pour cooper

C’était le milieu de l’après-midi. Et bien franchement, je ne trouvais rien à faire. Nous étions à la deuxième semaine. Il n’y avait plus d’histoire d’explorer le château, puisque je le connaissais maintenant. Enfin, je m’y perdais encore un peu, mais ça c’est parce que je n’ai pas le sens de l’orientation. Bref, je me demandais quoi faire, et je me dis qu’un petit saut à la piscine pourrait être agréable. En fait, il aurait pu été agréable si seulement je savais... nager. Une lacune dans mon éducation, oui. J’aurais pu apprendre plus tard, mais les circonstances avaient fait que je n’avais pu. Je n’avais par contre pas peur de l’eau, dans la mesure où je ne me sentais pas en situation de danger. J’enfilai un bikini noir et blanc et m’entourant d’une épaisse serviette, je me dirigeai vers la piscine. J’étais seule. Je n’allais donc pas m’aventurer dans l’eau, c’était un peu risqué. S’il m’arrivait quelque chose, personne ne serait là pour me sauver. Je m’installai donc sur le bord de la piscine, déposant ma serviette sous mes fesses, je trempai mes jambes tranquillement, appréciant l’eau tempéré sur ma peau. J’avais les yeux fermés lorsque j’entendis quelqu’un entrer. J’étais sur le point de dire quelque chose lorsque je sentis deux bras m’entourer, me propulsant directement dans l’eau. Si c’était une blague, je ne la trouvais absolument pas drôle. Mon coeur se mit à battre à une vitesse folle alors que mon corps se contracta. L’état de panique me monta au cerveau avant que je ne commence à bouger d’une manière incompréhensive dans l’eau. La tête sous-l’eau je ne pouvais même pas crier à l’aide. J’espérais seulement que la personne qui venait de faire ça se rendrait compte que c’était une erreur et que si elle ne m’aidait pas, j’allais probablement me noyer.

Spoiler:

Que pourrais je bien faire en cette après midi ? Un peu de sport, ça me ferait passer le temps. Enfin...plutôt de la muscu, parce que soulever des haltères, j'appelais pas ça vraiment du sport. Mais bon comme on pouvait pas se faire un match de basket ou partie de rugby, je devrais m'en contenter. Mon corps n'allait pas s'entretenir tout seul ! J'étais donc vêtu d'un short, et tshirt. Je m'apprêtai à me rendre à la salle de sport, quand j'aperçus Esther descendre les escaliers, vêtue d'un maillot de bain. Qu'une solution possible : elle se rendait à la piscine. Deux solutions s'offraient à moi. Je pouvais, petit un, allait courir sur un tapis roulant, ou petit deux, aller faire chier ma partenaire. Le choix ne mit pas très longtemps à s'imposer dans mon esprit. C'est ainsi que je pris la direction de la piscine. Je retrouvais la demoiselle, assise sur le bord, les yeux fermés. L'occasion était trop belle. Sans même qu'elle n'ai le temps de s'en rendre compte, je fis pression sur son dos, et la poussai dans l'eau. Plouf. Un sourire satisfait se dessina sur mon visage. Esther gigotait dans tous les sens, comme si elle ne savait pas nager. Allez pas à moi. Elle se foutait de ma gueule là. Sauf que ça paraissait quand même très réel, et qu'elle ne remontait pas à la surface. Et merde. Ça me faisait moyennement plaisir de devoir plonger tout habillé dans la piscine. Mais bon, puisqu'il le fallait... ça serait quand même dommage de la laisser se noyer vous ne trouvez pas ? Certes, cela me ferait plus de place dans le lit, mais tout de même. C'est ainsi que ni une ni deux – enfin, j'avais quand même pris le temps d'oter mes chaussures – je plongeai à sa rescousse. Je lui attrapai les dessous de bras, pour la faire remonter telle une fusée à la surface. Si elle n'avait pas pied, moi oui. Je la ramenai alors vers le côté de la piscine où elle pourrait tenir debout.  « Ça va ? Je suis désolé » m'inquiétais je légèrement.

J’avalai de l’eau, commençant à manquer clairement d’oxygène. Cette sensation, je ne l’ai pas vécu souvent, heureusement, puisque ce n’étais vraiment pas agréable. Alors que je me pensais perdue, je sentis quelqu’un à mes côtés, deux bras forts qui me remontèrent à la surface de l’eau. Pouvant enfin déposer mes pieds au fond de la piscine, j’ouvris mes yeux terrorisés, recrachant de l’eau. Je toussai un bon nombre de fois, essayant de reprendre mon souffle puis me retournai pour voir Cooper, inquiet, qui s’excusait. «T’es vraiment con.» dis-je en le poussant, essayant encore de respirer normalement. Mais pourquoi j’avais un partenaire aussi débile. Et moi qui m’était prise quelque peu d’affection pour lui. «J’aurais pu me noyer !» ajoutais-je, pour le faire sentir coupable. En même temps, il ne pouvait pas savoir. Je ne lui avais jamais mentionné que je n’avais pas appris à nager. Je lui en voulais tout de même, le petit côté orgueilleux ressortant en moi. Je croisai les bras contre ma poitrine, affichant une petite moue de gamine. Il allait devoir se faire pardonner.

«T’es vraiment con.» dit elle en me poussant. Cette petite remarque me rassura. C'est bon, rappelez les médecins, tout va bien.  « C'est pas nouveau. » lâchais je instantanément. A croire qu'elle ne le découvrait que maintenant. En tout cas, la jeune femme venait quand même de me faire une petite frayeur. Non mais je vous jure ! On avait pas idée de traîner près d'une piscine quand on ne savait pas nager. Surtout quand on savait que ce château grouillait de cons comme moi. «J’aurais pu me noyer !»  Tout de suite dans l'exagération.  « Pourquoi tu râles ? Je t'ai sauvée non ? » Ouais, après avoir manqué de la tuer, mais chuuut.  « C'est de ta faute de toute manière » Avais je oublié de vous dire, que j'étais non seulement con, mais de mauvaise foi ?  « Tu aurais pu me le dire que tu ne savais pas nager. Je n'étais pas censé le deviner. Y a que les gosses qui coulent normalement. » Ben ouais, non mais, à 21 ans, on devrait savoir nager !  « Tu devrais me remercier, j'ai quand même sauté dans l'eau tout habillé pour toi. » Pas besoin de le dire, je suis adorable.

Il avait le culot de me demander d’arrêter de râler, mais surtout, de me dire que c’était de ma faute. Pfff. En quoi cela était de ma faute au juste. Je faisais juste me tremper les pieds dans l’eau profitant d’un peu de solitude. C’était lui qui était venu m’embêter, pas moi. Puis il me fit la remarque qu’il ne savait pas que je ne pouvais pas nager. Il avait raison. Mais pas besoin de rajouter que y’a seulement les gamins qui coulaient. «Désolé de ne pas avoir eu la meilleure des éducations.» répondis-je sèchement, plaçant une mèche de cheveux trempées derrière mon oreille. Bon, cette remarque n’était pas nécessaire. Mais elle était sortie toute seule, je n’y pouvais rien. Puis monsieur me fit remarquer qu’il était sauté dans l’eau tout habillé pour venir me sauver. Comme c’est aimable. «Oh mon Cooper adoré. Tu es incroyablement beau, serviable et attentionné.» dis-je alors, levant les yeux au ciel. Je n’usais pas d’autant de sarcasme à l’habitude, mais Cooper avait le don, en ce moment même, de me frustrer comme pas possible. Bon, il était tout de même gentil d’être venu me sauver. «Merci...» ajoutais-je finalement, incapable d’être méchante avec qui que se soit, même s’il agit comme un imbécile. Je suis faible.

 «Désolé de ne pas avoir eu la meilleure des éducations.» Elle avait bon dos son éducation !  « Tu devrais plutôt être désolée de me faire des cachotteries. On est censé ne pas avoir le moindre secret l'un pour l'autre dans un couple » Haha je suis drôle. Voilà que j'eus le droit à toute une série de sarcasmes. Mais où était passé ma petite Esther? Fallait croire qu'elle ne s'était pas réchappé de cette terrible noyade. «Merci...» Ah, autant pour moi, elle était toujours là. Elle était quand même bien bête de me remercier. J'avais parfaitement conscience d'être le fautif dans l'histoire (du moins un peu). Et la sauver de la noyade après l'avoir provoqué était la moindre des choses.  « De rien » répliquais je, un sourire satisfait sur les lèvres. Elle semblait toujours bouder. Rhalalala les filles. J'attrapai finalement sa main, pour y déposer un baiser.  « Votre sérénissime altesse, je vous en prie, pardonnez moi d'être aussi con. »

Oui, aucun secret. Mais là, je ne vais pas commencer à émettre le moindre petit détail de ma vie. Je ne saurais par quoi commencer et sérieusement, cela me paraissait plutôt emmerdant. Mais j’hochai la tête, en signe d’approbation. «T’as raison. Aucun secret dans notre couple !» Je trouvais quand même cela drôle, qu’il parle de nous comme un couple. Je sentais le sarcasme sous cela aussi. Je gardai ma moue, aimant faire ma petite fille de temps en temps. C’est alors qu’il me prit la main pour y déposer un baiser tout en disant des conneries. «C’est bon, t’es pardonné, chaton !» dis-je en rigolant, son geste m’amusait beaucoup. «Mais je veux un câlin aussi !» dis-je en accentuant ma moue, pour finalement ne pas lui laisser le temps et aller directement dans les bras musclés de mon partenaire. Je devenais de moins en moins gênée avec lui, ce qui était une bonne chose.

Bien sur c'était plus que sarcastique de ma part. D'autant que des secrets, j'en avais plein à cacher. Enfin peut être pas à cacher, j'assumais tout, mais il était certain qu'Esther était très très loin de tout savoir sur moi. Bref, ma petite mascarade sembla faire son petit effet sur la demoiselle. Aaaah je savais comment me faire pardonner. Alors, c'était qui le plus adorable des deux finalement, hein ? N'empêches j'étais trop fort. En dix seconde chrono, je venais de réussir à lui faire oublier que j'avais failli la tuer. Rhalala les femmes. Un baiser, une ou deux paroles flatteuses, et hop, c'était dans la poche. «Mais je veux un câlin aussi !» Un calin ? Quoi ? Mais non ! Il ne fallait pas trop m'en demander non plus. Je ne faisais pas ça moi les câlins. Pas mon genre. Sauf qu'elle ne me laissa même pas le choix. Sans qu'on m'ai demandé mon avis, je fus pris d'assaut par ses bras. En deux en trois mouvements, voilà que son frêle corps mouillé se retrouvait collé contre le mien. Je n'étais pas doué pour ça. Les bras ballants, je la laissai m'enlacer, jusqu'à ce quelque secondes plus tard, je coupe court à l'étreinte.  « Ça va, ça va, n'en profites pas trop non plus » Ouais, parce qu'on avait comprit que tout ce qu'elle désirait, c'était profiter de mon corps!

Je suis une fille aux câlins. J’aime donner de l’affection, mais ce seulement lorsque je me sens à l’aise avec la personne. Bon, je connaissais Cooper depuis quelques jours. C’est vrai. Et alors ? Même s’il se montrait réticent, je savais qu’au fond, il m’appréciait bien. Ou pas. Je n’étais certaine de rien. Peut-être qu’il jouait un jeu aussi. J’espérais que non tout de même. Mes bras autour de son cou, c’est finalement plutôt moi qui lui donnai un câlin que le contraire. «Je n’en profite pas ! Voyons» Bon, j’en profitais un peu. C’est à croire qu’il me pensait folle de lui. Faut pas exagérer. «Est-ce que t’as toujours été habitué à avoir les filles facilement ? C’est pour ça que tu te crois irrésistible ?» demandais-je en me reculant de quelques centimètres, restant tout de même proche. J’enfonçai mon corps dans l’eau, laissant seulement ma tête ressortir. Autant que je touchais le fond de l’eau, j’étais correct. «Parle moi de tes anciennes petites amies !!» dis-je, un sourire en coin sur les lèvres. J’étais presque certaine qu’il allait refuser. Il n’avait pas l’air du mec qui parle de ses émotions.

«Est-ce que t’as toujours été habitué à avoir les filles facilement ? C’est pour ça que tu te crois irrésistible ?» Mais quelle était donc cette question ?  « Je ne me crois pas irrésistible, je suis irrésistible, nuance. » répliquais je, faussement vantard, comme à mon habitude. Non parce qu'en vrai, même si j'aimais le faire croire, j'étais très loin de me considérer comme irrésistible. Encore moins de penser des trucs du genre, Esther serait tombée sous mon charme ou amoureuse de moi hein. J'aimais juste l'embêter.  « Mais ouais, je suis habitué à avoir les filles facilement » répondis je pour reprendre son expression.  « Les bad boy ont la côte. » Et là, ce n'était qu'une simple constatation. Un fait avéré, basé sur des années d'expérience.  «Parle moi de tes anciennes petites amies !!»  Ben voyons. Non mais et puis quoi encore ?  « Tu m'as bien regardé ? Est ce que je suis du genre à m'encombrer d'une petite amie ? » Bien sur que j'en avais des ex. Mais je n'avais pas envie d'en parler, un point c'est tout. Valait mieux faire croire que j'étais un homme à femmes, qui ne savait pas ce qu'était une relation sérieuse.  « Et toi ? Parle moi de tes anciens petits amis !! » demandais je en prenant son intonation.