Ca y est, le prime était passé et après une soirée riche en rebondissements nous pouvions reprendre notre vie, pour une semaine qui serait surement plus tranquille. Comme prévu, j’avais attendu quelques minutes après la fin de la soirée, prenant une bouteille de champagne, mon briquet et un couteau au cas où, je devais rejoindre Connor qui avait pris des bougies pour faire une petite séance d’appel d’esprits. J’avais pris le temps de m’habiller, enfilant un très simple pantalon de survêt nike qui m’allait parfaitement bien avec un petit t-shirt noir. En temps normal j’aurais surement pris une veste, mais j’avais la flemme de retourner dans la chambre et puis… Je n’avais pas froid, au contraire, je mourais de chaud depuis le début de la soirée. Prendre l’air me ferait le plus grand bien. Je marchais d’un pas assuré, tranquillement. Le cimetière n’était plus qu’à quelques mètres, j’entrais sans perdre une minute cherchant du regard la statue devant laquelle nous nous étions donné rendez-vous. Il était déjà là, surement depuis quelques secondes puisque sa cigarette était à peine consumée. « Yo ! »

Le prime s'était éternisé parce que ... Pourquoi déjà ? Ça n'avait pas d'importance puisque j'avais rendez-vous avez Baptiste au cimetière. Des lors que Alix avait annoncé la fin du prime, j'avais pris la poudre d'escampette et j'avais pris la direction du cellier pour récupérer les bougies pour l'incantation. Au passage, j'avais prit mon paquet de clopes et avais enfilé mon manteau en cuir parce que mine de rien il faisait froid. J'avais déjà connu pire mais notre petit manège en sous-vêtement m'avait sacrément refroidi. Je traversais le parc du château tranquillement observant fièrement notre graphitti qui avait fier allure mais qui jurait clairement avec le reste du décor. Calant les bougies entre mon bras et mon flan gauche j'attrapais une cigarette que j'allumais par la même occasion. Le cimetière était désert aucun signe de Baptiste à l'horizon. Je déposais les bougies sur la tombe de la fameuse Saddie, la jeune femme grâce à laquelle j'avais effrayé Sixtine la semaine dernière puis Baptiste se pointa. « oh t'as ramené des provisions sympa. Alors on commence. » C'était stupide de croire qu'on aillait réussir à invoquer qui que ce soit néanmoins on allait bien se marrer c'était certain.

Bon, il fallait surement être niais pour croire qu’on allait réellement invoquer des esprits, certains y croyaient. Je ne pourrais pas affirmer que ce n’était que du folklore parce que je ne pouvais pas juger quelque chose que je ne voyais pas. Néanmoins, appeler des esprits, dans le cimetière d’une émission de télé réalité ça me paraissait peu concluant. C’était plutôt une occasion de déconner avec Connor et puis… Si on avait besoin d’action on pourrait faire peur à un autre candidat avec le couteau, il suffisait d’avoir un ou deux déguisements bien effrayants et le tour serait joué. « oh t'as ramené des provisions sympa. Alors on commence. » Je souriais, m’approchant de lui. « Je voulais qu’on sacrifie un poulet pour avoir un plus gros impact… Mais le seul que j’ai trouvé il est à moitié congelé dans le frigo… » Je lui adressais une moue faussement boudeuse, je n’étais pas sérieux. Moi vivant, jamais je ne tuerais un animal, Brigitte Bardot m’habitait… Les rides en moins !

Quand je parlais des provisions, je visais plus précisément la bouteille de champagne mais pas le couteau, si bien que j'eus un fou rire face à sa révélation et surtout à cause de sa moue. « T'es dingue, on va avoir tous les défenseurs des animaux à notre cul, même pour un poulet congelé. » Je riais aux éclats, néanmoins c'est vrai que dans tous les mauvais films qui mettaient en scène des esprits, il y avait toujours des sacrifices. « On devrait chopper un candidat par contre, du sang humain y'a que ça de vrai. Et puis en plus de réussir notre rituel, on éliminera la concurrence ! » Bien sûr je plaisantais, enfin quoi que, j'aurais bien sacrifié Caesar ne serait-ce que pour ne plus devoir entendre sa voix de puceau décérébré. Ma cigarette enfin terminé, je me frottais les mains, prêt à débuter la partie de spiritisme. « On commence, c'est pas tout ça mais j'ai besoin d'un peu d'action. » La fin du prime, m'avait tellement ramollis le cerveau que j'en avais marre de tourner autour du pot encore plus longtemps.

J’avais déjà oublié que j’avais apporté une bouteille de champagne, bien sûr elle n’était pas prévue pour les esprits. Bien qu’avec cet atout, la plupart des alcooliques morts dans le coin auraient rappliqués mais bon… Il nous fallait quelque chose pour qu’on s’échauffe, pour qu’on se réchauffe même parce qu’il faisait surement moins quinze là-dedans et je commençais à mes geler sérieusement, frissonnant de froid je m’asseyais devant la tombe, en face de lui n’aillant pas peur d’avoir un poil de terre sur le jean. Je n’étais pas une chochotte et j’emmerdais les autres. « T'es dingue, on va avoir tous les défenseurs des animaux à notre cul, même pour un poulet congelé. » Je rigolais, c’est vrai et puis… De toute manière, comme je le disais précédemment j’étais bien incapable de faire le moindre mal à un animal, même à la plus idiot des rats. « Je plaisantais, c’était une boutade hein. » Bon, je savais qu’il le savait. Mais puisqu’il y avait des gens un peu moins intelligents que nous devant leur télé je préférais le préciser. « On devrait chopper un candidat par contre, du sang humain y'a que ça de vrai. Et puis en plus de réussir notre rituel, on éliminera la concurrence ! » Je souriais, cette idée m’était passée par la tête une minute lorsque j’avais pensé au poulet. « Okay… Occupes-toi d’égorger Siomha et moi je m’occupe de l’autre puceau… Caesar ou un truc du genre. » Je crois que ce dernier avait plus d’ennemis que d’amis ici, pauvre de lui. « On commence, c'est pas tout ça mais j'ai besoin d'un peu d'action. » Je m’approchais, prenant les bougies qu’il avait apporté, les plantant dans le sol d’une manière vive, j’allumais ces dernières, par chance le vent n’était pas trop important, pas suffisamment pour éteindre les bougies en tout cas. « On y va… » Je prenais le couteau que j’avais amené, bon… On allait le faire d’une manière plus… Réaliste si on pouvait appeler ça comme ça. « Il faut une petite coupure, que le sang coule au centre du cercle. »