Doh, cette Gabrielle avait décidément l'esprit de contradiction. Et malheureusement pour elle, il en était de même pour Jackson. Quand on y pense, il n'était alors pas si étonnant que ces deux là soient si difficilement d'accord sur tel ou tel sujet. Comme celui-ci : Gabrielle allait-elle, oui ou non, finir par avoir peur de Jackson ? Lui pensait que oui, elle pensait que non. On verra bien, dans ce cas. Pour le moment, le grand blond ne trouva pas utile de poursuivre le débat. A ce train là, ils y passeraient la nuit sinon. L'heure était à la déception. Car si Gabrielle était déçue de n'avoir rien trouvé de palpitant tout près de la grosse caisse, imaginez un peu ce qu'il en était de Jackson. Celui-ci était lui aussi dégouté, d'une certaine manière, de s'être imaginé tant de choses pour au final ne vivre rien d'intéressant. Merde, pour une fois qu'il lui arrivait un truc un peu original. « Je croyais vraiment avoir entendu quelque chose. » Non, il n'était pas fou. Il était réellement persuadé d'avoir entendu un bruit suspect, si vous voulez savoir. Et, quelque part dans son esprit, il gardait l'éventualité de n'avoir rien imaginé. Peut être bien que tout cela avait finalement été réel, mais qu'il était impossible pour lui de le prouver à cet instant précis. Ouais, voilà. Finalement, et sans prévenir, Jackson approcha ses lèvres de celles de la belle rousse, pour finalement les poser dans le cou de cette dernière. Pourquoi avait-il fait cela ? Lui même l'ignorait sans doute. Probablement qu'il avait cherché à pimenter un peu la situation, puisqu'aucun tueur psychopathe ne semblait décidé à le faire à sa place. Fallait bien se dévouer, non ? Mais voilà qu'elle le repoussait, se moquant au passage de ses méthodes de dragueur à deux balles. Non mais oh ! « D'habitude, ça marche mieux que ça » fit-il, faussement penaud, haussant les épaules. Ouais, parce que d'habitude il faisait son numéro auprès de filles plus dévergondées, sans doute. Ses prunelles plantées dans celles de la jolie rousse, Jackson n'abandonna pas pour autant. Ah ça non. Caressant doucement le bras de sa camarade, il se mit à sourire légèrement. « Et si tu me disais plutôt ce à quoi tu t'attendais » fit-il alors. Elle s'attendait à mieux ? Très bien. Mais à quoi alors ? Ah ça, il aimerait bien le savoir, justement.

Jackson eut la bonne idée de ne pas relancer le débat sur peur ou pas peur. En tout cas, Gabrielle n'aurait pas lâché l'affaire, ce qui prouvait que Jackson était le plus sage des deux, ou le plus intelligent. Ou les deux surement. Ce qui dans le fond était un débat totalement stupide. Ils verraient plus tard.« C'est pas grave. » conclua t-elle un sourire aux lèvres. « Tu t'en remettras. » annonça t-elle sagement, les mains sur les hanches. Franchement la prochaine fois que le blondinet lui dirait qu'il avait entendu un bruit, ne comptez pas sur Gabrielle pour le croire. Et dire qu'elle avait suivit Jackson en pensant qu'il avait repéré un truc interréssant, et bien non. La rouquine était doublement déçue aujourd'hui.

« Cela doit dépendre des filles alors. » répondit-elle mutive. Non pas qu'elle insinuait que Jackson draguait des femmes faciles à contenter, elle n'oserait jamais, voyons. La tête que tira son camarade fit sourire la belle. « Je sais pas, un tant soit peu d'originalité, que tu me surprenne. » répondit-elle malicieusement. « Que tu changes de techniques, et que tu évites de me faire la même que celle que tu utilises pour tes dix milles conquètes. » répondit-elle en haussant les épaules. Car les signes ne trompaient pas, Jackson était une homme à femme, cela ne pouvait être que comme cela. Bon le terme de dix milles étaient évidemment exagéré, hein, vous avez compris.

Ouais bon, okay, Jackson s'était trompé. Il n'y avait visiblement rien d'effrayant dans le coin, et le bruit qu'il était pourtant persuadé d'avoir entendu n'avait surement été que le fruit de son imagination. Croyez bien qu'il se souviendrait longtemps de ce putain de jour, hein. C'est quand même pas tout le temps qu'il passe pour un con à la télévision. Mais il était assez malin pour tirer une leçon de cette mésaventure assez ridicule : ne jamais se prendre pour le héros d'un film. Parce que c'était de cela, au départ, dont il avait été question. Lui, le héros tragique d'un film d'épouvante interdit aux moins de trente-deux ans. Pour le coup, le film venait de faire un flop. Non, mieux, il ne sortirait jamais en salle. Bah oui, sans vilain meurtrier, aucune chance de faire recette ou même d'être produit. La loose totale, en somme. Et voilà que Gabrielle semblait en plus en rajouter. Bien sûr qu'il s'en remettrait. Il lui faudrait simplement railler de sa mémoire ce grand moment de solitude, mais il y parviendrait assurément d'ici quelques années. Mais revenons-en pour le moment à son deuxième moment de solitude. Décidément, il allait finir par se passer la corde autour du coup, le blond. Quelle vie de merde, par moments. Parceque, désormais, Gabrielle semblait insinuer qu'il était un coureur de jupons. Bon, pour le coup, c'était assez véridique. Mais tout de même, de là à l'affirmer ! « Ouais, on va dire ça. » Si ça dépendait des filles ? Comment vous dire, il en avait connu tant que c'était fort probable. M'enfin, inutile d'entrer dans les détails. « Doh t'abuses un peu là. Je n'ai pas eu dix milles conquêtes. Neuf mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf, tout au plus. » Puisqu'elle le voyait comme un homme à femmes, autant jouer le jeu. Parce que, soyons sérieux, il n'avait tout de même pas fréquenter dix milliers de filles. Il était bien trop jeune encore, voyons. Ainsi donc, Gabrielle attendait de lui qu'il la surprenne. Hum, il allait essayer. Alors, dans un élan de spontanéité, Jackson replaça sa main dans le dos de la jeune femme, puis la fit basculer en arrière, ayant juste le temps de la maintenir en équilibre. C'était déjà plus original, du moins venant de lui. Tandis qu'il se retrouvait en toute logique au dessus d'elle - luttant tout de même pour ne pas perdre l'équilibre, risquant au quel cas de causer une chute commune - Jackson approcha son visage de celui de la jolie rousse. « Ça, promis, c'est une technique que je n'ai encore jamais utilisée. » Et pour cause, il n'avait traditionnellement pas à en passer par là. Lui même se faisait peur, parfois.

Pff. Grande déception. Elle qui s'était imaginée vivre un truc extraordinaire, ou même palpitant. Eh bien pas du tout. Jackson ne préféra pas lui répondre, essayant de masquer l'humiliation qu'il venait de vivre. A croire qu'il s'humiliait souvent en la présence de Gabrielle, le pauvre petit. D'abord la piscine, puis dans la cave, quel sera le lieu de son prochain grande moment de solitude.
Jackson lui répondit, ne niant pas son statut de tombeur, au moins il ne se voilait pas la face, un bon point. « Oh pardon, en même temps une de plus ou une de moins. » répondit-elle mutine. Après tout on n'allait pas regarder le nombre à la loupe. « On n'est pas à ça près. » répondit-elle en haussant les épaules avant de le fixer. Suite à la demande de la rousse, Jackson lui attrappa subitement par le dos, et la fit basculer en arrière. Voilà, c'était déjà plus surprenant. « C'est bien d'inover, de temps en temps. » répondit-elle en souriant, plaçant ses mains derrière la nuque de Jackson, en l'entourant, pour éviter qu'il ne la lâche. S'il tombait, c'était à deux, elle espérait que Jackson pouvait la sourtenir, en même temps, la jolie rousse était un poids plume. Et encore. Gabrielle approcha son visage du blondinet, seuls quelques centimètres les séparaient désormais. Un air mutin s'était installé sur le joli minois de la rousse.

Allez, autant oublier ce qui venait de se produire. A savoir que Jackson était passé pour un bel abruti devant Gabrielle. Non pas que l'image qu'elle avait de lui était cruciale à ses yeux, mais disons qu'il aurait préféré rester le mec plutôt énigmatique qu'elle avait connu. Mais non, il avait fallu qu'elle assiste à cela, à ce grand moment de solitude. Il s'en serait frappé la tête contre le mur, s'il n'avait pas peur de passer d'avantage pour un con qu'à ce moment précis. Alors autant faire en sorte de laisser ce petit incident dans un coin de son esprit pour le moment. Il aurait tout le temps de rire de lui même - ou pas d'ailleurs - quand il se retrouva seul. La discussion avait étrangement viré sur les conquêtes de Jackson. C'était un sujet qu'il se plaisait bien souvent à évoquer. Et pour cause : il était plutôt fier de son coté charmeur. Il n'en avait aucunement honte et assumait pleinement de n'être qu'un homme à femmes, à milles lieux du genre idéal. Il était bien possible que ce trait de sa personnalité ne plaise pas à tout le monde. Mais tant qu'il lui plaisait à lui, tout allait pour le mieux. « Attention, tu pourrais les vexer si elles se reconnaissaient. » Parce qu'il était mémorable, le Jackson. Probablement que lui avait oublié les visages de toutes les filles qu'il avait pu fréquenter, mais il pariait secrètement sur le fait qu'il n'en soit pas de même pour ces demoiselles. Comment l'oublier, après tout ? Mais voilà que Jackson était à nouveau pris d'une folie passagère. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, il fit basculer sa camarade. Elle voulait de l'originalité, et bien, il espérait qu'elle apprécierait cette innovation. « Je trouve aussi » répondit-il, tout en la tenant assez fermement. Il ne voulait pas prendre le risque de la lâcher brusquement. Imaginez combien il s'en voudrait, après. Et puis, si il l'accompagnait dans sa chute, ce serait ça le pire, non ? Tandis que la rousse approcha son visage du sien, Jackson afficha un sourire malicieux. Puis, cette fois-ci, il vint capturer ses lèvres. Ça, c'est fait.

Ce qui était sûr, c'est que Gabrielle n'allait pas oublier ce moment, et qu'elle prendrait un malin plaisir à le lui faire souvent remarquer. Elle pouvait être légèrement mesquine quand elle le voulait, de toute façon, elle se doutait bien que Jackson ne lui ferait jamais de cadeau. Dès qu'il aurait quelquechose, une faiblesse de la rousse, il n'hésiterait pas. Elle ferait de même, pour se défendre, évidement.

«C'est pas comme si tu te souvenais d'elles. » répondit-elle en souriant. Gabrielle n'était pas naïve au point de croire que Jackson se souvenait des prénoms de ses multiples conquètes. Jackson se rapprocha encore un peu plus d'elle, avant de poser ses lèvres sur celle de la belle. Tout d'abord surprise, la jeune femme n'eut pas la présence d'esprit de le repousser tout de suite, mais elle le fit quelques secondes plus tard.
« J'espère que tu en as bien profité, car c'est la dernère fois que tu y goûtes. » murmura t-elle fronçant légèrement les sourcils, avant de se relever, et de se libérer de l'emprise de Jackson. La rousse enleva ses mains autour de la nuque du blondinet, se libérant rapidement. La belle française recula de quelques pas, en arrière, mettant de la distance entre Jackson et elle. Cette proximité la génait maintenant. « Je pensais pas que tu irais jusque là.. » annonça t-elle en croisant ses bras sur la poitrine. Ce qu'il avait fait prouvait bien qu'il se la jouait tombeur, et que lorsqu'il voulait quelquechose, rien ne l'arrêtait. Gabrielle n'avait jamais pensé une seule seconde qu'il irait jusque là, pour elle, tout cela se serait arrêté juste après qu'il ait voulu la surprendre, en la basculant en arrière. Point barre.

Effectivement, il était peu probable que Jackson se souvienne de l'intégralité de ses conquêtes. Non même, il était tout simplement impossible que ce soit le cas. Non pas qu'il en avait eu tant que ça - quoi que pas mal tout de même - mais disons que le grand blond n'avait jamais été un as de la mémoire. Ouais voilà, c'était ça la vraie raison. « Je me souviens de certaines d'entre elles, mais pas de toutes » répondit-il. Oh bien sûr, il y en avait une en particulier qui l'avait marqué. Mais le jeune homme s'empressa de penser à autre chose. Pourquoi se foutre le cafard quand tout allait encore relativement bien ? Enfin, ce fut le cas jusqu'à ce que Jackson se laisse aller à une bien étrange pulsion. Sans prévenir, et se surprenant lui même pour le coup - il embrassa sa camarade. Bien évidemment, et comme il s'en était douté, il ne fallut pas longtemps à la belle rousse pour le repousser. « Oh non, quelle tristesse » fit-il, lorsque la jeune femme lui fit clairement comprendre qu'il n'aurait plus jamais l'occasion de regoûter à ses douces lèvres. Eh merde, voilà qu'il avait perdu toute raison de vivre. Autant se pendre maintenant, non ? Et voilà qu'elle se releva et prit même la peine de s'éloigner de lui. Oh la, c'était du sérieux. Il n'avait pourtant pas la lèpre, le jeune homme. « Bah, tu m'as sous-estimé visiblement. » Alors comme ça, elle ne le croyait pas capable de faire une telle chose ? Ainsi donc, il l'avait étonnée. C'était plutôt une bonne chose, du point de vue de Jackson. Mais qu'elle ne vienne pas se plaindre, après tout, n'était-ce pas elle qui avait réclamé un peu d'originalité ? Croyez-le ou non, mais elle était la seule jeune femme qui pourrait désormais se vanter d'avoir été embrassée par Jackson dans une telle position. Oui oui, c'était l'exacte vérité.

La rousse écouta Jackson. Réponse prévisible, Gabrielle n'était pas étonnée, pas du tout.« Je m'en doutais. » commenta t-elle, elle s'était doutée de la réponse que Jackson lui aurait fournir. Gabrielle le repoussa encore une fois, comme quoi, Jackson devait aimer se prendre des vents, surtout de la part de la jolie française, apparement. Le pauvre, elle ne le ménageait. Le repoussant fermement, éloignant ses èvres des siennes. « Oh si. » annonça t-elle simplement.

« Je ne referais plus cette erreur, crois-moi. » déclara t-elle alors qu'un sourire de quelques milimètres seulement s'étira sur le visage de la rouquine. Oh non, elle ne referait plus la même bétise. Elle savait à quoi s'attendre avec Jackson, reculant encore de quelques pas, la rousse creusa encore plus la distance qui la séparait de Jackson, une distance minimum. Gabrielle lui adressa encore un dernier regard, avant de s'en aller. La belle ne se retourna plus, laissant derrière elle Jackson et sa lampe, elle se dirigea vers la sortie d'une démarche souple et d'un pas rapide. Elle sortit de la cave, claquant bruyament la porte de celle-ci, pour montrer son mécontentement. Elle détestait que Jackson l'ait surprise en l'embrassant, elle s'était fait prendre à son propre jeu, vraiment nul.