Levant la tête, en attente du moindre signe de sa part, la regardant faire pour le moment. Elle ne se débrouillait pas trop mal, je me demandais même si derrière cet air un peu froussard, ne se cachait pas une fille très forte qui était prête à faire pas mal de trucs un peu tarrés. « C’est bon, tu peux venir, il n’y a pas de verre ! » Souriant, j'attendais encore quelques secondes qu'elle soit entrée dans la chapelle pour sauter, atteignant le premier barreau de la fenêtre, je dirais même, du dernier élément de cette ancienne fenêtre. Sentant une petite douleur me prendre dans la main je n'y prêtais pourtant pas attention. « Ca va, tu t’en sors ? » Hochant la tête une fois sur la fenêtre, je passais mes pieds sur le meuble, faisant tout de même très attention. Il ne supportait peut-être pas mon poids après tout. « Oui, ça va... Je me suis juste coupé la main sur le barreau de la fenêtre. » Jetant un petit coup d'oeil à cette plaie naissante, je soupirais. Rejoignant la jeune fille.

J’entendis alors le jeune homme grimper et me rejoindre à l’intérieur, il faisait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit mais j’apercevais quelques bougies, dommage que je n’avais pas de briquet… « Oui, ça va... Je me suis juste coupé la main sur le barreau de la fenêtre. » Dit-il en jetant un coup d’œil à la paume de sa main, je m’approchai alors et pris sa main entre les miennes pour observer la plaie. Elle était petite et ne saignait pas trop fort, le sang coagulerais vite. « Ca va, ça n’a pas l’air profond, ne touche pas le sang va coaguler rapidement. » du moins si il ne souffrait pas de cette maladie particulièrement rare qui faisait qu’on ne coagulait pas. Ce que je ne lui souhaitais pas, peu de gens vivait longtemps avec cette maladie. Bref.« au fait, ton prénom m’a échappé… Moi c’est Zhara. » dis-je en souriant, c’est bien de se présenter comme ça après dix minutes, bref.

Perplexe devant l'obscurité je remarquais également les quelques bougies qui avaient surement été mises par la production, pour faire croire qu'elles étaient là depuis plus longtemps. Fouillant dans ma poche avec ma seconde main j'en ressortais mon briquet, allumant une, puis deux, et enfin quatre bougies. La lumière, peu efficace au départ devenait plus importante, nos yeux s'habituaient à la petite quantité de luminosit, comme lorsque nous étions dans le noir avec une petite lueur de soleil. « Ca va, ça n’a pas l’air profond, ne touche pas le sang va coaguler rapidement. » Souriant, la laissant observer ma main je ne m'inquiétais pas. Je n'avais pas cette fameuse maladie qui t'offrais la possibilité de remplir une bassine juste avec une petite coupure. Je plaignais la faible partie de la population qui en souffrait. « C'est pas grand chose... Je ne sens même pas la douleur. » Il était incroyable de constater que j'avais du mal à me rendre compte que j'avais mal quelque part lorsqu'il m'arrivait quelque chose. M'avançant pour lui donner une bougie, en prenant également une je me déplaçais lentement, observant chaque parcelle de cette chapelle qui donnait un peu la chair de poule. « au fait, ton prénom m’a échappé… Moi c’est Zhara. » Ne lui en voulant pas le moins du monde pour cet oubli je me contentais de lui sourire avant d'ajouter. « Enchanté. Moi c'est Baptiste »

« C'est pas grand chose... Je ne sens même pas la douleur. » Ce qui prouvait donc mon diagnostic, la palie était superficielle et même si elle devait tout de même faire un peu souffrir ce n’était surement pas insupportable (oui parce que j’avais quand même un peu de mal à croire qu’il ne sentait rien). Le jeune homme me tendit une des bougies qu’il avait allumées et je le brandis devant moi en observant les peintures représentant des scènes de la bible. « Enchanté. Moi c'est Baptiste » je souris « De même » répondis-je (en parlant du 'enchantée' et non de son prénom bien entendu) alors que je levai le bras pour observer le haut de la toile. « Je me demande pourquoi ils ont rendu l’accès à cette chapelle difficile. Tu vois, s’il n’y aurait pas un ou deux indices sur les secrets ou un truc du genre. » Dis-je en me tournant vers lui, haussant les épaules.

Parcourant tranquillement cette chapelle, je me disais qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Je m'attendais quand même à voir quelque chose de spécial ici, pas seulement les tableaux racontant une histoire sur Jésus. Je n'étais pas capable d'en dire plus, je n'avais jamais été un mordu du christianisme, j'étais incapable de dire pourquoi. Peut-être parce que je ne croyais pas en Dieu, je ne croyais déjà pas en moi, ne me demandez pas plus. Un peu déçu de ne pas trouver quelque chose de sensationnel, je me retournais vers Zhara. Je trouvais ça étrange, fallait-il que je me creuse les méninges pour trouver quelque chose à me mettre sous la dent dans cet endroit ? Hélas, mon cerveau endomagé par la fumée de cigarette ne m'était guère utile. « Je me demande pourquoi ils ont rendu l’accès à cette chapelle difficile. Tu vois, s’il n’y aurait pas un ou deux indices sur les secrets ou un truc du genre. » Retournant dans sa direction, je m'arrêtais devant elle, regardant le tableau qui était en face de nous deux. « C'est exactement ce que je me dis, j'essaye de réfléchir à quelque chose mais... Franchement, je ne vois pas grand chose d'intéressant ici. »

« C'est exactement ce que je me dis, j'essaye de réfléchir à quelque chose mais... Franchement, je ne vois pas grand chose d'intéressant ici. » D’intéressant, pas difficile, nous étions dans une chapelle mais je savais que la plupart des candidats ici n’étaient pas croyants alors… Je ne dis rien. Je m’entendais bien avec lui ce n’était pas le moment d’aller faire ma morale comme j’avais l’habitude de le faire pourtant. « Peut être qu’il y aura quelque chose plus tard dans l’émission… » Dis-je alors en tournant la tête vers Baptiste. « En tout cas il fait moins froid ici que dehors ! » dis-je en riant légèrement.

Il est vrai qu'ici il ne semblait pas y avoir beaucoup de chrétiens, à notre époque il fallait quand même admettre que la religion se perdait. Qui pouvait encore croire en Dieu à cent pour cent alors que la misère frappait un certain pourcentage de la population. Que la guerre détruisait le monde, que la maladie emportait un nombre de plus en plus important de personnes. Comment pouvions nous croire encore à quelque chose ? C'était avant tout mon idée, mon point de vue on ne peut plus subjectif. Je ne préférais pas en parler si on ne me tendait pas la perche, je n'étais pas un fan de ce genre de discussions. « En tout cas il fait moins froid ici que dehors ! » Il est vrai que la température était étonnamment plus chaude ici, malgré l'absence totale de chauffage et une fenêtre cassée. « Tout à fait... Bon puisqu'on est là, et si tu me parlais de toi? »

« Tout à fait... Bon puisqu'on est là, et si tu me parlais de toi? » je hochai doucement la tête et m’installai sur un banc en resserrant tout de même mon gilet autour de moi. « Hm, que dire ? Je viens d’Afrique du Sud, c’est lété là-bas alors je peux te dire que j’ai vraiment du mal avec le climat irlandais ! Je fais des études de médecine depuis déjà cinq ans. Si je fais ça c’est pour aider les gens, je pense qu’on peut dire que je suis altruiste, je ne fais que suivre ce qu’on m’a enseigné, ma famille est très croyante et de ce fait je le suis aussi mais… Je respecte ceux qui ne le sont pas. Ce que je ne supporte pas c’est qu’on ne respecte pas mes convictions. Enfin, pour être honnête, il m’arrive de douter. » Dis-je en posant tout de suite une main sur mes lèvres. « Désolé. » ajoutais-je en me levant, je trouvai rapidement le bassin d’eau bénite et plongeai deux doigts dedans pour ensuite faire le signe de croix, je ne voulais pas dire, ici dans un lieu de culte, que j’avais des doutes sur Dieu mais je me sentais en confiance avec Baptiste et voilà c’était sortit. « A ton tour, parle-moi de toi. » dis-je en me retournant vers lui, je retournai alors m’asseoir sur le banc prête à l’écouter.

Jusqu'à maintenant je n'avais jamais pu me plaindre d'avoir été celui qu'on poursuivait avec des tas et des tas de questions inintéressantes. Ce soir, je me sentais tout simplement en confiance, j'avais baissé ma garde pour Zhara parce qu'elle dégageait quelque chose qui me plaisait. J'étais prêt à moi-même lui demander de me parler d'elle, étant bien au courant que les rôles s'inverseraient ensuite. « Hm, que dire ? Je viens d’Afrique du Sud, c’est lété là-bas alors je peux te dire que j’ai vraiment du mal avec le climat irlandais ! Je fais des études de médecine depuis déjà cinq ans. Si je fais ça c’est pour aider les gens, je pense qu’on peut dire que je suis altruiste, je ne fais que suivre ce qu’on m’a enseigné, ma famille est très croyante et de ce fait je le suis aussi mais… Je respecte ceux qui ne le sont pas. Ce que je ne supporte pas c’est qu’on ne respecte pas mes convictions. Enfin, pour être honnête, il m’arrive de douter. » Elle s'arrêtait d'un coup. Je voyais ce qui l'avait poussée à se bloquer. « Désolé. » Ne pouvant me contenter d'hocher la tête, j'ouvrais la bouche. Regrettant déjà ce que j'allais lui dire étant donné qu'elle pourrait mal le prendre. « C'est pas grave, tu sais... Tu as le droit de douter, c'est même normal. Je ne pourrais pas te conseiller, je ne crois pas en Dieu, mais je pense qu'il faut toujours se poser des questions... Sinon tu finis janséniste... » J'avais été en cours autrefois, il me restais quelques éléments qui ressortaient parfois au milieu d'une conversation comme ce soir. « A ton tour, parle-moi de toi. » Souriant, je me laissais une petite seconde pour réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir lui dire sur moi. « Oh tu sais... Il n'y a pas grand chose à dire sur moi. J'ai vingt et un ans, j'habite en France depuis ma naissance, dans une ville perdue que personne ne connait. Mes parents sont morts il y a très longtemps, du coup c'est moi qui m'occupe de ramener de l'argent à la maison pour pouvoir faire vivre ma grand-mère... J'ai arrêté mes études, je travaille dans un McDonald... Enfin bref, voilà ma vie en gros... »

« C'est pas grave, tu sais... Tu as le droit de douter, c'est même normal. Je ne pourrais pas te conseiller, je ne crois pas en Dieu, mais je pense qu'il faut toujours se poser des questions... Sinon tu finis janséniste... » il avait raison en fait, j’avais le droit de douter mais je n’avais le droit de le dire, que mes parents puissent voir ça m’importait en réalité plus que l’offense faite à Dieu. C’est pourquoi j’avais agis comme ça, leur montré que l’enfant modèle que j’avais toujours été pour eux était encore présente et ce même si j’avais décidé de sortir du cocon familial contre leur volonté. « Désolé mais je… Je ne suis pas censée le dire. Pas ici. » Dis-je en montrant la pièce, nous étions dans un lieu de culte. Double blasphèmes, non ? Je lui avais ensuite demandé de me parler de lui et il le fit sans rechigner « Oh tu sais... Il n'y a pas grand chose à dire sur moi. J'ai vingt et un ans, j'habite en France depuis ma naissance, dans une ville perdue que personne ne connait. Mes parents sont morts il y a très longtemps, du coup c'est moi qui m'occupe de ramener de l'argent à la maison pour pouvoir faire vivre ma grand-mère... J'ai arrêté mes études, je travaille dans un McDonald... Enfin bref, voilà ma vie en gros... » Je trouvais ça vraiment bien ce qu’il faisait pour sa grand-mère. « Peu de jeunes sont comme toi, je veux dire… Peu d’entre nous seraient prêts à abandonner leurs études pour venir en aide à leurs aïeux. C’est tout à ton honneur. » Dis-je en souriant, sincère. Je trouvais ça admirable, même si il était évident que c’était dommage pour ses études… J’ai toujours pensé – grâce à la religion – que les gens bons finissaient toujours par être récompensés dans la vie. D’une manière où d’une autre, pas forcément par l’argent mais par un bonheur simple, celui qu’on retrouve dans la famille, les amis…