Je n'étais jamais à l'aise lorsqu'on me demandait de parler de moi, c'est peut-être con de le dire, mais j'avais toujours eu l'impression que ma vie était inintéressante, tout le monde vivait à fond, profitait de sa jeunesse pendant que moi... Et bien, pendant que j'étais celui qui devait être sérieux. Je ne m'en plaignais pas une seule seconde, j'aimais faire ça, je ne le ferais pas sinon. Parfois, je regrettais juste de ne pas pouvoir faire comme tout le monde, de ne pas avoir la chance de faire quelque chose de plus flatteur que de servir des frites et des hamburgers. J'avais accepté mon destin, je m'en moquais, je gagnais ma vie et c'était déjà bien. Elle était surement celle à qui j'en avais le plus parlé, j'avais confiance en elle pour le moment. « Peu de jeunes sont comme toi, je veux dire… Peu d’entre nous seraient prêts à abandonner leurs études pour venir en aide à leurs aïeux. C’est tout à ton honneur. » Souriant, je cherchais dans ma poche mon paquet de clopes. Raté, elles étaient restées à l'intérieur du château. « Tu sais... Je vois ça comme un devoir, cette femme m'a élevé pendant plus de quinze ans, il est normal que je fasse tout mon possible pour elle. Elle le mérite, c'est la plus grande femme que je connaisse. » Souriant en repensant à elle, je venais à me dire que la production et le public n'en perdraient pas une miette. Je n'aimais pas trop dévoiler mes sentiments comme ça... Me ressaisissant je réfléchissais à une autre conversation. « Alors comment est ton binôme ? »

« Tu sais... Je vois ça comme un devoir, cette femme m'a élevé pendant plus de quinze ans, il est normal que je fasse tout mon possible pour elle. Elle le mérite, c'est la plus grande femme que je connaisse. » il avait sans doute raison, je ferais tout pour mes parents également, c’était grâce à eux que j’étais devenue celle que j’étais aujourd’hui et que je m’étais lancée dans des études aussi difficile et longue que la médecine, ils m’avaient toujours encouragés pour tout ce que je faisais. Sauf pour ce jeu. Mais c’était une autre histoire, ils avaient peur que j’en sorte changée, ce que je comprenais mais les gens changent tout le temps et ce n’est pas un jeu qui allait modifier ça. « Je comprends. » dis-je simplement en souriant, je m’adossai alors au dossier et levai les yeux sur la statue de la vierge en face de moi qui tenais l’enfant Jésus dans ses bras. « Alors comment est ton binôme ? » me demanda-t-il, me sortant de mes pensées par la même occasion, je secouai doucement la tête et la tournai vers lui. « Il est agréable à vivre, il ne ronfle pas, ne bouge pas trop. Il dort des heures par contre mais ce n’est pas vraiment un problème… » Dis-je en haussant les épaules. Lughan était quelqu’un de gentil, d’après ce que j’avais pu constater. J’étais heureuse d’être avec lui quand j’entendais tout ce qu’il se passait dans le château. « Et toi alors ? » lui demandais-je en souriant. « J’espère que tu n’as pas écopé d’une de ses filles qui parlent fort en se croyant supérieur. » dis-je simplement, parce que oui la petite croyante pouvait aussi en être agacée.

Je m'étais rendu compte qu'ici, même si j'avais l'impression de connaitre beaucoup de candidats et bien... Ce n'était pas le cas. J'avais discuté avec une dizaine de candidats, presque la moitié et je m'en félicitais déjà. Je ne voulais pas faire trop d'effort pour aller vers les autres, j'avais déjà pas mal de relations à faire évoluer avec les dix fameux candidats. Ici, les relations n'évoluaient pas comme dans les sims, c'était plus difficile et, avec les départs chaque semaine le jeu prendrait une bonne avance sur l'amitié. C'était du moins mon point de vu, je préférais pourtant lorsque tout le monde faisait connaissance, il y avait plus de choses à dire et pas de lassitude. Me rappelant que je n'avais pas eu l'occasion de discuter avec son coéquipier, je lui avais donc, d'une manière explicite demandé s'il était sympathique. « Il est agréable à vivre, il ne ronfle pas, ne bouge pas trop. Il dort des heures par contre mais ce n’est pas vraiment un problème… » Il ne devait pas être bruyant, personne n'en avait encore trop parlé. C'était une bonne chose en soit. « Et toi alors ? » Elle marquait une petite interruption, reprenant de plus belle. « J’espère que tu n’as pas écopé d’une de ses filles qui parlent fort en se croyant supérieur. » Souriant, j'avais l'impression qu'elle pensait comme moi. « J'ai une chance incroyable, je ne suis pas tombé sur Moore... J'ai une charmante camarade, elle est très gentille. »

J'ai une chance incroyable, je ne suis pas tombé sur Moore... J'ai une charmante camarade, elle est très gentille. » Moore, la fille qui parle fort en se croyant supérieur dont je parlais, enfin elle… Entre autre. Il y avait aussi Evey et alors une autre blonde encore inconnue au bataillon. « Tant mieux. Je me doutais en venant ici qu’il y aurait des personnalités fortes mais je me suis toujours dis que ce n’est pas ceux qui parlent le plus ou le plus forts qui le sont, plus forts. » Dis-je en haussant les épaules, pour moi il n’était pas nécessaire de s’afficher ouvertement pour toucher les gens et pour être quelqu’un d’important.

En me présentant au casting pour Fake Lover je me doutais bien qu'il y aurait quelques grandes gueules. J'étais peut-être considéré comme une grande gueule moi-même. Oui, je n'étais pas du genre à me laisser faire, je ne savais pas faire comme si de rien était. J'avais le sang chaud et il y aurait certainement des étincelles très tôt dans l'aventure entre des candidats et moi. Parmi eux, je pensais directement à Moore, elle était là pour mettre l'ambiance et elle remplissait parfaitement bien le contrat. « Tant mieux. Je me doutais en venant ici qu’il y aurait des personnalités fortes mais je me suis toujours dis que ce n’est pas ceux qui parlent le plus ou le plus forts qui le sont, plus forts. » Ce qu'elle disait n'était pas con du tout, c'est souvent comme ça que le public pensait d'ailleurs. Les plus forts étaient ceux qui n'arrivaient pas loin dans l'aventure, souvent nominés et soutenus par le public ils finissaient quand même par prendre la porte. « J'étais sûr qu'il y aurait des gens comme elle. Il faut bien faire en sorte que le public s'amuse non ? Mais bon... Je me dis qu'elle n'ira pas bien loin comme ça. » Lui souriant je sentais un petit frisson me parcourir l'ensemble du corps.

« J'étais sûr qu'il y aurait des gens comme elle. Il faut bien faire en sorte que le public s'amuse non ? Mais bon... Je me dis qu'elle n'ira pas bien loin comme ça. » il avait raison, peut être, ou pas ? Les gens aimaient voir ce genre de choses, des disputes, du trash. Plus personne ne prêtait attention aux choses vraiment intéressantes. Comme on dit, la télé abruti, c’était peut être vrai. Je haussai les épaules « Je ne sais pas, les gens aiment les conflits et je pense qu’elle sera toujours là pour ça si besoin est… » Dis-je en faisant la moue. Il commençait à faire de plus en plus froid au fur et a mesure que la nuit tombait et je finis par me lever du banc et par rejoindre le meuble qui nous avait permis de descendre en sécurité. « On devrait peut être rentré au lieu de geler ici, non ? » dis-je en grimpant déjà sur le meuble tel un petit singe.

Je ne pourrais jamais dire si des candidats comme Moore pouvaient gagner ou non, ici personne ne pouvait vraiment savoir qui été aimé des spectateurs ou pas. En vérité, il faudrait attendre trois ou quatre semaines, lorsqu'une bonne partie des candidats auraient été nominés, pour voir selon les pourcentages qui irait loin et qui finirait par partir très vite. Nous n'en étions pas là, j'en avais rien à faire. Je préférais me concentrer sur mon aventure, vivre chaque journée à fond et m'amuser. Oui, j'étais venu ici pour ça, pas pour me prendre trop au sérieux. Ma vie de tous les jours me le permettait déjà. « Je ne sais pas, les gens aiment les conflits et je pense qu’elle sera toujours là pour ça si besoin est… » Elle était dans le vrai, il n'y avait qu'à regarder la télévision pour s'en rendre compte. Aucun moment susceptible de mettre le feu aux audiences n'était laissé de côté. Normal quoi, même si certaines personnes restaient dans l'ombre pendant ce temps. « C'est vrai et puis... Dans un sens c'est bien, on a de la matière pour les potins. » Je lui mettais un petit coup à l'épaule, rigolant. Oui, les journées pouvaient être longues, nous arrivions vite à court de potins sans l'aide des "fouteurs de merde" « On devrait peut être rentré au lieu de geler ici, non ? » J'étais bien d'accord avec elle, la température baissait. Normal, la soirée était déjà bien avancée. M'approchant à mon tour du meuble qui avait permis l'intrusion dans la chapelle je montais. Lui laissant le temps de passer. Une fois à l'extérieur je jetais un dernier coup d’œil à l'endroit. « Que dirais-tu de prendre un bon café ? »

« C'est vrai et puis... Dans un sens c'est bien, on a de la matière pour les potins. » Dit-il en riant et en me donnant un petit coup de coude, je ne pus m’empêcher de rire avec lui avant de finalement me lever pour sortir. Une fois à l’extérieur de la chapelle je ne dus pas attendre longtemps pour le voir me rejoindre, je ne distinguais d’ailleurs pas bien ses traits ni même ce qui se trouvait devant moi, mes yeux s’étant habitués à la luminosité (certes faible) des bougies de la chapelle. « Que dirais-tu de prendre un bon café ? » me proposa-t-il alors, je hochai la tête en souriant « Bonne idée ! C’est partit pour un café alors. » dis-je en m’avançant dans le parc en sa compagnie pour atteindre la cuisine.

Me retrouvant à l'extérieur je sentais cette fraicheur encore plus importante que dans la chapelle, je regrettais presque de ne pas avoir pris une veste lorsque j'étais venu faire le tour du bâtiment. J'étais vêtu d'un t-shirt en col V, je n'étais pas paré pour une telle température. N'étant pas le premier pour me plaindre, je me contentais de lui proposer d'aller boire un café à l'intérieur. « Bonne idée ! C’est partit pour un café alors. » Lui souriant, je pressais un peu le pas faisant attention, j'étais un peu Pierre Richard, alors tomber n'était pas très difficile pour moi. Au contraire, ne pas tombé relevait par contre de l'exploit. Arrivant au château je lui ouvrais la porte, me conduisant comme un parfait gentleman, rejoignant ensuite la cuisine. Allumant la cafetière, je m'asseyais face à elle sur l'un des meubles. « Alors Zhara... Quel est ton type d'hommes... Ou de femmes ? »

Arrivé dans la cuisine il m’ouvrit la porte en véritable gentleman ce qui m’arracha un sourire, je ne pensais pas trouver quelqu’un comme ça ici tiens mais c’était agréable. Il alluma ensuite la cafetière une fois arrivé dans la cuisine et pendant qu’elle chauffait nous nous installions lui sur un meuble et moi sur une chaise qui trainait là. « Alors Zhara... Quel est ton type d'hommes... Ou de femmes ? » Je passai une main dans mes cheveux (froids) avant de dire. « Et bien, je dirais que je ne sais pas trop, justement. Je ne suis pas très « monsieur muscles tout poilu » » dis-je en riant. « Du moment que c’est quelqu’un qui respecte ce que je suis après… » Dis-je en haussant les épaules. Je n’étais pas tellement difficile mais n’ayant jamais connu l’amour ou même de relation je ne pouvais pas imaginer ce que je voulais avoir, non ? Je ne pus m’empêcher de vouloir lui poser la question en retour alors levant les yeux sur lui je lui demandai « Et toi alors ? »