► Le 28 février, 19h15, en compagnie de Jackson.
Musique à fond. Le reste du monde ne comptait plus. Encore moins que d'ordinaire. La musique, c'était libérateur. Le bruit de la basse, le rythme de la batterie, la voix stridente du chanteur. C'était autant d'éléments qui lui plaisaient dans la musique. Pouvoir danser aussi. C'était agréable. Ne plus réfléchir, ne pas rester enfermée dans son esprit, dans des pensées qui n'avaient en général rien de bien. Juste laisser son corps bouger tandis que la musique se déversait dans ses oreilles, bloquant tout accès à son esprit. C'était ça, qui était si agréable. D'autant plus que cela lui rappelait sa vie. Lorsqu'elle était en boite, à se déhancher sur une chanson inconnue, face à un homme inconnu, dans un lieu inconnu. Qu'on ne la connaisse pas. C'était plaisant. Puisqu'elle n'était personne. Elle aimait n'être personne. Elle n'avait ni besoin de nom, ni de matricule. Elle n'était qu'un corps meurtri. Un esprit abîmé. Alors, cette musique, d'une quelconque manière, réussissait à lui faire oublier tout ce qui devait l'être. Elle l'aidait à retrouver cette liberté tant appréciée. Autant concernant ses gestes que de ses pensées. Elle la libérait de son propre esprit. C'était tout ce dont elle avait besoin dans l'immédiat. Elle ne s'était adonnée qu'une seule fois à cette activité depuis son entrée dans le jeu et cela avait été la première semaine. Elle s'était dit qu'il serait temps de s'y remettre. Voilà pourquoi elle dansait sensuellement, seule, au milieu de la pièce. La chanson se termina. Elle entendit la porte se refermer. Merde. Elle regarda qui avait osé faire son entrée. Jackson. Merde. Elle pouvait oublier l'idée de se dandiner contre un inconnu.

Écouter aux portes, c'est très mal parait-il. C'est indiscret, impoli et irrespectueux. Du moins, c'est ce qu'on nous a souvent répété durant notre enfance. Ce que les parents de Jackson lui avaient maintes fois répété. Et qu'avait-il retenu de tout cela ? Quasiment rien. Si ce n'est qu'écouter aux portes, c'est en fait très plaisant. Parce que tout ce qu'on aura pu vouloir lui apprendre était entré par une oreille et presque immédiatement ressorti par l'autre. C'était comme ça. Ainsi, pas étonnant qu'il se permette bien souvent d'écouter aux portes. De toute manière, qui irait lui rappeler que c'était mal ? Sa défunte mère ? Son ivrogne de père ? Certainement pas. Il était libre aujourd'hui. Libre de faire ce qu'il voulait faire. Et ça aussi c'était plaisant. Alors, en cette fin d'après midi, et tandis que Jackson passait innocemment devant la porte de la salle de sport, il y entendit du bruit. De la musique. Très forte. Très audible. De quoi éveiller sa curiosité. Ainsi, il colla son oreille contre la porte. Mais après quelques instants, il décida qu'il était encore préférable d'entrer, histoire de voir ce que cachait cette musique. Alors, il ouvrit doucement la porte et pénétra dans la salle. Là, quel ne fut pas le spectacle auquel il eut droit. Siomha, en train de se trémousser d'une manière très sensuelle sur la dite musique. La jeune femme était seule. Elle dansait plutôt bien. Mais alors que Jackson entendit la musique s'arrêter et qu'il songea à repartir, la poignée de la porte lui échappa et celle-ci se referma, d'une manière peu discrète. Un petit juron lui échappa. Okay, il était repéré. Deux solutions s'offraient alors à lui. La première : partir en courant. La seconde : rester. Et c'est pour la seconde qu'il opta finalement. Et même, il osa s'approcher de sa camarade. Il alla même - attention - jusqu'à l'attraper doucement par la taille et lui murmurer à l'oreille. « Tu danserais pour moi ? » fit-il. Elle n'allait quand même pas le lui refuser, hein.

Cela l'aurait étonnée, de rester seule pendant plus de trois chansons. Même en étant entourée de candidats potentiellement flemmards comme pas deux, elle était persuadée que quelqu'un arriverait à cet instant, dans cette salle de sport. Pour une fois que quelqu'un bougeait son cul, elle n'allait pas les blâmer... Pas qu'elle souhaitait avoir de la compagnie, mais depuis quand elle obtenait ce qu'elle voulait? Le sexe, mis à part, bien sûr. Ça, c'était certain qu'elle arrivait à en avoir, mais pour tout le reste, c'était une autre histoire. Si bien qu'elle aurait mieux fait de barrer la porte à clé ou de foutre le vélo d'intérieur devant, histoire que personne ne rentre. Cela dit, ça serait faire énormément d'effort pour peu de choses. Les autres n'étaient pas assez pénibles pour qu'elle s'adonne à une telle chose. Non, vraiment pas. Alors, elle s'était contentée de danser. Se trémousser, de dandiner, se déhancher. Le titre importait peu, elle laissait la musique la contrôler, la délivrer de ses tourments, la libérer de tout ce qui était évident mais que personne ne voyait. Mais ces moments d'agréable solitude ne durait jamais. Et ainsi donc, elle se retrouva face à Jackson. Jackson qui n'hésita d'ailleurs pas à venir près de la blonde afin de l'attraper par la taille. Danser pour lui? Et puis quoi encore? « Pourquoi je ferais une chose pareille? » Ne vous méprenez pas, ce n'était pas une véritable question, c'était juste un refus déguisé en question. Elle ne dansait pour personne d'autre que pour elle-même. Surtout à cet instant précis.

Pour une fois que Jackson ne s'était pas rendu à la salle de sport dans l'optique d'y faire quelques exercices. Pour le coup, c'était plus par hasard qu'il y était entré. Parce que cette musique l'avait intrigué, qu'il avait voulu savoir ce qu'elle cachait. Il ne tarda d'ailleurs pas à la savoir, lorsqu'il vit Siomha se déhancher sur l'air qui était audible. Mais alors qu'il aurait pu la laisser, après l'arrêt de la musique, il ne le fit pas. Il préféra rester. Il était là, alors pourquoi repartir maintenant ? Ainsi donc, il s'approcha d'elle, osa l'attraper par la taille et même lui demander quelque chose. Danser pour lui. Il lui demandait de danser pour lui. C'était un peu gonflé, et même assez surprenant, mais il l'assumait. Bien sûr, il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour indirectement refuser. Il s'en était douté, à vrai dire. Parce qu'il s'agissait de Siomha et qu'elle préférerait sans doute se faire arracher un bras plutôt que de lui donner ce qu'il demandait. Pourtant, il n'avait pas l'impression de demander la lune. Il souhaitait qu'elle danse pour lui, voilà tout. Elle n'en mourrait assurément pas, ce serait même idiot. « Et pourquoi tu ne le ferais pas ? » fit-il alors. Il n'était pas idiot. Jackson avait bien compris que les paroles de la jeune femme s'apparentaient à un refus pur et simple. Pour autant, il était assez persévérant dans son genre, alors il comptait bien continuer encore un peu. Des fois qu'elle change d'avis. Quoi que bornée comme elle semblait l'être, ça n'était surement pas gagné. Mais il était borné lui aussi. Alors ils n'étaient pas sortis de l'auberge tous les deux.

Borné et gonflé. Voilà deux adjectifs qui semblaient pouvoir décrire Jackson. A croire qu'il se sentait tout d'un coup pousser des ailes, comme si tout lui était permis. Autant par cette attitude du "vas-y que je te prends par la taille" que par sa requête. Síomha ne dansait que pour sa petite personne. Peut-être était-ce égoïste, oui. Mais elle n'avait jamais caché qu'elle était. Au contraire, d'ailleurs. Elle avait bien fait comprendre jusque-là que ce n'était que pour sa gueule et qu'elle ne donnait rien aux autres. Et ayant un esprit de contradiction particulièrement fort, c'était évident qu'elle refuserait. Si encore ils étaient en discothèque, par exemple, elle n'aurait pas refusé de danser à en perdre la tête, mais dans l'immédiat, ça ne lui disait rien. Non, rien du tout. Elle n'avait pas envie de se trémousser pour lui. Si elle bougeait son cul, c'était pour son propre plaisir. Point. « Parce que je n'en ai pas envie. » lança-t-elle simplement en s'éloignant de son camarade, retournant près de la chaine hi-fi qui continuait de cracher cette musique aussi forte que possible. Pause. Le temps de chercher une nouvelle chanson. Une chanson qui lui plairait et sur laquelle elle pourrait s'amuser à nouveau. « Tu sauras retrouver la sortie, je suppose. » fit-elle en lançant un regard à Jackson, sourcil arqué. Eh bien oui, il pouvait dégager, elle ne le retenait pas. Et puisqu'elle ne danserait visiblement pas pour lui, il pouvait retourner d'où il venait et la laisser tranquille, n'est-ce pas?

Que les choses soient claires, ça n'était aucunement parce qu'il avait couché avec Siomha que Jackson agissait de la sorte. Ça n'était effectivement pas pour cette raison qu'il s'était permis de l'attraper par la taille, ni pour cela qu'il lui avait demandé de danser pour lui. S'il agissait de la sorte, c'était simplement par envie. L'envie de profiter de ce merveilleux hasard pour tenter d'obtenir quelque chose de la jeune femme. Qu'on se le dise, il n'allait pas courir se jeter des falaises si, malgré ses diverses tentatives, elle continuait de refuser de danser pour lui. Il n'en ferait clairement pas une maladie, c'était clair. Mais pour le moment, il préférait encore continuer d'essayer de convaincre la jeune femme. Ça n'était pas évident, parce que Siomha ne semblait véritablement pas avoir envie de danser pour lui. Quelle déception. Elle s'éloigna même de lui - sacrilège - pour retourner près de la chaine hi-fi. Elle le pria ensuite indirectement de disposer. Mais, petit problème : il n'avait pas encore prévu de partir. Il pouvait être très chiant quand il s'en donnait les moyens, et d'ailleurs, Siomha le savait. Parce qu'elle le trouvait chiant, à la base. Il en était bien conscient. Raison pour laquelle il était persuadé que ça ne surprendrait pas tellement la jeune femme qu'il préfère plutôt rester. « Je ne quitterai pas cette pièce » fit-il alors, tout en croisant ses bras. Genre, il était vexé qu'elle ait refusé de danser pour lui. Genre, il restait là pour la punir. Mais oui, mais oui ... Là, un détail lui sauta aux yeux. « Si je reste, ça ne t'empêchera probablement pas de danser. Et si tu danses, j'aurai en quelques sortes ce que je désirais au départ. » Simple déduction. Bon okay, dans ces cas là, elle ne danserait pas réellement pour lui. Mais elle danserait malgré tout. Et vu qu'il avait un peu de temps à tuer, ça lui conviendrait parfaitement. De toute manière, ça ne changeait rien au fait qu'il était bien décidé à ne pas quitter la pièce. Ici, il était. Ici, il resterait. Point.

C'était donc totalement impossible d'être tranquille. Jamais. Ni dans n'importe quelle pièce. Encore, si elle était dans la cuisine, elle pourrait comprendre. Mais elle était dans cette putain de salle de sport. Et il fallait que Jackson se ramène. Même dans la salle de sport, elle ne pouvait pas être tranquille. Même aux toilettes, c'est limite si elle pouvait être au calme puisqu'il y avait l'autre blonde qui squattait la pièce pour la semaine. Autrement dit, c'était vraiment la merde. Elle qui avait prié super gentiment Jackson de se tirer de là, il refusa. Ah. Vous voyez qu'elle n'obtient jamais ce qu'elle veut. Tss. Il était chiant. Ce n'était pas nouveau, il lui cassait les couilles depuis le début. Connard. D'autant plus que comme il le fit remarquer, elle avait bien envie de se défouler en dansant et que là ou pas là, elle aurait sans doute continué. Sauf que maintenant qu'il venait de pointer du doigt ce détail, elle était partagée entre le fait de le faire taire en ne dansant pas et de quitter la pièce dans la foulée et le fait d'écouter ses envies. Envies qui consistaient à danser. Encore et encore et encore. Parce que c'était libérateur. Son esprit de contradiction ou sa liberté. Voilà le choix auquel elle devait se résoudre. Connard. Salopard. Soupir. Décidément, qu'est-ce qu'on pouvait la faire chier. « D'accord. Tu veux que je danse comment? Striptease? Que je me trémousse contre toi? Vas-y, fais tes réclamations. » De son habituel visage non expressif, elle planta ses prunelles impassibles dans les siennes. Après tout, s'il souhaitait autant la voir danser, elle pouvait très bien prendre les commandes. Qu'il en profite, c'était cadeau. Tss. On la privait même de son moment de pure liberté. Jackson risquait probablement d'en souffrir s'il ne décidait pas de dégager. Ouais. Voilà.

Chiant, le Jackson ? Absolument pas. Ou juste un peu. Bon okay, il était très chiant. Surtout à cet instant précis. Mais ça l'amusait de se comporter ainsi. Parce qu'il n'était pas sans savoir qu'avec un tel comportement, il ne tarderait pas à profondément emmerder Siomha. Oh attendez, il était probable que ce soit déjà le cas, en fait. Et ce, depuis quelques minutes. Ce n'était donc pas tant le fait de vouloir la voir danser qui le motivait à rester ici, mais plutôt celui d'embêter la jeune femme. Elle avait l'habitude avec lui, à force. Mais qu'elle ne se plaigne pas trop quand même. S'il est vrai que Jackson pouvait donner des envies suicidaires par moment, il pouvait également être d'une compagnie très appréciable. Elle n'irait sans doute pas prétendre le contraire, à moins d'avoir des tendances mythomanes. Quoi qu'il en soit, Jackson était bien décidé à rester. Et le fait de savoir que sa présence agaçait profondément Siomha ne l'incitait que d'avantage à rester coûte que coûte. Chiant, on vous dit. Oh, elle devait le maudire à cet instant. Avoir envie de lui arracher la tête pour en faire un ballon de football et chuter dedans avec force et violence. Manque de peau pour elle, même en deux morceaux, il pouvait être tout aussi chiant. Même mort, allez. Une plaie jusqu'au bout, ce type. Un fin sourire s'étira sur les lèvres de Jackson lorsque sa camarade sembla se résoudre à danser. Du moins, elle lui proposa de choisir la manière dont elle danserait. C'était déjà pas mal, non ? « A quoi bon me faire un strip-tease ? Que pourrais-je voir que je n'ai déjà vu ? » Façon oh combien subtile de faire écho au moment qu'ils avaient passé dans la cave. Sacré matelas. « Par contre, je ne serai pas contre le fait que tu te "trémousses" contre moi » reprit-il, un brin malicieux. Puisque faire chier les autres était quelque chose de tout à fait utile à ses yeux. Question d'équilibre, semble-t-il. Autant joindre l'utile à l'agréable.

Un jeu rempli d'emmerdeurs, je vous dis. Tous les uns plus que les autres. Ils s'amusaient à la faire royalement chier, c'est bon, elle avait capté. Quand ils comprendraient enfin que c'était une perte de temps monumentale, peut-être qu'ils se décideraient à arrêter. Quoique, débiles comme ils l'étaient – puisque, oui, tout le monde ici était con – ils risquaient de ne jamais comprendre. Pauvre d'elle. Elle qui avait espéré avoir son petit coin tranquille dans ce manoir, pouvoir être tranquille et passer inaperçue. Eh bien non. Et à ce moment précis, elle n'avait pas la moindre envie d'avoir à supporter l'autre. Il ne pouvait pas repasser à un autre moment? Ou même jamais? Non? Merde. Qu'est-ce qu'il pouvait être chiant. Soupir. Tss. Très bien. Elle allait danser comme ça, il pourrait peut-être dégager, hein? Elle l'espérait en tout cas. Donc, pas de striptease pour monsieur. D'accord, très bien. Tss. Elle allait se dandiner contre lui si c'était ça qui pouvait lui faire plaisir. Ainsi donc elle lança une nouvelle chanson, le genre qui passe en boucle en discothèque et sur laquelle tout le monde se déchaine. Si elle était au milieu d'une foule, ça aurait été encore mieux. Si elle n'était pas contrainte de se déhancher, ça serait bien mieux aussi. Puisqu'elle ne se donnait aucun mal dans l'immédiat, ni mettait ni cœur, ni joie, elle lui donnait ce qu'il voulait en espérant qu'il partirait. Donc oui, elle dansait en étant collée à lui, comme elle le ferait avec un type inconnu qu'elle essaierait de séduire afin d'obtenir ce qu'elle voulait. C'était juste bouger ses fesses le temps d'une chanson. Tss. Elle l'avait déjà fait tellement de fois auparavant qu'elle ne pensait même plus. Là, encore, réfléchir n'était pas nécessaire. Parler n'était pas nécessaire. Et pourtant, ce n'était même pas agréable. Parce que ça faisait plaisir à l'autre, parce qu'il obtenait exactement ce qu'il voulait, qu'elle devait se plier à la volonté de monsieur. Tss. La chanson se termina tout de même. Enfin. Alors elle s'écarta de Jackson. « Content? Maintenant, tire-toi. » trancha-t-elle alors qu'une nouvelle musique commençait à se faire entendre. S'il ne voulait pas? Eh bien, elle se considérerait libre d'utiliser la violence pour le faire dégager. Oui, ça semblait être une bonne idée.

Peut être bien que Jackson profitait légèrement de la situation. Il se trouvait dans cette salle de sport, avec Siomha, et semblait jubiler de pouvoir l'embêter. Elle le détestait probablement, mais il s'en fichait pas mal à vrai dire. Non pas qu'il était habitué à ce qu'on le déteste - quoi que c'était effectivement véridique - mais disons que cela lui importait peu à cet instant précis. En tout cas, soyez sûrs que Jackson avait parfaitement conscience de ce qu'il faisait. Il l'emmerdait et le savait. Contrairement à d'autres emmerdeurs qui, eux, ne s'en rendaient même pas compte. Le mieux, c'était qu'à force de titiller la jeune femme, il commençait à savoir comment agir pour la titiller d'avantage. Il suffisait d'observer ses réactions, et ses talents de chieur faisaient le reste. Et alors qu'il s'amusait intérieurement de toutes les injures qui traversaient probablement l'esprit de sa camarade, il lui proposa de se trémousser contre lui. N'allez surtout pas croire qu'il cherchait surtout à en profiter, car ça n'était pas le cas. Dans l'immédiat, elle ne lui faisait pas tellement d'effet. Et puis, de toute manière, il n'était aussi obsédé qu'on pouvait le croire. Pas plus qu'un autre du moins. Lorsque la jeune femme commença à se dandiner contre lui, le grand blond afficha un minuscule sourire satisfait, si bien que celui-ci était à peine visible. Que voulez-vous, il n'était pas très expressif. La musique se termina alors et la demoiselle s'éloigna légèrement. Elle voulait qu'il se tire. Mais était-ce seulement dans ses projets ? Pas sûr. Attendez. Non, ça ne l'était clairement pas. Ainsi donc, il comptait bien rester encore un peu. Et pour une fois, il voulait profiter de la situation pour faire quelque chose d'un tant soit peu utile. « Hors de question » déclara-t-il froidement. Là dessus, il s'approcha de la chaine hi-fi et l'éteignit. Parce que putain, ils allaient devenir sourds en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Jackson revint à sa place, positionné face à sa camarade, les bras croisés et le regard planté dans le sien. « On est un peu pareils, toi et moi. Je veux dire, on aime pas grand monde et pas grand monde ne nous aime. On est différents des autres. Du moins, c'est ainsi que l'on se voit. Et on a surtout le sentiment que personne ne peut nous comprendre. » Attention, il n'insinuait pas là qu'il connaissait Siomha. Ce serait parfaitement absurde et il le savait. Simplement, il se reconnaissait quelques fois en la jeune femme, dans le peu qu'elle laissait transparaitre. « Alors ton comportement, je parviens à le comprendre un minimum. Tu peux bien prendre un air menaçant, avec moi ça ne prend pas. » A titre d'information, il avait quand même un peu reculé vers la sortie. Non parce qu'okay, elle ne lui faisait pas peur. Mais un accident était si vite arrivé.