oona.
21 mars 2012, 15h35.

Je m’étais remise à la danse depuis ma blessure. Impossible de faire autrement, c’était là ma seule façon de vraiment dépenser de l’énergie, de m’entraîner, puisque je n’étais pas vraiment porter sur la machine, brute et froide. La danse, elle, me permettait de ressentir jusque dans mes doigts cette énergie qui circulait dans mon corps, cette chaleur si réconfortante de l’effort soutenu. Vêtue d’une tenue de sport des plus simples (pantalon noir, t-shirt blanc et veste grise), je me rendis donc dans la salle du même nom, et je branchais mon iPod dans le système de son. Et la musique fut. Une musique plutôt tranquille au début : après tout, il me fallait bien faire quelques échauffements avant de me lancer pour de bon. Je ne voulais pas l’épisode de la St-Valentin se reproduise et réduise à néant mes efforts pour me remettre en forme. Deux semaines de repos forcé, c’était tellement pénible… La chanson se terminait et déjà, et la musique changea radicalement pour quelque chose de plus entraînant. Enfin, j'allais pouvoir me défouler. J'enchaînais donc de mes échauffements vers un truc qui me ressemblait beaucoup plus, un truc plus freestyle, mélangeant du hip-pop et du r&b : il faut dire que l'ambiance sonore s'y prêtait bien.

Certains tapent dans des Punching Ball ou dans des sacs pour se défouler, ou vont carrément frapper dans un mur. D’autres envoient tout valser : les oreillers, les couvertures, la décoration d’une chambre par exemple. De mon côté, j’avais réellement envie de me défouler, mais pas de ces manière là. Non pas que j’en avais pas envie : balancer un vase à travers la pièce me défoulerais certainement à merveilles, mais je sais que, seule, la danse peut m’apaiser. Je partais de loin, mais je savais qu’en dansant j’allais oublier tout les soucis du dernier prime. Mon statut de personne encore en danger (pour pas changer), le départ de Baptiste avec qui je n’avais pas eut le temps de partager assez de choses, et surtout le départ d’Artie, à qui je n’avais pas franchement eut le temps de dire au revoir. Le Sir, qui me manquait déjà terriblement. Je ressentais alors pour la première fois de ma vie, le poids de l’absence de quelqu’un à qui l’on s’attache trop. En entrant, je m’étais vraiment dis de ne pas m’attacher aux autres, avec les départs, tous ça… J’enfilais dans la chambre une paire de collant, puis un justaucorps bordeaux et pour finir, je nouais à ma taille une jupe dite Olympe. Pour parfaire le tout, je m’attachais les cheveux long en un chignon sévère de danseuse. Je ne voulais croiser personne. Ne parler à personne. Alors je me dépêchais de descendre d’un étage et de rejoindre la salle de sport, malheureusement déjà occupé par quelqu’un et sa musique bruyante. Je lâchais un soupire d’ennuie, mais j’entrais tout de même la dedans, me laissant tomber sur un banc, pour nouer les pointes que je tenais entre mes mains. J’avais pris mes tenues de danses, de la plus minime à la plus complète pour le château. Je me connaissais, je savais que je n’aurais pas pu vivre sans la danse. J’enfilais délicatement ces ballerines, les laçant délicatement et méticuleusement, comme toujours. Je relevais ma tête vers Evey – puisqu’il s’agissait d’elle – pour la regarder danser. Dieu que je n’aimais pas ce style de danse et encore mois ce style de musique. Ce n’étais absolument pas dotée de classe, ni de grandeur comme la danse classique. Je la regardais pourtant s’exécuter, avant de l’interrompre : « T’as bientôt fini j’espère ! » Cette semaine n’était pas placé sous le signe de l’amabilité pour moi et je pense bien que tout le monde en fera un peu les frais.

Alors que je danse depuis quelques minutes et que la musique continue de se faire entendre dans la pièce, j’aperçois du coin de l’œil ce que je crois être Oona qui pénètre dans la pièce. Vêtue telle une parfaite petite ballerine, elle semblait fort mécontente de me trouver là. En quoi ma présence la dérangeait-elle, je ne sais pas. Surement que l’envie de danser lui avait traversé l’esprit et qu’elle est fort déçue de se rendre compte que la salle de sport est déjà occupée. Désolé, ma belle, d’être arrivée avant toi. Je continue ma routine, alternant entre quelques mouvements qui me sont familiers et d’autres que j’improvise sous le coup de l’inspiration. Je me préoccupe peu de l’autre candidate, jusqu’à ce qu’elle lève le ton à mon intention. « T’as bientôt fini j’espère ! » Je ne vais pas dire que je suis surprise de l’entendre rouspéter ainsi, car rien qu’en scrutant son air dans le miroir, j’ai bien vu qu’elle n’était pas d’humeur. Bon d’accord, son charmant Sir s’est fait montrée la porte de sortie. Ok, mais de quel droit se permette-t-elle d’être aussi désagréable à notre encontre – car ça semble être généralisée, là. Je ne suis pas sa seule victime. Que je sache, ce n’est pas de notre faute, s’il a quitté le château. Sa haine, c’est envers les téléspectateurs qu’elle devait être dirigée. Pas nous. M’arrêtant en plein dans un mouvement au niveau du sol, je me relève et me tourne vers elle, ccroisant mes bras sous ma poitrine, le souffle court. « Non, je commence à peine. » fis-je, sur un ton similaire. « Si ça ne te plait pas, rien ne t’oblige à rester. » On m’attaque, impossible de ne pas répliquer. Si elle est bête avec moi, je le serai aussi. Instinct de protection, tout naturellement.

Désolé, c'est mauvais .

Chacun ses goûts, comme on dit. Je n’aime pas ce genre de musique et de danse ; il devait en être pareil pour Evey. Après tout, la salle de sport, elle est pour tout le monde. Ouai, sauf que j’ai vraiment envie de danser pour évacuer ce que j’ai en moi et que je n’ai pas envie de dire aux autres. Evidemment, les autres en question, avaient bien compris que j’en voulais au public d’avoir éliminé Artie, puis Baptiste et le même soir. C’était exclusivement à eux que j’en voulais et pourtant, je ne me montrais pas forcément aimable avec les habitants, à l’image d’Evey en ce moment. Mais c’est comme ça, ma mauvaise humeur et ma tristesse combinée on prit le pas sur le sang-froid que je pouvais avoir habituellement. « Non, je commence à peine. » Je levais un sourcil, lâchant un soupire. J’avais vraiment envie de la voir s’en aller, mais je n’étais visiblement pas tombée sur la bonne personne. « Si ça ne te plait pas, rien ne t’oblige à rester. » Je roulais des yeux. Qu’elle ne s’attend pas à ce que je m’en aille : je suis venue pour danser ; j’allais le faire. « Non ça me plais pas effectivement, mais j’vais pas m’en aller… » Je me levais du banc sur lequel j’avais lacé mes ballerines, pour venir me positionner devant le miroir. Je ne regardais pas Evey et je commençais un échauffement, au rythme de la musique qui n’a pourtant rien du tout de classique. Après tout, j’avais toujours cette envie de casser la réputation du classique ; cette réputation qui en fait une danse pour les riches et rien que pour eux. J’enchaînais les mouvements d’échauffement, sans me préoccuper de l’espace que je prenais et sans me préoccuper du regard qu’Evey devait porter à mon égard.

Je suis désolé pour le retard et pour cette horrible réponse !