Bonsoir et bienvenue sur ce douzième prime de Fake Lover, l'émission la plus regardé d'Irlande et de France. Voilà déjà onze semaines que nos candidats ont franchi les portes du nid d'amour de Cupidon. Onze semaines, trente cinq candidats et ils ne sont plus que douze. Douze candidats aux parcours exemplaires, quatre d'entre eux vont se voir offrir l'opportunité d'obtenir une place en finale. Il est d'ailleurs trop tard pour voter. Mais je vous rappelle que dans la poule une Ruben avait le 1, Esther le 2, Syssoi le 3, Moore le 4, Siomha le 5 et Gabrielle le 6. Dans la poule deux, Jackson avait le 1, Sixtine le 2, Zhara le 3, Franckie le 4, Connor le 6 et Cooper le 6. Je vous laisse avec Cupidon qui a des choses à vous annoncer comme toujours... Et j'en profite pour souhaiter bonne chance aux demi-finalistes.

Ce soir, c'était un peu le "pré-grand soir". Les demi-finales, si vous préférez, ou la grande étape avant la finale de la semaine prochaine. Ainsi donc, à l'issue de ce prime, nous connaitrions les noms des quatre finalistes de cette saison, et je savais déjà pertinemment que je n'en ferais pas partie. Plutôt que de me bercer de douces illusions, j'en avais pris très tôt conscience et avait tenté de profiter de ma dernière semaine dans le nid... en tant que candidat en jeu bien sur. Car même si je connaissais déjà l'issue de la soirée et le sort qui me serait réservé, je comptais bien rester jusqu'au bout, histoire de soutenir les quatre chanceux qui obtiendraient une place en finale, bien méritée sans doute. J'ignorais ce que cette soirée nous réserverait, et je préférais encore ne pas chercher à le savoir avant l'heure H. En attendant je rejoignis le plateau, d'humeur morose il fallait bien l'avouer. Je n'avais pas le moral depuis quelques jours, depuis mercredi précisément. Je me sentais désormais très seul au sein de ce nid, comme au bord d'un précipice dans lequel je pourrais tomber d'un instant à l'autre. Je ne me raccrochais qu'à mon aventure, que je voulais terminer sans accroc. Une fois sur le plateau, je me dirigeai vers les sièges et pris place sur l'un d'entre eux, silencieusement, l'air pensif. Je n'étais par contre par stressé pour un sou, ah non vraiment pas. Je savais qu'il y avait peu de chances que je ressorte surpris de cette soirée. Côté tenue, j'avais endossé quelque chose de prêt du corps., genre un jean moulant, une veste, un gilet, une chemise, une cravate bien sur... Ça n'était pas la totale, pas le grand jeu non plus, mais j'en restais à l'aise. Le reste du groupe commença à se pointer. La soirée n'allait pas tarder à commencer.

C’est le douzième prime, ça sent la fin. Gabrielle n’est pas triste, au contraire, parce qu’elle pense qu’elle a vécu pas mal de choses dans cette maison, elle ne regrette rien, et toute bonne chose à un fin, et la fin de l’aventure pour les finalistes est dans une semaine. Si la belle était éliminée, ce qui était fort probable, elle n’était pas sûre de rester une semaine supplémentaire, Gabrielle n’était sûre de rien aujourd’hui. Elle se grille une dernière clope avant de tirer sa tenue de sa valise déjà faite, Gabrielle avait mis un certain temps à rassembler toutes ses affaires, elle embarquait même des choses qui n’étaient pas à elle, par exemple la chemise de Clément, il faudrait qu’elle pense à le la lui rendre à la sortie. Cela lui donnera une excuse pour le revoir. Elle file enfin à la douche, où elle se prélasse un bon moment, elle se lave aussi les cheveux, elle se fait tout, maintenant qu’elle y est, elle finit sa douche avec de l’eau froide, ça a le don de vraiment la réveiller pour le prime, pour éviter qu’elle s’endorme. Elle sort de la douche, et s’enroule dans une serviette avant d’enfiler ses sous-vêtements, puis elle enfila sa robe. Une robe courte et légère, vaporeuse, qui la mettait en valeur, elle et ses cheveux couleur feu. Cette robe dévoile aussi ses jambes blanches. Gabrielle cherche ses chaussures, cachées sous son lit, avant de les chausser, des bottines à talons de 8, noirs, assez sobres, une ou deux bagues au doigt. La belle se plante un instant devant le miroir, elle n’a pas envie de se maquiller, elle se trouve bien comme ça, puis elle jette un coup d’œil à ses cheveux. Indomptable, ils partent un peu dans tous les sens, elle leur donne vaguement un ou deux coup de brosses, pour la forme avant de se rendre vers le plateau. Gabrielle est enfin prête. La rousse se rend lentement sur le plateau, d’une démarche souple, avant de prendre place sur un des canapés encore libre, et de croiser les jambes, attendant la suite.

C’est l’heure du prime. Comme à tous les dimanches soir. Pourtant, cette semaine il y a beaucoup plus de fébrilité dans l’air. Parce que c’est la demie-finale et parce que pour plusieurs d’entre nous, se sera la fin. Seulement quatre personnes sur les douze restantes se rendront en finale. Et vu avec qui je suis dans mon groupe, je ne me fais pas beaucoup d’attente. Il ne faut pas, sinon je serai beaucoup trop déçue. Je descend donc comme toujours au cellier pour me trouver une tenue dans ce que la production nous offre. Je trouve une jolie robe, comme à mon habitude, je porte des robes depuis le début. Elle est courte, Connor va encore bien l’aimer. Je souris à cette pensée et retourne à ma chambre pour commencer à me préparer. Cheveux semi-frisé, je les laisse tomber sur mes épaules, appliquant un peu de mascara sur mes cils et ajoutant une teinte de rouge sur mes lèvres de poupée. Je suis prête. Je descendant donc, arrivant une des première sur le plateau, comme s’en est mon habitude depuis maintenant plus de deux mois. Je souris à Ruben qui est déjà présent dans la pièce. Ouf, c’est fou de penser que se soir, c’est peut-être la fin. Je m’installe à ma place habituelle, parce que oui, rendu là, je m’assoyais pratiquement toujours au même endroit et j’attend patiemment que tout commence, ou tout se termine, ça dépend du point de vu.

Soir de prime. Soir de demi-finales, surtout. Tout le monde semble super excités, énervés, stressés par ce prime particulier. Mes sentiments et émotions semblent un peu confus, je ne saurais réellement dire ce que je ressens, surement un peu de tristesse à l’approche de cette fin annoncée. Faut pas que j’y pense... Connor m’a retardé. Enfin pas vraiment lui, puisque c’est Cupidon qui a choisi de l’heure à laquelle faire sa révélation, à savoir à moins d’une heure du prime, ce qui a passablement écourté mon bain. Je remonte, serviette autour des hanches, et achève de me sécher les cheveux en cours de route. Les serviettes mouillées échouent au sol. Mes fringues sont déjà prêtes sur le lit, et je me dépêche d’enfiler un sous-vêtement avant que Zhara ne fasse un nouvel arrêt cardiaque. Un boxer noir plus tard, je récupère le marcel noir absolument pas choisi par moi. En fait, absolument rien dans cette tenue n’est de mon fait. Parfois, les femmes sont plus bien plus douées pour ça. Pantalon noir et veste accordée m’attendent encore sur les draps. J’entends les talons claquer dans le couloir, et en tournant la tête j’ai le temps d’apercevoir des bouts de mousseline colorés par la porte entrebâillée. Merde, je suis à la bourre. Comme toujours en fait. Je saute dans mes vêtements, et me dirige vers la salle de bain en remontant ma braguette. Un peu de gel plus tard, pour éviter que mes cheveux mouillés ne bouclent trop, je dévale les escaliers, clope au bec. Tradition du dimanche soir, oblige, je fume sur le chemin. Je m’étonne de la douceur du soir, me rappelant la neige qui encombrait l’allée quelques jours plus tôt. Oui, ok, c’était il y a des mois déjà, mais dans ma tête, le temps passe tellement vite, que ça me semble hier. Ruben est le premier. Seul. J’entre, jette un regard pour voir si Moore aurait pu m’échapper, mais non. Je lui offre un sourire, puis remarque Gabrielle, et retourne vers mon canapé attitré qui, comme par hasard, est celui choisi par la rousse. J’crois qu’il est moulé à mes fesses, en fait, depuis le temps.

Douzième prime. Demies-finales. La fin semblait proche. Et elle l'était. Car à une semaine de l'achèvement de l'aventure, on pouvait effectivement dire que tout prendrait vite fin. Jackson se fichait pas mal d'obtenir ou non une place en finale. A ses yeux, être arrivé à ce stade du jeu était déjà un exploit. En effet, à son entrée dans le jeu, le grand blond s'était bien dit qu'il ne perdurerait pas longtemps au sein de celui-ci. Son objectif avait alors été de rester au minimum deux semaines. Mais alors qu'il se voyait perpétuellement nominé et éjecté à la manière d'un mal propre, ce ne fut pas le cas. Des nominations, il n'en connut en fait pas des masses. Et jusqu'ici, personne ne s'était encore débarrassé de lui. Devait-il s'en réjouir ? Sans doute. Pour autant, cela n'était pas tellement son genre. Mais ça, c'était évident. Ainsi, il se contentait de se féliciter intérieurement d'être parvenu à rester au sein de cette aventure au fil des semaines, et malgré le fait qu'il n'ait jamais tellement fait l'unanimité en ces lieux. La faute, sans doute, à son tempérament pas franchement convivial. Quoi qu'il en soit, ce soir, Jackson ne s'encombrait d'aucun regret. Enfin, aucun regret qui ait un rapport avec son aventure, en tout cas. Pour le reste, c'était déjà un peu plus compliqué, disons. Bref. Pour une fois, le grand blond s'était alors rendu sur le plateau sans broncher ni soupirer. Ça aussi, c'était en quelques sortes un exploit. Il n'était pas particulièrement serein, ni détendu. En fait, tout ça lui passait juste légèrement au dessus de la tête. Si il dégageait ce soir, et bien, il dégageait ce soir. Tout simplement. Et loin de lui l'intention d'en faire une quelconque maladie, soyons clairs. Jackson était alors apparu, toujours accompagné de sa classe légendaire - à quoi bon nier l'évidence - et s'était, comme toujours, assis dans son coin. De là, il pouvait toujours observer les têtes de nœud qui lui servaient de camarades. Non pas que leurs vies l'intéressaient, hein, mais disons que c'était chaque fois une façon comme une autre de ne pas être amené à s'endormir. Pas toujours efficace, toutefois. Là, il attendit. Que faire d'autre ?

C'était ce soir, les demi finales, pour sûr mon dernier prime. Mais je n'avais pas peur, pour une fois, je me sentais confiant. Quoi qu'il puisse arriver ce soir, j'avais été heureux de faire cette aventure, alors aucun regret. Quelque part j'avais grandi, et puis de toute façon, de nouvelles choses s'offraient à moi à la sortie. Je n'avais pas encore bien décidé de si je devais rester ou non, je suppose que cela dépendrait des finalistes. Mais j'étais heureux. Oui, l'idée d'être qualifié ne m'avait même pas effleuré l'esprit, pour moi, tout prenait fin ce soir sans que cela ne me gêne particulièrement. Alors, j'avais revêtu ma tenue favorite, une veste en jean, un débardeur blanc, des bottes noires et un jean simple, ma tenue d'entrée, ma tenue d'une premier soir. Quelques candidats étaient déjà disposés dans la salle, ici et là. Nous étions douze et seulement quatre verraient leurs aventures se continuer. Me rendre aux primes chaque dimanche était devenu du coutume qu'il allait falloir bientôt éradiquer. Car que je passe ou non, l'aventure touchait de toute façon à sa fin, d'une semaine à l'autre. Arrivant dans la salle, je m'avançais, manquant de trébucher avant de finalement relever la tête. Et hop, ça c'était du Franckie, pour une dernière démonstration de son équilibre habituel. J'avais choisi de prendre place à côté de Jackson, après lui avoir adressé un sourire. Si ça devait être ma dernière soirée, autant la passer avec lui, qu'importe ce que les autres en pensent.

Les uns après les autres, mes camarades foulèrent le plateau et allèrent s'asseoir. Esther, toute jolie pour ne pas changer, m'adressa un sourire que je lui rendis. J'avais peut-être le moral à zéro et une terrible envie de me tailler les veines ce soir, je n'en perdais pas ma légendaire sympathie... ha ha. Bref, il y avait maintenant une arrivée que je guettais secrètement, celle de Moore. Je savais très bien que c'était terminé, que c'était pratiquement sans espoir. Seulement j'avais pour principe de ne jamais abandonner, de ne jamais baisser les bras et surtout de ne jamais me considérer vaincu. L'amour n'aurait pas raison de moi, j'étais plus fort que lui. Celle qui m'avait brisé le coeur et avait fait de moi une épave n'allait probablement pas tarder, et j'étais persuadé qu'elle irait s'asseoir du côté de Syssoi, sans doute loin de moi. J'ignorais si elle était aussi affectée que je l'étais, sans doute que non en fait, car je ne lui avais pas reparlé depuis mercredi, depuis l'épisode de la bibliothèque. Il était tout de même temps que cette aventure prenne fin, je n'en pouvais plus de me lever le matin dans un état déplorable. J'en avais assez de tout, de tous. Qu'est ce qui me retenait ici déjà ? Ah oui, ma volonté, ma persévérance, et ma stupidité.

Après cette révélation rapide je pu retourner à ma quête de la tenue parfaite. J'avais déjà pris une douche alors je ne mis pas beaucoup de temps à me préparer. J'enfile une robe, et je vais dans la salle de bain remplit de monde. Depuis quelques jours je ne parlais à plus beaucoup de personne dans ce nid. Ceux qui tentaient de me faire parler récoltait souvent un silence long et remplit de signification. Et ceux qui pouvaient me faire parler n'avaient pas réellement droit à une conversation passionnante, des petits trucs sans importance du genre quelle sous vêtement je vais mettre mais les discutions à cœur ouvert ce n'est pas encore maintenant. Je me coiffe un lissage de cheveux approximatif si bien que mes cheveux reste encore légèrement ondulé sur les pointes. Je me maquille. Yeux de biches, mascara et gloss clair. Je retourne dans la chambre pour enfiler des escarpins ressemblant de près à une boule à facette. J'attrape mon paquet de clope je vais en avoir besoin. Comme d'habitude je fume une clope avant d'entrer et aperçois les nouveaux arrivants. Syssoï n'est pas loin j'écrase ma clope et entre d'un pas assuré sur le plateau. Ah Ruben est déjà là.. Il est souvent le premier c'est vrai. Syssoï arrive et m'offre un sourire auquel je répond. Moi je reste debout pendant qu'il s'assoit près de Gabrielle. Euh, je reste comme une conne à me chercher une place stratégique, c'est à dire loin de Ruben pas si loin que ça pour pas faire la fille qui fuit. J'hésite puis décide de prendre place sur un fauteuil libre à quelque place de Syssoï et à une distance raisonnable de Ruben. Je passe les mains sur la jupe de ma robe pour la lisser, et quelle robe. Allez ça va le faire, ouais j'espère. Et pour ceux que ça intéresse sous ma jupe se trouve une culotte traditionnelle noir avec quelques dentelles petite dédicace à toi Syssoï.

La liberté. Putain, elle savait qu'elle pourrait bientôt la retrouver. Stressée ? Pourquoi l'être ? Elle s'en foutait. Elle était en demi-finale. Ouais, elle, demi-finaliste. La blague. Elle n'avait aucune idée de comment elle était arrivée jusque-là. Ni comment elle avait fait pour ne pas être nominée davantage. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle faisait partie des quarante milles demi-finalistes de cette saison. Et elle se réjouissait à l'idée qu'elle ne resterait pas. Non, elle n'était ni naïve, ni stupide. Elle n'allait pas rêvasser sur une place en finale. Ça serait totalement con. Elle voulait partir de ce jeu, c'était bien trop long maintenant, elle devait partir. Et qu'est-ce que les candidats pouvaient être chiants. Sérieusement, essayez d'en trouver un seul qui n'était pas transi d'amour. C'était pathétique. Passons. Síomha était bien contente de ne pas faire partie de cette troupe de bisounours. Sa valise était faite. Il faut dire que pour le peu d'affaires qu'elle avait, cela ne lui avait pas pris tellement de temps. De nouveau, elle arborait un jean, une veste. Un truc banal, en soit. Il ne lui restait plus qu'à se rendre sur le plateau, chose qu'elle fit, bien sûr. Pas un bruit. Très bien. Comme d'ordinaire, elle posa son derrière sur un canapé. Et comme d'ordinaire, elle attendit, silencieuse. Quelle routine de merde, franchement.