La première semaine de jeu était lancée et Vadim avait tout intérêt à se faire petit. Mais il ne voulait pas se mettre à la hauteur de colocataires qu'il jugeait inférieur à sa personne. Il avait déchaîner les passions, il provoquait, il vivait à fond son aventure. Le nid regorgeait de pièces et ses habitants n'allaient pas s'ennuyer à vagabonder un peu partout dans l'hôtel rénové pour l'occasion. Il avait décidé de squatter un peu partout, puisque le temps n'était pas au beau fixe et qu'il détestait lécher le cul des autres personnes, et encore moins des candidats de télé-réalité qu'il trouvait pathétiques et dénués d'intelligence. Excepté lui, biens sûr. Il descendait les escaliers, nonchalant comme à son habitude, la clope coincée derrière son oreille. Ses pas lourds sur les escaliers pouvaient s'entendre de loin, à vrai dire, il faisait exprès. Pour énerver ? Pour provoquer, simplement. Et s'il se mettait le nid complet à dos ? De l'action. L'action était sa monnaie la plus ultime. Une fois arrivé en bas des escaliers, il s’essaya et alluma la cigarette qui avait décoré son oreille, avec son briquet qu'il avait préalablement faufilé dans sa poche. Il l'amena à sa bouche, tira dessus. Que les gens acceptent l'odeur de la cigarette dans l'hôtel ou non, peu l'importait. Il avait décidé de faire ce qu'il voulait.

Le sommeil avait toujours été quelque chose d'important pour moi. Il faut dire que j'avais toujours eu besoin de beaucoup de temps pour me remettre de mes journées, c'était comme ça. Et cette nuit, un malotrus m'empêcha de passer une bonne nuit. Alors que je me trouvais dans un de mes nombreux rêve mariée au prince Harry, vêtue d'une magnifique robe blanche digne de la plus jolie des princesses j'entendis un éléphant descendre les marches de l'escalier et me réveillé dans un sursaut. Me levant instantanément, je comptais bien aller dire le fond de mes pensées à celui qui se permettait de gêner tout le monde. Certes, il était déjà onze heures mais j'étais exténuer et jusqu'à preuve du contraire, nous vivions en collectivité et le maître mot devait être le respect. J'étais encore en haut des escalier lorsque je vis le blond avec lequel Micah avait eu une altercation le soir du prime tranquillement assis sur la dernière marche à fumer une cigarette. Ni une ni deux, je dévalais les escaliers à une vitesse impressionnante pour m'arrêter juste derrière lui. « Le respect, tu connais? Les marches peuvent êtres descendus sans qu'on est l'impression que tu aies emporté ta famille de pachyderme avec toi. »Je ne parlais là, que du bruit qu'il avait provoqué sans passé par le chapitre de la cigarette. En tant que non fumeuse, il était important pour moi que leurs crasses soient fumées à l'extérieur afin de ne pas polluer le nid. Attrapant la cigarette qu'il avait entre les lèvres, je décidais de jeter celle-ci. Où, je ne savais pas encore. Je gardais donc celle-ci entre mes fins doigts en attendant qu'une solution me vienne. Je n'allais tout de même pas l'écraser sur les escaliers.

Vadim s'était réveillé à une heure totalement normale. Onze heures était une heure totalement normale. Il n'était pas comme toutes les baleines du nid, à dormir jusqu'à pas d'heures juste pour "récupérer". À peine eût-il le temps de se lever que déjà, il avait la clope allumée au bec et comptait bien la consumer jusqu'à la dernière parcelle. Les escaliers n'étaient pas le meilleur lieu pour se pourrir la santé mais le russe n'allait pas sortir dehors et se cailler les miches pour les beaux yeux des autres candidats qui n'hésitaient pas à lui pourrir la vie. La température était déjà élevée à l'intérieur du nid mais elle grimpa à cent degrés quand une jeune femme se posa derrière le jeune homme qui, de toutes évidences, se fichait de la femme qui avait osé le provoquer, de plus de dos. Cette voix lui paraissait inconnue, ça voulait dire que la détentrice de cette voix féminine ne l'intéressait pas. Comme pour provoquer, il continua de tirer sur sa clope avant qu'elle ne la prenne. Provocation. Elle avait osé contredire le jeune homme. Elle allait mourir. Mais en attendant, une musique vint s'inviter sur les projecteurs de sons des escaliers provoquant alors un baiser entre les deux jeunes gens. Il regarda la jeune femme avant de lâcher, presque simplement. « Tu t'es lavée ? » Il restait stoïque avant d'embrasser la jeune femme, comme on lui avait demandé. Le baiser ne dura que quelques furtives secondes, histoire de. Il se ressaya, piquant au passage la cigarette que Skyler lui avait préalablement piqué. Il la replaça entre ses lèvres avant de tirer une nouvelle fois dessus et de cracher la fumée sur la jolie brune. Pure provocation.

Pour moi, vivre en communauté signifiait respect. Pourtant je n'étais pas la plus expérimentée dans ce domaine puisque je n'avais jamais fait de camps de vacances plus jeune ou quoi que ce soit dans ce genre là. J'avais toujours vécu avec mes parents et ma soeur, ou bien seule mais jamais avec d'autres gens. Fake lover était ma première expérience collective et il faut croire que j'apprenais beaucoup plus vite que d'autres. Pour le moment, je ne citerai qu'une personne : ce blond qui pollue l'air mais aussi le calme de la maison. Attraper sa cigarette avec été un réflexe mais je fus coupé dans mon élan par cette musique que j'avais appréhendé. Je ne répondis même pas à sa question que je prenais pour une simple provocation de gamin de douze ans. Et encore, je suis gentille sur l'âge que je lui donne là ... Je me contentais de relever les yeux aux ciels, prête à prendre la fuite. De toute façon, de l'argent j'en ai beaucoup. J'en ai même assez pour toute une vie sans travailler alors ... Malheureusement la réaction de celui-ci fût plus rapide que la mienne puisque je sentis ses lèvres se déposées sur les miennes. Je grimaçai légèrement d'avoir été prise au dépourvue. « Ne mêle plus jamais ta vieille haleine de fumeur à la mienne» avais-je dit à celui-ci avant qu'il ne reprenne la cigarette que je lui avais kidnapper. La reprendre une nouvelle fois aurait été une mauvaise idée, un jeu sans fin auquel je ne voulais pas jouer.

La jeune femme parlait de respect. N'est-ce-pas. D'accord, Vadim n'était peut-être pas l'être le plus gentil ni le plus bisounours mais il avait quand même ne serait-ce qu'une once de respect. Pour lui-même, seulement. Il avait descendu les marches le plus normalement possible et Skyler lui prenait déjà le chou. Voler sa cigarette avait été une erreur monumentale mais, quoi qu'il en soit, il n'allait pas faire davantage de vagues pour ne pas réveiller les autres habitants. Il venait de déposer ses lèvres douces sur celles de sa camarade qui, de toutes évidences, n'avait pas apprécié. Non pas sur la forme, mais plutôt sur le principe. Il fumait, et alors ? Il n'allait pas l'intoxiquée en faisant quelque chose qu'on lui avait imposé. « Je vais pas perdre de l'argent sous prétexte que tu es antipathique... » Il roula ses yeux sur la jeune femme qui était en hauteur et lui, assis, après avoir volé la clope des mains de la jeune brune. Elle ne lui avait même pas dévoilé son prénom, pour quelqu'un qui parle de respect, c'était la moindre des choses. « Vadim. » lâcha t-il en levant sa main au niveau du bas ventre de la jeune femme, comme pour lui serrer la main. Elle allait sûrement le repousser aux vues des événements qui venaient de se passer mais, tant pis, il tentait quand même le coup.

« Ne pas vouloir mêler ça salive à celle de tous les habitants du nid c'est être antipathique ? Bien, je prends note dans ce cas puisque je l'ignorais. » avais-je répondu du tac au tac. Après tout, je ne supportais que très peu la critique et ce n'était pas au sein de ce nid que ça allait changer. Je renie mes défauts ou essaie au moins de les cacher alors en entendre un de la sorte, je déteste. Oui, je suis une princesse que maman et papa ont trop couvés. Tout ce que je faisais était toujours merveilleux pour eux, alors je pense que c'est un peu de leur faute. Dans mon métier c'est autre chose, les critiques fondées sont même acceptés avec le sourire mais c'est différent. J'ai besoin d'améliorer mes photos, améliorer ma personne c'est autre chose. Sans que je ne m'y attende celui-ci tendit une main vers moi afin de se présenter. Ainsi c'est comme cela que ça se passait au sein de ce nid ? Ce côté naïf qui vit au fond de moi ne pu m'empêcher de lui tendre la main à mon tour. « Skyler » Ma présentation avait été aussi courte que la sienne mais le prénom était la chose la plus essentielle dans ce jeu. Après tout, nous allions tous vivre durant quelques semaines voir quelques mois ensembles ce n'était pas pour s'appeler Machin & machine durant toute notre participation. Et puis peut-être que celui-ci n'étais pas si horrible que je le pensais mais vous savez, une Skyler du matin est une Skyler de mauvais poil. Même si mon avis sur le bruit qu'il avait provoqué et l'idée de fumer sa cigarette à l'intérieur restait le même.

« Tu joues sur les mots là, espèce de catin ! » Il rigola quelques peu suite à sa propre réplique qui n'allait surement pas plaire à sa colocataire vu comme elle était antipathique et coincée. Il l'observa, ensuite, de son habituel regarde perçant et pesant pour finalement se lever à son hauteur et l'embrassa une nouvelle fois, mais sans musique de Cupidon cette fois. Il y prenait goût ? C'était juste de la provocation, histoire de vider la fumée de sa cigarette qui était dans sa bouche dans les branchies de la jeune femme, et qu'elle crève par la même occasion. S'il paraissait gentil, rien n'en était, Vadim était juste une très bon comédien et pouvait faire croire à n'importe qui ses pires crasses et pires mensonges. Puis il se ressaya et la jeune femme se présenta à son tour. Skyler. Ce nom ne lui disait définitivement rien. Cependant, il tapota sur l'escalier, à ses côtés, pour inciter la jeune femme à s'asseoir, allant même jusqu'à écraser sa cigarette contre l'escalier discrètement pour qu'elle s’assoie à côté de lui. Elle n'allait peut-être pas se poser à ses côtés à cause de la cigarette ou encore du baiser mais qu'importe, il tentait une approche plus... subtile. « Parle-moi un peu de ta vie, Skyler. » Il replaça ses cheveux couleur or alors qu'il observait à nouveau la jeune femme. Se faire des amis, c'était peut-être utile, non ?