Bonsoir et bienvenue sur ce douzième prime de Fake Lover, l'émission la plus regardé d'Irlande et de France. Voilà déjà onze semaines que nos candidats ont franchi les portes du nid d'amour de Cupidon. Onze semaines, trente sept candidats et ils ne sont plus que douze. Douze candidats aux parcours exemplaires, quatre d'entre eux vont se voir offrir l'opportunité d'obtenir une place en finale. Il est d'ailleurs trop tard pour voter. J'en profite tout de même pour vous rappeler la composition des poules. Dans la poule une, Irène avait le 1, Anabel le 2, Malo le 3, Jamie le 4, Finnick le 5 et Adie le 6. Dans la poule 2, Loxias avait le numéro 1, Nora le 2, Tweedy le 3, Laoise le 4, Andreas le 5 et Evan le 6. Je vous laisse avec Cupidon qui a des choses à vous annoncer comme toujours... Et j'en profite pour souhaiter bonne chance aux demi-finalistes.

Oh bon sang, les demi-finales avaient lieu ce soir. Et Tweedy se retrouvait dans une poule que l'on pouvait à juste titre qualifier de "mortelle". Il faut dire qu'elle n'avait pas tellement eu de peau de ce coté-là, hm. Surtout qu'après la semaine qu'elle venait de passer, la jeune femme se serait bien passée de ce genre de choses. Car après une virée au lac qui avait assez mal tourné, la petite brune s'était retrouvée malade comme un chien. Non vraiment, elle avait vécu l'enfer. Entre une grosse fièvre, une toux épuisante, des courbatures et l'incapacité physique de vivre normalement, l'on pouvait clairement dire qu'elle avait réchappé à la mort. Bah oui, c'est bien connu, on meurt souvent de ce genre de saloperies, hein. Quoi qu'il en soit, et maintenant qu'elle était remise sur pieds, la jeune femme était bien décidée à rattraper le temps perdu ces derniers jours - car de son pauvre lit, elle avait eu le sentiment d'être passée à coté de mille et unes choses trépidantes - en profitant pleinement du prime de ce soir. De toute manière, en toute lucidité, elle se savait en danger. Comment survivre à une telle poule, de toute manière ? Elle ne savait pas ce qu'il adviendrait pour elle et ses camarades, mais tout ça ne sentait clairement pas bon. Alors, à défaut de lire dans l'avenir, elle se disait prête à envisager le pire et ainsi à tâcher de savourer ces hypothétiques derniers moments de candidate en ces lieux. Peu en avance, la jeune femme entreprit donc de se préparer, histoire de ne pas faire trop pitié à son arrivée sur le plateau. Elle avait été souffrante, certes, mais était-ce une raison pour débarquer en ayant l'air de sortir d'un clip de Michael Jackson ? Hm, sans doute pas. Elle opta alors pour une TENUE plutôt confortable et prit la direction du plateau. Sur place, elle gagna un siège et patienta. Ses yeux se posèrent aussi bien sur les candidats arrivant que sur les lieux. Car tout ça allait grandement lui manquer, elle en était certaine.

La semaine passée avait été l'une des plus longues qu'il m'avait été donné de passer au sein de ce château, et pour cause je m'étais trouvé cloué au lit avec de la fièvre, des courbatures et de bons maux de crâne tout au long de celle-ci. Cette foutue crève, attrapée je ne sais trop où ni comment, avait eu raison de mon énergie durant plusieurs jours et m'avait même contraint à rater le prime de dimanche dernier, à l'issue duquel j'avais été, sans surprise aucune, sauvé au côté de Finnick et Irène. Le trio que tout le monde attendait, probablement. Finalement je ne me sentais véritablement demi-finaliste que depuis hier, puisque j'étais de nouveau sur pied depuis peu. Cette semaine, j'avais carrément été laissé pour compte et exceptée Irène, aucun candidat ne m'avait porté la moindre attention. Personne n'avait non plus fait ma petite pub (hein, Evadne qui ?) et j'estimais avoir, approximativement, zéro chance de poursuivre l'aventure ce soir et de me qualifier pour le carré final. Mais au fond je n'en avais pas grand chose à battre. Je prenais cela avec beaucoup de recul et réalisais surtout que mon parcours, jusqu'ici, avait été sans faute - bien que ça n'était certainement pas l'avis de tous ici mais celui-ci importait peu. Je sortirais par la grande porte, et débuterais une nouvelle vie aussitôt cette émission terminée. Bref, je voyais bien plus loin que Fake Lover à l'heure actuelle, et nourrissais de bien beaux projets. Ce soir, nous connaitrions les noms des quatre finalistes de l'aventure mais mon objectif n'était pas celui-là. J'avais passé le stade des demi-finales et m'en contentais parfaitement. Est-ce que j'estimais mériter une place en finale ? Bien évidemment, et plus que bien des candidats. Est-ce que je me voyais finaliste à l'issue de ce prime ? Pas vraiment, non. Je n'excluais jamais l'hypothèse d'une surprise mais restais tout de même réaliste. Je voulais juste qu'Irène, Tweedy et, si possible, Finnick puissent en faire partie, eux. Oui, c'était important à mes yeux. Quant aux autres, et bien... disons que je ne me souciais pas tellement d'eux ni du sort qui leur serait réservé au final. Je m'étais rendu compte de pas mal de choses au cours de la semaine, et connaissais maintenant mes véritables alliés. Au fond, pouvais-je seulement compter sur quelqu'un ici ? Pas sûr. En tout cas le message était passé. L'enjeu de ce soir était de taille, mais il en fallait une nouvelle fois bien plus pour me rendre anxieux. Ainsi donc je me rendis sur le plateau vêtu tout à fait élégamment avant de prendre place sur le côté de celui-ci, sur l'un des sièges vacants, non loin de Tweedy. Je passais sans doute ma dernière soirée en tant que candidat en jeu mais franchement, j'avais d'autres chats à fouetter. Je pensais notamment à ce secret qu'il me faudrait, certainement, révéler à tous ce soir. Aoutch.

Le prime de ce soir serait très certainement le dernier pour moi, malgré la campagne de Santiago, je ne me voyais pas arriver jusqu’en finale. Déjà que j’avais eu beaucoup de doutes quant à mon accession a la demi-finale, je ne me faisais absolument pas d’illusions pour ce soir ! Comme ce serait probablement ma dernière apparition télévisuelle en tant que candidat de Fake Lover, je décidai de m’habiller assez bien. Bon, je n’étais pas non plus en costume cravate – je déteste ça – mais j’avais enfilé des vêtements plus classieux que le pull (ou t-shirt selon la température) que je porte d’habitude. J’arrivai devant le plateau du prime avec une petite avance, ce qui était fait exprès car j’avais besoin de m’en grillée une avant d’entrer. Je sors donc rapidement mon paquet de clopes avant le début de la soirée et fume ma cigarette assez vite, par peur d’être en retard. Je vois des assistants entrer rapidement sur le plateau : c’est l’heure et j’entre à mon tour. Bien sur, le plateau est encore calme et vide mais quand les candidats et surtout quand les présentateurs arrivent, la foule nous acclame. Je m’installe sur un siège, tranquillement, je suis décontracté aujourd’hui, je n’espère pas aller en finale alors je n’ai pas de quoi stresser. Si ce n’est pour Tweedy. A coté de qui je m'installai, je pris sa main dans la mienne, posai un baiser sur sa joue et ne dis rien, attendant la suite.

Nouveau prime. Celui-ci était carrément particulier pour moi, car je n’étais pas obligé d’être présent. Je ne faisais plus parti de cette aventure, ayant été malheureusement éliminé la semaine dernière. Pas de demies finales pour moi. Snif. Mais bon je m’y étais fais. Et j’avais décidé de rester pour soutenir mes chouchous. Et puis peut être que je n’étais pas encore tellement prêt à rejoindre l’extérieur. Car ça avait quelque chose d’effrayant. Officiellement, je soutenais Irène. J’étais directeur de sa campagne après tout. Mais officieusement aussi d’ailleurs. On me l’avait peut être imposé, mais c’était par affinité, j’espérais bien la voir en finale. Elle avait intérêt d’ailleurs, après la campagne d’enfer que je lui avais faite non ? Hm. Bref, il fallait que je me prépare si je ne voulais pas arriver en retard. Cette fois pas de costard, mais une tenue toujours classe quand même (voir). Je pris ensuite la direction du plateau. Andréas se trouvait déjà là. Ainsi que Tweedy…Aux côtés de Finnick, évidemment. L’un n’allait pas sans l’autre. J’eus un léger pincement au cœur, avant d’aller m’installer seul sur l’un des canapés. Attendant que le prime commence.

Voilà, c'était officiellement mon dernier prime. Bon, j'vais pas passer par quatre chemins hein, j'avais genre aucune chance de passer en finale. Par contre, mon frère, lui, j'le sentais bien. Genre c'était un beau gosse et tout, les minettes et les lovers allaient voter pour lui à coup sûr. Et puis il s'était fait Tweedy, apparemment. Drôle de goûts vous m'direz pas que voulez vous, je ne contrôle pas ses pulsions. Enfin remarquez, Evan se fait une future maman quoi, carrément pas sex'. Et puis Malo se fait une blonde criblée de cicatrices ! Et moi j'me fais un mec. Putain en fait on est tous spaces quoi, genre en fait les castings, c'est des castings de cas sociaux. Je savais que j'en étais un de base, mais tout de même, j'essayais de le garder tout au fond de moi, genre, pour pas que la vérité m'éclate en pleine gueule comme à l'instant présent. Je secoue d'ailleurs la tête, me remettant vivement de mes émotions, outch, c'est dur. Donc j'avais filé les fringues que ma partenaire chérie -que j'aime tant, j'vous jure, c'est ouf, je crois que si elle avait pas sauté sur Loxias je l'aurais pris dans mes bras, et je l'aurais serré, serré, serré, et pouf, jusqu'à ce qu'elle explose, et après j'aurais collectionné les petits morceaux de son corps, et j'aurais fait un puzzle, ouais j'l'aime autant que ça- autant vous dire qu'elle avait meilleurs goûts que moi. Genre c'est la reine de la déco c'te fille, je vous jure ! Bref, arrêtons là les compliments, sinon elle va faire une overdose. Donc j'arrive sur le plateau, mains dans les poches, les yeux plissés. Ouais, yeux plissés parce que je sors d'une sieste, et que j'avais complètement zappé que c'était ce soir que je quittais le nid. Quoi mes affaires ? Ouais elle étaient prêtes depuis au moins une semaine. Sauf que j'crois que Santiago m'a volé des tee shirt, limite le gars c'est un fétichiste de mes affaires quoi. Mais pas grave, tout le monde sait que j'ai des boxers bien plus sexys que les siens. Aussi canon soit-il, personne ne peut battre mes boxers. Sexytude incarnés s'il vous plait. Et sinon, j'm'assoie ?

Elle avait choisi de ne porter qu'une simple robe blanche et noir, dénudant ses épaules. Elle n'avait en réalité rien décidé du tout, la robe ayant été accroché à la porte de son petit dressing avec l'inscription "porte moi" dactylographiée sur un bout de papier épinglée au col. La robe était simple, élégante mais restait féminine et mettait en valeur les courbes harmonieuses de sa silhouette, dénudant légèrement son dos, faisant apparaître certaines cicatrices. Le message était clair, tu es qui tu es. Elle avait donc enfiler cette robe et rassemblée ses cheveux en un chignon très simple, un léger maquillage complétait cette tenue, elle lança un regard courroucé aux talons qu'elle devait enfiler avant de glisser ses orteils à l'intérieur. Maudit diktat de la mode. En parlant de diktat de la mode... Elle s'était préparé en avance avec l'espoir d'intercepter Malo avant qu'il ne rentre sur le plateau, elle s'était donc postée en embuscade devant le dressing, le couturier passerait forcément par là pour récupérer son costume tandis que les autres candidats s'activaient dans les chambres et la salle de bain avant de descendre assister au Prime. Lorsqu'il passa tout près d'elle en sortant de la pièce, elle l'attrapa par la main, l'attira dans un recoin derrière la porte grande ouverte et uni sa bouche à la sienne dans un baiser ardant. Elle avait conscience de l'importance de cacher au plus grand nombre leur relation pour préserver ce qui naissait entre eux mais elle souffrait de ne pas pouvoir se tenir à ses côtés ce soir alors que les secrets seraient dévoilés, si on s'en référait au précédente saison. "Qu'importe ce qui va se passer ce soir Malo... Ça ne changera rien pour moi. Rien." Et sur cette phrase à double sens, qu'il soit sélectionné pour la finale ou éliminé, que son secret ne s'avère pas être celui qu'elle pensait avoir devinée, rien ne changerait ce qu'il y avait entre eux, la blonde se dirigea calmement vers le plateau. Pourquoi s'installa t-elle près de l'allemand et de Sami ? Elle n'aurait su le dire. Elle se rappelait pourtant très bien ce qui s'était passé la dernière fois lorsqu'elle avait approchée l'Allemand. "Comme tu le vois ... je ne suis pas retourner en Afghanistan..." Marmonna t-elle si bas qu'il n'aurait de toute façon pas pu l'entendre en tournant son attention vers Connor qui présentait l'émission ce soir.

Avant-dernier prime. Mais le plus important à mes yeux. J’y pense depuis une semaine, je sais que je vais devoir me révéler aujourd’hui, ôter le masque et offrir mes entrailles à la foule... C’était le but, c’est pour ça que je suis venu ici, pour me révéler, pour m’imposer, pour que le monde me connaisse et me protège... Sauf que j’en ai plus envie. Je préfère rester cacher et ne plus blesser personne. J’ai déjà fait trop de mal. Mais ai-je le choix ? Non. Pourtant, comme pour reculer toujours plus l’inévitable, je prends mon temps pour me préparer, pour descendre, pour fumer ma cigarette, mes cigarettes. J’en enchaine plusieurs à la suite, sans même quitter le perron du pont-levis, regardant les autres passer, me dépasser, mes distancer. Bientôt ils ne sont plus que des petits points noirs, silhouettes indistinctes, ce qu’ils n’auraient jamais du cesser d’être... Pourtant... Pourtant... Il me suffit de voir passer Nora pour lever mes fesses et suivre machinalement. Je marche derrière elle, sans même en avoir conscience, c’est juste... Automatique ou instinctif, peu importe le qualificatif qu’on peut donner à mon comportement. Je la suis, c’est tout, entamant ma quatrième et dernière cigarette... Y en a plus que deux dans le paquet, je risque d’être à sec très rapidement. Nora me précède en entrant sur le plateau, moi je reste en retrait, achevant de consumer ma cigarette, observant la valse des fumeurs, la valse des canapés aussi, que j’entrevois... Je finis par écraser mon mégot et entrer. Je sais pas où m’asseoir, j’ai juste envie de fuir en fait. Alors je reste debout, derrière tout le monde. Oui, c’est bien comme ça aussi.