Siomha

Un petit moment de détente ne fait jamais de mal à personne. J'estimais qu'après voir passé toute la journée d'hier à me morfondre à cause du départ de Céleste, j'avais droit moi aussi de me détendre un peu. J'en avais surtout bien besoin. Ainsi donc j'avais pensé que le jacuzzi serait l'endroit idéal pour me faire sortir de la tête tous mes petits soucis. Ceux-ci tourbillonnaient à toute vitesse... Moore pour qui j'avais décidé d'arrêter de me battre, Jacko et le café jeté à la gueule qui me piquait encore les yeux, Céleste qui m'avait laissé seul et pauvre... Trop de rebondissements, trop d'événements inattendus dont je me serais bien passé.
J'entrai alors dans les eaux chaudes du jacuzzi, dans l'espoir qu'une petite baignade me relaxerait un peu. Pour ça, j'avais revêtu mon slip de bain habituel, qui selon moi ne mettait pas vraiment en valeur mes attributs. Pour ce que j'en avais à foutre franchement... Je m'étais donc dis que je serais tranquille, à une heure pareille, que personne ne viendrait me déranger ou me tenir compagnie, selon le point de vue que l'on pouvait avoir là-dessus. Hélas, ma tranquillité fut de courte durée. À peine installé dans le bassin d'eau, j'entendis la porte s'ouvrir puis se fermer derrière moi. Et merde, je ne serais donc pas seul pour ma petite baignade du soir. Bon, et bien tant pis. Je me retournai alors pour voir qui avait ainsi perturbé mon moment de détente, et fus surpris de découvrir Siomha, en maillot, devant la porte. Fallait se méfier de celle-là, d'après les dires... Elle vous bouffait un homme en moins de deux. Toutefois je ne courrais pas beaucoup de risques, elle m'avait déjà fait comprendre que je n'étais pas franchement à son goût. Je lui devais le surnom de King Kong. Quant à elle, je préférais l'appeler Barbie. Je décidai de saluer la jeune femme, tout en arborant un sourire des plus forcés... et crispés. « Tiens, Barbie... Quel bon vent t'amène par ici ? » Pitié qu'elle sorte, pitié qu'elle sorte. Je ne voulais pas me retrouver avec elle ici, non ! Mais je la connaissais, du moins j'en avais entendu des belles sur elle... Elle ne risquait pas de s'en aller comme ça.

La grange. Un endroit qui n'avait pas attiré la blonde outre mesure. Pour la simple et unique bonne raison que c'était étrange, d'avoir un spa ultra moderne dans une grange à l'allure toute pourrie. C'est comme ça ? Une métaphore sur la beauté intérieure ? Ou sur le fait qu'il faut toujours se méfier des apparences ? Allez savoir. Toujours est-il qu'en deux mois, elle avait dû se rendre dans la grange une ou deux fois, histoire de voir ce que c'était et de repartir aussitôt. Tout ce luxe était à vomir, très franchement. Et c'est bien pour cela qu'elle s'en passait volontiers et qu'elle ne se rendait jamais au spa, ni au jacuzzi, d'ailleurs. Et pourtant, oui, pourtant, Síomha avait enfilé un maillot de bain, son peignoir et rapidement, elle s'était retrouvée dans la grange. Mouais. Elle allait tester le jacuzzi. D'après que cette eau bouillante remplie de bulles est agréable. Soit. Mais alors qu'elle entra dans la pièce, posant son peignoir dans un endroit sûr, elle eut l'agréable – ouais ou pas – surprise de retrouver Ruben. Ah. Elle lui jeta un regard. Soupir. Même ici, on peut pas être tranquille. Il devrait pas plutôt être en train de se goinfrer comme le reste des candidats à une heure pareille ? Ou du moins, de préparer toutes les merdes qu'il avalerait ensuite ? Tss. Ce qu'elle faisait là ? Elle se le demandait franchement. Elle s'approcha du jacuzzi, laissant son doigt glisser sur le bord du bassin tandis qu'elle en faisait le tour. « Ça me paraît évident, je t'ai suivi pour pouvoir profiter de toi. Bien entendu. » Elle agrémenta cette raillerie de quelques battements de cils hypocrites. Même plus le droit de se promener tranquille quelque part sans obtenir tout un interrogatoire sur la raison de sa présence. Tss. Nouveau regard en direction du brun puis elle entra enfin dans l'eau.

Et moi qui pensais être tranquille ce soir, pouvoir profiter d'une petite baignade sans que l'on vienne me faire chier. Pour la tranquillité, on repassera. Car Siomha avait elle aussi eut l'idée de faire trempette, pour mon plus grand désespoir. Ce n'était pas que je n'aimais pas cette fille, je ne supportais juste pas sa façon d'être. Excusez-moi du terme, mais à mes yeux ce n'était qu'une... qu'une grosse poufiasse. Voilà. Elle s'était bien tapée la moitié des mecs et des nanas de ce nid, alors bon c'était selon moi un terme tout à fait adéquate pour qualifier le genre de personne qu'elle était. Elle savait probablement ce que je pensais d'elle d'ailleurs, et elle non plus ne me portait pas dans son cœur. Je lui avais demandé ce qu'elle venait faire ici, à dix-neuf heures passées. « Ça me paraît évident, je t'ai suivi pour pouvoir profiter de toi. Bien entendu. » Allons bon. Devais-je m'inquiéter ? Pas besoin, la jeune femme était parfaitement ironique. Je savais que je ne faisais pas partie des personnes avec lesquelles elle avait prévu de s'envoyer en l'air. J'étais sans doute pourvu d'un système pileux trop avancé pour elle. « Je te préviens, je suis pas un homme facile. Je couche pas avec la première venue, ni avec la première blondasse. » Siomha était, comme à son habitude, vêtue de la façon la plus légère possible. Elle portait un maillot de bain, mais en était-ce véritablement un en fait ? « Très joli ton maillot. Ou plutôt le morceau de tissu que tu portes sur toi et qui semble faire office de maillot de bain. » Un compliment était toujours bon à prendre non ? Une façon très subtile de lui signifier tout le bien que je pensais de sa façon de s'habiller. Elle n'en restait pas moins très bien foutue et pas franchement désagréable à regarder, mais ce n'était tout simplement pas mon genre. Merci, je laissais volontiers ma place à Jackson. Ou à un, ou une autre. Ils semblaient tous faire la queue pour coucher avec elle ici. C'est désolant.

Mouais. Au final, le jacuzzi, c'était vraiment juste de l'eau chaude avec des bulles. Bof. Autant prendre une douche. Au moins, c'était de l'eau propre. C'est vrai, combien de personnes avaient fait trempette là-dedans ? Combien avait baisé ici ? Pas sûr qu'elle souhaitait réellement le savoir. Parfois, l'ignorance est une bonne chose. Si, si, je vous assure. Toujours est-il que la belle cherchait à différencier les sensations dû au jacuzzi et celles qu'elle ressentait habituellement. Étant donné qu'elle ne ressentait pas souvent grand chose, c'était assez facile de deviner ce qu'elle ressentait en étant assise le cul dans l'eau. En gros, rien du tout. Ça ne faisait pas d'effet, ce truc. Ce n'était pas censé relaxer les gens ou une autre connerie du genre ? Ah bah, mince. C'est que Síomha devait déjà être détendue, alors. Qu'importe. Ruben répliquait qu'il ne laissait pas n'importe qui profiter de son corps. Ni la première venue, ni la première blondasse d'après ses dires. Aie. Elle pourrait presque s'offusquer d'un ton si réducteur. Ouais, non, en vrai, elle s'en foutait. « Oh, vraiment ? Zut. » qu'elle fit d'un ton las, faisant bien comprendre que cela l'intéressait à peu près autant que sa première chemise. La vie sexuelle de la blonde était simple dans le fond. Soit on acceptait de baiser avec elle et tant mieux. Soit non et tant pis. Alors elle ne comptait pas violer Ruben si comme il le disait, il ne couchait pas avec n'importe qui. Peu importait au fond, puisqu'elle savait aussi se tenir. Véridique. Et voilà que le brun critiquait son maillot de bain. Trop aimable. Mais pour tout dire ce n'était pas le sien, de maillot. Elle l'avait piqué à une autre cruche. « Merci. Je crois que je l'ai piqué à ta copine. » Oh, la garce. Bah ouais. Bien entendu qu'en parlant de sa copine, elle parlait de Moore. Parce qu'elle avait beau n'avoir aucune idée de ce qui se tramait entre eux – pour tout dire, elle s'en foutait – il semblait évident qu'il y avait un truc. Alors, s'il était en droit de lancer une pique, elle supposait qu'il en était de même pour elle. Pourquoi se gêner, après tout ?

Une chose était sure, me trouver dans le jacuzzi en compagnie de Siomha n'était pas franchement la situation la plus agréable au monde. Loin de là. Je n'avais mais alors aucune envie d'apprendre à connaitre cette personne, car elle représentait tout à fait le genre de femmes dont le style de vie et le comportement m'exaspéraient. Siomha usait de ses atouts physiques pour amener dans son lit toutes les nanas et tous les mecs qu'elle voulait. Elle devrait d'ailleurs sérieusement songer à faire un dépistage. Une maladie sexuellement transmissible n'était jamais bien loin... Je savais que peu de candidats s'entendaient bien avec elle, j'ignorais si il y en avait en fait. Elle était agaçante rien qu'en ouvrant la bouche, car elle disait tout simplement n'importe quoi. Ce qui ne donnait pas envie de mener une discussion. Bref. Toujours est-il qu'elle pouvait jouer les allumeuses autant qu'elle le souhaitait avec moi, j'étais totalement impassible à ses charmes. Je lui avais bien fait comprendre que les blondasses dans son genre, très peu pour moi. Elle fit la déçue, mais ne l'était aucunement. A croire qu'elle avait pris des cours d'ironie avec Jacko le blond. « Je sais, tu es très déçue. Je serai sans doute le seul homme ici avec qui tu ne t'enverras pas en l'air. » Ils allaient probablement tous y passer, tous excepté moi. Désolé hein, mais aucune candidate n'était encore tombée dans mes filets et ça n'était pas près d'arriver. Je voulais changer de style de vie, devenir un autre homme, alors même si les tentations étaient nombreuses ici, j'avais décidé de garder mon pantalon boutonné. J'avais fait remarquer à la demoiselle que son maillot de bain ressemblait plus à un morceau de tissu vulgairement enfilé. Elle rétorqua l'avoir piqué à ma "copine". Par là je compris Moore. « Ce n'est pas ma copine, et laisse-là en dehors de ça si tu veux bien. » Blondasse. Moore avait bien trop de classe pour porter le même genre de tenues que Siomha. Une montagne séparait les deux jeunes femmes, un océan, une planète, un univers. Heureusement que l'eau était chaude dans ce jacuzzi, sinon je me serais barré depuis belle lurette.

La belle s'enfonça un peu plus dans l'eau, étendant ses longues jambes devant elle. Elle n'irait quand même pas jusqu'à dire que c'était agréable, ce jacuzzi. Mais soit. Elle voulait bien tester. Il paraît qu'il faut avoir l'esprit ouvert, alors... quoique, elle l'avait, l'esprit ouvert. Le pire, c'est que c'est vrai. Elle était vachement ouverte d'esprit, comme nana. Vous voyez ? Elle a des qualités, finalement. Dingue. Et tandis qu'elle remettait sa chevelure blonde en place sur ses épaules, Ruben, lui, fit une nouvelle fois référence à la réputation de la belle. On la prenait vraiment pour une catin, en fait. Ah, oui, quand même. Elle n'avait pourtant couché qu'avec trois personnes. Trois personnes en deux mois, c'est très clairement raisonnable, non ? Elle trouvait que si. D'accord, elle avait aussi tenté de chauffer pas mal de monde, mais qui comptait, hm ? Et puis, il y avait de grandes choses pour qu'il ne soit pas le seul. Genre, elle ne pourrait pas baiser avec Franckie. Bah non, la religion le lui empêchait ou une connerie du genre. Et puis, elle soupçonnait Sonny d'être gay. Bah, ouais. Ils avaient dormi dans le même lit pendant quoi ? Un mois ? Plus ? Et il n'avait jamais rien tenté. Rien du tout. Pas même une petite caresse sous la couverture. Alors, forcément, il devait être gay, ce qui rendait les choses plus compliquées pour elle. Tout ça pour prouver que non, Ruben ne serait pas le seul homme à se préserver de Síomha. Tss. « Comme c'est dommage. Moi qui rêve de toi toutes les nuits. » ironisa-t-elle à nouveau. Oui, bon, ce n'était pas nouveau, les discussions sérieuses, ce n'était pas pour elle. Par la suite, la blonde avait implicitement évoqué Moore. Juste comme ça. Pour faire chier, peut-être. Ouais, ça devait être ça. Il fallait bien qu'elle soit chiante, de façon intentionnelle de temps à autre, non ? Et puis, c'était probable qu'il soit à Moore, ce maillot. Après tout, ce n'était qu'un maillot de bain noir, tout simple qui recouvrait tout ce qui avait besoin d'être recouvert. « Je disais ça comme ça. » qu'elle fit en haussant vaguement les épaules, comme pour expliquer ses propos suite à sa réaction. Ouais voilà, elle avait juste dit ça comme ça, après, il faisait ce qu'il voulait de cette information.

Siomha pensait sans doute vendre du rêve, il n'en était pourtant rien. J'ignorais si elle parvenait réellement à affoler tous les mecs et les nanas ici, mais moi je restais totalement de marbre en la voyant. Elle ne me dégoutait pas physiquement, en revanche je ne supportais pas son comportement. Elle n'était à mes yeux qu'une fille facile, rien de plus. Selon moi Siomha ne se respectait pas elle-même, ce qui était tout de même bien triste. En fait le plus triste dans cette histoire, c'était que dès que quelqu'un se sentait en manque, il venait automatiquement voir la demoiselle pour assouvir ses pulsions sexuelles. Elle n'était qu'un objet pour tous ici, s'en rendait-elle vraiment compte ? Je n'en étais même pas sur. Je lui avais bien fait comprendre que s'il y avait bien un homme qu'elle n'emmènerait pas dans son pieu ici, c'était bien moi. Je lui tendais une perche, afin qu'elle puisse une nouvelle fois nous faire part de toute l'ironie dont elle était capable. Jacko lui en avait appris des choses, quand même. « Laisse-moi te dire que t'es bien la seule... » C'était vrai, non ? Aucune fille ici ne rêvait de s'envoyer en l'air avec moi et je pouvais tout à fait les comprendre. Il y avait bien plus tentant que moi en ces lieux, y'avait du jeune mâle par ici. Moi j'avais la trentaine passée, alors bon je n'affolais pas autant les foules qu'il y a dix ans. La roue tourne, comme on dit. Sa petite référence à Moore pour justifier son choix de maillot ne m'avait pas beaucoup plu. Elle prétendait avoir sorti ça comme ça, je voulais bien la croire. « Certes. Mais je me devais de réagir, car Moore n'est pas franchement du genre à porter ce genre de maillots, initialement destinés aux petites bimbos dans ton genre. » Ou catins, si elle préfère. Toujours était-il que si Siomha ne se voulait pas blessante, elle l'était en tout cas malgré elle. Je n'acceptais aucune critique faite sur Moore, c'était comme ça.

Qui sait, après tout ? Peut-être bien qu'elle fantasmait sur Ruben durant la nuit ? Peut-être bien qu'elle avait rêvé de ce moment ? Et qu'elle avait fait en sorte de se retrouver seule, ici, avec lui, en l'ayant effectivement suivi ? Après tout, on ne sait pas. Qui pouvait affirmer que la blonde n'était pas une véritable perverse qui observe ses proies et les pousse à la faute, en usant de ses charmes ? C'était possible. Qui pouvait affirmer le contraire, hm ? Bon, en vrai, non, ce n'était pas vrai, c'était faire bien trop d'effort pour peu de choses au final. Eh bien, oui, elle n'a rien contre la difficulté, loin de là, mais pourquoi se faire chier quand il suffit de proposer l'idée à certaines personnes pour obtenir ce qu'elle désirait ? Vraiment, elle préférait autant ne pas faire s'emmerder. Quand c'était simple, pourquoi faire compliqué ? Eh donc, il paraissait qu'elle était la seule à fantasmer sur lui. Ah, pauvre de lui. Même sa copine ne rêvait pas de lui la nuit ? Dur. « Personne d'autre n'a vu ton côté sexy ? C'est triste. » Que ferait-elle sans ironie ? Honnêtement, elle se le demandait. Et c'était noté: Moore, sujet délicat. Ça marche. Cela dit, qu'on ne se foute pas de la gueule du monde, ça serait totalement le genre de la brune de porter un maillot de bain sexy. Non, parce que, bon, aux dernières nouvelles, la brune aussi couchait avec tout le monde, parler avec des mots crus et puis, bon, elle s'habillait sexy hein, qu'on se le dise. « C'est vrai que Moore s'habille comme une nonne. » Ironie encore. Bah ouais. Mais en même temps, à moins de connaître une différente Moore, elle voyait difficilement comment penser différemment sur le sujet. L'amour rend aveugle, il paraît. Ça doit être ça. « Et je ne suis pas une bimbo. » Par pur esprit de contradiction.

Le sujet Moore était à proscrire avec moi, surtout lorsqu'il s'agissait d'en dire du mal. Là vraiment, je pouvais très vite prendre la mouche et c'était ce qu'il venait de se produire avec Siomha dans le jacuzzi, quelques minutes auparavant. Je doutais que la jeune femme ait réellement voulu me blesser, après tout elle devait avoir autre chose à foutre que de se soucier de ce qui pouvait me toucher ou non. J'avais sous-entendu à la demoiselle qu'elle devait être la seule ici à rêver de moi la nuit. Comme si c'était le cas d'ailleurs... On allait pas se mentir, j'étais pas le genre de type qui faisaient fantasmer les midinettes. J'étais Ruben, un trentenaire bien dans sa peau, un peu grognon certes, mais plus sensible qu'il ne le pensait au final. « Très triste en effet. Je fais pourtant tout pour le faire sortir, ce côté sexy qui se veut si ravageur chez moi. » Oh oui, c'était certain, tout était mis en œuvre pour passer pour le sex-symbol du nid : slip rose fushia, bretelles, pantalon taille haute, petit polo style golfeur, cravates aux motifs crève-l'œil. Non vraiment, je ne comprenais vraiment pas ce qui m'empêchait de faire des ravages avec un tel style vestimentaire qui, j'en étais persuadé, devait être jalousé par bien des hommes ici. J'avais fait comprendre à Siomha que Moore ne serait pas du genre à porter ce que elle portait. Je ne sous-entendais pas que Moore évitait tout ce qui était sexy, cela aurait été plus mentir qu'autre chose, mais selon moi Moore restait tout de même bien plus classe que Siomha, bien moins vulgaire en somme. « Bon, elle s'habille peut-être pas comme une nonne, je l'admets. Mais bon, de là à dire que vous jouez sur le même terrain côté look, on y est quand même pas. » Moore pouvait elle aussi paraitre très vulgaire quand elle le voulait, mais elle savait aussi s'habiller de façon plus décontractée, sans perdre son élégance naturelle. Selon moi, c'était encore un style vestimentaire des plus basiques qui la mettait le plus en valeur. Mais je n'allais certainement pas donner des leçons de look, ni à Moore, ni à Siomha. Siomha prétendant ne pas être une bimbo... Mouais, difficile à croire quand même. Tout le monde s'en était bien rendu compte ici, alors inutile de sauver les apparences. « Très bien. Si tu n'es pas une bimbo, alors qu'est ce que tu es... une ravissante idiote ? une gourde sexy ? » C'était les expressions que l'on utilisait le plus couramment pour désigner les bimbos autrement que par ce terme. Après, de là à clairement dire que Siomha était ravissante et sexy, chacun son avis sur le sujet. Mais gourde et idiote, là par contre, j'approuvais totalement.

Ah, je vous jure, ces nanas. Incapable de voir quel homme a un potentiel sexy. Tss. Après tout, toute cette pilosité qui faisait que Ruben était Ruben devait bien en attirer une, non ? Non ? Tss. Ne dit-on pas que les poils sont un signe de virilité ou une connerie du genre ? Ouais, bah voilà. Les nanas préféraient les petits jeunes qui n'ont pas un poil sur le torse. Ça les regardait. Síomha ? Oh, bah, elle, poils, pas poils, c'est du pareil au même. Tant que ça a du bon matériel entre les deux jambes, vous savez, le reste de l'intéresse pas tant. Enfin si, il ne suffit pas d'avoir été gâté par la nature de ce côté-là, il faut savoir en faire bon usage, mais bon, ça paraissait logique, hm ? « Oui, je vois ça. » Toujours ce petit brin ironique dans la voix. Que voulez-vous, elle était tellement habituée à parler de la sorte qu'elle se demandait franchement s'il y avait une façon différente de s'exprimer. Oui ? Non ? Bof, qu'importe. Quant au style vestimentaire de Moore, eh... était-ce nécessaire de s'attarder sur le sujet ? Allez savoir. Toujours est-il que c'est vrai. Elle voulait bien avouer que Moore était peut-être bien plus classe. Il faut dire que la blonde avait quatre tenues différentes qui se composaient exclusivement de jeans troués et de tee-shirts. Elle en avait deux à manches longues, un à manches courtes et un à manches trois-quarts. C'est tout. Donc, forcément, niveau classe, elle repassait. Mais elle le vivait plutôt bien à vrai dire. Des fringues étaient des fringues, pourquoi se casser la tête ? Et puis, bon, il faut dire qu'elle préférait encore quand elle était à poil ou grandement dénudée donc... Enfin, encore heureux qu'elle ne jouait pas sur le même terrain que Moore hein, ça lui convenait très bien, elle préférait autant ne pas être comparée à elle. « Exactement. » approuva-t-elle alors. Ironie ? Pas ironie ? A votre avis...? Et non, Síomha n'était pas une bimbo. D'accord, elle était bien foutue, c'est vrai. Mais de là à la qualifier de bimbo ? S'il vous plait quoi, elle ne jouait quand même par au même niveau que Pamela Anderson. Non, merci. Et elle n'utilisait pas tant que cela sa plastique arrangeante. Non, du tout. Si les gens ne la voyaient qu'avec ses attributs féminins ( qu'elle ne mettait pas trop en avant non plus hein, on ne peut pas dire qu'elle portait des décolletés immenses ), elle n'y pouvait rien. Donc, pas une bimbo. Ni une ravissante idiote, non. Encore moins une gourde sexy. Non, elle était... Tiens, d'ailleurs, elle était quoi ? « Je vais te laisser chercher tout seul. Tu me diras quand tu auras trouvé la réponse. » Ou comment éluder la question. Ouais, exactement. Cela dit, Ruben pourrait peut-être trouver tout seul la réponse à cette question. Histoire d'entrainer un peu ce qui est censé lui servir de cerveau. Trop adorable cette nana, c'est vrai.