« De toute manière on en est pas encore là » C’était vrai. Pourquoi continuer à parler de quelque chose qui n’allait peut-être pas avoir lieu. C’était de se prendre la tête pour rien. De toute façon, nous allions l’apprendre bien assez vite, pas besoin de se tourmenter avant. J’hochai la tête positivement, comme pour clore le sujet. Et puis ensuite, un simple compliment et me voilà à rougir comme un enfant. Il ne pas de temps à le remarquer, ce que j’aurais préféré le contraire. « Oh le grand retour des joues rouges ! Cela m'avait presque manqué tiens... » Et il plaisantait avec ça, le vilain. Je me retournai vers lui, lançant un regard noir tout en enlevant ma main de la sienne pour lui foutre une bonne claque. « Idiot. » dis-je en rougissant encore plus, finissant tout de même par sourire. Je me posais des questions qu’en à ma popularité à l’extérieur du nid. Parce que non, je n’en avais absolument aucune idée de l’image que je projetais. Si elle était bonne ou non. « Que du bien je n'en doute pas. Et si non, j'irais leur casser la figure un par un à ceux qui pensent du mal de toi. Vous êtes prévenu ! » Je me mis à rire en l’entendant. Je l’imaginais bien en garde du corps, à me protéger de tous à l’extérieur du château. Non, en fait, je ne l’imaginais pas du tout dans ce rôle. Je levai les yeux vers la caméra à mon tour, tout sourire. « Écoutez le, il rigole pas. Et voter pour nous, jusqu’à la fin ! C’est compris ?! » ajoutais-je encore une fois, aucunement crédible puisque je rigole en même temps que je parle. Je reprend finalement mon sérieux au bout de quelque secondes. Regardant l’eau qui s’écrase sur les falaises, une question me brûle la langue. Mais je ne sais pas si j’ai réellement le courage de la lui poser. Elle reste coincé dans ma gorge et j’ai même l’impression que mon coeur s’affole alors que je suis sur le point d’ouvrir la bouche. « Alors... Avec Evey ? » lâchais-je finalement, essayant de paraître le plus naturel et décontracté possible. Dans le genre, peu importe la réponse que tu me donneras, cela me laissera totalement indifférente. Alors qu’à l’intérieur de moi, c’était l’inverse. Je redoutais la réponse. En fait, je ne savais pas si je voulais vraiment le savoir. Mais bon, il était trop tard. J’avais ouvert la bouche, je devais vivre avec la réponse qui s’en suivrait. C’était ainsi.

Évidemment, la jeune femme n'apprécia pas le fait que je fasse une remarque sur la couleur de ses joues. Conclusion : elle me lança un regard noir, me qualifia d'un magnifique idiot, avant d'ôter sa main de la mienne, pour atterrir sur ma joue. Non mais oh ! Je rêve, depuis quand on posait la main sur moi ? Encore moins une fille. Cette jeune femme se croyait tout permis, je vous jure. Heureusement elle n'avait pas tapé fort, même pas de quoi laisser une trace rouge. En attendant, ses joues quant à elle, s'étaient colorées encore plus. Haha. Oui oui je sais, je suis méchant. Elle finit par sourire tout de même. Puis rire lorsque je menaçais tous les gens qui ne l'aimaient pas, de leur péter la figure. Elle s'adressa à son tour à la caméra. « Écoutez le, il rigole pas. Et votez pour nous, jusqu’à la fin ! C’est compris ?! » Pas sur qu'elle soit très menaçante.  « Enfin pour elle, je sais pas, mais pour moi oui ! » ne pus je m'empêcher d'ajouter taquin, un sourire aux lèvres. On reprit alors notre sérieux. Je reportai mon regard sur l'horizon. Et là tout à coup, Esther me posa une question plutôt surprenante. Disons que je m'y attendais pas. « Alors... Avec Evey ? » N'était elle pas un peu indiscrète ?  « Quoi, avec Evey ? » demandais je en retour, faisant semblant de ne pas comprendre sa question. Après tout, elle n'avait pas mis de verbes, ni rien dans sa question.

« Enfin pour elle, je sais pas, mais pour moi oui ! » Je levai les yeux en l’air l’instant d’une seconde en l’entendant. Il est avait un humour carrément tordant. Aussi drôle que le mien dans le fond. C’est alors que le sérieux repris la conversation et ce, par ma faute. Je me frappais mentalement pour avoir osée laisser échapper ces quelques mots. Ça n’aurait peut-être pas d’importance, si je les avais dit dans d’autres circonstances, ou si c’était simplement quelqu’un d’autre qui lui posait la question. Mais moi, lui demander ça. Je n’allais surtout pas tourner la tête pour faire face à son regard et perdre tous mes moyens. Non, je ne devais pas. « Quoi, avec Evey ? » Il le faisait exprès ou quoi ? Ça devait être une blague. Il savait très bien pourquoi je lui posais une telle question. Pourquoi l’éviter par une autre ? Je m’infligeais de la torture en ce moment. J’ai toujours eu un côté maso et je me suis toujours attachée aux mauvaises personnes. Je pensais avoir évolué, mais il semblerait que non. J’aime toujours autant me faire mal, on dirait. Je soupirai, laissant quelques secondes, même minutes, avant de retrouver la parole. « Je sais pas moi... Il se passe quoi entre vous deux ? La chambre... Vous avez passé beaucoup de temps ensemble. » dis-je finalement, ayant l’impression de m’enterrer six pieds sous terre avec mes questions stupides. Je fermai les yeux, me demandant s’il allait oser une réponse, ou s’il allait simplement éviter tout ce qui concernait ce sujet. Il avait le droit aussi, je ne lui en voudrait pas. Je suis trop faible encore une fois. Je me dis soudainement que c’était la pire idée, que je n’allais que le pousser, l’éloigner de moi en agissant ainsi. « Tu sais quoi, laisse tomber. Ça ne regarde que toi. C’est indiscret de ma part. Je... C’est juste que... J’ai... » commençais-je, revenant immédiatement sur mes paroles. J’avais envie de lui dire, combien il était important pour moi. Que depuis quelques temps, je ressens quelque chose de plus fort. Que je suis beaucoup plus attaché à lui que je ne devrais l’être. Mais rien. J’en suis incapable. Il y a une barrière invisible entre lui et moi, et je n’arrive pas à la franchir. La réaction qu’il aurait face à tout ça me fait peur. Je décide finalement de le regarder, espérant qu’il voit un peu de ma détresse dans mes yeux.

Bien sur que je savais ce qu'elle me demandait. Mais je préférais jouer l'innocent. Ou tout simplement gagner du temps. Je n'avais pas tellement envie de parler de ma relation avec Evey. A elle, ou a quiconque d'ailleurs. Esther sembla mettre un temps incalculable avant de reprendre la parole. « Je sais pas moi... Il se passe quoi entre vous deux ? La chambre... Vous avez passé beaucoup de temps ensemble. » La chambre. Bien sur. Mais elle était secrète pour une raison non ? Ce qu'il se passait à l'intérieur, restait à l'intérieur. Non mais c'est moi ou son attitude était vraiment étrange ? Pourquoi avais je l'impression que sa question n'était pas désintéressée ? Comme si ma réponse pourrait avoir un impact sur la demoiselle, qu'elle l'a craignait. Je ne savais pas quoi dire. J'avais le sentiment, que si je lui disais la vérité, ça ne lui plairait pas. « Tu sais quoi, laisse tomber. Ça ne regarde que toi. C’est indiscret de ma part. Je... C’est juste que... J’ai... » abandonna t'elle finalement, revenant sur ses paroles. Elle cherchait ses mots, ne semblait pas des plus à l'aise, évitait mon regard. Il y avait anguille sous roche les amis. Finalement, elle posa son regard sur moi. J'essayai de sonder son esprit, mais j'avais un peu de mal. Tout ce que je voyais, c'était qu'elle semblait perturbée. Je plongeai mon regard dans le sien  « C'est juste que quoi, Esther ? » Qu'elle finisse ses phrases bon sang ! Pour autant j'avais le sentiment que j'aurais dû laisser couler. Faire comme si de rien n'était. Passer sous silence cette épisode. Enchaîner sur autre chose. Sortir une connerie comme à mon habitude. Mais non. J'étais là à la fixer, cherchant une quelconque réponse de sa part, qui m'aiderait à comprendre son comportement.

Incapable de me prononcer sur le sujet. Incapable de dire ce que je ressens. Pourtant, c’est moi qui ai lancé tout ça. C’est moi qui c’est jeté devant le train en posant mes questions, en affirmant qu’il avait choisit Evey pour aller dans cette foutu chambre secrète. « C'est juste que quoi, Esther ? » Il plongea son regard dans le mien. Il voulait vraiment savoir. J’aurais pensé que la conversation devenait trop sérieuse pour lui, qu’il aurait tout fait pour l’éviter. Mais non. Je ne décrochai pas de son regard non plus. J’étais hypnotisé. J’avais envie de lui dire, tout ce que j’avais sur le coeur à présent. J’avais envie de me confier, d’être franche pour une fois avec lui. Il y a une sorte de bourdonnement infini dans ma tête qui me dit de lui crier tout ça, de lui faire comprendre à quel point ça me fait une boule au ventre lorsque je l’imagine avec Evey. Mais les mots ne veulent pas sortir. J’ai beau vouloir, ça ne fonctionne pas. J’ai peur. Ce n’est pas normale d’avoir aussi peur. Si je ne peux pas le dire en mot, autant le lui faire comprendre autrement. C’est pourquoi je me décide enfin, avançant mon visage vers le siens un peu hésitante. Puis le courage me viens, déposant finalement mes lèvres contre les siennes avec une douceur incomparable. Mon coeur se met à s’affoler, ma tête elle me crie d’arrêter immédiatement ce moment de folie. Mais je continuai, déposant ma main sur sa joue pour la glisser lentement derrière sa nuque, m’accrochant à celle-ci comme si ma vie en dépendait, approfondissant légèrement le baiser, restant tout de même dans la douceur. Mettant finalement fin à cet échange, je m’éloigne de seulement quelque millimètres mon souffle venant encore se mêler au siens. Je garde les yeux baissés, incapable d’affronter l’expression qu’il doit afficher en ce moment sur son visage. J’avais agit sous l’impulsion, ce qui n’était pas dans mes habitudes. « C’est juste ça Cooper. C’est juste ça. » finis-je enfin en réponse à sa question. Il n’y avait pas de mot juste. Le baiser voulait cependant tout dire. J’avais maintenant envie de m’enfuir en courant. Mais je ne le fis pas, entendant qu’il me repousse, probablement. Je suis maso, je l’ai déjà mentionné.

Je plongeai mon regard dans le sien. J'attendais une réponse. Laquelle exactement ? Je ne saurais trop dire. Je ne savais pas vraiment à quoi je m'attendais en fait. Son cerveau semblait fumer, les pensées se bousculer dans sa tête. Les mots ne voulaient apparemment pas sortir de sa bouche, comme bloqués. Les secondes qui s'écoulaient paraissaient durer une éternité. Et là, dans un geste d'une infinie lenteur, elle approcha ses lèvres des miennes. Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer. Je me figeai complet, n'osait plus faire le moindre mouvement. Finalement, nos lèvres entrèrent en contact pour un doux baiser. La seule chose que je réussis à faire, fut d'entrouvrir ma bouche, pour favoriser l'échange. Sa main se déposa sur ma joue, avant de glisser vers ma nuque. Elle approfondit légèrement le baiser. Je ne la repoussais pas, pour autant, on ne pouvait pas dire que j'étais très actif. J'avais plus le sentiment d'être spectateur de la scène. Au bout d'un moment – je ne saurais dire combien de temps – Esther rompit le contact. Elle se recula légèrement, gardant son visage très près du mien, de sorte que je pouvais toujours sentir son souffle. Les yeux baissés, elle lâche ces quelques mots. « C’est juste ça Cooper. C’est juste ça. » Juste ça ? JUSTE ÇA ?!?! J'avais demandé des réponses à mes interrogations, là je crois que je venais de les obtenir. Mais non...Elle ne pouvait pas...Ce n'était pas ça...Peut être qu'elle voulait juste mon corps, voilà... Elle venait de m'embrasser à cet instant présent, juste parce qu'elle était irrémédiablement attirée par mon physique. Rien de plus. Bien sur. Merde, merde, merde. Pourquoi avait il fallu que j'ouvre ma gueule ? J'aurais dû me la fermer, quel con. Tout se chamboulait dans ma caboche, ça chauffait. J'avais tout bonnement du mal à réaliser ce qu'il venait à l'instant de se passer. Certes, on pourrait croire qu'un baiser ce n'était rien, mais non. Pas dans ce cas. Là ça sous entendait tellement de choses... Choses que je n'étais pas prêt à entendre. A réaliser. A comprendre. A rien du tout. Toujours aussi paralysé, je restais planté là comme un idiot. Allez bouge, fais quelque chose. La laisse pas comme ça. Dans ce qu'il me sembla être un énorme effort, je me reculai un peu. Histoire qu'on ne soit plus à 10 centimètres l'un de l'autre. Que je puisse avoir les idées plus claires.  « Je... » Wouoh. Ça c'était juste magnifique. A mettre dans le panthéon des meilleurs répliques du château. Un Cooper déstabilisé ça n'arrivait pas souvent. Je tournai la tête, pour contempler au bas, les vagues se cogner contre les rochers. Et si je sautais là, ça serait peut être plus simple non ? Problème réglé. Pas besoin d'affronter tout ce surplus d'émotions. Mon Dieu. Avais je oublié de préciser à ma partenaire que j'avais la capacité émotionnelle d'une huître ? Je m'étonnais encore de ne pas avoir pris la fuite sur le champ.  « Tu aurais voulu que je te choisisse à la place d'Evey dimanche soir ? » Je ne savais même pas pourquoi je venais de poser cette question complètement ridicule. Dont la réponse semblait évidente à présent. Peut être pour avoir une sorte de confirmation que je n'étais pas en train d'halluciner. De me faire des films.

Je n’arrivais pas à me remettre de ce baiser. Je l’ai imaginé de nombreuse fois, dans des situations tous plus différentes que les autres. Mais je m’étais toujours interdite de le faire. Toujours trop timide, pas assez courageuse pour me décider à poser mes lèvres sur les siennes. Maintenant que c’était fait, j’avais presque tendance à dire que je le regrettais. Mais non, je ne pouvais pas penser ainsi après l’avoir tant désirer. Ça ne fait aucun sens. Cooper décide finalement de se reculer. Heureusement que c’est lui qui le fait, parce que je crois que j’aurais pu rester dans cette position durant des heures. Je relève enfin les yeux vers lui, alors qu’il baisse les siens vers les vagues sous nous. Il me semble troublé. Perturbé. Au moins, je suis rassuré sur le fait qu’il a bien comprit le message, que je n’aurai pas besoin de mettre des mots sur mon action. Le temps de silence me parut long. Est-ce qu’il allait parler ou rester muet le restant de sa vie ? Parce que en ce moment, ce silence me tue. Il est pesant. Je devrais peut-être dire quelque chose, moi. C’était peut-être ça qu’il attendait. « Je... » J’avançai comme la tête, prête à entendre la suite de sa phrase, mais celle-ci ne vint pas. Je l’avais tant déstabilisé. c’était impossible qu’il n’ait jamais eut de soupçon qu’en à mon affection envers lui. Tout le monde l’avait remarqué sauf le principal concerné ou quoi ? J’attendis, jouant nerveusement avec mes mains. « Tu aurais voulu que je te choisisse à la place d'Evey dimanche soir ? » Je soupirai. La réponse était évidente. Surtout après un baiser aussi tendre. « Oui... » Oui, j’aurais aimé. Ce n’était pas plus difficile que ça. En même temps, je me rendais compte à quel point j’avais un poids en moins sur les épaules, maintenant que je me l’avouais à moi-même. « Coop’... J’ai pas envie que les choses changent entre nous. » dis-je alors, me rendant compte à quel point cette phrase n’avait aucun sens puisque ce baiser changeait tout. En bref, je venais surement de gâcher la belle complicité que j’avais avec mon partenaire. Voilà que je culpabilisais maintenant. Bon, c’était trop pour moi, et surement trop pour lui. Je décidai donc me de lever, regardant Cooper avec un faible sourire. « Je vais rentrer... Je... » commençais-je, cherchant encore une fois mes mots. « C’est trop pour moi en ce moment. Et c’est trop pour toi aussi, j’en suis consciente. » dis-je finalement, baissant les yeux avant de poser un dernier regard sur Cooper, lui tournant enfin le dos pour regagner le château. Quel attitude de merde que j’avais. J’ai rarement été aussi faible face à un homme. Il me retournait à l’envers, totalement.

Oui elle aurait voulu que je la choisisse ce soir là. La réponse semblait évidente à présent. Dire que je ne m'en étais même pas rendu compte. Fallait dire que je n'avais pas spécialement fait attention à sa réaction lors du prime. Et disons que le reste de la soirée j'avais eu bien d'autres préoccupations en tête. Comme inaugurer la pièce secrète par exemple. Bon sang je venais de penser à un truc. L'autre jour, je lui avais balancé de manière complètement insensible avoir couché avec la blondinette. Merde, je me sentais con à présent. Heureusement que ce soir, j'avais eu la présence d'esprit de ne pas lui répondre concernant Evey. Il y a des choses qu'il valait mieux ne pas savoir. Comme les sentiments d'Esther pour ma personne ? Cela n'aurait il pas été mieux, de continuer à être dans l’ignorance ? Oui mais pour quoi ? Moi probablement. Dans le fond, était ce réellement un choc ses aveux ? Il y avait des signes qui ne trompaient pas, et pourtant. Je me refusais à croire de telles choses. Fallait croire que je me mentais à moi même depuis tout ce temps. « Coop’... J’ai pas envie que les choses changent entre nous. » Elle est mignonne. Comme si j'allais arriver à faire comme si de rien n'était. Comme si ce baiser n'avait jamais eu lieu. Qu'il ne changerait rien à notre relation. Je ne pourrais pas faire abstraction de ce qu'il venait de se passer, et elle non plus. Je ne lui répondis rien, parce que je ne pouvais pas lui affirmer une telle chose, même si j'aurais bien voulu. Elle se leva finalement. « Je vais rentrer... Je... C’est trop pour moi en ce moment. Et c’est trop pour toi aussi, j’en suis consciente. » Sur ces paroles, elle tourna les talons. Devais je tenter de la rattraper ? Oui mais pour lui dire quoi ? Je ne savais pas, mais j'avais le sentiment que je ne pouvais pas la laisser ainsi prendre la fuite.  « Attends ! » m'écriais je, avant de me lever et la rattraper. Je plantai mon regard dans le sien. Et là...Le vide. Rien d'intelligent ne me venait. Alors finalement je lâchai ces trois petits mots banals.  « Je suis désolé » De quoi ? D'être un connard ? De ne pas avoir remarqué ce qu'il se tramait plus tôt ? D'être dans l'incapacité de lui donner ce qu'elle désirait ? De ne pas arriver à aligner une phrase ? Oui, probablement tout ça à la fois. Mon désolé me semblait complètement ridicule là. Elle n'en avait que faire. Et je n'arrivais malheureusement pas à lui dire quoi que ce soit d'autre. Je m'écartai alors finalement, pour la laisser s'en aller, ce qu'elle désirait faire il y a 10 secondes, avant mon intervention inutile.

J’aurais du m’attendre à une telle réaction de sa part. Rien de moins. Pourquoi alors, l’espace d’un instant, alors que mes lèvres c’étaient retrouvées contre les siennes, j’avais cru qu’il se passerait quelque chose. Que Cooper se laisserait aller. J’avais aujourd’hui la confirmation que j’étais bien naïve. Que m’attacher aux mauvaises personnes ne faisaient que me planter un couteau de plus dans le coeur à chaque fois. C’est pourquoi j’avais décidé de me lever et de partir. Cela ne me donnait plus rien de rester à ses côtés alors que clairement, il y a dès maintenant un malaise entre nous. « Attends ! » Mon corps se fige totalement. Je l’entendis venir à ma rencontre, la seule chose que je suis capable de faire est de me retourner pour lui faire face. Mon coeur se met à accélérer à une vitesse incomparable. Maintenant qu’il était face à moi, le regard plongé dans le miens, pourquoi est-ce qu’aucun mot sortait de sa bouche. Bouche que j’avais de nouveau envie d’embrasser maintenant. « Je suis désolé » Vraiment ? C’était tout ce qu’il avait à me dire. Pourquoi être désolé. Je ne comprenais pas. Mon coeur qui battait si vite une seconde plutôt, me fit atrocement mal à l’instant même. C’est mon orgueil qui en prend un coup. Mais c’est beaucoup plus que ça. Je crois que je suis réellement tombée amoureuse de lui. Et c’est ça qui me fait si mal en ce moment. « Non. C’est moi qui est désolée. » répliquais-je de ma voix douce, alors que les larmes me montent aux yeux. Non. Je ne veux surtout pas pleurer devant lui. Je me retourne donc, cherchant mon souffle puisque j’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer et je reprend mon chemin vers le château. Je laisse finalement les larmes couler, incapable de les retenir plus longtemps, me disant que je venais de faire une terrible erreur.

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