Appareil photo dans la poche de jean, je me préparer à poster une énième photo, pas de moi bien sûr, sinon ça ne serait pas amusant, voyons. Je vagabonde un bon moment -main dans les poches, les yeux rivés sur le sol, démarche lente et souple- avant de trouver la salle, je sors enfin la main de ma poche, et je pousse la porte, je pose un pied, et je me stoppe, je me retiens de crier sur le coup. C'est pas vrai, j'ai l'impression que mes os se tordent, c'est ce qu'on appelle plu familièrement une crampe je crois. Je m'aggrippe à la première chose qui me passe sous la main, un candidat. « Crampe. Désolée, mais tu peux pas bouger. » je lui annonce, en lui lançant un regard pas si désolé que ça. J'ai mal, mais la douleur de transparait pas sur mes traits. Une belle crampe au pied, le truc qui m'arrive jamais en général. Je ramène ma jambe, en la pliant quelques peu vers moi, et de ma main, j'attrappe mon pied, j'enfonce mes ongles dans ma chair, la technique est de créer une douleur pour faire dissiper celle de ma crampe, c'est ce que je fais en général. Faut que j'essaye de me détendre, mais difficile de le faire quand on est débout, franchement. On pourrait presque penser que je fais du yoga comme ça. J'essaye de relâcher tous mes muscles, mais ça me fait vachement mal. Encore une pointe de douleur, l'ultime je crois bien, avant que la douleur ne disparaisse d'elle même. Je relâche mon pied, et par la même occasion le candidat qui m'avait servi de poteau jusque là. « Merci. C'est passé. » je lui lance avant d'avancer dans la pièce. C'est quoi son nom ? Aucune idée. Ah si. Non. Si. Slavin ? Un truc dans ce genre là, il me semble bien, mais je préfère pas m'y essayer. Je sais juste qu'il est mon chef d'équipe, c'est tout.

Maintenant la technologie est telle qu'on dispose de merveilleux outils tous aussi perfectionnés les uns que les autres, à l'image de la carte mémoire insérée dans mon appareil photo à 3000 euros. Néanmoins comme tout appareil de ce genre aussi coûteuse soit elle n'est pas infaillible. Si bien qu'au bout d'un moment, il est préférable de vider la mémoire si on ne veut pas se retrouver contraint d'arrêter une séance photo en plein milieu à cause d'une petite carte merdique. C'est pour palier à cette éventualité qui n'était pas près de se produire soit dit en passant que j'ai pris la décision d'aller dans la salle informatique à l'heure de pointe dans la cuisine pour éviter la cohue. J'suis sur le point de pousser la porte lorsque j'suis alpagué par la rousse dont le prénom m'échappe totalement. Une crampe qu'elle me dit. « Euh d'accord... » Ce n'est pas comme si j'avais totalement le choix après tout, j'vais pas non plus me tirer la laisser s'écraser sur le sol comme si ça ne me concernait pas. Je la regarde se tendre dans tous les sens, je lui proposerais bien mon aide mais elle a l'air de maîtriser totalement ce qu'elle faisait. Je l'observe quelque peu dubitatif à ce sujet, et puis au bout de plusieurs minutes, elle me libère de son emprise. « Pas de quoi. » Je n'ai strictement rien fait d'autre que servir de type sur lequel se reposer. Elle rentre ensuite et comme j'étais supposé rentrer avant de me faire attraper au vol, je la suis. Aussitôt je m'installe face à un ordinateur et pose mon appareil sur la table. « A.J ? C'est bien A.J ton prénom ? » Il me semble qu'elle me l'avait signalé dès que je l'avais interpellé comme étant la rousse, c'est sûr qu'elle était rousse, néanmoins comment désigner quelqu'un sans en connaître l'identité.