En tant que véritable maniaque, j’ai l’impression de passer plus de temps dans cette laverie que à la recherche des secrets, même si j’ai quelques idées ici et là concernant un candidat en particulier. Ne voulant pas buzzer dans le vide, j’attends d’avoir un peu plus d’élément pour pouvoir prendre le risque de buzzer. Je veux que mon buzz soit bon, je n’aime pas beaucoup avoir tort, c’est bien pour ça que je n’ai pas la folie du buzz. Comme d’autres candidats, car le buzz n’a pas beaucoup retenti depuis le début de l’aventure, mais la cascade d’indice offert pourrait bien accélérer les tentatives de découverte de secret. En attendant, c’est la lessive qui m’attend. Alors que je plonge mes sous-vêtements, étant une une machine spécialement pour ma lingerie, la porte s’ouvre sur une candidate qui pénètre à l’intérieur. Il s’agit de l’indienne au nom imprononçable qu’on a rebaptisé Goldie pour nous éviter de faire des efforts dans l’apprentissage de ce pseudonyme bien trop compliqué. Elle semble visiblement avoir envie d’engager la conversation puisqu’elle se demande comment se passe ma semaine. « De la même manière que les précédentes. » Je ne me vois pas faire semblant de trouver une meilleure réponse à cette question vraiment banale. Si elle veut à tout prix qu’on discute, elle ferait mieux de trouver autre chose. Me replongeant dans mon linge, je me laisse de nouveau distraire par la brunette. « Joaquim est parti, ça doit un soulagement pour toi, non ? » Ça c’est une question qui m’intéresse vraiment. Après tout, ils étaient sans arrêt en train de se tirer dans les pattes. Joaquim était plus du genre à prendre des décisions assez égoïstes sans penser au conséquence pour sa partenaire et si je pensais réagir comme lui au début de l’aventure, je suis depuis assez attaché malgré moi à Léon et je ne me verrais pas faire quelques choses pour lui nuire à l’avenir.

Le début de discussion entre Golshifteh et moi n’est pas des plus fameuses, je dirais même que ça risque de devenir barbant. On ne s’intéresse pas trop l’une à l’autre habituellement, se contentant de vivre notre aventure chacune de notre côté. Non pas qu’il y est une quelconque animosité entre nous, mais disons qu’on n’a peut-être pas les mêmes centres d’intérêts. Cependant, je m’intéresse à son avis sur le départ de son ancien partenaire, Joaquim. Surtout de savoir si elle est plutôt soulagée, car leur partenariat semblait particulièrement compliqué. Elle me confirme en effet qu’elle est tranquille maintenant qu’elle n’est plus associée à lui. Elle se demande aussi pour quelle raison ils ont pu être associé et je hausse les épaules. « Après je ne pense pas que vous étiez le binôme le plus mal assorti, quand je vois Cristopher et Achana, je n’arrive toujours pas comprendre ce partenariat. » On va dire que je m’acharne sur l’asiatique, mais c’est vrai. Ils n’ont vraiment aucun point commun l’un et l’autre. Elle me demande alors si j’ai trouvé pour ma part des ressemblances avec Leon. Non, on n’a pas un caractère similaire non plus, mais je pense qu’ils ont fait le meilleur choix de binôme tout de même en nous mettant à deux. « On est plutôt complémentaire lui et moi. » C’est ça qui fait notre force dans ce jeu. Je continue de la fixer, plus intéressée par son cas que quelques minutes auparavant. « Et ça te fait quoi d’être seule, sans partenaire ? » C’est vrai que ça doit être assez bizarre de n’être relié à personne pour le coup, mais on doit aussi se dire qu’on ne joue que pour soit même et ça à des bons côtés. « Après, tant mieux. Ils auraient pu te lier à Anouchka. » Et on sait comment ça se passe pour ses partenaires généralement, même si Lucy semble avoir plus de chance cette semaine que les précédents partenaires.