Je n’arrive pas vraiment à croire que c’est terminé. Que je ne suis plus enfermé à une seule place et qu’il n’y a plus une centaine de caméras qui suivent tous mes mouvements et tous mes gestes. S’en est déroutant, comment je m’étais habituée rapidement à cette vie. Et si encore, la semaine dernière je disais avoir envie de quitter le nid, aujourd’hui, lendemain de cette finale, j’aurais presque envie d’y retourner. Mais bon, je ne devrais pas penser ainsi, puisque d’autres choses m’attendent. Comme ma nouvelle vie à Dublin, par exemple. Ça aussi c’est étrange du coup. Je sais que je vais m’y habituer, mais tout de même, Fake Lover a carrément changé ma vie. Je devais voir les choses au jour le jour, puisque sinon, j’allais peut-être me mettre un peu à angoisser tout de même. Bref, la nuit a été des plus courtes. L’alcool avait coulé à flot la veille pour célébrer la victoire de Syssoï, ce qui nous avait emmené, Connor et moi, à nous coucher alors que le soleil se levait. J’avais envie de ne rien faire, de ma journée, de simplement réaliser que nous étions de retour dans la réalité. Déjà, je trouvais ça énorme. Mais bon, l’appel du ventre me fit comprendre qu’il faudrait peut-être aller acheter quelque chose à manger, c’est pourquoi je décidai d’aller explorer un peu la ville de Dublin, en profitant pour aller faire des courses. J’ai des lunettes de soleil sur le bout du nez et un chapeau sur la tête, n’ayant pas trop envie de me faire reconnaître par les passant. Parce que ça aussi, c’est quelque chose à laquelle je ne pensais plus, mais nous étions frappé d’une nouvelle cote de popularité et tout le pays semblait être en adoration devant nous. J’imagine que tout cela sera éphémère, mais pour l’instant ça fait un peu peur. La tête dans les nuages, je m’arrête à l’intersection d’une rue, prête à la traverser lorsque je tombe face à face avec... Cooper. Ok, les chances que cela se produisent étaient tellement minces que je me demandais si je n’étais pas encore endormis et que cela relevait d’un rêve. Pourtant il était bien là, en chair et en os. Merde, je sens mon coeur s’affoler, faut que je me calme et au plus vite. Je prend une grande respiration et lui sourit finalement. Je suis tellement obnubilée par sa présence, que je ne remarque pas qu’il n’est pas seul. Maintenant que j’y porte attention, il est accompagné d’une femme et d’une petite fille. Évidemment, c’est sa fille, j’aurais du y penser qu’il était venu accompagné de celle-ci. Ça fait bizarre, de la voir en personne. Mais j’essaie de ne pas trop la défigurer, même si de toute façon, elle ne voit rien, j’ai mes lunettes de soleil, que je décide d’enlever. « Tu... T’es encore à Dublin ? » Un bonjour, comment tu vas, aurais peut-être été mieux venu tout de même. Surtout que nous nous étions même pas parlé la veille, après le prime. Je regrettais un peu, de ne pas être allé vers lui, lorsque le prime s’était achevé, mais je n’avais pas réussit à trouver la force pour le faire. C’est encore difficile de le voir, de lui parler, je ne sais pas s’il s’en rend compte. Je me sens soudainement gênée, j’aurais presque eu envie de tourner les talons et partir en courant. Ça se fait, non ? « Désolé... Je suis sous le choc de te croiser... Comment tu vas ? » dis-je en me rattrapant, ne le lâchant pas du regard durant quelques secondes, qui paraissent surement très longues aux yeux des autres. Je me tourne finalement vers la femme et la fille, leur offrant un sourire timide. « Bonjour... » dis-je alors, mes joues devenant automatiquement rosée, signe que j’étais bien gênée à ce moment même. Comment je suis censé agir devant lui ? Qu’est-ce que je dois dire ? J’avais prévu lui téléphoner, pour prendre de ses nouvelles, pour garder contact, mais pas tout de suite. Je voulais au moins essayer de moins souffrir lorsque je pensais à lui.

L'aventure Fake Lover s'était définitivement terminée la veille. Enfin pour moi, ça faisait quand même une semaine que j'en avais fini avec cette aventure. Mais là, c'était bel et bien la fin. On connaissait à présent le grand gagnant. Syssoï. Je ne ferais pas le moindre commentaire là dessus tant c'est...bref. Une soirée d'après prime avait été organisée en l'honneur du vainqueur. Inutile de vous préciser que je ne m'y étais pas rendu. Vous me voyez sabrer le champagne à la victoire du grand Syssoi ? La bonne blague. De toute manière, je me voyais mal aller faire la fête jusqu'à pas d'heure, laissant derrière moi ma fille et sa mère seules dans Dublin, ville qu'elles ne connaissaient même pas. Alors j'avais fais l'impasse sur cet after. Et puis ça m'avait évité des rencontres gênantes avec Esther et Connor. Bref, on avait dormi à l’hôtel, et aujourd'hui nous avions prévu de visiter la capitale. Autant en profiter le peu de temps qu'on était là. Bon, du coup ma fille loupait un jour d'école, mais tans pis hein. Une petite journée ce n'était pas la mort non plus. On sortait à peine du restaurant, lorsque tout à coup, on tomba nez à nez sur une personne au visage très familier...Esther. Euh...sérieusement? Comment c'était possible ça ? Mais non ! Hm c'était gênant. Surtout à cause de la présence de ma fille et de mon ex. Surtout quand je savais ce qu'elles pensaient de tout ça. « Tu... T’es encore à Dublin ? » Quelle perspicacité !  « Oui, on ne repars que ce soir. » répondis je toutefois. Et ouais, je suis poli. La demoiselle n'était pas à son aise non plus. Bien que moi j'étais plutôt doué pour le cacher, chez elle c'était flagrant. Je voyais ma fille du coin de l’œil qui fixait intensément Esther. Un air méfiant sur le visage. Pitié, faîtes qu'elle ne dise rien. Malheureusement cela ne serait pas ma fille si elle restait bien sagement dans son coin pendant que les adultes parlaient. « Désolé... Je suis sous le choc de te croiser... Comment tu vas ? »  « Je vais très bien » Ce qui était vrai. Enfin jusqu'à ce qu'elle débarque là. Finalement elle s'adressa à ma petite famille, les saluant. Ah oui merde. L'usage voudrait que je les présente non ?  « Esther, je te présente ma fille, Ruby, et sa mère Meadow. Je ne pense pas que j'ai besoin de dire qui tu es... » Elles l'avaient reconnu, pas de doute là dessus.  « Non en effet. Enchantée » dit mon ex, un sourire aux lèvres. Ah, une de polie au moins. On ne pouvait pas en dire autant de tout le monde. Je donnais un coup de coude à ma progéniture qui continuait de fixer Esther sans rien dire.  « Bonjour. » Ah quand même. Un léger silence gêné s'installa, avant que ma gosse ne décide de le briser.  « C'est vrai que t'aimes mon père ? » Mon dieu elle ne venait pas de demander ça. Le pire étant qu'elle n'avait pas fini.  « Moi je pense que t'as juste voulu t'attirer la sympathie du public et que... » Non mais elle pensait beaucoup trop cette fille.  « Ruby ! » la coupais je sévèrement, tout en lui jetant un regard noir.  « Quoi ? Je fais la conversation. » répliqua t'elle innocemment et comme si de rien n'était. Bon sang, ce n'était pas la timidité qui l'étouffait à celle là. Sans gênes et très délicate. On se demandait de qui elle tenait tiens. Le pire c'était qu'un léger sourire s'était dessiné sur les lèvres de mon ex, qu'elle n'avait pu contenir. Elle s'empressa de reprendre une expression neutre. Non mais je vous jure.  « Allez viens Ruby, on va les laisser tranquille, je crois qu'ils ont des choses à se dire... » Quoi ? Mais non, elle n'allait pas me laisser toute seule avec Esther...Et si. Ruby ne semblait pas ravie.  « Mais pourquoi ? Je n'ai pas... » Face au regard de sa mère elle céda.  « D'accord. »  « Ravie d'avoir fait votre connaissance » Sur ce, Meadow attrapa ma fille, et elles s'éloignèrent toutes deux.  « Je suis désolé pour ma fille...» dis je dans un sourire gêné à Esther.  « Je ne sais pas qui l'a élevé, mais il fait très mal son boulot » ajoutais je dans une tentative d'humour.

Je sors pour aller faire une course et je tombe face à face avec Cooper. La vie s’acharne sur nous je crois bien. Ça aurait tellement été plus simple de ne simplement, pas se voir. Non pas que je n’étais pas heureuse de le voir, en fait, c’est un sentiment partagé. Mon coeur à mal, mais il bat plus. Bref, il ne sait pas ce qu’il veut. Cooper répond à mes questions, mais j’ai l’impression que c’est simplement par politesse. Il n’a pas vraiment envie de se taper une discussion je crois. Je le sens même distant, et je n’aime pas ça. J’imagine que c’est peut-être à cause de la présence des deux filles. D’ailleurs, la plus jeune me fixe intensément, ça me met extrêmement mal à l’aise. « Esther, je te présente ma fille, Ruby, et sa mère Meadow. Je ne pense pas que j'ai besoin de dire qui tu es... » Je souris un peu plus lorsqu’il me présente à sa fille et la mère de celle-ci. Ah c’est donc elle. Elle est aussi polie, ce qui me force à faire de même. Alors qu’un silence gênant s’installe et que je suis entrain de me dire que je devrais peut-être m’excuser et continuer ma route, la petite Ruby se décide enfin à parler. « C'est vrai que t'aimes mon père ? Moi je pense que t'as juste voulu t'attirer la sympathie du public et que... » Oh mon dieu, j’ai envie de me cacher en boule dans un coin et ne plus jamais y ressortir. C’est ainsi que me perçoit la fille de Cooper. Comme une victime qui a voulu plaire au public en inventant des sentiments pour son père. Si elle savait à quel point l’homme qui se trouvait à ses côtés avaient complètement bouleversé mon coeur lorsque je l’ai rencontré. Je reste complètement figée, ouvrant la bouche pour la refermer immédiatement. Cooper n’a pas l’air très heureux d’entre sa fille dire de tel chose. Je me demande s’il pense comme elle. S’il pense que j’ai tout inventé. Non, c’est impossible. Finalement, alors que j’ai surement l’air d’une pauvre incapable de dire un seul mot, Meadow décide d’entrainer sa fille, qui ne semble pas des plus ravie, pour nous laisser un moment juste tous les deux Cooper et moi. « Ravie d'avoir fait votre connaissance » Je souris finalement, première chose que j’arrive à faire depuis les dernières minutes. « Moi aussi, vraiment. » dis-je, sincère, mais quelque peu désemparée. Je baisse les yeux, un moment, sachant que je ne suis qu’avec Cooper en ce moment. Ça me stresse, je ne sais pas pourquoi. Il s’excuse pour sa fille, ce que je considère qu’il n’a pas vraiment besoin de faire. Elle est franche au moins, c’est une bonne qualité. « Je ne sais pas qui l'a élevé, mais il fait très mal son boulot » Je relève finalement les yeux, esquissant un sourire sur mes lèvres. « Elle te ressemble beaucoup... Autant physiquement que... Bah dans sa façon de parler. » dis-je en haussant les épaules. Cooper n’était pas reconnu pour avoir la meilleure répartie de tous, ce n’était un secret pour personne. Mais bon, ce n’était pas un commentaire négatif que je lui faisais là. Non, à mes yeux ça relevait d’une qualité plutôt. Bon, on fait quoi maintenant ? « Tu... t’as le temps d’aller prendre un café ? Je ne voudrais pas te priver de ta journée en famille... » demandais-je incertaine de s’il avait vraiment envie de passer un moment avec moi. Dans le fond, je n’avais pas envie de lui imposer d’être en ma présence alors qu’il avait prévu visiter Dublin avec sa fille. Mais reste que j’avais énormément envie qu’il me dise pouvoir prendre quelques minutes. « Je suis désolée pour hier... Je voulais venir te parler, mais c’était un peu la folie. Puis je ne t’ai pas vu arriver à l’after, bien que je me doutais que tu n’allais pas venir. » dis-je en souriant tristement, avançant de quelques pas pour me retrouver un peu plus près de lui. Nous étions ensemble presque 24h/24, c’est normal que je m’ennuie de lui, maintenant que je le retrouve devant moi ? Je dépose ma main délicatement sur son bras, ayant besoin d’un contact physique, comme pour me prouver qu’il était bien à mes côtés.

Rhalala les gosses. Ce qu'ils avaient le don de vous mettre dans l'embarras en deux secondes chrono. La situation était déjà assez bizarre et gênante, sans que ma fille ai besoin d'en rajouter. Encore heureux que mon ex était bien plus civilisée que ma progéniture. Elle eut d'ailleurs l'idée de s'éloigner avec elle, pour nous laisser seuls. Hm mouais, là je n'étais pas vraiment sur que ça soit une très bonne idée. Mais bon, trop tard. Je me sentis obligé de m'excuser auprès d'Esther pour le comportement de ma fille. La demoiselle n'avait sûrement pas besoin de s'entendre dire ce genre de choses peu plaisantes. « Elle te ressemble beaucoup... Autant physiquement que... Bah dans sa façon de parler. » Pauvre petite. Elle n'était pas gâtée alors.  « Je ne suis pas sur que ça soit une bonne chose. » Pour le caractère, parce que physiquement j'étais canon hein. Sa mère aussi alors normal qu'avec nos gènes, on pourra en faire une future miss Irlande. « Tu... t’as le temps d’aller prendre un café ? Je ne voudrais pas te priver de ta journée en famille... » Je pris le temps de la réflexion quelques instants. Mais je ne me sentais pas de lui dire non. Et puis après tout, ma fille je pouvais la voir tous les jours, alors qu'Esther... Qui savait quand je la reverrais la prochaine fois ?  « Bien sur que je peux t'accorder quelques minutes. Et puis tu me permets d'échapper un peu à la torture de faire les boutiques » dis je en souriant. Vous ne serez pas étonner d'apprendre, que le shopping et moi n'étions pas amis. « Je suis désolée pour hier... Je voulais venir te parler, mais c’était un peu la folie. Puis je ne t’ai pas vu arriver à l’after, bien que je me doutais que tu n’allais pas venir. » dit elle en déposant sa main sur mon bras. Je retrouvais bien là la demoiselle, avec ses contacts physiques. Pour en revenir à ses propos, elle n'avait pas à être désolé. Et puis je n'étais pas aller lui parler non plus. Bien qu'à ma décharge, dans la mesure où elle était tout le temps collée aux bras de Connor, cela aurait été difficile. Je me contentai d'hausser les épaules.  « Ce n'est pas grave » dis je comme si ça n'avait guère d'importance. Ce qui était faux, parce que oui, j'aurais aimé qu'elle vienne me parler.  « Pour l'after, je n'y avais pas ma place » Je n'allais pas jouer le faux cul, et célébrer la victoire de Syssoï. Mais avant tout, il y aurait eu Esther en compagnie de Connor, et je me serais senti carrément de trop. Alors je ne regrettais pas d'être resté avec ma fille.  « On va se le prendre ce café ? »

C’est définitivement étrange, d’être face à Cooper, à l’extérieur de toute cette bulle qu’est Fake Lover. Parce que je le connaissais par coeur à l’intérieur du jeu, mais maintenant, j’avais un peu l’impression de me retrouver devant un inconnu. Enfin, non, pas un inconnu. C’est simplement étrange. Mais ça ne me déplait pas, comment cela pourrait me déplaire. Je lui dis que ça fille lui ressemble. Ça m’a frappé, aussitôt que je l’ai vu. « Je ne suis pas sur que ça soit une bonne chose. » Je ne voyais pas pourquoi il pensait ça. À mes yeux, ressembler à Cooper, c’est quelque chose de bien. « Moi je crois que c’est une bonne chose. » dis-je simplement, en le regardant, mon sourire s’étirant un peu plus. Ce n’était que la vérité. Et puis, si sa fille avait hérité de sa franchise, elle n’allait pas avoir de la difficulté à avancer la petite. « Bon, en espérant qu’elle n’est pas aussi têtu que toi quand même... » ajoutais-je en plaisantant. Le pire, c’est qu’elle devait surement l’être, j’avais remarqué ce trait de caractère durant les quelques minutes où elle m’avait fait face. Cooper accepte finalement d’aller prendre un café avec moi, ce qui a un effet instantané de bonheur sur moi. Je ne pouvais le cacher, j’aurais été terriblement triste qu’il décline mon offre. Je rigole à la remarque de faire les boutiques, ce qui ne m’étonne pas vraiment de lui. Ma main se dépose sur son bras, dans un geste automatique. Alors qu’il est si près de moi, j’ai ce besoin de venir le toucher, de ressentir sa présence, le peu de temps que cela durera. De toute façon, il était habitué avec moi. Il me confirme qu’il n’aurait pas eu sa place à l’after, ce que je trouve tout de même dommage. Parce que s’il avait été là, j’aurais surement passé ma soirée à ses côtés, profitant de nos derniers moments ensembles. Enfin, peut-être que finalement, nous allions nous voir plus souvent que nous l’aurions imaginez. « J’aurais aimé que tu viennes, mais c’est pas grave. » dis-je en souriant, baissant les yeux avant d’hocher la tête lorsqu’il me demande si on bouge pour aller boire un café. Je glisse mon bras sous le sien, prête à avancer. C’est normal, que maintenant que je l’ai touché, je n’ai plus envie de le lâcher ? Et puis, j’aurais pu faire pire, genre aller prendre sa main, geste qui l’aurait surement mit mal à l’aise. « En fait, je ne connais aucunement Dublin... Tu sais où on peut aller ? » demandais-je en levant les yeux vers lui, alors que je continuais à avancer dans une direction qui n’était peut-être pas la bonne. « Alors... C’est comment ? L’après Fake Lover ? T’as l’impression que les choses ont changé ? Que t’as changé, toi ? » Bon, voilà que je le bombarde de question. Il va me trouver agaçante. Mais ça m’intéresse vraiment. Tout chez lui m’intéresse, c’est pas nouveau.

« Moi je crois que c’est une bonne chose. » Mouais. Tant qu'elle n'avait pas hérité de mes innombrables défauts, ça devrait aller. Je n'avais jamais considéré la franchise comme étant un défaut, bien au contraire. Alors j'étais fière de ma fille, et du bagout qu'elle avait déjà à cet âge. A condition que ça ne lui attirait pas d'ennuis. Mais heureusement, elle n'était pas comme moi à son âge. La demoiselle travaillait bien à l'école, récoltait de bonnes notes, et n'avait jamais fais de tours au poste de police. Oui parce que moi à 13 ans, c'était déjà le cas. « Bon, en espérant qu’elle n’est pas aussi têtu que toi quand même... » J'esquissai un sourire.  « Joker » Elle avait déjà pu en avoir un avant goût là...Mais à ma décharge, sa mère l'était tout aussi, alors bon...On était mal barré. On évoquait alors l'after party, où j'avais brillé par mon absence. Mais bon, je n'étais pas le seul à ne pas y avoir participé. Esther déclara qu'elle aurait aimé m'y voir. Vraiment ? J'en étais pas si sur moi, avec Connor dans les parages. Elle se serait sûrement prise la tête, à se demander comment agir, essayer de ne vexer personne... Elle ne s'en rendait peut être pas compte, mais je lui avais rendu un service. « En fait, je ne connais aucunement Dublin... Tu sais où on peut aller ? »  dit elle en passant son bras sous le mien, avant qu'on ne commence à avancer. Bizarrement ça ne me dérangeait pas. Aurait il grandi le Cooper ? « Ouais, y a un starbuck coffee au coin de la rue » dis je en montrant d'un signe de tête la direction, que nous prenions. Elle ne pouvait même pas attendre qu'on y arrive, qu'elle commença à me bombarder de questions. « Alors... C’est comment ? L’après Fake Lover ? T’as l’impression que les choses ont changé ? Que t’as changé, toi ? » J'esquissai un sourire.  « C'est...libérateur. Retrouver le monde réel après tant de temps enfermé, ça fait un bien fou. Bon t'as les journalistes qui te harcèlent les premiers jours, et tu vas sûrement truster quelques plateaux de télévision. » Si ça faisait plaisir à certains, pas mon cas. Je n'aspirais pas à rester dans le monde du show biz' et qu'on voit ma tête partout encore longtemps.  « Après si les choses ont changé ? D'un point de vue financier oui... Je vais pouvoir arrêter de squatter chez mon ex par exemple, et me trouver un vrai appart' » Ah, mais euh, je ne savais pas si je lui avais déjà fait part de ce détail ? Bah ça n'avait pas d'importance.  « Quant à savoir si moi j'ai changé ? Je ne sais pas...J'ai l'impression d'être toujours le même. A quelques différences près. Je pense que FL m'a aidé à m'ouvrir un peu plus aux autres » Par exemple, en retrouvant ma fille à ma sortie, la première chose que je lui avais dites, c'était qu'elle m'avait manqué, et que je l'aimais. Or, lui dire que je l'aimais, jamais je ne le faisais auparavant.  « Et toi ? J'ai cru comprendre que t'allais rester sur Dublin...c'est vrai ? » Question très subtile pour lui demander si elle emménageait avec Connor.

Cooper qui ne proteste pas alors que je glisse mon bras sous le siens, c’est bien nouveau ça. Enfin, les choses sont loin d’être comme à nos premiers instants ensemble. C’est peut-être pour ça. Mais je ne ferai pas de remarque, il n’apprécierait peut-être pas. Et puis, j’ai pas trop envie qu’il retire son bras. « Ouais, y a un starbuck coffee au coin de la rue » J’hoche la tête alors que nous déjà en direction du café, ne pouvant patienter d’être assise pour lui poser une tonne de questions. Je veux savoir comment est sa vie, comment il a reprit contact avec la réalité. Je veux tout savoir. J’hoche la tête en l’écoutant attentivement, lui jetant un coup d’oeil de temps en temps, mais continuant de regarder devant moi pour ne pas foncer dans quelqu’un. Hum, les plateaux de télévisions, ça allait bientôt arriver pour moi aussi, je le sentais. Mais ce n’était pas vraiment quelque chose qui me gênait, simplement, j’avais un peu peur d’entendre l’opinion du public sur ma personne. Je ne demandais comment les gens avaient pu me percevoir et si c’était d’une façon positive ou négative. C’est pas nouveau, l’opinion des autres à beaucoup d’importance dans ma vie. « Après si les choses ont changé ? D'un point de vue financier oui... Je vais pouvoir arrêter de squatter chez mon ex par exemple, et me trouver un vrai appart' » J’hausse les sourcils en entendant la fin de sa phrase. Il habite avec son ex. Ah. « Tu habites avec elle... je ne savais pas. » dis-je simplement, me rendant compte à quel point ma phrase pouvait sonner comme étant jalouse. Ce n’est pas le cas. Enfin, je ne sais pas, je crois que ce n’est pas le cas. Est-ce qu’il habitait chez elle avant l’aventure... J’imagine. C’est pas un peu malsain ? Bon, ça ne me regarde absolument pas tout ça. « Quant à savoir si moi j'ai changé ? Je ne sais pas...J'ai l'impression d'être toujours le même. A quelques différences près. Je pense que FL m'a aidé à m'ouvrir un peu plus aux autres » Je lui souris automatiquement en l’entendant. « Je crois que t’as changé aussi. Enfin, si on compare au début de l’aventure à maintenant, parce que bon, je ne te connaissais pas avant. Bien que j’aurais aimé... » La fin de phrase était de trop. Oui, surement. Mais en même temps, je disais simplement la vérité. Et puis, nous savions lui comme moi, que la possibilité que nous nous ayons connu avant était nul. Alors je remerciais Fake Lover de l’avoir fait pour nous. Nous arrivons à l’entré du Starbuck, faisant la file pour nous commander un café. « Et toi ? J'ai cru comprendre que t'allais rester sur Dublin...c'est vrai ? » Je m’y quelques instants en me demandant comment il avait bien pu savoir cela. Puis le souvenir de Connor et moi dans la chambre entrain d’en parler me remonta à l’esprit. Merde, Cooper avait du regarder l’émission la semaine qu’il n’était plus dans le nid. C’était gênant. Je baissai le regard, attendant mon café. « Euh... Oui, oui. C’est vrai. » dis-je en levant finalement les yeux vers lui. « Rien ne me retiens vraiment à Paris maintenant... Alors, pourquoi pas. Dublin semble être une belle ville. » ajoutais-je, me trouvant bien stupide de parler de Dublin, alors que je me fous un peu de la ville en fait. Si je suis ici, c’est bien parce que Connor me l’a demandé. La serveuse me tend mon café et celui de Cooper et je me rend en direction de la table la plus reculée de la place, puisque je sens déjà une tonne de regard sur nous. Ça c’est étrange. Mais ils doivent tous se poser des questions dans le genre pourquoi est-ce que je suis avec Cooper. Des amis ont le droit de prendre un café, non ? Parce que c’est ce qu’on est... des amis... Mon coeur se contracte à cette pensée. Ce con de coeur. « Limerick... c’est loin d’ici ? » dis-je en me mordant la lèvre alors que nous sommes maintenant face à face et que je ne peux plus vraiment éviter son regard. Je m’informe, c’est tout. Merde, ce qu’il m’a manqué tout de même, j’aimerais bien pouvoir le revoir plus souvent, s’il me dit que la distance est moindre.

« Tu habites avec elle... je ne savais pas. » dit elle, comme si ce fait, surprenant je le concédais, pouvait la gêner. Donc oui, je ne lui avais bel et bien pas dis. En même temps ce n'était pas non plus quelque chose que je criais sous tous les toits. Se faire recueillir par son ex, parce qu'on avait nul part où allait, ce n'était pas très glorieux. Certes, j'aurais pu revenir chez ma mère, ou des potes... Mais ça m'avait permis de voir plus souvent ma fille. Les gens ne comprenaient pas la relation que j'entretenais avec mon ex. Enfin, si je pouvais vraiment l'appeler comme ça en fait. Parce que techniquement, elle n'avait jamais été ma petite amie. On avait juste coucher ensemble il y a 13 ans de ça. Bon, et plus récemment aussi hein, mais chut. « Ouais...J'avais besoin d'un appart, et elle était là. » Beaucoup trouvaient notre relation malsaine mais...ils avaient peut être raison en fait. Voilà pourquoi maintenant je dormais sur le canapé, en attendant de me trouver un appart'. Il serait temps me dirait vous. D'un autre côté, je n'étais pas pressé de partir non plus, c'était assez bizarre. Et puis peu de gens avaient la chance de s'entendre aussi bien avec la mère de votre gosse, tout en étant séparé. Dire qu'on revenait de très loin... Parce qu'elle n'avait pas été exactement en odeur de sainteté auprès de moi, lorsqu'un jour elle avait débarqué, avec la petite dans les bras, et du style « surprise ! ». Pas drôle du tout. Mais aujourd'hui c'était derrière nous, et je lui avais pardonné. Parce que j'avais un grand cœur, si si. « Je crois que t’as changé aussi. Enfin, si on compare au début de l’aventure à maintenant, parce que bon, je ne te connaissais pas avant. Bien que j’aurais aimé... » Qu'elle me dit. Bien sur qu'elle aurait aimé. Sacré Esther. « T'as plutôt de la chance de ne pas m'avoir connu quelques années auparavant. » Oui, parce que comparé au Cooper d'avant, là j'étais une crème.  « Et toi ? Tu penses avoir changé ? » Moi j'aurais dis que oui aussi. Je crois que FL nous avais tous plus au moins fait évoluer. D'ailleurs en parlant de changement...J'évoquais le fait qu'elle puisse déménager à Dublin. Oui parce que je les avais vu les images hein. Ou plutôt on m'en avait parlé. Parce que je ne tenais pas spécialement à la voir fricoter avec son Connor chéri. Vraiment pas en fait. Esther sembla soudain gênée par la question, baissant la tête.  « Euh... Oui, oui. C’est vrai. » Ainsi donc c'était vrai. Hm. Ça devrait me faire plaisir non ? Elle sera plus près. « Rien ne me retiens vraiment à Paris maintenant... Alors, pourquoi pas. Dublin semble être une belle ville. » Bien sur. Prends moi pour un con aussi.  « En plus ça tombe bien, c'est là où Connor habite. » Quelle chance alors ! Sacrée coïncidence évidemment. En attendant, on était arrivé dans le starbuck, et après avoir commandé, on s'était installé face à face, alors que la serveuse nous apportait notre café. «Limerick... c’est loin d’ici ? » Question pas du tout intéressée j'imaginais. « Non. Deux heures de route. Pourquoi ? Une envie particulière de te rendre là bas ? C'est une belle ville aussi. » dis je pour reprendre ses mots. A côté, certaines personnes nous regardaient de manière insistante, nous ayant probablement reconnu. Mais je préférais faire comme si de rien n'était, et les ignorait. Je me fichais bien de ce qu'ils pouvaient penser.

« Ouais...J'avais besoin d'un appart, et elle était là. » Je me rendais compte que mon commentaire était tout de même inutile. Je n’avais pas à juger sa situation. Et puis, je sais très bien ce que c’est, de n’avoir nulle part où vivre, alors je peux comprendre. Je ne fais donc pas d’autre commentaire sur le sujet, alors que la conversation tourne autour du fait qu’il avait changé grâce à Fake Lover, ce que je confirmais. Je me souvenais du Cooper du début. Incapable de tolérer un geste d’affection banal, alors que maintenant je pourrais surement me glisser dans ses bras et il refermerait l’étreinte contre moi. Non, je ne devais pas penser à cela, je n’avais plus le droit de vouloir trouver refuge contre son corps. Pourquoi alors, maintenant que j’ai ça en tête, je n’ai que cette envie. Il me fit comprendre qu’il était mieux que je ne l’ai pas connu avant. S’il le disait... « Et toi ? Tu penses avoir changé ? » Je baisse les yeux un moment. Ce n’est pas vraiment une question que j’ai eu le temps de me poser. En même temps, l’aventure vient tout juste de terminer. « Je crois que oui. C’est dur à dire sur le coup. » dis-je d’abord, réfléchissant sur mon parcours à l’intérieur de l’émission. « À un moment, j’ai vraiment regretté d’avoir participé, parce que j’avais l’impression de régresser dans mon cheminement personnel. Mais je crois, qu’en fait, j’avais besoin de vivre ces épreuves, faire face à mes défauts, pour pouvoir grandir, avoir plus confiance en moi. C’est pas gagné... je doute encore de beaucoup de choses... Peut-être qu’un jour je vais arrêter de m’en faire pour tout et je vais avoir un peu plus d'assurance. » dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Cooper avait été une des raisons qui m’avait poussé à croire que j’avais fait la mauvaise décision de venir à Fake Lover, à un certain moment. Mais maintenant, lorsque je prenais du recul, il était aussi la personne qui avait engendré tant de changement chez moi. C’est surement pourquoi je ne pourrais jamais le voir d’une façon négative. Je ne voulais pas non plus, je ne l’avais jamais voulu. Je ne sais pas pourquoi, ensuite, je me sens mal de répondre à sa question et de lui avouer que j’allais rester à Dublin finalement. C’est con, dans le fond. Dans un sens, c’est une bonne nouvelle, nous allons pouvoir nous voir plus souvent, non ? Je n’avais pas dit vouloir prendre mes distances, lorsque nous nous étions quitté, la semaine dernière ? De toute façon, moi et avoir de la raison, lorsque Cooper se retrouve près de moi, cela n’a jamais existé. « En plus ça tombe bien, c'est là où Connor habite. » Bien, il est sarcastique. Voilà que je me sens encore plus mal. Je lève les yeux au ciel, le temps d’une seconde, reportant mon attention sur lui. Je ne vois pas ce qu’il cherche en me lançant une telle réplique en fait. Je sais qu’il ne porte pas Connor dans son coeur, c’est pas nouveau, mais tout de même. « Il m’a posé la question, j’ai accepté. Et j’avais envie de vivre avec lui aussi... » Voilà, c’était clair et directe. Bon, je n’avais tout de même pas annoncé cela avec autant d’assurance dans ma voix que je l’aurais souhaité, mais c’était déjà un début. Si ça dérangeait autant Cooper, il n’avait qu’à me l’avoir demandé. Il sait en plus qu’à un moment, je ne rêvais que de cela. Pouvoir être avec lui après l’émission. C’est peut-être ce qui me pousse à lui demander si Limerick est loin de Dublin. En fait, je voulais lancer la question au hasard, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Il n’y avait rien de subtile dans cet interrogation. « Non. Deux heures de route. Pourquoi ? Une envie particulière de te rendre là bas ? C'est une belle ville aussi. » Je me mord la lèvre encore un instant, avant de prendre une gorgée de café. C’était une invitation à venir le visiter ça, non ? « Non... pas d’envie particulière. Je m’informe. Je veux visiter l’Irlande... Et je ne doute pas que Limerick est une belle ville. » dis-je en esquissant finalement un sourire en plongeant mon regard dans le sien. J’ai de nouveau envie d’un contact physique. C’est tellement con. Je tend la main pour la déposer dans mon infinie douceur sur la sienne. Tant pis pour les regards indiscrets, ils auront juste quelque chose de plus à raconter. « Tu me ferais visiter... Si je viens... ? » C’est une question dangereuse. Je ne devrais pas m’aventurer dans ce territoire dangereux. Je ne venais pas de dire, quelques minutes plus tôt, que j’avais changé ?

 « À un moment, j’ai vraiment regretté d’avoir participé, parce que j’avais l’impression de régresser dans mon cheminement personnel. » Je ne pouvais m'empêcher de me sentir visé par ses propos. Si elle avait pensé une chose pareille, c'était entièrement de ma faute. Moi qui l'avait fait souffrir, qui l'avait blessé. Qui lui avait brisé le cœur. Qui avait fait ressortir encore plus son côté insécure. Et de se fait douter du bienfait de sa présence dans ce jeu. Cependant comme elle le dit, ce sentiment lui était passé, et au final, ça l'avait peut être aidé. En revanche là, je doutais y être pour quoi que ce soit. Plutôt l'apparition d'un certain Connor... Peut être que finalement la rejeter, ça l'avait aider ? Hm mouais, ma conscience aimerait bien. « [...]Peut-être qu’un jour je vais arrêter de m’en faire pour tout et je vais avoir un peu plus d'assurance. »  « Sûrement. Je l'espère pour toi en tout cas. » Surtout que je voulais pas dire, mais il est vrai qu'il y avait beaucoup de travail de ce côté là... En même temps, quand on connaissait son passé, pas étonnant qu'elle soit ainsi. Elle n'avait pas été gâté par la vie. J'avais ensuite emmené sur le tapis son emménagement avec Connor. Qu'on pourrait qualifier de petit ami maintenant, n'est ce pas ? « Il m’a posé la question, j’ai accepté. Et j’avais envie de vivre avec lui aussi... »  Elle avait envie de beaucoup de choses cette jeune femme, vous ne trouvez pas ?  « Hm » me contentais je de répondre. Valait mieux pas que je donne mon avis sur le sujet. Je trouvais leur emménagement complètement précipité. Comme leur relation qui avait prit un virage à 360° en un rien de temps. Ou peut être que c'était juste mon ego qui en avait prit un coup. Savoir qu'on vous avait oublié et remplacé si vite dans votre cœur. Comme si au final ça m'avait plu qu'elle déclarait m'aimer, et que maintenant j'étais blessé qu'elle soit passé à autre chose. Sérieusement de telles pensées m'effrayaient et n'étaient pas saines. Et égoïstes aussi. Mais c'était plus fort que moi. Et puis elle évoqua Limerick. Ma ville. Certainement pas par hasard. « Non... pas d’envie particulière. Je m’informe. Je veux visiter l’Irlande... Et je ne doute pas que Limerick est une belle ville. » Bien sur oui. Vilaine menteuse. Et là, voilà qu'elle fit quelque chose de surprenant...Enfin pas tant que ça en la connaissant. Mais elle se permit de déposer sa main sur la mienne. Hm. Je n'étais pas sur que ça soit très approprié. Pourtant je ne me sentais pas d'envie de la repousser, ni de briser le contact physique, que bizarrement j'aimais bien. Elle n'avait pas peur quand même. N'importe qui pourrait prendre une photo, et de faire, ceci se retrouvait rapidement sur la toile ou dans la presse people. Du genre tomber dans les mains de son chéri. M'enfin après tout, ce n'était pas mon problème. « Tu me ferais visiter... Si je viens... ? » Tiens donc. Rappelez moi, mais on était pas censé prendre nos distances ? Ceci dit moi je n'y voyais pas d’inconvénients. De toute manière on parlait seulement d'une simple visite, rien de plus. Et ça pouvait très bien être dans plusieurs mois, alors.  « Hm je ne sais pas. J'ai un emploi du temps de ministre tu comprends... » fis je comme si ça demandait réflexion. Genre j'étais aussi pris.  « Mais bon, pour toi, je devrais bien pouvoir trouver un moment » Ce que j'étais gentil tout de même.

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