Tristant & Iseult. Ne me demandez pas pourquoi je lis ce livre, j’en ai aucune idée. Premièrement, je ne lis pratiquement pas de livre, sauf ceux pour l’école. Je n’ai pas un grand sens de la littérature, mais en ce moment, je m’emmerde tellement que je ferais pratiquement n’importe quoi pour me divertir. Après avoir fait un tour à la bibliothèque, je tombai sur ce livre et décidai de plonger dans l’histoire. De toute façon, j’avais rien de mieux à faire. C’était une belle fin d’après-midi. Je décidé donc d’accompagner ma lecture d’un peu d’air frais. Mes pas me guidèrent jusqu’à la falaise où je m’installai, à même le sol, sur une petite couverture, les pieds dans le vide. Le nez dans mon bouquin depuis une durée indéterminée, j’entendis des pas derrières moi. Quelqu’un venait en ma direction. Ma nature curieuse emporta le dessus sur moi et je tournai lentement la tête pour voir qui venait à ma rencontre. C’était mon partenaire. Étrangement, nous ne nous étions pratiquement pas parlé en ce début de semaine. Moi, ça me manquait affreusement. Je le laissai arriver à ma hauteur avant de lui adresser la parole. « Vous êtes qui vous ? On se connait ? Non, parce que votre visage ne me dit rien. » dis-je, la voix légère alors que je fronce les sourcils. C’était une mauvaise blague, faisant référence à son absence à mes côtés dernièrement. C’était une manière comme une autre de lui dire qu’il me manquait. Enfin, dans un langage extrêmement codé. Cette endroit me rendait beaucoup trop proche de mes sentiments, cela me troublait. Bref, j’espérais tout de même qu’il allait s’asseoir et prendre le temps de rester un peu avec moi. Mais en même temps, pourquoi serait-il venu ici sinon. Je pensais trop, c’était ça mon problème. Un de mes problèmes.

Que faire ? Encore et toujours la même question que je me posais. Un tour à la piscine ? Non, la flemme d'enfiler un maillot. A la salle de sport alors ? Déjà fait de l'exercice ce matin. A la bibliothèque peut être ? La bonne blague. Trouver de la compagnie alors. Oui voilà. Le nom d'une personne me venait en tête naturellement. Maintenant, ne restait plus qu'à la repérer. Mais elle semblait introuvable. Aux abonnés absents. Tans pis. Elle fera bien réapparition un jour ou l'autre. Je n'allais tout de même pas faire tous les lieux possibles un par un. J'y serais encore demain. On devrait toujours avoir sur nous un système de GPS pour nous tracer, afin de connaître la position exacte de chacun. Ou alors posséder une carte du maraudeur, vous savez, comme dans Harry Potter. Bon sang, j'avais de ces références maintenant... Quoi qu'il en soit, je décidai de prendre la direction des falaises. Un de mes lieux préférés. Et qui sait, peut être que la personne dont je désirais la compagnie serait là. Malheureusement non, ce n'était qu'Esther «Vous êtes qui vous ? On se connait ? Non, parce que votre visage ne me dit rien. »  Haha. « Un fantôme venu vous hanter. Je ne resterais pas si près du bord à votre place. » Bon d'accord, je l'avouais, peut être bien qu'en réalité c'était elle que je cherchais, mais chuuut.  « Allez pousses tes fesses » dis je en m'installant à ses côtés, afin qu'elle me fasse une place sur sa couverture. J'avais à présent les jambes se balançant dans le vide. Je lis alors le titre de son bouquin.  « Tristan & Iseult hein ? C'est pas un peu tragique ? » Dans le genre Tristan se tue et l'autre se laisse mourir de chagrin, ou un truc du style. Elle avait de ces lectures.

« Un fantôme venu vous hanter. Je ne resterais pas si près du bord à votre place. » Me hanter ? Il n’avait pas tord. Je pensais souvent à lui, ces temps-ci. C’était plus fort que moi. Je baissai la tête pour regarder sous mes pieds. Il est vrai que si je bougeais maladroitement, je risquais de m’écraser comme une galette sur les rochers à plusieurs mètres plus bas. Ce serait vraiment dommage. J’espère qu’ils me feraient de jolis funérailles tout de même. « Un fantôme ? Même pas peur. Et puis, je reste près du bord si ça me tente. » dis-je en lui offrant une grimace, me poussant légèrement pour lui faire de la place sur ma couverture alors qu’il me le demande si gentiment. Je posai mon regard sur lui, alors qu’il fixait le livre que je tenais dans mes mains. « Tristan & Iseult hein ? C'est pas un peu tragique ? » Oui, en effet, l’histoire n’était pas très joyeuse. Mais des histoires joyeuses, c’est plutôt emmerdant. On préfère lire des histoires tristes, qui nous arrachent des larmes et nous mettent dans un sale état. En fait, l’être humain aime être malheureux je crois. « L’amour est tragique. » dis-je en un soupire, déposant le livre à mes côtés pour relever le regard vers Cooper. Cette phrase voulait tout dire et rien dire. Mais bon, qu’est-ce que je connaissais à l’amour ? Pas grand chose dans le fond. « Mais j’avoue que se tuer pour un autre, c’est peut-être un peu fort. Et idiot. » ajoutais-je avec un demi sourire aux lèvres. « Je saute, tu sautes ? Là, maintenant ? » continuais-je alors, le fixant un moment. Évidemment je n’étais pas sérieuse. Mais pour une fois, j’étais bonne comédienne et je gardai tout mon sérieux en lui posant cette question, seulement pour voir sa réaction. Je le fixai donc intensément, me perdant un peu plus dans son regard.

« Un fantôme ? Même pas peur. Et puis, je reste près du bord si ça me tente. » Je l'avais prévenu, c'était surtout dans l'éventualité, ou moi fantôme malveillant décidait de la pousser du rebord. Mais apparemment je ne l'effrayais pas. Moi qui pensait pourtant être crédible.  « Comme vous voudrez. A vos risques et périls » Et puis finalement j'avais pris place à ses côtés, avec toute la délicatesse dont je savais faire preuve. Mes pieds se balançaient dans le vide. J'entendais déjà ma mère d'ici, m'engueulant pour être aussi inconscient. M'intimant de m'éloigner de ce bord dangereux. M'enfin. Ce n'était pas comme si Esther, prise de folie meurtrière, allait décidé de me jeter dans le vide. « L’amour est tragique. » Ça c'était profond. A méditer. Une vision bien pessimiste de l'amour, mais ce n'était certainement pas moi qui allait lui faire la leçon là dessus. « Mais j’avoue que se tuer pour un autre, c’est peut-être un peu fort. Et idiot. » Clairement. Il fallait être timbré pour décider de se donner la mort à cause d'un amour perdu. « Je saute, tu sautes ? Là, maintenant ? » Haha ce qu'elle est drôle. Je l'aimais bien, mais je ne sauterais de cette falaise pour rien ni personne au monde.  « Peut être. Sautes et tu verras bien » Oui oui moi aussi je suis hilarant. Bon techniquement, si elle sautait avant moi, je doutais qu'elle puisse se rendre compte si je l'avais suivi. Tout l'intérêt de la chose. Bon on racontait n'importe quoi là.  « Au fait, je suis désolé. » lâchais je subitement. De quoi ? Haha, telle est la question.

Le regard vers le bas, je regardai mes pieds se balancer dans le vide. C’était de jouer avec le feu que de s’asseoir ici. Mais en même temps, je ne voyais pas comment je pourrais tomber. J’allais faire attention en me relevant quand même. Y’a des limites à prendre des risques. « Peut être. Sautes et tu verras bien » Je souris. Je m’entendais à une réponse dans ce genre la. Ouais, non. Je n’allais certainement pas sauter. Faudrait vraiment être fou pour faire ça. « Si je saute, je ne verrai pas. Et je suis trop jeune pour mourir. » dis-je dans un sourire, relevant les yeux vers lui. Je n'avais pas tant traversé d'épreuves dans ma vie pour mettre bêtement fin à mes jours. Ce serait totalement idiot. C’est alors qu’il me dit une phrase qui me déstabilisa. « Au fait, je suis désolé. » Premièrement, Cooper qui s’excuse de quelque chose, c’est une première. Monsieur avait beaucoup d’orgueil et ça lui était arrivé que très rarement de me lancer ces mots à la figure. Deuxièmement, il était désolé pour quoi ? J’avais beau chercher, je ne voyais pas ce qu’il avait pu faire de mal dernièrement. Je levai les sourcils, intriguée à ce que le jeune allait de me dire par la suite. « Et en quelle honneur me vaut ce désolé ? » demandais-je sans plus attendre, la curiosité me rongeant. Je cherchai une réponse dans son regard, mais en vain. J’espérais qu’il n’avait pas fait quelque chose de grave. Je ne voyais pas quoi, mais on sait jamais.

« Si je saute, je ne verrai pas. Et je suis trop jeune pour mourir. »  « Quoi ? Tu ne me fais pas confiance ? » Elle n'avait pas besoin de me voir, si je lui disais que je le ferais, elle devrait juste me croire non ? Oui bon d'accord, je racontais n'importe quoi.  « Mais t'as raison, on est bien trop jeune pour mourir. Je n'ai pas fini d'emmerder mon monde. » déclarais je dans un sourire. Je n'avais pas l'intention de quitter ce monde de si tôt, aussi merdique soit il. Soudainement, je balançais à ma partenaire être désolé. Ce qui devait la déboussoler, ne comprenant pas de quoi je voulais parler. Et il était vrai que ces quelques petits mots venant de ma part étaient rares. Qu'elle se rassure, il n'y avait pas mort d'hommes. Seulement une petite chose qui me trottait dans la tête.  « Pour avoir nominé Oona. Enfin non. » De ça j'en étais pas désolé en fait. J'assumais complètement.  « Mais sur les conséquences que cela peut avoir sur toi. Si on vient à être nominé cette semaine, cela sera entièrement de ma faute. » Je m'étais mis quelques personnes à dos, et j'avais peur malheureusement, que par vengeance, cela se répercute sur Esther qui n'avait rien demandé. Ce n'était pas fait certes, et peut être que je m'inquiétais pour rien, seulement j'avais un sale pressentiment. En espérant avoir tort.

« Quoi ? Tu ne me fais pas confiance ? » Je le regardai l’espace de quelques instants, dans toute ma sincérité. « Oui, je te fais confiance. » Peut-être trop confiance ? Je ne savais pas. Je ne pourrais dire. Faudrait que je me penche sur la question pour bien y répondre. La phrase qui suivit, sur le fait qu’il n’avait pas terminé d’emmerder son monde m’arracha un sourire. Mais se sourire laissa vite place à un regard interrogateur, alors que mon partenaire s’excusait, d’avoir en gros, nominé Oona à sa place. « Mais sur les conséquences que cela peut avoir sur toi. Si on vient à être nominé cette semaine, cela sera entièrement de ma faute. » Je l’écoutai, me rendant compte qu’il avait raison. Nous risquions de faire partie des nominés cette semaine. Il s’était mis à dos beaucoup de personnes en prenant cette décision. « Je n’ai pas trop compris ce qui t’étais passé par la tête, je l’avoue. J’étais contente que tu utilises ton privilège, parce que je ne pouvais pas imaginer que t’allais partir. » Je pris une petite pause, me tournant vers l’horizon pour ne pas avoir à affronter son regard. Comme si j’avais peur des paroles qui sortiraient de ma bouche dans un moment. « Je ne vais pas t’en vouloir si nous sommes en nomination. Je ne vais pas t’en vouloir si je pars dimanche. Parce que premièrement, je n’en ai pas envie. Et deuxièmement, je ne crois pas que je serais capable d’être en colère contre toi. » Voilà. C’était dit. J’étais affreusement faible face à lui et je m’en rendais compte de jour en jour. Je ne voulais simplement pas l’accepter. Il ne pourrait pas l’accepter non plus, je crois. Évitant particulièrement de le regarder, j’allais cependant prendre sa main, dans une douceur qui me connaissait bien. « Mais on est deux dans cette histoire. Et les décisions que l’ont prend, ont des répercussions sur l’autre. Faut juste bien réfléchir, avant d’agir. » ajoutais-je finalement, serrant un peu plus sa main. J’avais simplement besoin de le sentir près de moi. Je crois que je n’en demandais pas beaucoup. Malgré que pour Cooper, s’en était peut-être trop.

« Oui, je te fais confiance. » me dit elle en me regardant dans les yeux, sérieusement. Ouais non mais moi je plaisantais hein. Mais bon d'accord.  « Tu ne devrais peut être pas » ne pus je m'empêcher de répliquer. Certains s'en étaient déjà mordu les doigts par le passé. J'avais le sentiment qu'elle me voyait bien meilleure personne que je ne l'étais réellement. D'ailleurs, ne venais je pas de lui causer indirectement du tort ? « Je n’ai pas trop compris ce qui t’étais passé par la tête, je l’avoue. J’étais contente que tu utilises ton privilège, parce que je ne pouvais pas imaginer que t’allais partir. » Personne ne semblait avoir compris de toute manière. Pourtant sur le moment, cela me semblait parfaitement réfléchi. Mais maintenant avec du recul, pas vraiment. Personnellement, je m'en fichais pas mal de m'être mis quelques habitants à dos. Qu'ils me prenaient pour un connard fini et tout le reste. Contrairement à Esther je n'avais pas ce besoin irrépressible de plaire à tout le monde. Je le vivais très bien. De toute façon, j'avais l'habitude. Seulement cela m'emmerdait vraiment si mes relations avec les autres influait sur l'avenir d'Esther au sein de ce château. Je n'avais pas pour habitude de fonctionner en binôme.  « Va savoir. Faut croire que je ne raisonne pas comme vous tous » Je n'avais pas tellement envie de m'expliquer auprès d'elle sur mon choix. Je l'avais déjà fait avec Oona, c'était déjà pas mal. De toute manière elle ne comprendrait pas. Parce qu'elle était une bien meilleure personne que moi. Elle tourna la tête, pour fixer un point imaginaire à l'horizon. « Je ne vais pas t’en vouloir si nous sommes en nomination. Je ne vais pas t’en vouloir si je pars dimanche. Parce que premièrement, je n’en ai pas envie. Et deuxièmement, je ne crois pas que je serais capable d’être en colère contre toi. » Mais pourquoi ? Elle devrait m'en vouloir oui. Si elle était la raison de ma sortie, moi je lui en voudrais. Pourquoi fallait il toujours qu'elle se montre aussi gentille avec moi ? Je ne le méritais pas.  « Pourtant t'aurais le droit. » me contentais je de répondre. En tout cas moi je m'en voudrais si elle venait à sortir cette semaine. Elle attrapa finalement ma main, avec la délicatesse dont elle faisait toujours preuve. Hm. Faudrait peut être que j'arrête d'avoir une réaction allergique à chaque contact non ? Ouais parce que je me rendais bien compte que c'était moi qui avait un problème. Pour la plupart des êtres humains, c'étaient des contacts normaux, mais pas chez moi. Elle ne me demandais pas grand chose pourtant non ? Je pouvais bien lui donner ça. Je la laissai alors faire, gardant ma main dans la sienne. « Mais on est deux dans cette histoire. Et les décisions que l’ont prend, ont des répercussions sur l’autre. Faut juste bien réfléchir, avant d’agir. » Elle avait raison évidemment.  « L'histoire de ma vie. Je fonce et je réfléchis après » Mon impulsivité m'avait causé tellement de tort par le passé. Mais ces dernières années j'essayais de me corriger. Pour ma défense, sur cette histoire de nominations, je n'avais pas vraiment eu le temps de peser tous les pour et contre. Il fallait donner une réponse rapide, et tout ça m'avait prit un peu de court. Je ne m'étais pas attendu au retour de Sixtine, encore moins à ma nomination et celles d'Evey.  « Mais je ferais plus attention à l'avenir. » C'était la seule chose que je pouvais lui promettre. Si avenir il y avait bien sur.  « De toute façon, tu es bien trop adorable pour partir. » conclus je finalement.

« Tu ne devrais peut être pas » J’aurais eu envie de lui demander pourquoi. Pourquoi ne pas lui faire confiance ? Avait-il l’intention de me planter un couteau dans le dos d’ici la fin de l’aventure ? Jamais je ne pourrais croire cela. Non, peut-être que j’idéalisais un peu trop Cooper, que je me fermais littéralement les yeux face à ses défauts. Mais je savais, pour une raison que j’ignorais, que je pouvais lui faire confiance. Et il devrait commencer à s’en rendre compte. Rien ne me fait peur chez lui, rien ne me repousse. Pourquoi alors continuer à essayer de me faire comprendre qu’il n’est pas une si bonne personne. Je m’en fou, il est comme il est. « Va savoir. Faut croire que je ne raisonne pas comme vous tous » Ce n’était pas une question de raisonner comme tout le monde, mais de simplement considérer les autres autour parfois. Même si pour le coup, il avait du mettre quelqu’un en nomination et que peu importe la décision qu’il aurait prit, la personne qui se serait retrouvé dans cette situation ne l’aurait pas mérité. Mais il y a aussi et toujours un côté stratégique à prendre en considération dans ce genre de jeu. Si on veut avancer et gagner, il faut créer des liens et ne pas se mettre à dos tout le monde, ce qu’il avait un peu fait avec sa décision. Mais non, je ne reviendrais pas sur mes paroles, je ne lui en voudrais pas si cela affectait ma place à l’intérieur de l’émission. Je serais déçue, cela était une évidence. Mais je ne mettrais pas la faute sur lui. Chose que lui ferait probablement, lorsque je repense au moment où il avait été en nomination à cause du téléphone rose que j’avais décroché. « Pourtant t'aurais le droit. » Oui, j’aurais le droit. Je soupirai très légèrement décidant de finalement retourner mon visage vers lui pour plonger mon regard dans le siens. « Et ça me donnerait quoi ? Ça m’apporterait quoi de t’en vouloir ? Absolument rien. Et comme je viens de te le dire, je n’ai pas la force de t’en vouloir Coop’. » commençais-je, ayant l’impression que mes paroles étaient plus rabaissante pour ma personne que pour le convaincre de quelque chose. « Les choses n’arrivent pas pour rien. Et si j’ai à sortir dimanche, et bien ce sera ainsi.» Je n’avais aucun pouvoir là-dessus. Et passer le reste de la semaine à ne plus parler à Cooper parce que je lui en veux pour ça serait terriblement stupide. J’en ai voulu à une tonne de personne dans le passé. À ma mère en particulier. Je me suis bien vite rendu compte que cette rancune n’allait pas me permettre d’avancer, ni me permettre de devenir quelqu’un dans la vie. Non, elle n’allait que m’écraser. J’ai changé ma façon de penser. Et si y’a bien une chose dont je suis certaine dans cette aventure, c’est que je n’ai pas envie d’éprouver de la rancune et mettre la faute sur Cooper. Je lui demandais seulement d’être plus attentif et moins impulsif, comme il venait de me le mentionner. « Mais je ferais plus attention à l'avenir. » C’était tout ce que j’avais besoin d’entendre pour le moment. Ce n’était pas une grosse promesse, mais elle prenait du sens à mes yeux. « Merci. » murmurais-je en lui offrant un sourire de remerciement. « De toute façon, tu es bien trop adorable pour partir. » Mon sourire s’agrandit en entendant cette dernière phrase, alors que je recommençai à fixer l’horizon, mes joues prenant une teinte rosée. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait monter le rouge à mes joues. Je me maudissais intérieurement, moi qui pensait avoir passé par dessus ce comportement. « C’est gentil, mais je ne sais pas vraiment ce que les gens pensent de moi à l’extérieur... » Aucune confiance en moi, comme toujours.

«Et ça me donnerait quoi ? Ça m’apporterait quoi de t’en vouloir ? Absolument rien. Et comme je viens de te le dire, je n’ai pas la force de t’en vouloir Coop’. » J'avais envie de lui demander, pourquoi ? Pourquoi ne pourrait elle pas m'en vouloir ? Mes les mots ne franchirent pas mes lèvres. Ceci dit elle avait raison, cela ne lui apporterait probablement pas grand chose. Mais c'était un sentiment naturel. « Les choses n’arrivent pas pour rien. Et si j’ai à sortir dimanche, et bien ce sera ainsi.» dit elle en prenant les choses avec philosophie.  « De toute manière on en est pas encore là » Cela se trouvait toute cette conversation n'avait pas lieu d'être, et on s'inquiétait pour rien. Et puis après tout le clan Syssoï ne constituait pas tout le château non plus. Ils n'y avaient pas qu'eux qui votaient, pas vrai ? Bien qu'il y avait aussi à se méfier du petit Franckie, qui pouvait utiliser son pouvoir pour sauver son Elvis. Et si c'était le cas, qui savait qui il allait mettre à la place ? Bon de toute façon, ce n'était pas l'heure de faire des calculs, et puis ce n'était jamais ce à quoi on s'attendait alors. Je lui promis alors d'essayer de faire plus attention à l'avenir. Elle m'en remercia. C'était juste la moindre des choses. Même si je ne pouvais promettre que d'essayer, parce que pour ce qui était du résultat... Mon impulsivité n'allait pas partir comme ça. Et puis je lui fis un compliment.  « Oh le grand retour des joues rouges ! Cela m'avait presque manqué tiens... » ne pus je m'empêcher de remarquer, un sourire amusé. Pas sur que ça l'aide... « C’est gentil, mais je ne sais pas vraiment ce que les gens pensent de moi à l’extérieur... » Je n'avais malheureusement pas la réponse. Elle n'avait jamais été soumise aux votes du public encore, et les pseudos estimations de popularité étaient loin d'être fiables. Mais je n'arrivais pas à m'imaginer qu'on ne puisse pas aimer Esther. Moi même je l'appréciais beaucoup, alors qu'habituellement je n'étais pas fan du pays des bisounours. Fallait croire que je me radoucissais.  « Que du bien je n'en doute pas. Et si non, j'irais leur casser la figure un par un à ceux qui pensent du mal de toi. Vous êtes prévenu ! » dis je en levant la tête vers la caméra, comme pour parler directement aux téléspectateurs. Bien évidemment je plaisantais.