Je me lève, à l'aube, où du moins ce que je considère comme étant l'aube, il ne doit pas être plus de neuf heures. Je n'arrive pas à dormir plus longtemps, si bien que je prends l'initiative de descendre à la cuisine. Mais avant cela, j'enfile un pantalon molletonné anthracite, je juge le tee-shirt superflu si bien que je ne m'en embarrasse pas. Le nid est silencieux, tout le monde doit dormir à point fermé, le seul bruit que je perçois sont mes pas qui grincent à chaque fois que je pose les pieds sur les marches. La cuisine est malheureusement aussi déserte que le reste du manoir, c'est d'un ennuis mortel. Tel un automate, je traîne les pieds jusqu'au placard, me saisis d'une tasse et la remplit de café chaud. Je ne prends pas le temps de m'interroger sur sa provenance, peut être est-ce un membre de la production qui s'en est chargé. Le fait est que je m'en fous totalement. Je soupire, attrape un bol et les céréales qui gisent sur le plan de travail, le lait n'est pas loin. Je suis totalement prêt pour mon petit déjeuner, ainsi je m'installe à la grande table sur un des chaises de sorte à ce que je ne voies pas la porte d'entrée. Une mélodie me trotte dans la tête, je la fredonne machinalement. « Now with passion in our eyes, there's no way we could disguise it secretly ... » Je m'arrête pour boire une gorgée de mon café lorsqu'une jeune femme fait son interruption dans la cuisine, il s'agit de Oona. « Salut ! » Je lui souris, et je mange une culière de mes céréales, je la suis du regard, mais reste silencieux, lorsqu'elle s'affaire dans la cuisine.

Décidemment, il avait suffit que je me lève à onze heure, lundi, pour que je sois debout très tôt le reste de la semaine. Enfin, on n’était que mercredi, mais j’avais bien l’impression que cette malédiction allait se reproduire jusque dimanche. Bon, après il n’était que neuf heure et pas six heures, je pouvais avoir l’impression d’exagérer, mais les trois quarts des téléspectateurs n’étaient pas encore levé non plus, j’en étais sûre. À moitié encore endormie, la tête dans les étoiles, je sortais de la chambre Findabair truc bidule mac machin chose (ouai, j’ai retenu le premier mot !), encore en pyjama et mes pieds dans mes grosses pantoufles. À peine avais-je descendu les escaliers, que je sentais déjà la merveilleuse odeur de café venant de la cuisine, évidemment. J’allais alors à l’aveuglette vers cette cuisine, me laissant guider par mon odorat, mais ce n’étais pas tout : mon ouïe fut mise à contribution. « Now with passion in our eyes, there's no way we could disguise it secretly ... » Décidément, personne n’était capable de chanter juste ici et c’était plutôt dur d’entendre ça dès le début de la journée… « Salut ! » Je passais alors devant l’apprenti chanteur, tournant mon visage vers lui, mes yeux ne s’étant toujours pas adaptés à lumière et le saluant avec un geste de la main. « Ouai salut ! » J’ouvrais le premier placard devant moi, pour me saisir de la première tasse venue, dans laquelle je me versais le café toujours chaud, puis je m’assis devant Connor. « C’est cool d’avoir fait du café ! » lui disais-je sans même savoir si c’était bien lui qui l’avait préparé. Je m’en fichais royalement, mais je cassais quand même le mythe de la fille totalement fraiche au réveille. Mes cheveux étaient en pagailles (d’ailleurs, ça ne m’étonnerais pas de retrouver Lukas mort un de ses jours, en s’étouffant avec mes sales cheveux !) et je n’avais absolument pas le teint radieux. Bon je ne l’ai pas dit, mais je m’étais tout de même brossé les dents avant de descendre. Connor pouvait me remercier de ne pas l’avoir asphyxié avec une haleine de chacal… « Putain ! Y'a plus de scones ! » Criais-je en regardant le plat désespérément vide !

L'allure de Oona me donne le sourire, un pyjama, les yeux collés par la nuit qu'elle avait passé, les cheveux en bataille. Je l'observais tandis qu'elle me répondit, levant la main en ma direction. « Toi t'es du matin je me trompe ? » Un petit rire franc s'échappe de ma bouche, elle s'installe devant moi, me remerciant même d'avoir fait du café. « Oh pas de quoi.. » Elle est tellement contente que je n'ose pas briser ses espoirs vers moi, je n'ose pas lui dire que je ne sais pas qui l'a fait, encore moins qu'il n'est pas de moi. De toute façon, ça ne change rien je l'aurais fait, c'est l'intention qui compte n'est-ce pas ? Je me lève pour reprendre du café puisque ma tasse est vide, et là le drame. Elle pousse un cri et de stupeur, ma tasse se fracasse contre le sol. « Et merde ! » J'ai les pieds nus, et des bouts de porcelaine sont éclatés sur le carrelage, et pour ne rien arranger, le café brûlant s'est renversé sur mon pantalon. « Si, y'en a dans le placard je crois. » Je parle bien évidemment des scones que j'ai aperçus en cherchant ma tasse, en arrivant. Je grogne légèrement peu doué pour ce genre de catastrophe, je n'ose même plus bouger de peur de me blesser.

« Toi t'es du matin je me trompe ? » Je tournais légèrement la tête dans sa direction. « Non tu ne te trompes absolument pas; j'suis carrément du matin. J’suis à fond là ! » Lui répondais-je, en levant mes bras comme une battante, avant de revenir à mon petit-déjeuner. Cette fois-ci non, mais en général je ne me lève jamais aussi difficilement. « Oh pas de quoi... » Je m’installais près de lui, attrapant la hanse de ma tasse pour en boire un peu le contenue. Ca faisait du bien de sentir ce breuvage brûlant couler dans ma gorge, tandis que la température déclinait de plus en plus. Ayant toujours faim en me levant, je m’apprêtais à prendre un scone, mais évidemment il n’y en avait plus dans le plat. Je regardais désespérément le plat, lorsque le bruit de la tasse se cassant au sol me réveilla un peu plus. Je sursautais, me retournant immédiatement vers Connor. Je fis une petite grimace, me rendant compte que j’avais du crier un peu trop fort pour lui, mais il m’avait fait rudement peur. « Si, y'en a dans le placard je crois. » Je le regardais quelques secondes de plus, mais sur le moment, mes scones étaient plus important que sa tasse au sol. « C’est vrai ? » Je sautais de ma chaise, faisant attention à la porcelaine à terre, pour ouvrir la porte du placard. « Haaaan trop bien, j’avais même pas vu ! » J’ouvrais le paquet comme une grosse morphale et j’engloutissais un morceau. Finalement, je me retournais et constatais l’étendu des dégâts. Le voir statique comme ça, presque droit comme un ‘I’ me fit rire. « Attends… ne bouge surtout pas ! » lui disais-je en tendant mes mains devant moi pour appuyer le mot ‘attends’. J’allais chercher dans le cellier, un ballais lave sol que je posais sur le côté. « Avant il faut enlever les morceaux cassés. » M’approchant de lui, je me baissais et ramassais quelque morceau, avant de relever la tête. Je le regardais de coin, avec un léger sourire, en coin lui aussi. « Tu vas devoir enlever ton pantalon ! »