Après avoir fait mon petit tour de la maison, après avoir cherché et cela pendant des heures une pièce secrète je remarque que mes recherches restent vaines. Rien. Nada. C'est un peu déprimant tout de même. Alors il n'y a que la love-room comme pièce hors-norme? Rien d'autre? J'espère que le nid réserve d'autres surprises sinon je risque définitivement de m'ennuyer dans cette baraque et de planter une tente dès la semaine prochaine dans les bois. Je pense qu'Eryk serait vexé. Au pire je n'aurais qu'à l'inviter. Allons tous faire du campement. Je pense que la majorité refuserait, cela fera plus de place pour moi tout simplement. Retourner à la vie sauvage c'est vrai que cela me manque. Rester trop longtemps dans un certain confort n'est pas dans mes habitudes. C'est pour ça que changer de lieu de vie, juste pour quelques jours pourra certainement me réconcilier avec ce nid "d'amour". Mais avant tout cela, allons piocher quelques livres. C'est vrai que je viens tout juste de terminer Le miroir de Cassandre de l'auteur Bernard Werber. Il faut que je me renouvelle. C'est lorsque j'arrive au bout du couloir que je remarque Mallaury. Cela fait longtemps que je ne lui ai pas parlé. Depuis l'histoire des homards et conserves je crois. Je décide de le suivre à pas de loup. Il ne distingue pas ma présence. Je suis douée à ce jeu. Tellement bonne qu'il sursaute et manque de tomber lorsqu'il me découvre. "Depuis cinq minutes. ça va?" Je ne pensais pas autant l'effrayer. Je voulais juste, je ne sais pas le suivre pour ensuite lui parler. Certes ce ne sont pas des manières de faire, mais ce n'est pas non plus proscrit si? Apparemment pour lui si. Il faut vite que je trouve un remède pour le calmer. Je pourrais aussi très bien le laisser dans sa petite crise et m'en aller, mais Mallaury a toujours été sympathique, c'est à moi de l'être à présent. Je le prends alors délicatement par les épaules et l'amène à s'asseoir. "Ok ferme les yeux maintenant." dis-je d'une voix beaucoup plus calme, maternelle que d'habitude. "Et promis après je ne te referais plus jamais ça." Oui j'essaye de le rassurer pour le mettre dans des conditions de confiance. "Rappelle toi un souvenir heureux, calme. Dès que tu l'as en mémoire, cale ta respiration à tes battements de coeur, ça va t'aider à te relaxer et te reposer. Quand tu te sentiras prêt tu n'auras plus qu'à prendre une grande inspiration, expirer tout doucement. ça va te vider la tête." Technique que l'on m'avait apprise après le décès de mes parents. Cela avait fonctionné pendant un temps. Je ne pensais pas l'utiliser lors de cette aventure, ni l'apprendre à quelqu'un d'autre. Comme quoi rien n'est perdu.

Je remarque très vite que tout ne se passe pas comme prévu, à ma plus grande surprise. Après il faut avouer que je n'étais pas une grande pratiquante. Aquala m'avait beau montré quelques techniques j'avais dû, en tout, en réaliser deux sur des personnes. Pas parce que j'avais trop peur que cela marche, plutôt parce que je ne me sentais pas capable d'aider les autres. La preuve en est, Mallaury avait l'air encore plus perturbé qu'auparavant. Ce qui me gêna plus qu'autre chose et m'enferma dans un certain et rapide mutisme. Qu'est-ce que j'avais fait de mal? Ce n'était pas mon intention de le faire souffrir, jamais je n'aurais pensé en être capable. Mallaury était l'une des personnalités les plus adorable ici. C'était un homme bon, cela se ressentait et moi... moi je venais de le déglinguer. Je m'écarte alors de lui dès qu'il prononce mon nom. Manque de trébucher sur le tapis. M'en fiche, tout cela n'est pas important. "Non c'est moi qui le suis, je ne... C'était pas mon intention. Je voulais juste t'apaiser, régler ce que j'avais crée." dis-je en fixant mes mains, qui n'arrêtent pas de trembler depuis l'intervention chaotique. "Je n'ai jamais rencontré de problèmes auparavant. Enfin je ne suis pas une experte. Je ne côtoie pas beaucoup de monde à l'extérieur." dis-je en toute honnêteté. "J'espère que ça va. Je vais y aller si tu veux." Je ne sais pourquoi, mais le fait de l'avoir mis dans cet état me mettait mal à l'aise. J'avais l'impression d'avoir perdu quelque chose, un je ne sais quoi d'inconnu pourtant important. Son regard n'était pas le même. C'était comme s'il m'en voulait. Comme si ce qu'il avait vu l'avait plus enfoncer dans les tréfonds de ses pensées plutôt que de faire rejaillir la luminosité de ses bons souvenirs. J'avais tout fait à l'envers et je comprendrais qu'il ne veuille plus me parler. Moi-même en suis retournée.