Depuis quelques jours, je n'avais plus d'appétit. Je sautais au moins un repas par jour. Parfait pour la ligne, n'est-ce pas ? Mais ce soir, j'avais une petite faim. Andrea était resté pour moi, mais elle passait plus de temps avec Zayne qu'avec moi. Surement pour me faire comprendre que c'était bien fini. Même si je ne m'étais toujours pas fait à l'idée. Mais jusque là, je n'avais rien dit, je prenais sur moi. La seul personne à qui je parlais, c'était mon frère. D'ailleurs, c'était le seul qui pouvait me comprendre. L'autre personne aurait été Cassie évidemment. J'avais tellement hâte de la revoir. Dans trois jours, je pourrais la retrouver, et c'est tout ce qui comptait. Je farfouillais dans le réfrigérateur, à la recherche de quelque chose à grignoter. Mais Je ne savais pas quoi prendre. Je refermais donc la porte, avant d'aller m'asseoir. Posant mes coudes sur la table, je soupirais, avant de prendre ma tête entre mes mains. Finalement, je ne mangerais surement rien ce soir. Je n'étais plus à ça prêt. J'entendais des bruits de pas se dirigeant vers la cuisine. Mais je ne prenais pas la peine de relever la tête, qui que ce soit, je n'avais pas des plus envies de parler. Tout ce que je voulais, c'était sortir d'ici, retrouver ma vie, mes amis, et partir loin d'ici, loin de l'Irlande et de tout ce que j'ai vécu ici. J'avais besoin de reprendre en main ma vie. Forcément certaines personnes me manqueront, mais je savais que je les reverrais, enfin, pour la plupart. J'étais perdu dans mes pensées, loin, très loin, totalement déconné de la réalité, si bien que je n'entendais plus aucun bruit. Si la personne qui se trouvait là avait réellement envie de me parler, elle trouvera un moyen de me sortir de mes songes. En tout cas, je ne ferai pas l'effort de le faire par moi-même.

J'étais franchement mal ce soir. Pour différentes raisons. Certaines choses me tourmentaient réellement. Quoiqu'elle en dise, je me doutais qu'Andrea finirait avec Zayne, ça me mettait hors de moi. Mais je ne le montrerai pas, je ne leur ferai pas ce plaisir. Sans regardais ce qui se passait autour de moi, je remarquais que la personne qui était entrée dans la pièce s'était installé près de moi. Je sentais une main se poser sur les miennes. J'aurais pu reconnaître la douceur de cette peau entre mille. C'était Andrea. J'étais étonné qu'elle se soit installée à mes côtés. Elle retirait mes mains de mon visage, les prenant dans les siennes. Elle posait son regard sur moi, alors que de mon côté, j'évitais de la regarder en face. « Ouais, je devrais, mais ce n'est pas le cas. » répondais-je presque froid. Plus sec que je ne l'aurai voulu. Elle frôla mon visage avec l'une de ses mains. A la limite de craqué, j'avais esquissais un mouvement vers elle avant de me raviser. Elle souriais très légèrement. « Désolé, j'ai du mal, on se demande pourquoi. » lançais-je, haussant les épaules avant de soupirer, tournant la tête. La situation était tendue, très tendue. Même si je ne voulais pas paraître froid, je l'étais malgré moi. J'essayais de calmer mon rythme cardiaque, et ma respiration, avant de regarder enfin la jeune femme dans les yeux. « Ça changera quoi que je souris ou pas ? Ce n'est pas ce qui te fera revenir. » ajoutais-je, sur un ton faussement détaché. Je retirais mes mains des siennes, me levant pour me servir un verre. « Désolé de t'avoir demandé de rester, je n'aurais pas dû. Tu ne me devais rien. » avouais-je, me posant sur le plan de travail, portant mon verre à mes lèvres. Toujours le regard planté dans celui qui était maintenant mon ex. « Sinon, comment tu vas toi ? Tu as l'air radieuse. » demandais-je à la jeune femme, qui semblait heureuse, mais ce n'était surement pas grâce à moi. Je me doutais donc de ce qui se tramait.

Plus le temps passait, plus je me demandais pourquoi je lui avais demandé de rester. En réalité, j'espérais pouvoir passer du temps avec la blonde, mais j'avais du mal à rester seul avec elle. Dès que je me retrouvais avec elle, je mourais d'envie de la prendre dans mes bras et de l'embrasser, ce qui ne servirait à rien. C'était incontrôlable. Le meilleur moyen était donc de ne pas me retrouver seul avec mon ex. Même si c'était dur, je prenais sur moi pour ne pas craquer. Même si je l'avais voulu, sourire m'était vraiment difficile, autant, j'aurais pu faire illusion devant les autres candidats mais pas devant Andrea. Mon mouvement vers la jeune femme était presque instinctif, mais la raison avait repris le dessus avant d'aller trop loin. « A part notre rupture, non, il n'y a rien. » répondais-je, haussant les épaules. C'était vrai, à part ça, tout allait bien. La finale, l'idée de retrouver ma vie, de retourner dans mon pays. Même si j'allais devoir très vite trouver un appartement, mais ça se n'était rien. « Tu as sans doutes raisons, mais je ne sait pas faire semblant, désolé. » rétorquais-je toujours aussi calmement, ce qui pouvait être étonnant en sachant à quel point j'étais en train de bouillir de l'intérieur. Ça réponse suivante m'avait un peu plus remonté encore. « Ecoute, je ne t'ai pas mis un couteau sous la gorge, je ne t'ai forcé à rien à ce que je sache. » répliquais-je, soupirant en secouant la tête de gauche à droite. « C'est mon impression. Surement parce que tu es libérée d'un poids. Après, je ne suis pas objectif. » répliquais-je, mimant un très léger sourire, qui devait ressembler un peu plus à une grimace, mais bon. « Ouais, c'est connu, je suis maso. Si je te l'ai demandé, c'est parce que je t'aime, et que j'ai besoin de ta présence. Mais j'ai surtout l'impression que tu es déjà passé à autre chose, c'est tout. » répondais-je, haussant de nouveau les épaules. Je finissais par m'asseoir de nouveau à ses côtés. « Je crois qu'en fait, je t'aime trop pour rester près de toi, comme des amis. » ajoutais-je, avant de passer ma main dans les cheveux de la jeune blonde.