sans trop savoir, parce que c'est ce j'en déduis. « Tu t'imagines sans pressentiments ? » Je lui glisse dans une question théorique parce que j'en suis bien incapable.
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MessageSujet: Re: We won't leave you. (31/10, 15h)   We won't leave you. (31/10, 15h) EmptySam 10 Nov 2018 - 19:44

Une pub anti-racisme, ce n'était sans doute pas très loin de la vérité si la production avait effectivement fait en sorte de sélectionner des candidats qui venaient des quatre coins du monde, même si son coté réaliste lui faisait dire qu'il y avait probablement aussi l'envie qu'un plus grand nombre de téléspectateurs puissent se reconnaître dans les personnalités qu'ils verraient à l'écran. Mais l'important, c'était d'après lui que la production ait voulu d'un casting hétéroclite, loin des clichés habituels et plus proches de ce qu'on était aujourd'hui en droit d'attendre d'une émission qui ciblait la jeunesse et était censée renvoyer l'idée que personne n'avait à être mis de coté à cause de son âge, de son origine ethnique, de son orientation sexuelle ou de son handicap. Il hocha ainsi la tête, tandis que Juliette l'interrogea sur sa manière de rêver, et tenta de lui expliquer ce qui finalement rendait ses rêves relativement semblables aux siens, dans la mesure où il avait vu pendant une grande partie de sa vie et avait beaucoup d'images auxquelles repenser. Il avait su dès qu'il l'avait précisé que ce détail attirerait l'attention de la candidate, ainsi sa question ne fut pas une surprise et son expression ne changea que légèrement. « J'ai eu un accident quand j'avais dix-neuf ans. J'en garde peu de souvenirs, je sais surtout que j'ai fait six semaines de comas et qu'au moment de me réveiller j'étais déjà quasiment aveugle. Je l'ai été complètement au bout de quelques jours. » C'était toujours un peu difficile de revivre ce moment-là en particulier, parce qu'il y avait eu cet instant où il avait su que d'une manière presque certaine il allait perdre le peu de vision qu'il lui restait, et le César d'il y a dix ans était loin d'être capable de faire face à ce genre de choses. « Je suis déçu d'être encore capable de souhaiter être autre chose, parce que ça me rappelle à chaque fois qu'une partie de moi a peut être pas encore complètement accepté ma situation. » Il reprit tout bas, au moment où elle rebondit sur ses précédentes paroles. Quand il se réveillait après avoir eu la sensation de rêver à des choses qu'il avait vécu du temps où il voyait encore et que brusquement il replongeait dans l'obscurité qui enveloppait son existence et ressentait un mélange de tristesse et de déception, il comprenait que tout n'était pas réglé et qu'à la différence de quelqu'un qui n'avait jamais vu, lui devrait vivre en mesurant un peu plus chaque jour ce qu'il avait perdu. « Mon pire cauchemar... » Il hésita quelques instants, reprenant. « Je dirais que ce serait justement d'oublier tous ces souvenirs et de plus me rappeler des visages des gens que j'ai connu. Ou du mien. » Il ne savait pas si c'était possible, mais certainement qu'au bout d'un moment il lui faudrait faire un peu plus d'efforts pour retrouver les images qui s'étaient gravées dans son esprit, et c'est ça qui lui faisait peur. « Et le tien ? » Il demanda en retour, avant de l'interroger sur le sens qui lui manquerait le plus si elle était amenée à le perdre, et de trouver sa réponse intéressante, car inattendue et pourtant très logique. C'était aussi assez révélateur de sa personnalité, et bon à prendre pour lui. « T'as sûrement raison, je pense aussi qu'à long terme il est possible d'apprendre à vivre sans l'un de ses sens, ou en tout cas de plus ressentir son absence de la même façon. » Est-ce qu'on finissait vraiment par s'habituer complètement à la perte d'un sens qu'on avait eu autrefois ? Il aimerait dire que oui, parce qu'il aimerait que ce soit le cas pour lui, mais pour l'instant il ne considérait pas son deuil comme étant pleinement terminé. Il se pinça les lèvres. « Je crois que non, que je suis quelqu'un qui marche énormément à l'intuition. Encore plus aujourd'hui. » Alors il comprenait ce qu'elle voulait dire quand elle affirmait craindre de perdre son intelligence intuitive. « Le jour de l'accident, je crois me rappeler que j'ai eu comme un mauvais pressentiment, mais je peux pas en être complètement sûr. » Il avait toujours un peu de mal à se rappeler de cette journée, alors il n'était plus très sûr des sentiments qui l'avaient habité quelques heures avant l'accident, même si une partie de lui était aujourd'hui persuadée qu'il avait senti quelque chose. « Si ton instinct te disait qu'une décision que tu t'apprêtes à prendre risque d'avoir de sérieuses conséquences sur le reste de ta vie, est-ce que tu la prendrais quand même ? » La question pouvait avoir l'air superflue, mais dans son cas le problème se situait précisément à ce niveau-là : s'il avait effectivement pressenti quelque chose, ça ne l'avait pas empêché d'y aller quand même, ce qui voudrait dire qu'il était encore plus imprudent qu'il était instinctif.

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