cooper.

Je ne profitais pas assez de tout ce que ce château avait à offrir. Je ne m’entraînais pas dans la salle de sport – sauf lorsque me prenait l’envie de danser - je ne passais pas toute mes heures dans la salle de musique comme je l’aurais dû et je visitais très peu la grange, alors que forçait mon paternel à me payer des soins de ce type à chaque mois, tant je les appréciais. Comme la première option était exclut d’office vu ma blessure à la cheville encore trop fraiche, et que la seconde ne m’intéressait guère pour le moment (probablement car je m’étais déjà recluse une partie de la journée dans cette pièce), il ne me restait plus qu’une option : la dernière. Je m’y rendis donc un peu après l’heure du repas, et je trouvais la salle de spa vide, tel que je l’imaginais. Dommage. Je retirais mon manteau que je déposais sur une table au hasard. J'étais glacé par ma courte promenade à l'extérieur, il faut dire que ma tenue ne couvrait pas grand chose, mais je m'obstinais, que voulez-vous. J'allais bien vite choppé un rhume, garanti. Mon regard fut attiré par les nombreux produits offerts par Cupidon, notamment la gamme impressionnante d’huiles de massage, et je passais en revue chacune d’entre elle, plus par ennui que par envie. En attrapant une au hasard, j’allais m’installer sur l’un des bancs de massage, l’une de mes jambes pendant dans le vide, et l’autre trouvant appuie sur celui-ci. Quelques douleurs résistaient encore de ma chute, au niveau de mon mollet et de mon genou, et en l’absence d’une âme qui vive dans les parages, j’entrepris de masser la zone sensible. Ça ne pouvait me faire que du bien. Et si tout jamais quelqu'un osait pénetrer dans la pièce, il serait fort obligé de me faire un massage. Il avait intérêt, peu importe de qui il s'agissait.

Parfois – voir souvent – je trouvais le temps long, très long, dans ce château. Les activités restaient réduites. Parce que c'était bien beau de courir sur un tapis, nager quelques longueurs, se prélasser dans le jacuzzi, mais au bout d'un moment, on saturait. Quant à côtoyer 24h/24 les mêmes têtes, cela commençait à me taper sur le système. J'en venais presque à regretter mon job, c'est pour vous dire à quel point je me faisais chier. Aux alentours de 19h30, je décidai d'aller faire un tour dans la grange. Et pourquoi pas ? Il paraissait que le hammam procurait une relaxation intense. Mais quand j'ouvris la porte du spa, une vision bien plus intéressante se trouvait devant moi. Evey. Vêtue d'un mini mini short, assise sur l'une des tables. Elle se massait le mollet. Mademoiselle s'était blessée ? Pas de ma faute je vous le promets. En tout cas une chose était sure, j'en oubliais la raison principale de ma venue. Au diable le hammam.  « Besoin d'aide peut être ? » Oui oui Cooper qui se montrait serviable, on aura tout vu. Mais bon disons que là, ça ne me dérangeait pas de me mettre à contribution.  « Il paraîtrait que mes mains aient fait ses preuves. »

Le bruit de la porte qui s’ouvrait aurait dû me faire relever la tête, mais j’avais décidé de jouer sur la surprise, de faire comme si je n’avais rien remarquer. De toute façon, je me doutais bien que d’un moment à l’autre, le ou la personne inconnue révélerait son identité, que ce soit en parlant ou en s’avançant à ma hauteur. Je n’eus pas à attendre bien longtemps. « Besoin d’aide peut-être ? » Pour l’avoir côtoyer pendant la dernière semaine plus que les autres, il m’était plus aisé de reconnaître sa voix, désormais. Cooper, bien sûr. Détachant mon regard de ma jambe pour le poser sur lui, j’esquissais un léger sourire quand à sa demande. Le message n’était pas bien difficile à comprendre. « Il paraîtrait que mes mains aient fait ses preuves. » Bingo. Pas besoin de lui faire un dessin, à lui, décidément. « Je comptais justement sur toi pour m’en faire bénéficier. » fis-je en changeant ma position, reprenant place normalement sur la table de massage. « Et en plus, tu m'offres si gentiment de m’aider… je ne refuserais pas un bon massage, tu sais. » Mon regard se riva sur lui et je fis la belle pour tenter de le convcaincre. Aucun doute, il succomberait à mon caprice.

« Je comptais justement sur toi pour m’en faire bénéficier. » Tu m'étonnes. Bien sur qu'elle voulait en bénéficier. Une fois qu'elle en avait profité, elle ne pouvait plus s'en passer. « Et en plus, tu m'offres si gentiment de m’aider… je ne refuserais pas un bon massage, tu sais.» dit elle en me sortant sa panoplie de séduction. Évidemment que j'allais céder, elle le savait. De toute manière, ne venais je pas déjà de proposer mon aide ? La jeune femme était du genre à toujours obtenir ce qu'elle désirait. Je ne voudrais pas contrarier surtout, vous comprenez.  « Et tu voudrais un massage du mollet, ou intégral ? Parce que tu sais que si tu veux la totale, tu portes un peu trop de vêtements » Ne croyez pas que j'avais la moindre arrière pensée derrière la tête. J'avais les intentions les plus chastes, n'en doutez pas. Il se trouvait juste que si elle désirait que je lui prodigue un vrai massage digne de ce nom, il allait falloir qu'elle ôte son haut. Ben oui, vous avez déjà vu des massages à travers les vêtements vous?

« Et tu voudrais un massage de mollet, ou intégral ? Parce que tu sais que si tu veux la totale, tu portes un peu trop de vêtements. » Je le regarde un moment avant de lever les yeux au ciel. Me contenter d’un simple massage de mollet alors qu’il est là, à m’en offrir un complet, faut pas être idiot pour savoir lequel des deux choix sera le mien. « Ça peut s’arranger. » fis-je seulement, avant d’entreprendre de me débarrasser de mon haut. Attendez, il m’avait vu complètement nu, je ne vois pas en quoi ça me gênerait de retirer ma camisole devant lui. La pudeur, c’était pour moi un truc tout à fait inconnu. Donc, lui offrir une vue directe sur mon soutien-gorge ne signifiait pas un effort en soi. « Ça te va, comme ça ? Tu pourras te débarrasser de ce qui reste plus tard, au besoin. » Quoi ? Aucune arrière-pensée dans cette phrase, je ne faisais qu’énoncer un fait, rien de plus. Ce serait ainsi plus simple pour lui. Sans attendre son invitation, je me glissais d’ailleurs sur le côté, puis sur le ventre, prenant place sur la table de massage afin qu’il puisse commencer sa terrible besogne. Pas si terrible que ça, quand on y pense.

Évidemment Evey opta pour le massage complet. Je n'en attendais pas moins. Elle serait bien stupide de refuser une telle proposition de ma part. Il ne lui fallu pas longtemps pour se débarrasser de son haut et se retrouver en soutien gorge. Rien que je n'avais déjà vu. Son corps n'avait plus beaucoup de secret pour moi.  « Ça ira. Pour le moment » Elle s'empressa de se mettre en position allongée, sur le ventre, prête à recevoir mes soins. Je déplaçai ses cheveux sur le côté, pour dégager sa nuque et ses épaules. Je dégrafai ensuite l'attache de son soutien gorge. Il ne fallait rien pour gêner le passage de mes mains et la bonne pénétration de l'huile. Je réchauffai alors mes mains, avant d'appliquer sur le corps de la demoiselle l'huile. Je commençai alors mon massage, exerçant des pressions sur sa nuque. Je descendis ensuite lentement sur les épaules, les omoplates. Je comptais faire ça dans les règles de l'art, m'appliquant. Tant qu'à faire, autant faire les choses biens.

« Ça ira. Pour le moment. » J’étais persuadée qu’il ne se gênerait pas d’enlever les vêtements superflus, si besoin il y avait. Il m’avait déjà démontré être capable d’une telle chose. Pour les besoins de la cause, je n’étais d’ailleurs très bien prêtée au jeu, non ? Oui, bon, pas la peine de revenir sur le sujet. À moins que son massage chaste en apparence ne dérape. Alors là, je n’avais aucun contrôle. S’il ne pouvait se passer de mon corps plus d’une semaine, je ne pouvais que le comprendre. Impossible de résister à ça. Une fois installé sur la table de massage, il s’occupa de libérer le terrain, dégageant ainsi ma nuque et mon dos de toute forme d’obstruction, cheveux et brassière inclus. Puis, je sentis le liquide froid tout contre mon dos, je me crispais d’ailleurs légèrement. Mais bientôt son contact fut là pour me réchauffer et je me détendis, savourant le frottement de ses mains contre la base de mon cou, mes épaules, mes omoplates. Il était doué, quelle chance j’avais eu de tomber sur lui. Un autre n’aurait pas été à sa hauteur. Maintenant, mon seul souci était de ne pas m’assoupir. Pas question que je loupe quoique ce soit. « Il se passait quoi, entre toi et Madeleine ? » fis-je, meublant ainsi le silence qui était tombée dans la pièce. Je ne sais pas pourquoi cette question m'était passée par la tête, à ce moment précis. Mais le souvenir du baiser au prime avait subitement refait surface dans ma tête, et voilà que ça m'intriguait.

Je continuais mon massage en silence. Je suivis le sillon de sa colonne vertébrale. Je m'attardais sur les zones stratégiques, les points de tension. Les masseurs dans les centres de remise en forme avaient un boulot pas trop mal quand même. Quoi que non, ce n'étaient pas que de jolies femmes qui passaient sous leurs mains expertes, masser une une mamie par exemple ou un mec, très peu pour moi. Je m'appliquai à ma tache, lorsque soudainement, la voix d'Evey vint briser le silence. « Il se passait quoi, entre toi et Madeleine ? » Alors celle là, je ne l'avais pas vu venir. Non mais elle sortait d'où cette question ? Surpris, j'avais même stoppé mes mains deux secondes, avant de reprendre le massage comme si de rien n'était. Je ne voyais pas bien pourquoi elle me demandait ça. Mais soit.  « La même chose qu'entre toi et Lhoas j'imagine. » répondis je sur un ton neutre. Oui j'étais au courant pour eux. En même temps ce n'était pas bien difficile, ils n'étaient pas exactement les plus discrets concernant leur relation.  « Enfin non. » rectifiais je.  « Je n'ai pas couché avec Madeleine. » Mais ce n'était pas l'envie qui m'avait manqué. Etait ce cela qu'elle voulait savoir ?  « Pourquoi ? »

Je sentis que ma question l’avait surpris. Ses mains, l’espace de quelques secondes, se figèrent alors qu’il parcourait mon dos, mais reprirent de plus belles leur massage alors qu’il prenait la parole d’une voix plutôt neutre, comme si le sujet l’importait peu. « La même chose qu’entre toi et Lhoas j’imagine. » Sa réponse ne me surprenait pas, soit par le fait qu’il était au courant de ce qui s’était passé entre Lhoas et moi, soit par le fait qu’elle insinuait une chose similaire entre lui et Madeleine. Du moins, c’est ce que je croyais, jusqu’à ce qu’il vienne me contredire. « Enfin non. Je n’ai pas couché avec Madeleine. » Il semblait presque déçu de l’admettre, et je compris bien le sous-entendu, qu’il l’aurait volontiers fait s’il en avait eu la possibilité. Remarquez, Madeleine était un brin de jolie femme comme il ne s’en fait plus, je captais très bien que Cooper ait pu être sensible à sa beauté, à son charme, à tout ce qu’elle était. « Pourquoi ? » Il fallait bien me le demander, et c’était tout à fait légitime de sa part. « Pour rien. Enfin, je me posais seulement la question, après ce qui est arrivé au prime je pouvais pas passer à côté. N’y vois rien de personnel, j’suis juste curieuse. » Et c’était la stricte vérité. Pas de jalousie envers elle, envers eux si c’était ça le fin fond de l’histoire. Je ne l’étais même pas avec mes propres copains, alors pourquoi le serais-je avec lui. Il n’était mon petit ami. Et en dehors d’avoir couché ensemble, nous n’avions rien qui nous liait l’un à l’autre.

« Pour rien. Enfin, je me posais seulement la question, après ce qui est arrivé au prime je pouvais pas passer à côté. N’y vois rien de personnel, j’suis juste curieuse. » Ah oui le baiser, c'est vrai. Tous les candidats avaient pu le remarquer. J'en avais d'ailleurs été étonné venant de la part de Madeleine. Surtout que pour une raison qui m'était inconnue, elle semblait m'en vouloir. D'ailleurs, je n'aurais pas eu l'occasion de savoir le pourquoi du comment. J'imaginais que cela restera un mystère.  « Mais je n'y vois rien de personnel » Je me doutais bien que cela lui importait peu qui je voyais. La réciproque était vraie d'ailleurs. Bien que Lhoas...franchement ? Ce type était une bite sur pattes. Une Siomha au masculin. Filles, mecs, il prenait tout ce qui lui tombait sous la main. M'étonnerait pas qu'un jour on le voit s'exciter sur une plante. J'étais sur que je pourrais aisément me l'emballer si je le désirais. Ce qui n'arrivera bien évidemment ô grand jamais. Je n'étais ni gay, ni bi, et ce n'était pas prêt de changer. Je continuai mon massage, descendant dans le bas du dos. « T'as couché avec Lhoas, avant, ou après moi ? » Oui oui, cette question avait une logique.