Il doit être aux allentours de 19h et bien que son ventre indiquant à Rory qu'il serait temps qu'elle avale un truc de la journée, elle n'avait aucune envie particulière de se mettre au fourneaux. De un par paresse et de deux (surtout) car la cuisine était prise en otage par l'un ou l'autre candidats à la gueule d'enterrement. Elle ne leur en voulait pas d'être malheureux ou un truc du genre mais elle n'avait pas non plus spécialement envie de trianer toute la sainte semaine avec eux. Soit ils déteignaient sur elle et lui refilaient leurs morosité, soit elle s'en prendrait plein la tronche pour être trop envahissante, remuante, bavarde et j'en passe ... Dans les deux cas c'était NON ! Elle fila donc au Cellier dans le but de mettre le main sur un paquet de craquinettes ou de quelques chose du genre à se faire croquer sous la dent. Dans la pièce, Rory ne tombe pas franchement sur ce qu'elle cherche ... Alors elle commence à fouiller, à déplacer les conserves et les boites, elle bouge tout, tente de remettre en ordre mais ça ne ressemble plus franchement à grand chose, elle recommence un peu plus loin. Toujours pas de chance. Elle souffle, indécise. Et là haut il y a quoi déjà ? Bordel que cette étagère est grande ! Quelle idée aussi de ranger des trucs là alors que dans cette aventure, il y a des filles de la taille de Rory, à savoir minuscule ! Elle pose un pied sur un rebord, se hisse, passe une main à taton sur l'un des étalages le plus haut et ... Ben oui ce qui devait arrivé arriva : fit tomber un ensemble de boite et de cannes au sol, dont - au passage - l'une vint heurter sa caboche. De retour sur le plancher des vaches, une main sur la tête et les sourcils froncés face à la douleur, notre Rory à la mine boudeuse. Son regard scrutte ce qui est à terre ... toujours pas ce qu'elle veut.

Dur semaine pour le Sir qui devait résister face à ce flot d’émotion qui le submergeait, jour après jour. Le départ soudain de Sixtine lui avait montré tout simplement qu’il ne pouvait guerre rester indifférent face au destin. Ce même destin se devait être parfois rude, et impartial, et il devait l’accepter. L’accepter et faire avec. Il restituait de temps en temps ses pensées, retrouvait ses idées et parvenait à être crédible, en matière de présence au fur et à mesure que le temps passait. Il se faisait tard à présent, un froid dur et glacial était annoncé pour la soirée. Sir Artie retrouva le château, quittant son banc habituel pour s’équiper en matière de peignoir et de pantoufle d'hiver pour longer aisément le nid, confortablement et douillettement enveloppé dans son accoutrement impérial. Il longeait gracieusement chaque partie du château, comme si c’était le sien et arriva finalement vers le cellier. Il ne savait vraiment pas quoi faire, c’était une venue instinctivement liée à son désir de nourriture. Il ne mangeait pas n’importe quoi, donc une présélection des aliments s’imposait et un dressage fin et une cuisine parfaite allait être omniprésente pour faire avaler au Sir quelques bouchées, ce soir. Une cuisine prestigieuse qu'il allait lui même préparer, sans difficultés apparentes. A peine arrivé qu’il aperçut un spectacle, pas très plaisant pour la rétine, une jeune femme, en chute libre, vitesse moyenne variante et plusieurs boites de conserves autour d’elle. Il n’avait pas assisté à tout le spectacle mais il avait quand même retenu le nécessaire, à dire la fameuse chute et la petite boite de conserve qui s’écrasa sur sa tête. Elle devait avoir mal… Mais le Sir s’en fichait complètement, il s’en fichait même d’elle, ils ne s’étaient pas vraiment connu ces deux là, de simples ‘bonjour’ des ‘merci’ ou des ‘vous allez bien’ par-ci et par-là, mais rien de bien consistant. Une relation éphémère quoi. Il s’avança vers le centre de la pièce, regardant en haut des étagères, cherchant surement des aliments pour composer son plat, négligeant complètement cette forme féline qui était étendue sur le sol; il regardait souvent en haut, et oublier ce qui était en bas, mauvaise manie Lordie…

Assise, les fesses à terre entourées de divers paquets et de conserves, la main sur la tête, le visage grimaçant, l'image était plutôt parlante non ?! Elle venait de se prendre une belle gamelle et par la même occasion, un joli coup. Il n'y avait pas de doute possible et Artie qui se tenait là dans l'encadrement de la porte sans dire un mot n'en avait sûrement pas perdu une miette ... Alors quoi ? Il se bougeait ou ... Ou alors il pouvait l'ignorer, rentrer et faire son petit marché comme un goujat. C'est cette dernière option qu'il sembla choisir au grand étonnement de Rory : ok ... Sauf que c'était quand même un peu gros comme comportement. Il ne lui semblait pas avoir jamais été désagréable avec lui ou malpolie. D'accord, elle avait cette forte tendance à être vachement "too much" pour un tas d'individus, mais de là à la laisser giser au sol comme une merde, il y avait une marge. Elle ne put donc s'empêcher de commenter : Heu non, merci, vraiment je vais super bien, merci de t'en inquiéter ... ! Surtout prends bien le temps de faire tes courses et si tu pouvais me marcher sur la main en repassant par la cuisine, se serait également appréciable. Elle termina par un simple souffle d'agacement peut-être. Elle posa l'une de ses mains sur l'étagère à ses côté et se hissa sur ses deux jambes. Tournant le dos à Artie, elle se dirigea vers le fond du cellier , là où se trouvaient l'un des deux énorme freezer du château. Elle ouvrit ce dernier, y plongea la main et en ressortit un sac de petits poids congelés qu'elle s'appliqua sur le crâne, pile à l'endroit où la conserve l'avait blessé. Aïe

Ne prêtant aucune attention envers la jeune femme qui faisait à présent partie du décor, il préservera dans sa quête d’aliments. Il n’avait pas bouger, malgré le remue-ménage qu’avait connu ce cellier pourtant si calme, seulement dérangé par le bruits des machines à laver. Sir s’approcha encore plus de l’étagère, il essaya de contenir son regard assassin vers la jeune Rory, essayant de s’appliquer dans sa recherche approfondie. Il repéra des carottes, des choux-fleurs et des betteraves pour sa salade. Il sélectionna les sauces pour l’assaisonnement et les légumes qui allaient avec, et seulement de ce qui restait dans l’étagère fâcheusement désordonné par cette créature hyperactive, et pas ce qui étaient étendues par terre. Elle se mit à gémir, ne se gênant même pas de l’ouvrir une nouvelle fois. Non mais c’était quoi ce cirque, l’effroyable bruit des quincailleries des boites ne l’avait pas suffit, bref, speech habituel, des remarques par-ci et par-là mais rien d’intéressant en somme. De nature peu bavarde et très sociable, il n’aurait pas resté indifférent face à ce massacre, mais il fallait dire que le lieu et le contexte n’avait pas aidé la jeune femme à lui faire montrer une image exquise du Sir. Il était de mauvaise humeur, et cela se voyait. Pas la peine de lui faire un dessin, il était carrément sous morphine, alliant colère et regret. Il attendit qu’elle termine, sans la couper ni l’interrompre, question d’éducation bien sûr. Elle n’avait rien de vibrant, ni d’élastique, un personnage ordinaire, un peu survolté, tête brulé mais qui avait quand même un charme bien distinctif. Il passa une nouvelle fois en revue les étagères au complet, avant de répondre à cette dame qui avait revêtu un drôle de chapeau… Des petits pois c’est ça, c’est ce qui lui manquait pour sa salade... Sans lui jeter ne serait-ce qu’un regard, il poursuivit sa recherche, affirmant avec calme et sérénité, un calme déroutant et déséquilibrant en plus « Le bruit aigu des boites était assourdissant et carrément insupportable… » Cela suffisait, il n’avait vraiment rien à dire dans cette situation. S’attendait elle peut être un Artie tourné en Super-man, peut être, mais c’était loin d’être sa semaine pour s’adonner à ces pratiques. Bref, il s’approcha de la jeune femme, lui jetant cette fois-ci l’un de ses regards de faucon, elle pouvait fondre face à ce dernier vu la beauté de ses iris ; sa pupille bleu se dilata, l’englobant du regard, en rajoutant «Excuse moi, mais je peux ? » Faisant allusion au petit sac qu’elle avait fraichement entreposé sur sa tête rectangulaire ; elle n’en avait pas vraiment besoin, elle devait vraiment amplifier les dégâts de sa chute pour décrocher de lui une once de pitié, mes rien, elel avait choisi le mauvais jour pour faire son actrice… Boite de conserve, voilà son nouveau surnom, un surnom qui lui collait plutôt bien, et qui allait le rester pendant un petit bout de temps… Boite de conserves... ça commence bien pour la jeune femme !

Il devait blaguer, ce n'était pas possible ? Existait-il vraiment des mecs qui se prenaient à ce point pour le cul du monde ? Ok, elle avait "un peu" joué les drama queen, mais lui de son côté, tenait le rôle du châtelain hautain et exécrable à merveille ! Une seconde peau quoi. Elle le regarda lui et ses geste précis, les sourcils légèrement froncés, comme pour déceler, trouver le truc qui lui ferrait comprendre. Rien, il n'y avait rien à excuser, il semblais juste, en dehors de ce monde. Rory n'avait jamais véritablement apprécié qu'on ne s'occupe pas d'elle. Elel devait en faire plus gros fromage qu'il n'était vraiment. Cela dit, elle avait sincèrement du mal à comprendre et cela l'agaçait. Peut-être était-elle plus blessée ( émotionnellement ) qu'elle ne l'avouerait mais cela faisait un sacré bail qu'elle avait apprit à laisser sa colère parler pour ce genre de détail contrariant. Elle souffla : Ouai ben j'en connais un autre qui - là tout de suite - à de gros airs franchement insuportable dit elle alors en insistant sur le dernier mot et imitant l'air condescendant prit par Artie quelques secondes plus tôt. Le jeune homme s'approcha, planta son regard profond dans le sien et demanda pour les petits poids ... Elle aurait bien éclaté de rire si la situation était différente. Elle soutint son regard, en silence, attendant le moment où il craquerait, où un joli sourire viendrait se dessiner sur son visage pour lui dire qu'il blaguait. On aurait presque pu entendre une mouche voler. Rory comprit qu'à nouveau, ce que cherchait ne viendrait pas. Argh ! que cela pouvait être frustrant au possible ! Sa mine se renfrogna de plus belle : NAN ! Non tu ne peux pas ... T'es pas un peu autiste sur les bords toi ? Ca ou peut-être que ta mère t'as bercé un peu trop près du mur étant enfant non ? Alors là franchement, si tu me demande, tu peux bien aller les planter toi même tes petits poids !