« Et faire des enfants aussi… » Et faire des enfants, bien entendu. Et puis en plus nos enfants seront magnifique. Bien entendu histoire totalement fictive et quand bien même: pas d'enfants. Je souriais tranquillement tout en lui prouvant qu'on serait parfait en tant que maris et femme ponctuant ces jolie phrase d'un 'je plaisante' tout à fait inutile pour nous. Mais certainement utilies pour d'autres, ceux qui nous regarde en tout cas j'imagine bien sa famille se dire 'Non mais c'est inadmissible qu'il épouse une.. une.. catin dans son genre.' Le visage renfrogné, la voix haut perché. Ce qui me fait pensé.. que.. je vais pas leur plaire. Et s'ils demandaient à Syssoï de ne plus jamais me revoir parce que je ne suis pas assez bien pour lui. Cette image me glace le sang alors que je lui demande avec insistance de ne jamais me quitter. Je me blottit contre lui de nouveau, les sourcils froncés par cette soudaine prise de conscience. C'est un Romanov, je suis.. hm attendez doit bien y avoir un espèce de titre caché dans ma famille non ? Ah bah non. Je suis rien. Sa main s'agite sur mon dos, sur ma nuque et recommence son ballet. Un sourire fin se dessine sur mon visage.« Mon appartement est grand. » Bien sûr qu'il est grand. Pfff, le miens doit faire la taille de ses toilettes et encore. Mais pourquoi il me dit ça ? Ah oui.. Paris. J'ai pas le droit de dormir à l’hôtel alors. Mon sourire s'élargit. « Et puis je t’ai promis un truc, tu te souviens ? » Un truc ? Il m'a promise beaucoup de truc et je compte bien lui faire tenir chacune de ses promesses et ouais t'es dans la merde mon grand. Je relève la tête, le regardant un air interrogateur sur le visage faisant la liste de toutes les promesses qu'il m'a faite. « Quand j’ai dis que je voulais t’emmener sur la scène de l’Opéra avec ton diadème et ton tutu, c’était à voix haute ou juste dans ma tête ? » Je ris légèrement. C'était à voix haute. Attends il est en train de me faire douté. Non.. j'ai bien le souvenir qu'il m’ait dit quelque chose de ce genre non ? Oui. « A voix haute.. je crois. » dis-je laissant ce visage perplexe comme expression. Cette promesse me rend rêveuse, je l'adore. J'ai l'impression qu'il serait prêt à tout pour moi et du coup ça me rend spéciale c'est vraiment agréable même si je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il me trouve.. Ouais sérieusement il est sous Ecstasy ? « Oona et Artie doivent venir, aussi, et je doute que Connor parvienne à se passer de moi très longtemps, surtout que par téléphone, nos dialogues mentaux auront beaucoup moins de classe, ça va sans dire. » Mon visage se détends et laisse place à un rire. J'imagine la scène, j'imagine Chucky se demandé pourquoi elle est avec un type qui passe son temps au téléphone sans rien dire. Je ris de plus belle. Et puis voir Artie.. j'en aurait vraiment besoin. J'ai peur qu'il ne se sente toujours coupable de la fin de ma relation avec Ruben va falloir qu'on parle de ça. « Tu auras un dressing immense, et un gardien assez vieille France que tu pourras persécuter à loisir… » Là c'est intéressant, j'arrête de rire pour écarquiller les yeux et m'approcher plus de lui comme si c'était possible.. le regardant avec insistance lui priant de me dire tout ce dont j'aurais droit en vivant dans son palace. Je vous arrête tout de suite, s'il était pauvre ce serait pareil ne me mettez pas dans la case amie profiteuse. Ce n'est pas mon genre bien que ce soit assez difficile à croire. Ben oui j'ai beaucoup de défauts mais celui là je ne me le trimbale pas hé ouais.  « Reste aussi longtemps que tu veux… le plus longtemps possible. » Non non ! Dis moi quelle taille fait le lit, si j'aurais droit à des petits dej au lit. Si j'aurais une clochette !! Oh oui une clochette ! Mais mon visage s'attendrit face à sa réplique. Qu'il ne me dise pas ça je serais capable de rester toute la vie. Ses bras se resserrent autour de moi, ma tête se pose de nouveau sur son épaule. Je resterais à jamais si je le pouvais. « Ca te plairait un titre de Grande-Duchesse, au fait ? » J'arque un sourcil. « Grande quoi ? » Qu'est ce qu'il me raconte là. « Ou comtesse, ou même chancelière ? N’importe quel titre de la table des rangs, en fait… Sauf Princesse, ça je peux pas, à moins que tu m’épouses. »  Je ris franchement, puis relève la tête vers lui. Comment ça je peux pas être princesse à moins de l'épouse comment ça ? Moi je veux être princesse sinon rien le reste c'est à chier. Je le regarde fronçant les sourcils. « Comment ça je peux pas être Princesse ? » Je joue la fille fâché mais bon c'est pas très crédible. « Il va falloir officialiser nos fiançailles dès la fin du jeu, c'est mort je veux être Princesse. » Je le regarde intensément. « Mon but devenir Reine d'Angleterre alors tu ferais bien te faire jouer tes relations. Reine de cœur un jour, reine de cœur toujours. » Mon visage se détend pour laisser place à une expression rieuse. Bien entendu je n'étais pas sérieuse et les titres et tout ça ne m’intéresse pas. Même si donner des ordres ça doit être cool. Je me dis que je vais pouvoir en donner à ce gardien dont il me parle. Hm, il va falloir que je fasse une liste de toutes les choses les plus bizarre que je pourrais lui demander. Ce qui me fait m'interroger sur la limite de mes pouvoirs. « Si je deviens genre Comtesse si je demande à ce gardien de se lécher le cul il sera obligé de le faire même si c'est impossible ? » Je souris. « Je suis sérieuse, j'ai besoin de savoir quel sera l'étendu de mes pouvoirs histoire d’imaginer les plus belles tortures qu'il soit. » mon sourire s'élargit pour se transformer en un rire de plus belle. Ce serait vraiment fun de le voir s'agiter comme un chien qui essaye d'attraper sa queue.. sauf que là c'est autre chose qu'il voudra attraper. Hm. Je me demande si sa famille le regardais pendant l'émission et si elle regarde ces images. Et si elle a regardé l'émission c'est certaine elle va me détester. Une mine inquiète s'affiche sur mon visage. « Par le plus grand des bonheurs ta famille ne vivrait pas en ce moment même au fin fond de la Russie sans télévision ni eau courante ? » Un sourire colgate s'affiche sur mon visage. Ce serait franchement cool pour moi. Parce que maintenant qu'ils.. hm.. ont vu tout ça.. Enfin s'ils l'ont vu je doute que je fasse long feu dans l'entourage de Syssoï. « Ils sont du genre à trier ton entourage ? Est ce que je vais recevoir une lettre de chantage avec un chèque à 4 zéro pour me convaincre de ne plus te voir ? » Je ris un rire forcé et gêné. Je joue la note de l'humour mais en faite c'est une réelle question que je me pose. Parce que moi je me voyais déjà vivre une longue vie heureuse entre Dublin et Paris. Qu'il me dise si je risque de me faire rayer de la surface de la terre parce que je le fréquente. Parce qu'il faudra plus qu'un chèque à 4 zéro pour me faire fuir. Et je veux pas dire un chèque à 6 zéro non. Je veux dire que ce sera impossible. Est-ce que je me fais des films ? Hm peu être. J'espère.

Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... « Comment ça je peux pas être Princesse ? » ... Zéro ! Qu’est-ce que je disais ? « Il va falloir officialiser nos fiançailles dès la fin du jeu, c'est mort je veux être Princesse. » Son visage à quelques centimètres du mien, les sourcils froncés à l’extrême et une moue fâchée aux lèvres, elle m’exprime, à coup de grandes tirades digne des “Précieuses Ridicules”, tout le mécontentent que lui inspire mon pauvre titre de Grande Duchesse. Et moi je peine à retenir un sourire. « Mon but est devenir Reine d'Angleterre alors tu ferais bien te faire jouer tes relations. Reine de cœur un jour, reine de cœur toujours. » Là ça risque d’être difficile. J’ai entendu dire qu’il y avait une certaine Kate, déjà sur le coup pour le poste. Et il se dit, dans le milieu, qu’elle couche avec le patron, donc... De toute manière, le titre de reine c’est pourri, ça fait vieux et obsolète. Comtesse, ça a quand même plus de gueule. Ça sonne comme la comtesse du Barry, courtisane et maîtresse de Louis XV, ou encore la non moins célèbre Sofia Fiodorovna Rostoptchina, plus connue sous le sobriquet de Comtesse de Ségur... Une lointaine cousine. Comtesse ça renvoi à une aura sulfureuse et lettrée, une aura qui correspond bien plus à Moore que toutes les Reines vieillissantes qui peuplent encore la planète. Et elle semble, finalement, se ranger à mon avis « Si je deviens genre Comtesse si je demande à ce gardien de se lécher le cul il sera obligé de le faire même si c'est impossible ? » me dit-elle tandis que je songe à ce pauvre Paul qui va regretter ses années au service des Romanov français. « Je suis sérieuse, j'ai besoin de savoir quel sera l'étendu de mes pouvoirs histoire d’imaginer les plus belles tortures qu'il soit. » Et elle rit, la jolie garce. Je ne peux m’empêcher de l’imiter avant de secouer la tête d’un air désolé. « Paul est un homme très serviable qui se pliera à n’importe lequel de tes caprices quelque soit ton titre de noblesse, c’est son métier... J’imaginais plutôt que tu le traumatiserais avec tes tenues indécentes, ton langage châtié, et tes caprices de diva, mais pas que tu lui ferais subir un lumbago juste pour le plaisir de voir s’il t’obéit... » Parce que Paul a 68 ans, il risque un tour de rein rien qu’en se baissant, alors la contorsion c’est pas vraiment de son level. « Cela dit, il forme, en ce moment même, son petit-fils pour sa succession... Je l’appelle “truc” parce que je ne me souviens jamais de son prénom. Il doit avoir dans les 17 ans, vraisemblablement puceau et passablement fouineur. Lui, je t’autorise à le torturer. » Mais pour ce faire, il va falloir qu’elle se montre plus imaginative que moi, et mon merle domestique que j’avais commandé en plein milieu de la nuit, envoyant le gosse faire la tournée des animaleries afin de trouver un merle à me ramener. Du coup, maintenant je me tape un merle absolument pas domestique en cage, en plein milieu de l’appart. Je ne sais pas où il a ramassé ce piaf, mais juste pour avoir eu l’audace de me prendre à mon propre piège, je déteste ce gosse. « Par le plus grand des bonheurs ta famille ne vivrait pas en ce moment même au fin fond de la Russie sans télévision ni eau courante ? » Je suis tellement dans mes pensées que je n’ai rien vu arriver, et me demande d’où sort cette question et cette mine inquiète que j’ai sous les yeux. Je ne vois surtout pas où elle veut en venir ? « Ils sont du genre à trier ton entourage ? Est ce que je vais recevoir une lettre de chantage avec un chèque à 4 zéro pour me convaincre de ne plus te voir ? » Ok, là je crois que j’ai saisi le problème. Et mes doigts remontent automatiquement vers sa joue que je caresse du pouce doucement. Je la regarde un instant, me contentant de remettre les choses en place dans ma tête avant de rompre le silence. Avec Moore il faut que les choses soient carrées, si mon explication barre dans tous les sens, elle conservera un doute qui lui pourrira la vie, et si ma réponse est trop spontanée -comme je sais si bien le faire- je risque de la vexer avec les mots choisis, parce que, soyons clair, non, elle ne plaira absolument pas à ma famille. « Nous sommes une famille d’exilés, à partir de 1918, les seuls Romanov que tu pouvais trouver en Russie c’était les morts. » Genre Nicolas II et toute la clique, entrain de pourrir, sous une épaisse couche d’acide sulfurique, dans une fosse commune en pleine forêt. « Depuis 1990, quelques uns sont retournés s’installer à St Petersburg, mais la grande majorité reste exilés dans toute l’Europe... Londres, Athènes, Cannes, Biarritz, Paris... Y en a même un en Floride... Avec eau courante, électricité et câble, satellite, tnt... Et même la wifi. » Je sais très bien pourquoi elle posait la question, mais sa description de ce qu’elle pense être la Sibérie, me tire un sourire. Je me fends même d’un clin d’oeil surjoué sur la dernière phrase. On est une famille d’exilés, pas d'arriérés. « Quant à ta deuxième question... » voilà qui est plus délicat à répondre. « Lorsqu’une famille impériale ou royale ne dirige plus son pays, va savoir pourquoi, on continue de procéder à l’héritage du titre. Chaque Romanov ne peut pas se déclarer prétendant au trône de Russie, c’est la généalogie qui le décide. Alors, à chaque mort du prétendant, un nouveau prétendant est élu. » Et c’est maintenant que la leçon d’Histoire commence. Aussi, je prends une profonde inspiration en bougeant légèrement pour trouver une position plus confortable, forçant Moore à bouger elle aussi, mais en continuant de la maintenir contre moi afin qu’elle ne s’éloigne surtout pas. « Alexandre III a eu cinq enfants. D’abord Nicolas, qui deviendra Nicolas II, puis Alexandre, Michel, Xenia, et Olga. Alexandre fils, meurt au berceau. Et Michel, en 1917, tué par les bolcheviks. Si bien que lorsqu’en 1918, Nicolas II et toute sa descendance est assassinée, il ne reste plus que ses soeurs, toujours en vie, et Georges, le fils hors mariage de Michel, qui avait réussi à fuir la Russie pour Londres peu avant la Révolution. Donc, étant le seul héritier mâle du dernier héritier mâle d’Alexandre III, c’est à lui que revenait le titre de prétendant au trône... Jusque là, tu suis ? » Je lui jette un regard et la secoue légèrement histoire de m’assurer que je ne l’ai pas endormie avec mon explication soporifique. « Bon, Georges s’encastre dans un arbre en 1931 parce qu’il aura trop bien fêté la fin de ses études à la Sorbonne, paraît-il... Donc, lui kaputt, ne reste plus que la lignée de la fille ainée d’Alexandre III... Xénia. Exilée à Londres, elle aura sept enfants, dont l’ainé mâle se nomme Fiodor. Il était connu pour sa grande beauté et son autisme... C’était mon arrière-grand-père. Il n’aura qu’un seul enfant, Mikhaïl, qui lui-même n’aura qu’un seul enfant, mon père : Michel Mikhaïlovitch. Donc, à la mort de George en 1931, c’est Xénia qui devient chef de la maison impériale, elle passe le titre à son fils ainé, Fiodor, qui lui-même le passe à mon grand-père, Mikhaïl. Et, à la mort de ce dernier, en 2008, le titre m’est revenu. Mais je suis le dernier... Olga, la deuxième soeur de Nicolas II, n’a pas eu d’enfants, alors à ma mort, le titre devrait revenir à la descendance d’un autre des sept enfants de Xénia. Mais en attendant, c’est moi. Et en tant que chef de la maison impériale, même si clairement je fais tâche avec mon titre et mes 25 ans au milieu de tous ces octogénaires qui soupirent sur mon passage, c’est moi qui prend les décisions. Et accessoirement, c’est moi aussi qui signe les chèques. » Enfin, essentiellement ceux du Fonds des Romanov et de la Fondation Romanov. « Donc si ta question est de savoir si tu vas plaire à ma famille, la réponse est non, sachant que même moi, je ne leur plais pas. Mais sont-ils en mesure de décider de mes fréquentations à ma place ? Non. Ça ne veut pas dire que si tu croises ma mère, cette dernière ne tentera pas de te mettre un coup de pression psychologique... Mais je ne m’inquiète pas, à ce jeu-là, t’es bien plus forte qu’elle. » Un sourire se pose sur mes lèvres, et j’écarte encore une mèche de son visage. « Si les gens pouvaient voir ce que je vois... » dis-je sans la quitter des yeux. « tu n’aurais plus à t’inquiéter de tout ça... Tu es la meilleure des fréquentations, Moore. » je conclue, en claquant un baiser rapide sur son nez. Je déteste qu’on me fasse ça, si bien que j’adore le faire aux autres. Mon sadisme n’a aucune limite, je sais.