« Non. Et je n'ai tué ni violé personne si ça peut te rassurer. » Oui, ça me rassurait. Mais de toute façon, je ne l’en croyais pas capable. Je voyais peut-être trop de bon en lui, mais en aucun cas je n’ai imaginé qu’il ait fait de tel chose. Je n’étais peut-être pas objective non plus. Il en vint finalement à me raconter comment il en était arrivé en prison. Il volait des maisons ? « Avec ton frère ? » demandais-je immédiatement, me disant que cela aurait un peu de sens, afin, à l’écouter parler tout de moins. « Jusqu'au jour où il y en a un qui a mal tourné...Des coups de feu ont été tirés, des personnes blessées, et j'ai pris deux ans » Ouf. Deux ans de prison, c’est absolument horrible. On entendait tellement d’histoire d’horreur sur ce qui se passe en prison, condition de vie insupportable. J’allai lui prendre la main automatiquement. Je savais qu’il n'apprécierait pas, mais je m’en foutais bien. J’avais envie de lui tenir la main, je le faisais. « Voilà le genre de personne que je suis » Il pensait me faire peur avec tout ça ? Il était un badboy, et alors ? Je ne le voyais pas différemment qu’avant. Cela ne changeait absolument rien. Seulement que j’en savais un peu plus sur lui, sur sa vie à l’extérieur d’ici. Parce qu’en étant enfermé ici, on a l’impression que c’est ça la vie de l’autre, tellement ça fait longtemps. Mais on est tous un peu différent à l’extérieur, dans la réalité qui nous entoure. « T’es une bonne personne Coop’. On fait tous des erreurs dans la vie. » dis-je simplement en le regardant. J’essayais toujours de voir le positif chez quelqu’un. Avec Cooper, je n’avais pas de difficulté de le faire, même s’il essayait de se donner une image différente. Enfin, c’était mon point de vu.

Lorsque je lui avouais avoir purgé une peine de 2 ans de prison, Esther me prit la main. Hmm. J'aurais préféré qu'elle ne fasse pas ça. Pas besoin de compatir, d'avoir de la peine ou de me prendre en pitié. Oui la prison n'avait pas été une partie de plaisir, très loin de là, mais je le méritais amplement. Je payais mes erreurs. « Avec ton frère ? »  J'hochai la tête en signe d’acquiescement. Bien sur avec mon frérot. Il m'embarquait dans toutes ses conneries. Même si personne ne m'avait obligé à le suivre.  « Il a écopé de 5 ans. Sa peine n'est pas finie.. » Mon frère se trouvait toujours derrière les barreaux à l'actuelle. Si tout se passait bien, il devrait sortir dans quelques mois. Mais avec lui, on ne savait pas trop. Il serait assez con pour réussir à rallonger sa peine. Il ne pouvait pas s'empêcher de chercher les emmerdes.  « J'aime mon frère, mais il mérite d'être là où il est. » lui confessais je. Cela ne plairait pas forcément à ma mère ce que je disais là, mais c'était la vérité. Mais pour elle on restait ses enfants chéris. Je crois même qu'il pourrait être un tueur, qu'elle le soutiendrait quand même. « T’es une bonne personne Coop’. On fait tous des erreurs dans la vie. » dit elle me regardant. Qu'en savait elle ? Malgré tout ce que je venais de lui avouer, elle ne semblait pas avoir changé d'avis sur ma personne. Elle voyait trop le bon partout. « Oui, mais tout le monde ne va pas en prison pour ça. » Je voulais bien qu'on fasse tous des erreurs, mais quand même. Pas à mon ampleur. Je me demandais si je lui avais balancé avoir tué quelqu'un, si elle aurait réagit de la même façon. C'est qu'elle serait foutue de mes trouver des excuses.  « Je ne sais pas si je suis quelqu'un de bien. Mais j'essaie de l'être. » J'aimais croire avoir changer. Quelque part la prison m'avait été bénéfique. J'avais eu tout le temps de réfléchir à mes actes, aux répercussions que cela avait sur ma famille. En sortant, je m'étais promis de rester éloigner des emmerdes. D'essayer d'être une meilleure personne. Pour moi, mais surtout mes proches.

Je vis bien qu’il n’aimais pas que ma main soit dans la sienne. C’est pourquoi je décidai de la retirer, me disant que c’était surement mieux ainsi. Je reportai mon attention sur ce qu’il me disait. J’avais raison, il avait bien fait tout cela avec son frère qui était encore en prison. Je pensai une nouvelle fois à sa mère. Ses deux fils en prison, ça ne devait réellement pas être une épreuve facile à vivre. « J'aime mon frère, mais il mérite d'être là où il est. » Je me demandais ce qu’il avait pu faire pire. Je me retins tout de même de lui demander, puisque rendu là, ce n’était plus vraiment de mes affaires. Il avait raison en disant que ce n’était pas tout le monde qui allait en prison pour ses erreurs. Certaines n’y allait pas et elles auraient clairement eu leur place. C’était vraiment injuste. « Je ne sais pas si je suis quelqu'un de bien. Mais j'essaie de l'être. » Je lui souris, buvant une dernière gorgée de café, replongeant mon regard dans le siens. « Si tu fais des efforts, c’est déjà très bien. » dis-je, continuant de lui sourire. J’aimerais bien qu’il me croit, lorsque je lui dis qu’il est quelqu’un de bien. « Merci d’avoir répondu à mes questions. Pour une fois, tu ne m’as pas sortie n’importe quelle connerie ! » ajoutais-je de ma petite voix, déposant ma main sur sa cuisse automatiquement. Je n’y peux rien si moi, je suis quelqu’un de tactile avec les gens que j’apprécie. Je ne réfléchissais souvent pas à mes gestes. « Tu vas voir, on va gagner cette émission. » dis-je, complètement impertinent, mais je le pensais fortement. J’avais vraiment envie qu’on gagne, ensemble. Jusqu’à la fin.

Esther finit par me remercier de lui avoir répondu. Bon sang, j'avais fais mon plein de confidences pour le mois. En plus remarquez que j'avais accepter de répondre à toutes ses questions, aucune esquive. La jeune femme posa instinctivement sa main sur ma cuisse. Rhooo mais c'était pas bientôt fini ? Qu'est ce que c'était que cette manie de vouloir me toucher ? Esther était différente de moi par bien des égards. Très éloignée de ma personne. Cela m'étonnait d'ailleurs qu'on s'entende si bien.  « Je compte sur toi pour que ça reste entre nous » Non pas que j'avais honte de mon passé, que je craignais que les autres apprennent que j'avais fais de la prison ou quoi. Seulement c'était mon histoire, ma vie, ça ne regardait que moi. Je la partagerais avec qui je voulais. « Tu vas voir, on va gagner cette émission.» J'esquissai un sourire à sa remarque. Il était vrai que ça serait beau qu'on arrive tous les deux jusqu'au bout. Mais il ne fallait pas oublier, il n y avait qu'UN seul gagnant. Enfin mis à part l'année dernière mais c'était exceptionnel à ce que j'avais compris.  « Évidemment. » répliquais je sur un ton assuré. Bien sur j'en avais pas la moindre assurance. Déjà se concentrer à passer cette semaine, ensuite on verra. Je finis ma cigarette et l'écrasai par terre, faute de cendrier à portée de main.

« Je compte sur toi pour que ça reste entre nous » C’était évident que je n’avais pas l’intention d’aller crier ses confessions sur tous les toits. Ce n’était vraiment pas dans ma personnalité et même si quelqu’un en venait à me poser des questions je ne dirais rien. Je fis une moue légère en le regardant. « Come on Coop’, je ne dirai rien, tu le sais bien. » J’étais déjà chanceuse qu’il m’ait confier des choses de sa vie, je n’allais pas tout ruiner en perdant sa confiance. Je plissai le nez lorsqu’il jeta sa clope sur le sol, bien heureuse qu’elle soit terminée. Je ne pouvais même pas croire que j’avais fumé hier, je déteste carrément ça. Je relevai finalement les yeux vers mon partenaire, en lui offrant un petit sourire. « T’inquiètes pour dimanche... Les badboys ont la cote auprès des filles. Toutes les femmes d’Irlande et de France vont voter pour toi. Ne met pas de chandail du reste de la semaine, ça va aider à ta cause. » lui dis-je en rigolant, osant même un petit clin d’oeil. Ce qui eut le don de me faire rougir, évidemment. Je ne m’en sortirais jamais. Malgré tout, j’espérais vraiment que j’avais raison. Qu’il resterait ici la semaine prochaine. Avec moi. C’était peut-être égoïste de ma part, mais c’était ce que je ressentais. Je m’étais habituée à lui à mes côtés. Je m’attache trop rapidement aux gens, c’est un fait.