Mon ventre crie famine. Il crie si fort que j’ai peur de réveiller Cooper. C’est bien con ça. Pourtant, j’ai bien manger au souper. Moi qui n’a pas un grand appétit à l’habitude, ne me dites pas que je vais me transformer en vrai ogresse. Ça ne me ferait pas de mal de prendre quelques kilos cependant. J’étais un peu trop maigre, tout le monde me le disait. J’avais presque peur de me faire emporter par lent lorsqu’il est trop fort. Tout cela pour dire que je décidai de me lever, tranquillement, sortant de la chambre pour me rendre à la cuisine. Me frottant les yeux qui ont de la difficulté à s’adapter à la lumière, je me rendis compte que je n’étais pas la seule à avoir une fringale nocturne. Baptiste était devant moi, mangeant du nutella à même le pot. « Oh Baptiste, le vilain ! » dis-je en rigolant, m’approchant derrière le jeune homme pour le faire sursauter. « C’est là que je te surprend ! » ajoutais-je, le sourire aux lèvres, allant prendre une cuillère pour lui piquer du nutella. Bah, quoi. J’en ai envie moi aussi ! Je me donne un élan pour poser mes fesses contre le plan de travaille, face à mon compagnon, dégustant lentement ma collation. « Du nutella ! On va être incapable de dormir après ça ! C’est vraiment une mauvaise idée !! » lui dis-je, n’arrêtant tout de même pas d’en manger. C’est trop bon, j’y peux rien.

Je tourne dans mon lit et je peine à trouver le sommeil, depuis le départ de Sixtine c’est toujours le problème. Dormir aux côtés de Mélissa me dérange bien plus qu’on ne pourrait le croire, je ne pouvais déjà pas la voir avant mais maintenant qu’elle avait tenu des propos qui m’avaient déplut après le départ de Sixtine je pouvais encore moins la supporter. Je soupirais de manière très peu discrète, et voilà que mon putain de bide venait me faire chier lui aussi. Je fermais les yeux vingt secondes me demandant si je n’allais pas finir par réveiller la moitié de la chambre avec les affreux bruits que faisaient mon ventre, bon… Je n’avais plus le choix, je me levais restant tout de même en boxer parce que j’avais une flemme monumentale de me rhabiller puis je me dirigeais vers la cuisine. Personne n’était encore debout à cette heure-là et ce n’était pas plus mal, je n’étais pas très bavard depuis dimanche. Je fouinais dans les placards et tombait sur un produit qui m’apparaissait comme étant une bénédiction. Le Nutella, alléluia, je souris, prend le pot avec une cuillère et me retrouve bien vite assis sur le plan de travail à déguster des cuillères entières de pâte à tartiner. Je n’ai jamais eu pour habitude de manger de manière aussi grasse un tel produit, mais j’ai faim et je n’ai pas envie de faire attention aujourd’hui. Quelqu’un me rejoint bien vite, il s’agit d’Esther. « Oh Baptiste, le vilain ! » Je ne peux contenir un petit sourire parce qu’elle est en quelque sorte le rayon de soleil de ma nuit. « C’est là que je te surprend ! » Elle me tape un coup dans le ventre et je me mets à rire, déposant le pot à côté de moi sur la table. « Je sais je sais… Mais je chasse mes idées noires comme je peux… T’en veux ? » Lui demandais-je avec un petit sourire amusé. Elle me rejoint sur le plan de travail armée de sa cuillère et commence à déguster avec moi le fameux Nutella. « Du nutella ! On va être incapable de dormir après ça ! C’est vraiment une mauvaise idée !! » Je souris, reprend une bonne cuillère de pâte à tartiner que j’amène à mes lèvres. « Je suis insomniaque depuis dimanche alors on s’en fou. »

« Je sais je sais… Mais je chasse mes idées noires comme je peux… T’en veux ? » Je fis une petite moue en l’entendant. Il n’allait pas bien. Je le voyais dans son visage. Dans ses traits. Je passai mon bras autour de sa taille, déposant ma tête contre son épaule. Un geste qui se voulait rassurant. Qui voulait simplement dire que j’étais là, pour lui. Que je le serais jusqu’à la fin de cette aventure. Je pris une nouvelle cuillère de nutella, alors que j’haussai les sourcils lorsqu’il m’annonça ne pas dormir depuis dimanche. C’était pas possible. Il allait finir par tomber mort de fatigue. Puis je repensai à Dimanche et au départ de Sixtine. Évidemment, c’est pour ça. « Mon chou, faut que t’arrêtes de penser à ça. Tu n’aurais rien pu faire pour elle... » dis-je en levant les yeux vers lui quelques secondes avant de reposer ma tête sur son épaule. Je n’étais pas proche de Sixtine, mais je pouvais comprendre que les gens le prenait mal. La preuve, la semaine dernière, je me sentais exactement pareil après le départ de Maddie. « Moi je dis qu’on devrait se rebeller contre Cupidon. Il est totalement irrespectueux ! » ajoutais-je alors. C’était totalement con comme remarque. Si on osait faire ça, nous nous retrouverions dehors avant même d’avoir pu s’excuser. Ce téléphone rose n’apportait que malheur. Je ne comprenais pas pourquoi nous osions encore lui toucher. Pour ma part, j’avais bien l’intention de m’en ternir très loin.

Ce manque de folie me détruisait à petit feu, j’avais besoin de délirer quasiment toute la journée pour me sentir bien sauf qu’on me retirait toutes les personnes qui étaient comme moi les unes après les autres du coup j’avais l’impression que le plaisir de vivre cette aventure allait très vite être supprimé et malgré mes efforts j’avais toujours envie de pleurer lorsque je repensais à Sixtine, j’allais m’en remettre après tout, je me connaissais mieux que quiconque mais il me faudrait quelques temps pour me rendre compte que la vie continuait et que ce n’était que le dernier de mes soucis. Nous risquions tous d’être éliminés chaque semaine et il restait encore du monde dans le château, une vingtaine si je comptais bien. Elle passait son bras autour de ma taille et je me mettais directement à frissonner, sa tête venait se poser contre mon épaule. Je lui souriais, je n’avais en effet pas dormi depuis la nuit de dimanche, avec Oona j’avais trouvé le sommeil mais depuis j’avais du mal à m’endormir… Mélissa m’énervait toute la nuit rien qu’en voyant sa tête. « Mon chou, faut que t’arrêtes de penser à ça. Tu n’aurais rien pu faire pour elle... » Je tournais la tête vers elle, prenant moi aussi une cuillère de Nutella que j’avalais d’une traite. « Je sais mais… J’y peux rien ça me scandalise. » Je soupirais, prenant l’une de ses mains dans la mienne. « Moi je dis qu’on devrait se rebeller contre Cupidon. Il est totalement irrespectueux ! » J’en étais bien capable et elle devait le savoir le problème c’est que j’avais directement une pensée pour ma grand-mère qui comptait sur moi. « Il est tellement con ce Cupidon qu’il n’y verrait que du feu. »

Toujours la tête sur son épaule, je l’écoutai me dire à quel point cette situation le scandalisait. Oui, c’était dégueulasse faire ça à quelqu’un surtout que tout le monde appréciait Sixtine ici. Je regrette, j’aurais aimé apprendre à la connaître un peu plus. Je n’en avais absolument pas eu la chance, ce qui était vraiment dommage. Je dis ensuite que l’on devrait se rebeller contre Cupidon, Baptiste semblait être en accord avec moi. « Il est tellement con ce Cupidon qu’il n’y verrait que du feu. » Je main remonta un peu, allant doucement caresser son dos, geste qui se voulait encore une fois réconfortant. Je relevai la tête pour le regarder un moment, faisant une petite moue. « Tu penses ?! Moi je crois que si on fait quelque chose pour le contrarier, il va nous mettre un coup de pied au derrière et nous faire sortir de la même façon que Sixtine. J’en ai pas trop envie. » dis-je, lâchant finalement un soupire. J’aurais vraiment aimer faire quelque chose pour Baptiste, pour lui faire retrouver le sourire, ou je ne sais quoi. « Faudrait jouer un mauvais tour qui ne risque pas de nous expulser, mais de le faire bien chier ! » Et voilà que je voulais me la jouer fouteuse de merde. Y’avait quelque chose qui clochait chez moi ou quoi ?!

Esther savait comment s’y prendre pour m’apaiser, je ne pourrais dire comment est-ce qu’elle faisait mais elle y arrivait. Ses caresses dans mon dos entrainaient des frissons que je ne parvenais pas à réprimer, ils me traversaient tout le corps. Je fermais les yeux un instant, passant mon bras contre celui de la jeune femme. J’étais bien là, dans ses bras en cette nuit qui était pourtant jusqu’alors désagréable. « Tu penses ?! Moi je crois que si on fait quelque chose pour le contrarier, il va nous mettre un coup de pied au derrière et nous faire sortir de la même façon que Sixtine. J’en ai pas trop envie. » Je tournais un peu la tête de façon à pouvoir capter son regard, elle n’avait pas tout à fait tort. « Ouai mais je ne pense pas qu’il prendrait le risque d’éliminer deux candidats d’un coup… Ça ferait scandale. » Après on ne pouvait pas être sûr de cette option et puis... Je ne tenais pas trop à tenter l’expérience, j’avais besoin d’aller le plus loin possible dans cette aventure. « Faudrait jouer un mauvais tour qui ne risque pas de nous expulser, mais de le faire bien chier ! » Je souriais, je n’avais pas une seule idée en tête mais il suffisait de dégueulasser la baraque par exemple. « Tu sais que t’es la meilleure lorsque tu as des idées sadiques ? »

« Ouai mais je ne pense pas qu’il prendrait le risque d’éliminer deux candidats d’un coup… Ça ferait scandale. » Sérieusement ? Je pensais totalement le contraire. Le petit Cupidon était capable de tout. Nous en avions clairement eu l’expérience dimanche. « Je crois qu’il en serait capable. Faut se méfier de lui. C’est un vicieux. » Oui, vicieux dans tous les sens du terme. Parce que, qu’on se le dise, avec tous les gens qui copulaient entre ces murs, le petit ange devait avoir de quoi se rincer l’oeil. Je continuai à faire de douces caresses contre le dos de Baptiste, le sentant se détendre sous celles-ci. C’était déjà un point positif. « Tu sais que t’es la meilleure lorsque tu as des idées sadiques ? » Je rigolai franchement à sa remarque, le regardant d’un oeil espiègle. Je n’avais pas vraiment d’idée en tête cependant, mais cela ne saurait tarder. « Je suis toujours la meilleure ! Non mais sérieusement, on pourrait bloquer tous les caméras du château pendant quelques minutes ou heures. Cela le mettrait en colère ! » lançais-je comme idée. J’avais l’impression que j’allais clairement me mettre dans la merde en mettant en place des plans aussi stupides. Il ne fallait pas me demander de trop réfléchir à cette heure là de la nuit non plus. « Ou on met seulement un bordel pas possible dans la place. » ajoutais-je en haussant les épaules. C’était pas mal ça non plus. Je regardai Baptiste, attendant de voir ce qu’il en pensait.

Je serais bien incapable de prédire une seule réaction que pourrait avoir Cupidon à ce stade de l’aventure, nous étions encore beaucoup après tout et éliminer deux candidats ne serait pas mal perçu par le public. « Je crois qu’il en serait capable. Faut se méfier de lui. C’est un vicieux. » Elle n’avait pas tort mais bon de toute manière je me disais qu’il fallait savoir vivre dangereusement. « Je suis sûr que si on bougeait le petit doigt il ferait en sorte qu’on se retrouve nominés face à face. » C’était la manière la plus anodine de nous faire virer tous les deux bien qu’il soit encore possible qu’on soit sauvés par le public suite à ça, c’est là qu’on pourrait rigoler. Pour autant je ne comptais pas bouger ne serais-ce qu’un doigt, je ne tenais pas à partir comme ça. « Je suis toujours la meilleure ! Non mais sérieusement, on pourrait bloquer tous les caméras du château pendant quelques minutes ou heures. Cela le mettrait en colère ! » Je souris, c’est une idée qui me plait, je ne fais pas trop attention à l’autre bien qu’elle soit intéressante. Au pire on pouvait s’arranger pour foutre le dawa dans une pièce de la maison, par exemple dans le salon. « Et si on foutait le bordel dans le salon genre euh… En foutant du nutella partout ? » Je ne perdais pas le nord.

« Je suis sûr que si on bougeait le petit doigt il ferait en sorte qu’on se retrouve nominés face à face. » Peut-être que oui, peut-être que non. Mais je n’avais pas envie de tenter le coup finalement. J’avais besoin d’être ici. J’avais besoin de me rendre jusqu’à la fin. Et je pense que Baptiste aussi. Nous serions fous de prendre un tel risque. « T’imagines. Un de nous deux part à cause d’une connerie. » Non, ça ne pouvait pas arriver. Je m’en voudrais bien trop sinon. Il proposa de couvrir le salon de nutella. Évidemment, ça serait bien drôle. Pas certaine que j’avais envie de tout nettoyer après, par contre. Parce que oui, il nous ferait certainement nettoyer notre bordel par la suite. « Je crois qu’on devrait rester sage. Même si j’adore ton idée. » Oui, je suis trop sage, on me le dit souvent. Je remontai ma main dans son dos jusqu’à ses cheveux, y glissant celle-ci pour lui caresser. Je suis quelqu’un de tactile. Et comme je me sens à l’aise avec Baptiste, je ne retiens pas mes gestes et mes caresses. J’espérais que cela ne le dérangeait pas. Il me l’aurait surement fait comprendre de toute façon. « On va profiter des moments qu’on passe ici à la place. Parce que ça peut toujours être notre dernière semaine... »

Esther m’apaise au fil des minutes et j’ai l’impression qu’elle m’apporte l’oxygène essentiel à ma vie, j’avais besoin qu’elle m’aide à respirer et c’est ce qu’elle était en train de réussir à faire sans aucun mal. « T’imagines. Un de nous deux part à cause d’une connerie. » Je l’imaginais pas du tout en vérité, je n’avais pas envie de faire une bêtise qui me conduirait à l’élimination ou même pire… Qui conduirait à l’éviction de Esther, si elle sortait à cause de moi je ne pourrais jamais m’en remettre. « Je préfère ne pas imaginer pour être honnête. » Je tourne la tête vers elle pour venir déposer mon front contre le sien et lui déposer un tout petit bisou sur le bout du nez, elle est si gentille avec moi que ça ne peut que me toucher. « Je crois qu’on devrait rester sage. Même si j’adore ton idée. » Je souris, rempli ma cuillère de Nutella que je lui met dans la bouche. « Disons qu’on va être sage côté farces à Cupidon parce que je ne suis pas un enfant de cœur… » Sa main qui me parcourait le dos jusqu’aux cheveux m’arrachait un frisson qui me traversait tout le corps, elle était tout aussi tactile que moi. « On va profiter des moments qu’on passe ici à la place. Parce que ça peut toujours être notre dernière semaine... » Je lui souriais, elle avait tout à fait raison. « Je suis presque sûr que c’est ma dernière semaine… C’est un pressentiment étrange. »