Ma spécialité, faire des cupcakes. Je me demande parfois si je devrais vraiment devenir infirmière et pas plutôt me partir un petit commerce, où je ferais des pâtisseries. C’était deux vocations totalement différentes, et même si j’ai toujours voulu devenir infirmière, je crois que l’idée de devenir pâtissière me plait bien. Mais pour ouvrir un commerce, il faut beaucoup d’argent. Et ça, je n’en ai pas. Je suis peut-être mieux de terminer mes études alors et faire des cupcakes comme passe-temps. Entrain de mettre la touche finale, c’est-à-dire le glaçage, sur mes petits gâteaux, je vis Moore passer en coup de vent pour se diriger vers le salon. Je ne saurais dire ce qui me passa par la tête à cet instant même, mais je me dit qu’il était peut-être temps que j’aille parler à la demoiselle. Que j’essaie d’apprendre à la connaître et de me défaire de mes préjugés sur elle. Parce que, au fond, je ne sais rien de Moore sauf le fait qu’elle ait été odieuse avec moi à quelques reprises. Je pourrais très bien m’en foutre, ne pas lui porter d’attention, mais comme je déteste avoir quelqu’un à dos, je me dois d’essayer au moins de régler la situation entre nous. Je prend donc quelques cupcakes que je viens de faire pour me diriger vers le salon, allant à la rencontre de ma meilleure «ennemie» ici. Je dépose les gâteaux devant elle, lui offrant un sourire sincère, mais quelque peu timide. « T’en veux un ? Je viens de les faire, ils sont encore chauds. » dis-je doucement envers la jeune femme, m’installant à ses côtés sur le canapé. « Écoute Moore... On est pas partit sur une bonne base toi et moi... On pourrait pas recommencer à zéro ? » demandais-je donc, quelque peu timidement, espérant qu’elle n’allait pas m’envoyer promener au bout de seulement une minute de conversation. Je faisais un effort en ce moment, elle pourrait en faire un aussi. Je tendis donc ma main vers elle, comme si je voulais serrer la sienne. « Salut, moi c’est Esther. 22 ans et future infirmière. Et toi ? » me lançais-je donc, comme si nous en étions à notre première rencontre. Je me sentais un peu ridicule, mais j’espérais qu’elle entrerait dans le jeu, sinon j’aurais l’air d’une belle idiote.

J'ai l'impression qu'il ne se passe pas une seule seconde sans que je me demande ce que je fais dans cette aventure.. Faut que j'arrête que je mette les questions sur pose et que je me contente de vivre l'aventure comme elle vient. Je fais pas la gueule contrairement a ce que les gens pensent.. ok je suis nominé rien à foutre si je pars ça voudra dire que c'était le moment pour moi de partir. Je suis pas fataliste mais c'est pas comme si j'avais quelque chose qui me manquerais dans ce château.. enfin si.. Mais soyons claire tout ce qui s'est passé ici n'a été que pure conneries, que pure merdier. Et bien que j'ai l’intention de gagner cette aventure si je pars ce sera la tête haute et sereine, parce qu'enfin je vais pouvoir aller dans un bar, me bourrer la gueule avec des inconnu, les faire chier et ne jamais ou grand jamais les revoir. Et pour ceux qui sont ici, je commence à penser que ce serait une très bonne chose si nos chemins ne se recroisaient jamais. Enfin pour la plus part en tout cas. Je passe par la cuisine me dirigeant vers le salon. Je voix Chucky mais je la regarde pas. J'étais où avant ça ? Ah oui sur le balcon entrain de lancer des cailloux sur les cameraman qui se promène dans le parc et les alentours. J'en ai touché un ou deux, c'était cool, mais c'est vite devenu chiant. Alors je pose mon cul sur le canapé le plus grand du salon posant mon regard sur un point fictif du mur d'en face. « T’en veux un ? Je viens de les faire, ils sont encore chauds. » Putain je l'avais pas vu venir la Chucky. Si j'étais pas paralysé psychologiquement j'aurais certainement eu peur. Mais non. Je tourne la tête, regard inexpressif, yeux mis clos. Qu'est ce qu'elle veut ? Me gaver comme une oie ? Je réponds pas. « Écoute Moore... On est pas partit sur une bonne base toi et moi... On pourrait pas recommencer à zéro ? » La j'écoute un peu mieux et souris intérieurement, seulement intérieurement parce que ce de l'extérieur je suis aussi glaciale qu'un iceberg, et aussi dangereuse que celui du Titanic. Recommencer à zéro sérieusement ? Et elle croit que c'est avec ses cochonneries qu'elle va m'amadouer... bon ok j'adore les cupcake. J'ai pas répondu, je lui ai pas dis que je voulais faire sa connaissance, et la conne croit que mon silence veut dire oui. « Salut, moi c’est Esther. 22 ans et future infirmière. Et toi ? »  Cool ta vie. Tu va finir par frotter le cul de vieux incontinents pas capables de le faire eux même. Et moi ? « Moore, 189 ans, vampire. » dis-je dans un souffle me foutant clairement de sa gueule comme si j'allais lui parler de moi. Je me redresse légèrement et prend un cupcake. « C'est dégueulasse tes trucs. » Puis mord dedans sans me retenir, délicieux. Oui tout le contraire ce que ce que je viens de lui dire.

Je devrais peut-être automatiquement retourner dans la cuisine en voyant l’air glaciale que me lance Moore à ce moment même. J’avais peur de ce qu’elle pouvait me faire. C’est con avoir peur d’une fille comme ça, mais bon... Moore était intimidante. J’en venais à lui demander à recommencer à zéro, de façon à éliminer cette tension qu’il y avait entre nous. C’est pourquoi je me présentai, et que j’attendis qu’elle fasse de même, ce que je n’étais pas certaine qu’elle ferait. « Moore, 189 ans, vampire. » Je soupirai. J’aurais du clairement me douter que Moore ne voudrait pas faire copine-copine avec moi et qu’elle allait continuer de ne pas m’aimer pour une raison que j’ignorais. Mais bon, je n’allais pas passer pour la petite timide, retournant dans mon trou et ne disant rien. « Oh cool, un vampire. Toujours voulu en rencontrer un. » dis-je avec un peu d’enthousiasme, mais laissant entendre une touche de sarcasme dans ma voix. C’est alors que la jeune femme prit un de mes cupcakes, dégoutée avant même d’y avoir goûter. « C'est dégueulasse tes trucs. » J’haussai un sourcil en la regardant cependant le manger, étant totalement contradictoire avec ses paroles. Elle voulait simplement ne pas admettre qu’elle avait envie d’en manger un. D’une certaine manière, cela me faisait rire, mais je gardai se rire pour moi. « Arrête, ils sont délicieux, ton visage ne peut pas trahir le fait que tu aimes mes cupcakes. » dis-je en la regardant, affichant un léger sourire. Ce n’était pas de l’arrogance, simplement une phrase pour lui faire comprendre que je savais comment fonctionnait son petit manège. « Pourquoi tu ne m’aimes pas ? Je te tape tant que ça sur les nerfs ? » demandais-je alors immédiatement, ne voyant pas pourquoi je devrais tourner autour du pot pendant cinquante ans. Tant qu’à être en sa présence, j’allais demander la vérité.

Esther et ses gâteaux veulent devenir mon ami apparemment. Elle se présente genre on repart à zéro. Bien entendu je ne joue pas le jeu, elle s'y attendait c'est sûr. Elle n'est pas stupide je suis certaine. « Oh cool, un vampire. Toujours voulu en rencontrer un. » Dit la petite. Elle est vraiment bizarre, un vampire c'est méchant elle veut mourir ? J'hausse les épaules et me plein de la qualité pourave de ses pâtisseries tout en en mangeant. En faite c'est super bon et même mon visage ne peut pas le cacher d'après ce que dit la poupée. « Arrête, ils sont délicieux, ton visage ne peut pas trahir le fait que tu aimes mes cupcakes. » Ouais je m'en fou, j'hausse les épaules une fois encore. « Ouais j'en ai mangé des meilleurs. » dis-je sur un ton plat habituel. Puis ce qui vint me surpris, je ne m'y attendais pas. C'est qu'elle était sérieuse elle veut vraiment qu'on devienne pote ou quoi ? Euh.. laisse tomber ma vieille. « Pourquoi tu ne m’aimes pas ? Je te tape tant que ça sur les nerfs ? » Elle a pas compris je ne le déteste pas bien au contraire.. je la trouve in déférente c'est tout. Alors non elle se fait de fausses idées. « T'as l'habitude que tout le monde t'adore.. tu t'amuse à faire ces conneries pour que tout le monde t'apprécie, pourquoi ? T'as eu une enfance merdique des parents pas assez attentif ? » dis-je sur un ton sec. En faite je m'en fou de sa vie alors j'espère qu'elle va pas voir ça comme une occasion de me parler de son enfance merdique. « C'est pas que je t'aime pas, j'en ai juste rien à foutre de toi, je te trouve inintéressante. » Voilà c'est dit, maintenant elle a qu'à me prouver que je me trompe ça ne me dérange pas je me trompe souvent l'erreur est humaine.« Et puis t'as une tête de poupée. » dis-je dans une moue de dégoût. Je termine le gâteau et me frotte les mains entre elle dans un geste d'habitude.

« Ouais j'en ai mangé des meilleurs. » Évidemment, elle était incapable de l’admettre. Elle était vraiment de mauvaise foi, tout du moins, avec moi. Je la regardai manger, me décidant finalement à prendre un cupcake moi aussi avant de lui demander ce qui lui tapait sur les nerfs chez moi. C’était que fort que moi, je ne pouvais envisager ne pas être apprécié de quelqu’un. C’est un bien vilain défaut, je le sais. Et Moore semble de mon avis. « T'as l'habitude que tout le monde t'adore.. tu t'amuse à faire ces conneries pour que tout le monde t'apprécie, pourquoi ? T'as eu une enfance merdique des parents pas assez attentif ? » Surement sans le savoir, elle mettait exactement le doigt dessus. Enfin, pour seulement un de mes parents, puisque je n’ai aucune idée de l’identité de mon père. Pour ce qui était de ma mère, je n’aimais mieux même pas y penser. Penser à elle n’équivalait qu’à me souvenir de bien mauvaises choses. Mais il n’y avait pas seulement elle qui n’avait pas réussit à me donner toute l’attention dont j’avais besoin à l’époque. De trop nombreuse personnes ont contribué à celle que je suis aujourd’hui. Bref, je baissai les yeux un moment avant de les remonter vers Moore. « T’as tout a fait raison, bravo. » dis-je, indifférente à ses propos dans le fond. Mon enfance et adolescence ne regardait que moi, et personne d’autre. « C'est pas que je t'aime pas, j'en ai juste rien à foutre de toi, je te trouve inintéressante. » Inintéressante, bonne à rien, idiote et naïve. Voilà comment plusieurs m’ont résumé en quelques mots. J’avais beaucoup vouloir faire comme si cela ne m’atteignait pas, j’en était cependant incapable. « C’est pour ça que tu te sens obligé de m’insulter ? Parce que si je suis inintéressante à tes yeux Moore, ignore moi. Ce sera surement mieux ainsi. » commençais-je, d’une voix particulièrement calme. Je n’allais pas m’emporter pour si peu, je voulais discuter, c’est tout. « Je n’ai pas besoin de me faire dire à quel point je suis pathétique à toutes les deux minutes. Je sais que tu as une forte personnalité et sérieusement Moore, je t’admire pour ça. Mais moi, je ne suis pas comme ça. » ajoutais-je laissant un moment de silence nous envahir après ma phrase. Je prend une petite bouchée de gâteau, haussant les sourcils lorsqu’elle s’adresse de nouveau à moi. « Et puis t'as une tête de poupée. » Je ne savais pas qu’on pouvait ne pas m’aimer parce que j’avais une tête de poupée. Bon, il était vrai que l’on me comparait souvent au jouet, mais tout de même, elle m’avait surprise. Je la regardai un moment, ce regard qui voulait clairement dire: T’es sérieuse là ?

« T’as tout a fait raison, bravo. » J'avais dis ça au pif comme ça, parce que c'était un moyen pour moi de la faire chier un peu plu. Mais à vrai dire je ne pensais pas que ça allait être vrai et puis je m'en fichais c'était des mots et rien d'autres.. Mais c'est vrai que j'ai tendance à oublier que les mots peuvent faire mal, je m'en souviens que lorsque je suis confronter à une telle chose. Que lorsque des mots, des mots durs sont prononcé à mon encontre. Mais bon je m'en fiche alors … je continue sur ma lancé. Lui disant tout le bien que je pense d'elle. « C’est pour ça que tu te sens obligé de m’insulter ? Parce que si je suis inintéressante à tes yeux Moore, ignore moi. Ce sera sûrement mieux ainsi. »  Oh la petite.. C'est bien plus drôle de l'insulter faut bien rendre les choses agréable si je dois me coltiner sa présence.. autant le faire en riant un peu ou en passant un bon moment pour ma part. L'insulter je trouve ça cool.  « Je n’ai pas besoin de me faire dire à quel point je suis pathétique à toutes les deux minutes. Je sais que tu as une forte personnalité et sérieusement Moore, je t’admire pour ça. Mais moi, je ne suis pas comme ça. » Je soupire.. Elle réussis à me toucher dans ses paroles et je ne veux pas de ça. Je passe une main dans mes cheveux regardant un point fictif au sol. Elle est super doué pour faire sa petite chialeuse super chiante vous ne trouvez pas ? « Tu pourrait être plus forte si tu le voulais vraiment, alors joue pas les victimes. » dis-je d'un ton las et sec à la fois. Oui je fais pas dans la dentelle, je vais pas lui épargner ce que je pense sous prétexte qu'elle est aussi fragile qu'une poupée. D'ailleurs quand j'ai parlé de sa ressemblance avec ce jouet pour enfant elle a tiré une de ces tronche. Ben oui j'aime pas les poupées, j'ai pas joué longtemps à la poupée. Je soupire une nouvelle fois face à ce que je vais lui dire sa me fatigue déjà. « Écoutes, j'ai pas toujours été comme ça.. j'étais une petite fille douce et gentille, naïve et persuadé que tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Mais c'est faux y a que des connard dans ce putain de monde alors faut se protéger. » Et ma protection c'était ma grande gueule. Mais souvent je dépasse les limites en rabaissant plus faibles que moi. Mais Esther n'est pas si fragile qu'elle semble le pensé je trouve qu'elle a une force a sa manière. Elle n'est pas du genre à fondre en larme parce que je lui dis qu'elle est inintéressante à mes yeux. « J'ai 26 ans, je suis ouvrière dans le bâtiment. » dis-je à contre cœur histoire de satisfaire sa putain de curiosité. Mais qu’elle commence pas à me poser d'autre question parce sinon je vais montrer les crocs.

« Tu pourrait être plus forte si tu le voulais vraiment, alors joue pas les victimes. » Qui a dit que je jouais les victimes. Non, je n’étais pas de ces personnes qui aimaient être prit en pitié. Je disais simplement ne pas avoir le même caractère aussi fort que Moore. « Je ne joue pas les victimes. Et si ça paraît de la sorte, je suis vraiment désolée, parce que ce n’est pas ainsi que je veux qu’on me perçoive. » me sentais-je obligée d’ajouter, pour que les choses soient bien claires entre elle et moi. « Écoutes, j'ai pas toujours été comme ça.. j'étais une petite fille douce et gentille, naïve et persuadé que tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Mais c'est faux y a que des connard dans ce putain de monde alors faut se protéger. » J’étais, comme tous les habitants du château, au courant de son secret. Mais je ne connaissais rien d’autre de sa vie. Je fus donc surpris d’apprendre qu’elle n’a pas toujours été aussi forte, aussi grande gueule. Je n’étais pas d’accord. Il n’y avait pas que des connards dans la vie. Et pourtant, je faisais bien partie de ces personnes qui en ont rencontré plusieurs connards sur leur chemin de vie. J’avais aussi rencontré des personnes bien. Des personnes qui m’avaient aidé à avancer. Je leur en étais reconnaissante, mais j’avais tout de même l’impression de m’être rendu aussi loin dans ma vie que part moi même. « Je suis toujours resté cette petite fille douce et naïve, et j’ai réussit à me protéger des connards. Et crois-moi lorsque je te dis que j’en ai rencontré et pas qu’un seul. » dis-je en prenant une petite pause, repensant à toutes ces personnes dont je me foutais réellement de l’existence maintenant. « Je me demande ce que je serais aujourd’hui, si j’avais changé d’attitude. Si je m’étais comportée comme toi. Si je m’étais protégée d’une façon différente... » Je ne pouvais avoir les réponses à mes questions. Ce qui était dans le passé, restait dans le passé. « J'ai 26 ans, je suis ouvrière dans le bâtiment. » Je me tournai vers la jeune femme, la regardant un moment, avant qu’un sourire franc se dessine sur mes lèvres. Je tend la main une nouvelle fois, espérant que cette fois-ci elle allait la serrer. « Je suis enchantée de faire ta connaissance Moore. » dis-je, contente d’avoir enfin une discussion avec elle qui ne tourne pas en insulte générale.