pour madeleine

Ruben prenait beaucoup de place. Beaucoup, beaucoup. S’il avait été Cooper, je lui aurais filé quelques coups, ou je me serais seulement collé contre lui, mais je ne connaissais aucunement mon nouveau partenaire et cela me gênait quelque peu. Je soupirai donc, lassé d’être incapable de fermer l’oeil et je décidé de quitter mes draps, histoire d’aller probablement dormir dans le salon. Je me levai lentement, les yeux à semi clos. Puis, je remarquai que Maddie était toute seule dans son lit. Je ne savais où était son partenaire, mais j’allais certainement en profiter. Sans attendre une seconde, je me glissai sous les couvertures, me rapprochant de la jeune français. « Maddie, je peux dormir avec toi ? » demandais-je, dans un chuchotement. De toute façon, qu’elle dise oui ou non, j’allais rester. J’étais beaucoup trop bien à ce moment même. Et puis, une réponse négative de sa part m’étonnerait grandement. Mes yeux s’étant habitué à la noirceur, je la regardai un petit sourire aux lèvres. Dans cette maison, elle était probablement la fille que j’aimais le plus. Bref, je me replaçai un peu plus confortablement, allant déposer ma tête dans le creux de son cou. « Tu sens bon, chou. » murmurais-je à nouveau, les yeux fermés.

Esther, un réveil qui affiche 3h12, une place vide sans que je ne puisse me l'expliquer et moi, à côté, endormie dans mes cheveux. Elle s'est glissée dans mon lit sans hésitation, je me demande un instant si je n'aurais pas confondu la demoiselle avec mon si beau partenaire, et arque un petit sourcil. Elle me demande si je peux dormir avec elle. J'hoche la tête, affirmative, avant d'écarter un peu plus les pans de la couette pour l'aider à s'installer. Si Moore et Siomha ne supportent pas l'idée de dormir entre filles, ce n'est pas mon cas. Le dégoût m'effleure de très très très loin, notamment parce que nous sommes toutes les deux en pyjama, aussi parce que la jolie blonde tient un titre spéciale dans la maison. Cette dernière se blottit dans mon cou, je souris face à tant de liberté à mon égard. Je n'en suis pas plus gênée. Je glisse un bras autour de sa taille doucement et ferme les yeux sans pour autant chercher le sommeil. Son compliment m'arrache un sourire. « Tu n'arrives pas à dormir petit cœur? » Je lui demande dans un murmure maternel tout en tendant ma main devant moi, observant mes ongles dans l'obscurité.

Je souris en sentant son bras autour de ma taille, étant encore plus confortable ainsi. Aucune retenue avec Maddie. J’avais l’impression de la connaître depuis toujours. Pas de jugement ni tabou. Ça faisait du bien, d’avoir se sentiment, cette relation avec quelqu’un dans cette maison. « Tu n'arrives pas à dormir petit cœur? » Je fis une moue qu’elle ne vit évidemment pas en entendant sa question. « Non... Ruben prend trop de place et je suis un peu gênée de le pousser en bas. » répondis-je dans un soupire, caressant du bout des doigts le bras de la jeune française. Cette semaine était sous le signe de l’insomnie pour moi. J’avais à peine fermé l’oeil depuis quelques nuits. Rien de particulier me tracassait, simplement le fait de ne pas dormir m’embêtait. « Désolée de t’avoir réveillé... » murmurais-je encore, me sentant tout de même mal de l’avoir tiré du sommeil ainsi. « T’as passé une belle journée de St-Valentin ? » demandais-je, les yeux toujours fermés. C’était une question idiote, puisque personne ici ne semblait apprécier cette fête. Mais bon, peut-être que Madeleine en pensait différemment. Et moi, j’avais aimé passer la journée à manger une tonne de chocolat. Il n’y avait pas que des points négatifs à la St-Valentin.