Deux nuits seule. Complètement seule. Mon ruben, mon homme couverture me manque dans ce lit si froid. D'ailleurs, j'en dors mal. Au point de me réveiller deux fois de suite. Décidant d'aller boire un coup dans la cuisine, pour passer le temps et peut-être retrouver l'envie de dormir, je quittais mon lit. Ma silhouette fine n'étant pas lourde à transporter, je ne faisais pratiquement pas de bruit. D'une allure gracieuse, je marchais le long du couloir jusqu'aux escaliers que je devais descendre. Et malheureusement, mon allure gracieuse en prit un coup puisque je trébuchais dans l'escalier et tombais en avant. Persuadée que la fin de ma vie approchait à grande vitesse, je fus surprise de me heurter à quelque chose. Mes mains glacés se posèrent sur le torse de cet homme dont je ne pouvais distinguer les traits dans le noir. « désolée. » Avais-je alors dit aussi tôt, ôtant mes mains de son torse. « et Merci de m'avoir sauvée. » en même temps, il avait pas trop eu le choix puisque je lui étais clairement tombée dessus. Enfin. Au moins, j'étais vivante.

FT SONNY

La journée se termine et je ne suis pas tellement décidé à aller me coucher. J’ai pas envie de dormir, du tout. Après avoir lu plusieurs chapitres d’un bouquin emprunté à la bibliothèque, et m’être rendu au sous-sol, me voilà avachi sur le canapé du salon. Il est plus de quatre heures du matin et j’ai la flemme d’aller retrouver mon lit. En plus de cela, je ne souhaite pas prendre le risque de réveiller mon nouveau partenaire Artie, ainsi que tous les autres candidats dormant dans la même chambre que moi. Ça serait vraiment pas cool pour eux. Je peine donc à essayer de trouver le sommeil sur le canapé du salon. Mais c’est fichtrement pas gagné. Le moindre bruit me fait sursauter. En plus de ça, j’ai terriblement froid. Ok, je capitule. Mon lit me manque trop. Tant pis. Je me lève, ramasse mon bouquin, puis commence à monter les escaliers en vue de rejoindre ma chambre. Tout à coup, une candidate vient se heurter violemment contre moi. Elle a trébuchée et loupée quelques marches. Aie. Je viens probablement de lui éviter quelques fractures. « De rien. » Je lui offre un sourire spontané, encore légèrement surpris par sa chute. « Par contre, tu dis pas aux autres que c’est moi superman, s’il te plait. » Pas question qu’elle dénonce mon petit secret, non mais ! Sérieusement, être un super-héros ça m’aurait bien plus. Peut-être dans une autre vie qui sait ?! « Ça va, rien de cassé ? » La question qui tue.

Je n'étais pas encore tombée depuis le début de mon aventure, faut dire que je suis pas vraiment la plus maladroite de la maison. Pourtant, les chutes, ça arrive aux meilleurs. Même à moi. Appuyé un instant contre le candidat, je me repositionne sur les marches, de façon à ne plus jouer un jeu dangereux avec l'équilibre instable. Autant être sûre de ne plus reproduire ce qui a faillis être une catastrophe. Je souris légèrement à mon sauveur tout en le remerciant de son geste. Lui, se contente d'un "de rien" auquel je souris une nouvelle fois. Y a pas de casse, c'est le plus important après tout. « Par contre, tu dis pas aux autres que c’est moi superman, s’il te plait. » l'entendis-je alors dire tandis que mes iris se posaient sur lui pour contempler chacun des traits de son visage, que j'arrivais un peu plus à percevoir, ma vue s'habituant à cette couleur qu'à la nuit. « Promis, je garde ça pour moi. Après tout, je ne voudrais pas que l'on t'accapares, tu ne pourrais plus me sauver. » Je lève ma main droite, comme si je me trouvais devant un juge à qui je faisais une promesse. Et puis c'est vrai, les super-héros sont anonymes la plupart du temps, alors je ne vais pas briser son secret. Dévoilé sa personnalité cachée. « Ça va, rien de cassé ? » Je jette un coup d'oeil à tout mon petit corps de poupée. Mes bras, mes jambes. Tout semble aller au mieux. « Je pense que ça va. Plus de peur que de mal.» Nouveau sourire. « Dis, tu as pas sommeil ? Qu'est-ce que tu fais dans les escaliers à cette heure-ci ? »

Jamais je n’aurais pensé un jour sauver la vie de quelqu’un dans les escaliers, et encore moins à quatre heures du matin. Enfin sauver reste un bien grand mot. Disons, que j’ai pu éviter le pire à la candidate. Candidate, que je ne connais pas très bien d’ailleurs. Céleste. Comme l’étoile. Je la rencontre en pleine nuit. Tiens, coïncidence ? Non, je ne crois pas. Je la laisse ôter ses mains de mon torse dénudé, puis ironise sur le sauvetage. « Je vois que tu n’es pas partageuse. Mais t’as raison, un superman rien que pour toi, c’est ce qu’il y a de mieux. » L’heure supra-tardive n’aide pas à réduire les conneries sortant de ma bouche, au contraire. La jeune femme semble toutefois rentrer dans mon délire de super-héros. Tant mieux. Je ne me sens pas affreusement ridicule au moins. « Tant mieux. Superman n’a pas reçu de formation de secouriste, je crois. Quoi que quelques petits glaçons sur ta blessure et hop, j’aurai soulagé ta douleur. » Pas besoin de compétences particulière pour soulager un bleu ou une foulure. Des glaçons et tout au plus un petit bandage. Mais puisqu’elle déclare ne rien avoir de cassé, c’est le principal. « Hum… non. Impossible de dormir. Et toi ? Insomnie aussi je présume ? » J’ai pas tellement envie d’en dire plus sur mon compte. La jeune femme risque de trouver suspect le fait que j’ai essayé de dormir dans le salon. Je préfère donc éviter la deuxième partie de sa question en l’interrogeant à mon tour.

« Je vois que tu n’es pas partageuse. Mais t’as raison, un superman rien que pour toi, c’est ce qu’il y a de mieux. » bon, entre-nous, je partage pas grand chose. C'est pas le principe premier qui régit ma vie. Les autres peuvent volontiers partager avec moi mais moi ... Faut pas trop m'en demander tout de même. « Mes parents m'ont jamais appris à partager ce qui m'appartient. » Ma soeur et moi ne partagions pas, nous avions chacune nos jouets et ceux-ci faisaient toujours exprès de tout acheter en double pour ne pas qu'on ai à se disputer pour jouer avec le jeu en question. Mon père disait que c'était moins de prise de tête et ma mère acceptait, sachant que cela lui éviterai de devoir endosser le costume de gendarme. Attention, cela ne veut pas dire que je n'aime pas ma soeur, bien sûr je l'aime. Rapidement Sonnyman s'était renseigné sur mon état, et je n'avais rien, dieu soit loué. Celui-ci me confia alors que de toute façon, il n'avait pas de diplôme de secouriste et qu'il se serait contenté de poser des glaçons pour apaiser ma douleur. « Moi qui te pensais parfais Sonnyman.» C'est quand même étrange de croiser quelqu'un dans les escalier à une heure pareil. Ma curiosité étant plus grande que moi, je lui demandais donc pourquoi il se trouvait ici à une heure pareil. « Hum… non. Impossible de dormir. Et toi ? Insomnie aussi je présume ? » C'est la réponse qu'il me donna. « En plein dans le mil Emile. J'aime pas trop dormir toute seule, alors je voyage un peu. Pour me fatiguer.» Je ne dis pas que cette méthode est efficace mais qui ne tente rien, n'a rien pas vrai ? Autant essayer de se fatiguer comme ça que de ruminer sur mon lit.

Céleste me confie n’avoir jamais appris le sens du partage. Je souris. Je ne connais pas ça non plus. Ou pas vraiment. « C’est pas plus mal. La vie c’est la jungle. T’as beau donner, tu recevras rien en retour. » Je parle en connaissance de cause. Avec tout mon vécu, je peux certifier que la générosité de l’homme peut mener à sa perte. Après, je dis pas qu’il faut constamment faire preuve d’égoïsme, loin de là. Seulement, le partage c’est pas une notion à connotation purement positive pour moi. Bref. Je préviens la jeune femme que je ne suis pas un expert en blessures mais que je peux la soulager avec des glaçons si besoin. Elle fait mine d’être déçu et m’appelle Sonnyman, ce qui a le don de me fait sourire. Tant qu’elle ne me compare pas avec l’hérisson, ambassadeur d’un célèbre jeu-vidéo, ça me convient. « Personne n’est parfait, même pas Sonnyman. » Moi, un exemple de perfection ?! Blague. Je suis presque tout le contraire, même si je me bats au quotidien pour ne pas l’être. « Dans ce cas, je suis partant pour marcher avec toi. Après tout on va pas monopoliser les escaliers éternellement. Ça m’étonnerait qu’un autre candidat ait besoin des services de Sonnyman à cette heure-ci. » Je finis par ironiser sur la chute de la jeune femme. J’espère qu’elle ne m’a pas mentit et qu’elle ne se fait pas fait mal car je compte bien la faire marcher à travers le château. Si c’est la seule solution pour se fatiguer et trouver le sommeil, autant faire les choses à fond.

Il avait raison ; la vie c'est la jungle. C'est les plus faibles qui se font bouffer par les plus fort. Et j'suis pas la plus faible. Physiquement peut-être, mais mentalement je suis plus forte que ce que l'on peut croire. Ma famille me manque, mais c'est l'une de mes seules faiblesses je pense. Par la suite, celui-ci, m'affirme qu'il n'est pas parfait. Comme tout le monde quand on y réfléchis. Nous sommes tous imparfait. Peut-être que c'est l'imperfection qui mène à la perfection. Purée, Céleste, tu racontes n'importe quoi là. L'imperfection qui mène à la perfection, franchement, t'as pas mieux ? « C'est pas si grave, les mecs parfait sont la plupart du temps d'un ennuie mortel. » Oui, les gens parfait n'ont pas d'histoire rigolotes à raconter, aucune expérience de la vie et je trouve ça tellement triste. «Dans ce cas, je suis partant pour marcher avec toi. Après tout on va pas monopoliser les escaliers éternellement. Ça m’étonnerait qu’un autre candidat ait besoin des services de Sonnyman à cette heure-ci. » Je lui souris, je suis contente d'avoir trouver un peu de compagnie et ce, malgré l'heure tardive. « Okey, allons-y. » J'attrapais alors son bras, afin de pouvoir marché à ses côtés. « On va où pour commencer ? Et tu veux bien me parler un peu de toi Sonny ? » Je le connaissais très mal, alors autant faire connaissance. Nous descendirent les marches .