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 riverside - lundi 27 février, 7h15

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Syssoï
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MessageSujet: riverside - lundi 27 février, 7h15   riverside - lundi 27 février, 7h15 EmptyLun 27 Fév 2012 - 2:59

CONNOR


Je ne supporte plus la vue des autres, je ne supporte plus mon propre reflet, je ne supporte plus rien. Pas même leur respiration dans les chambres communes, ni même leur proximité dans le château. C’est pour ça que je suis là, c’est pour ça que je suis dehors à errer comme un con dans le parc avec la gueule en biais. J’ai pas dormi. Je ne suis même pas allé me coucher, j’aurais pas supporté la proximité de Gabrielle qui aurait tôt fait de vouloir me remonter le moral. J’ai pas besoin de sa sollicitude, encore moins de sa pitié. J’ai pas besoin de ses regards posés sur moi, regards plaintifs ou ravis. Je supporte mieux les regards victorieux, ils me donnent envie de me battre, ils alimentent ma rage et me pousse à agir de la seule manière que je connaisse. Les regards plaintifs c’est différent. J’ai l’impression qu’on me contemple comme on observerait avec appréhension une bombe à retardement prête à exploser d’une seconde à l’autre, on m’observe comme un Orphée perdant son Eurydice le jour des noces, et comme un chef d’équipe dont on attend les ordres pour passer à l’offensive. Pour l’instant ma seule offensive serait de démonter le château pierre par pierre pour retrouver ma raison. J’en peux plus de ce huis clos aux règles faussées. Je me suis plié, j’ai pris sur moi, j’ai respecté chaque commandement comme s’il s’agissait d’une véritable religion... J’ai joué le jeu, j’ai dompté ma bête, j’ai accepté ce qui n’aurait jamais du l’être, j’ai courbé la tête et l’échine, j’ai accepté de m'assujettir à une chimère de mythologie reprise par des producteurs avides, cupides, sadiques, qui prennent leur pied en s’adonnant à la torture psychologique. Je me suis laissé dompter. J’aurais pas du. Ils m’ont trahis. Ils n’auraient pas du. J’ai trouvé refuge dans une vieille ruine abandonnée, deux murs avachis et des reliquats de poutres bouffés par le temps qui défile comme un salaud. Les yeux rougis par le froid, j’observe le soleil se lever par-delà les arbres et m’envoyer ses reflets dorés à la face. J’ai juste envie de hurler, au lieu de quoi je tourne comme un lion en cage, mes pas laissant la trace de cette ronde que je reproduis depuis des heures, des jours, des mois peut être. J’ai pas dormi. On est encore hier à mes yeux. Ça tourne en boucle dans ma tête, ça se cogne contre mon crâne, ça déchire mes tympans comme un cri muet qui refuserait de s’extraire de moi pour mieux me torturer de l’intérieur. Mon poing s’élance, sans que je ne le retienne, pour se ficher dans la pierre, bousillant mes jointures, arrachant la peau fine pour ne laissant que des articulations rougies par les entailles qui se succèdent, s’amoncellent, et construisent une douleur palpable et donc gérable, loin de celle qui pullule en moi. Gabrielle et Moore m’ont apprivoisées, elles m’ont domptées, elles m’ont eu à l’usure... Sixtine c’est différent, je lui étais déjà totalement acquis. Mon âme est en révolte, et je la cultive cette émeute, je la cautionne et l’encourage, parce que je sais que dès qu’elle se sera tarie, il ne me restera plus que cette sensation de manque. Un manque cuisant, indéchiffrable, incomparable, une douleur inévitable, insurmontable. Ils voulaient me trouver une faille, une légère fissure dans mon armure, ils viennent de mettre le doigt dessus, et ont enfoncé plusieurs phalanges dans la déchirure, provoquant un cri de douleur. Ce même cri qui refuse de sortir. Je ne leur donnerais pas cette satisfaction. Mon poing se fiche une nouvelle fois dans cette pierre, la teintant de rouge tandis que sa poussière volète dans les rayons. Je n’aurais de répit que lorsqu’elle sera en miette, et que le mur s’affaissera comme mes organes qui viennent de dégringoler dans mes entrailles. Il me faut un objectif, il faut que mon cerveau se focalise sur un seul et unique objectif. Je n’ai rien trouvé de mieux que cette pierre que je réduis en miette, inconscient de la douleur que je m’inflige, ni de mes pommettes humides, ni même du gémissement que je pousse à chaque nouveau coup sous l’effort de la force que je propulse à travers mon bras et mon poing. Au moins je suis responsable de cette douleur là.
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Connor
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MessageSujet: Re: riverside - lundi 27 février, 7h15   riverside - lundi 27 février, 7h15 EmptyMar 28 Fév 2012 - 4:10

J'ai eu vite fait de reconduire Rory dans la prison qu'est le nid, et de m'enfuir à nouveau vers l'extérieur. Il fait encore nuit lorsque je décide d'élire domicile contre l'une des pierres tombales du cimetière. Mon refuge, mon sanctuaire, depuis le début de l'aventure. Mon petit coin de paradis bien à moi, celui dans lequel personne ne vient perturber ma tranquillité au beau milieu de la nuit, bien trop peur de croiser une entité maléfique. Ce soir, la seule entité c'est moi. Je bouillonne, je déraisonne, je fulmine, mes organes semblaient exploser à l'intérieur de moi. La colère qui me ronge, la déception qui m'habite et la culpabilité ont ouvert un trou béant dans mes entrailles. Sixtine est partie et j'en suis le seule responsable, au delà du manque, je souffre d'un sentiment de haine, une haine qui me serait entièrement destiné. A trop l'apprécier, je l'ai sacrifié envoyé directement sur le bûcher et sans m'interposer qui plus est. Je suis resté là, les bras ballants, la regardant partir. Un long moment passe, à vrai dire je n'ai plus conscience de rien, les minutes, les heures, elles défilent tandis que la scène du prime défile elle aussi en boucle dans ma tête. Comme une torture que je m'inflige volontairement. Un hurlement parvient jusqu'à mes oreilles, le jour est d'ailleurs entrain de se lever, je n'ai pas fermé l'oeil et je suppose que des stigmates d'une nuit sans sommeil sont apparues sur mon visage. Les hurlements se répètent, accompagnés par un bruit sourd. Je me lève parce qu'étrangement, j'ai comme une impression étrange. J'ai les muscles atrophiés par la position inconfortable dans laquelle j'ai passé la nuit. Je suis debout, balayant le parc des yeux à la recherche de la provenance du cri. Syssoï, qui cogne contre des murs de ruines. J'hésite. J'appréhende sa réaction, ô combien légitime. Il a toutes les raisons de me haïr, je suis la cause de sa souffrance, celui qui a éjecté sa protégée, celle à qui j'ai promis de ne faire aucun mal. J'avance pourtant, j'dois être sûr. Savoir à quoi m'en tenir. Il n'a clairement pas envie de compagnie, je n'en veux pas non plus. Pourtant, il faut que je sache, que j'en ai le coeur net. J'arrive à sa hauteur, il frappe toujours, hurle toujours. Sa main est dans un état déplorable. « Salut ! » C'est con comme manière de débuter une conversation quand on y pense, mais ça la mérite d'attirer son attention, je jauge, j'appréhende et sa réaction me permettra de mieux appréhender la suite. De toute façon, on se comprend sans parler, les mots sont superflus. Aujourd'hui plus que jamais.
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Syssoï
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MessageSujet: Re: riverside - lundi 27 février, 7h15   riverside - lundi 27 février, 7h15 EmptyMar 28 Fév 2012 - 5:31

Ma conscience s’est tue, ne reste plus que cet instinct primaire qui prend le pas sur tout, qui rythme mes mouvements, qui rythme la douleur que je m’inflige coup après coup. Mes réflexes sont animal, ma douleur aussi, purement primitive, bassement vitale, comme un membre amputé dont on sent encore la présence et dont la souffrance fictive menace de me submerger si je ne continue pas de cogner comme un dément jusqu’à ce que ce mur soit comme moi : détruit dans son intégralité. C’est ma rage, un rage jamais ressentie encore, qui s’exprime au travers de mes coups, se mêlant à toutes ces injustices qui ont rythmés ma vie et dont je me suis toujours senti responsable. Chaque coup est un démon que j’expulse et tue de mes mains, mais ça ne suffit pas. Je sais, quelque part au fond de moi, quelque part où ma conscience s’est réfugiée, que ce soulagement vivace n’est que temporaire, c’est un leurre visant à me permettre de survivre à cette nuit. C’est déjà le matin, mais je n’en est plus vraiment conscience. Je refuse le matin comme s’il était la preuve concrète qu’elle ne reviendra pas, comme si son sort et le mien se retrouvaient scellés par ces rayons sournois qui inonde un paysage de désolation. J’ai bien choisi mon lieu de repli, y a pas à dire, ces deux murs ruinés par le temps et laissés à l’abandon depuis des décennies sont la personnification des mes organes vitaux, de ma conscience, de ma raison, de tout ce qui aurait pu faire de moi un reliquat d’être humain. Au lieu de quoi je ne suis plus qu’une boule de nerfs chauffée à blanc par la révolte et la rage. Je suis ce fauve en pleine course, ce fauve poursuivant son objectif, cette proie, ce fauve affamée mue par un instinct et un besoin féroce, ce fauve qu’il vaut mieux fuir, et ne surtout pas approcher alors qu’il a perdu raison et conscience. La fatigue à son paroxysme, la douleur en étendard, j’ai conscience de n’être plus qu’une vulgaire imitation d’homme civilisé. J’en ai l’air, j’en porte les costumes, je me tiens debout, mais bordel, je tape dans un mur de pierre en hurlant !! N’est-ce pas la preuve s’il n’en faut que je suis dérangé et donc pas fréquentable, et encore moins approchable ? Qu’est-ce qui passe dans la tête de Connor pour qu’il se risque à entrer dans mon périmètre et m’interpeler à voix haute ? Ne perçoit-il pas les ondes de violence pure qui émanent de tout mon être ? Mon poing s’immobilise à quelques centimètres du mur, et Connor croise mon regard. Il comprend, je lis dans ses yeux qu’il comprend. Mais c’est trop tard, je suis déjà entrain de me rué sur lui, l’acculant contre le mur opposé, la rage déformant mes traits, tandis que mon poing s’élève avant de progresser à une vitesse fulgurante en direction de son visage pour s’abattre, quelques secondes plus tard, avec une violence inédite, interdite, archaïque à quelques centimètres de ce dernier, dans le mur de pierre qui, de mécontentement, répand sa poussière blanche sur nos deux visages étroitement liés. Au dernier moment, ma conscience à jaillit de ce coin sombre où elle vivait recluse, et je n’ai pu me résoudre à frapper celui que j’aurais tellement aimé estimer responsable de cette perte que ma propre culpabilité savoure pour mieux me torturer. Je recule, titubant, presque horrifié par ce que j’ai faillit faire. Je recule jusqu’à ce que mon dos heurte le mur opposé, celui que j’ai tenté de réduire à l’état de poudre, et je me laisse tomber au sol, affligé par ce contrôle que je n’ai plus de moi-même, par ce sentiment d’injustice, par ce besoin de trouver un bouc-émissaire et de le massacrer en y prenant un plaisir malsain. J’échoue sur la terre froide et humide de rosée. Je me frotte le visage de mes mains, un peu pour me sortir de cette torpeur primitive, beaucoup pour planquer ma honte. C’est à cet instant que je pends conscience de l’état de ma main dont la douleur se réveille en même temps que ma conscience. « Putain de bordel de merde ! » je gémis, en français, en l’ôtant de mon visage grimaçant de douleur pour en découvrir l’état avec surprise. C’est moi qui ai fait ça ? « Putain de bordel de merde... » je répète dans un souffle avec stupeur. Qu’est-ce qui m’arrive ?
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Connor
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MessageSujet: Re: riverside - lundi 27 février, 7h15   riverside - lundi 27 février, 7h15 EmptyJeu 1 Mar 2012 - 0:45

Salut, quel mot stupide quand on y pense, quelle manière idiote d'engager la conversation avec un type qui n'a clairement pas envie d'être dérangé. Qui frappe de toutes ses forces sur un mur, qui menace de s’effondrer un peu plus, à chaque coing asséné. Et moi j'suis là, à le regarder maltraiter ce mur et tout ce que j'trouve à dire c'est Salut. Quel con. A croire que finalement, tout ce que je souhaite c'est qu'il me frappe. Oui voilà c'est ça ! Quelque part dans mon crâne dans un coin de mon cerveau qui a cessé de fonctionner depuis que Cupidon a sonné le glas. J'pense que ma présence ici, au delà du fait que je m'inquiète de la façon dont Syssoï peut me percevoir maintenant, celui qui l'a privé de sa sesta comme il l'aime à l'appeler. Et je n'ai pas longtemps à attendre avant de me faire projeter contre le mur, violemment. Je sais que ça va se produire, je le sens. Je ne bronche pas, ma respiration est aussi calme qu'elle ne l'est à l'accoutumée. Je n'ai pas peur. J'attends, j'attends de me prendre son poing molesté, ensanglanté en pleine face. Alors que tout ce passe à une nano seconde, au contraire, j'ai l'impression de voir son poing dans le vide pendant un long moment. Je ne ferme pas les yeux, jamais, je me contente de le regarder, comme si je l'encourageais à faire ce que j'avais moi même envie de me faire. Peut être que dans ma tête, son coup va me soulager, peut être que j'espère égoïstement me sentir mieux après ça. Alors que je m'imagine déjà la douleur, je ne sens que le vent, qui à cause de la violence et la rapidité du coup, me fouetter le visage. Un nuage de poussière blanche vient nous éclabousser après coup, pénétrant directement dans mes poumons, j'ai la bouche ouverte. Je tousse légèrement, baisse la tête et la secoue alors que Syssoï s'est jeté contre le mur opposé. Il s'échoue sur le sol, il a honte, son visage ne trompe pas. Quant à moi, je ne sais plus trop, j'ai l'impression d'être à la fois soulagé et déçu, mais en même temps, il me semble que la violence soit répréhensible ici alors, il a bien fait de s'abstenir. Il gémit, en français visiblement, je ne comprends pas cette langue, pourtant je n'ai aucun mal à comprendre le français. Je m'approche, une nouvelle fois, et balaye les lieux pour trouver de quoi couvrir sa plaie. Rien du tout, forcément, et puis merde. J'enlève mon tee-shirt, de toute façon j'ai pas froid. Pour une fois, j'en tape de dévoiler mes cicatrices. « Tiens prends ça, ça pisse le sang ! » Je le lui tends, il en fera ce qu'il voudra, de toute façon. Et puis, je m'assois sur le sol, reste silencieux un moment, j'lui laisse reprendre ses esprits. Mon coeur bat étrangement plus vite, j'sais même pas pourquoi. En quelque sorte, je l'admire, oui j'sais pas si j'serais parvenu à dévier ma cible, j'sais pas si j'aurais eu assez de self-control pour ne pas me frapper. J'suis trop impulsif pour ça.
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Syssoï
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MessageSujet: Re: riverside - lundi 27 février, 7h15   riverside - lundi 27 février, 7h15 EmptyVen 2 Mar 2012 - 5:17

Je suis au sol, finalement c’est ma place, une place enviable puisque, ne pouvant tomber plus bas, je ne peux que remonter, pas vrai ? Cette vision optimiste qui ne me ressemble pas m’arrache un rire froid qui reste coincé dans ma gorge et ne dépasse pas mes lèvres, ni n’émet le moindre son. Je chavire, comme victime de la pire gueule de bois de ma vie, mon sang résonnant dans mes tempes comme pour me rappeler à quel point je suis en vie, et à quel point je suis un connard dérangé mentalement. Mon crâne heurte le mur de pierre derrière moi, et mes yeux se ferme pour échapper au spectacle de mon poing en sang, autoflagellation de mon cru. Comment ai-je pu me mettre dans un état pareil ? Comment ai-je pu me laisser dominer par ma colère alors que j’ai appris à l’ensevelir sous diverses protection visant à la retenir captive à l’intérieur de moi, quitte à me faire bouffer intra-muros ? Comment ai-je pu nourrir le besoin malsain et irrépressible de foutre mon poing, ce poing déjà passablement amoché dans la tête d’un type qui n’est en rien la cause de mon état ? La théorie de la goutte d’eau. Un battement d’aile de papillon dans l’hémisphère Sud, et l’hémisphère Nord subit un cyclone de catégorie sept. Une goutte d’eau dans la mer... Connerie, la mer a finalement débordée, ne supportant plus la charge liquide, et se délestant d’une partie à engendré un tsunami. Connor se trouvait au mauvais moment, au mauvais endroit. Je ne sais pas ce qu’il s’imagine, ou plutôt si, je ne sais que trop ce qu’il s’imagine. Il n’en est rien. Il aurait pu tout aussi bien s’agir de Franckie ou d’Elvis, le résultat aurait été le même. Ou peut être pas. Peut être qu’il a réellement été le déclencheur, peut être que c’est bien lui que je voulais défigurer... Je n’en sais rien. Je ne sais plus rien. Je suis paumé au milieu de tout ce bordel dans ma tête, cet instinct primaire, cette douleur sourde, cette plaie ouverte. Il reprend la parole, et ce n’est qu’à cet instant que je le perçois si proche. J’avais imaginé qu’il aurait prit la fuite, me laissant comme une merde au sort que je mérite. J’ouvre les yeux, et découvre un torse barré de cicatrices diverses. Il me tend son tee-shirt, m’offrant d’y loger mon poing abimé. J’hésite. Je ne comprends pas ce geste, je n’ai pas retrouvé toute ma civilité, je suis encore un animal, mais cette fois un animal blessé. Ma main se tend, récupère le tee-shirt, mais hésite toujours tandis qu’il s’installe à mes côtés, rejoignant le sol à son tour. Je n’ai pas besoin d’ouvrir la bouche pour lui formuler des excuses, toute ma honte se lit dans l’intégralité de mon être. Je n’ai pas besoin de lui dire que je ne l’estime pas responsable de l’éviction de Sixtine, il le sait depuis que mon poing à préféré la pierre à son nez. Alors je laisse le silence s’installer, un silence lourd de sens, un silence presque trop bavard, que je fini par faire voler en éclat, en appliquant le linge sur mon poing et en ponctuant mon geste d’une légende : « C’est stupide d’imaginer pouvoir réduire nos blessures de l’âme au silence en planquant nos blessures physiques aux yeux des autres. » Référence, évidemment, à ce poing que je soustrais à ma vue en espérant que ce geste me permettra d’oublier aussi la douleur mentale, mais également à ce torse à la wolverine, que je découvre pour la première fois après plus d’un mois d’aventure chez les nudistes exhibitionnistes. Ou presque.

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