Je sais pas trop pourquoi, mais mes pieds m'ont conduis jusqu'à la salle de musique. Je pousse doucement la porte, et je regarde par l'entrebaillement, il n'y a personne, je peux entrer. La pièce est vide, de toute présence humaine, à part moi. Mon regad s'attarde un instant sur le piano, je n'hésite pas trop longtemps à vrai dire, et je m'y assois et je soulève le clapet.Je fais craquer mes doigts, enfin mes phalangues avant de m'y mettre. Je commence par un morceau, the sacrifice, tiré du film la feçon de piano. La seule fois où je me suis permise de pleurer, c'est devant ce film, c'est d'ailleurs pour cela que je ne le regarde plus. Mon morceau dure deux minutes et demie. Je passe à un autre, la lettre à Elise, spéciale dédicasse à ma partenaire malade, je rigole. Je me lance, mon pied bat la mesure, mes mains jouent sur le piano, dansent, et m'emportent avec elles, si bien que je bouge pour suivre le mouvement effréne. Puis, je ne me souviens plus à quelle mesure, mais j'entends un bruit, c'est surement la porte. Je ralentis volontaire, je prends mon temps, juste pour entrendre les bruits de pas. J'en entendis trois. J'en déduis que c'est Malo, c'est pas bien difficile, il semble s'être arrêter sur le seuil de la pièce puisse que je n'entends plus rien désormais. Je n'ai aucun mal à imaginer le blond qui se tient derrière moi, debout, s'appuyant légèrement sur sa canne.« Tu rentres ? » je lui demande sans me retourner, toujours dos à lui, mes doigts appuyent lentement sur les touches, j'ai perdu mon rythme.

La musique se diffuse dans la pièce. Lentement. Une musique apaisante et rassurante, qui accompagne les gestes expérimentés du couturier. Sa concentration est à son apogée. Rien ne peut le perturber à cet instant. Il est silencieux. Il s'applique à découper un tissu en ligne droite. La texture glisse sous ses doigts. De ses mains experts, l'étoffe commence à prendre forme. Une forme circulaire. Il l'examine de son regard sérieux. Ravie du résultat, il veut vérifier si le tissu a été correctement coupé. Il cherche des yeux son carnet à croquis sur la table. Il ne le voit pas. Il se lève de sa chaise et part à sa recherche. Il fouille dans les moindres recoins de son armoire. Il n'y est pas. Il entre dans la chambre, contourne le lit commun. Pas là, non plus. Et soudain, il se souvient. Il l'a malencontreusement égaré dans la salle de musique. Sa canne à la main, ses pas le mènent vers la pièce. Des sons résonnent dans le couloir. Une mélodie familière et connu : celle de la lettre à Elise. Une personne est à l'intérieur. Il entre en faisant le moins de vacarme possible en ouvrant avec délicatesse la porte. Aj. Il hésite un instant. Depuis plusieurs jours, il s'est demandé si c'était raisonnable de rester auprès d'elle. Leur relation devient de plus en plus malsaine. Surtout ce que relie ces deux êtres une illusion morbide. Il reste sur le pas de la porte, perdu dans ses pensées les plus sombres. Sa voix rauque le réveille de sa torpeur. - Tu rentres ? Il acquiesce, puis vient la rejoindre près du piano. Un petit sourire naît sur ses lèvres. Il arrive derrière lui. Elle offre son dos à son regard troublé. Il s'approche de plus en plus d'elle. Les bras vigoureux du blond entourent les épaules frêles de l'israélienne. Ses doigts effleurent désormais les touches blanc et noir du piano. Sa chevelure flamboyante caresse le visage du galant homme. Il en respire les effluves. Elle cesse de jouer, elle se laisse faire. - Tu t'es trompée de note., susurre-t-il au creux de son oreille. Il reprend le morceau depuis le début, puis accentue la partie où la jeune femme s'est trompée. La musique s'achève alors sur une note solennelle. - Magnifique morceau. Tu ne trouve pas ? , dit-il d'une voix basse. Il recule de quelques pas avant de venir de s'asseoir à côté d'elle sur le banc en cuir. - Tu joue du piano depuis combien de temps ? , demanda-t-il en plongeant son regard azuré dans le sien.

Je l'entends qui s'approche, j'entends surtout le bruit de sa canne qui cogne sur le sol, je frémis. Malo me lance que je me suis trompée, je fronce les sourcils en essayant de chercher mon erreur dans les notes que je viens juste de jouer. J'entends la voix de Malo, à même pas deux centimètres de mon oreille, je ne bouge pas. « Montre-moi. » Je lui demande tandis que mes mains arrêtent de jouer, pour le laisser faire. Sans le vouloir, on peut remarquer que je suis un brin autoritaire, parce que s'il ne m'aide pas, je sens que je vais restée obnibulée par cette erreur, ça va me bloquer, et je pourrais pas finir le morceau. Je sensles bras de Malo qui me frôlent, effleurant ses épaules, il prend possession des touches, et m'entoure involontairement. Mes yeux clairs suivent le mouvement de ses doigts, avant que mes mains, cette fois, ne frôlent les siennes pour reprendre leur place sur le piano, et je reprends ce que m'a indiqué Malo, pour bien finir le morceau cette fois. Magnifique morceau. Tu ne trouve pas ?« Si mais bien trop connu, j'ai l'impression que le fait être connu lui fait perdre de sa beauté, le rend banal, trop entendu. » j'énnonce simplement avant de réflechir à un autre morceau, je commence à reprendre lentement le thème de titanic, encore un autre film tragique. 'Tu joue du piano depuis combien de temps ?' me demande t-il. Je n'en n'ai qu'une vague idée. « J'ai pris des cours pendant sept ans je crois. » j'annonce en tournant la tête vers Malo, croisant son regard. Je suis plus sûre de rien, à vrai dire. Mais peu importe, tant que je sais jouer du piano.

La lettre à Elise, composé par Ludwig van Beethoven. Un morceau illustre, qui n'a pas souffert des immondices du temps. Il est resté dans la mémoire collective en devenant un des morceaux de piano les plus joués au monde. Également utilisés dans des bandes originales de films jusqu'à des spots publicitaire. Le titre et l'autre oubliés, il ne restait que la mélodie entêtante. - Si mais bien trop connu, j'ai l'impression que le fait être connu lui fait perdre de sa beauté, le rend banal, trop entendu. Ce morceau a été exploité par de nombreux musiciens d'hier et d'aujourd'hui. A notre époque, pour un musicien débutant il est normal de savoir le jouer à la perfection. Il est ainsi devenu un classique dans le répertoire de la musique. En silence, il acquiesce tandis qu'il regarde les mains gracieuses de la rouquine se balader sur les touches du piano. Elle entame un nouvel air. Ressemblant à quelque chose de familier. Cela lui revient en une fraction de secondes. Un des thèmes du film Titanic. Un film qu'il n'a jamais réussi à voire entier. Le trouvant trop caricatural et larmoyant. C'est ce qui plaisait à la gente féminine. Il l'écoute pianoter. De sa voix rauque, elle répond : - J'ai pris des cours pendant sept ans je crois. Elle a commencé vers ses dix-huit ans environ. Elle n'est pas sûre. - Joue-moi quelque chose de plus gaie. Je ne sais pas moi, un peu de Miles Davis ou ... Je sais ... Ses mains prennent place sur le clavier. - Du rock. Avec le grand Jerry Lee Lewis, peut-être. Il entame les premières notes, celles de Boogie Woogie . Il continue à jouer en posant ses yeux bleutés de temps à autre sur la jeune femme. Il s'arrête et l' interroge du regard : - Tu vois, j'ai une préférence pour le jazz. Et toi, tu préfère quel genre de musique ? Le jazz lui rappelle ses années d'étudiant à Paris où pour gagner de l'argent, il venait jouer quelques morceaux au piano dans une boîte de jazz réputée de la capitale.

Je sais juste que je n'ai pas pris de vrai cours en fait, c'est un ami, collègue de l'armée, s'il on peut dire, qui avait voulu m'apprendre le piano, cela nous faisait une distraction à tous les deux, un moment pour s'échapper tranquillement. Un moment pour ne se soucier que des notes, de la mélodie et rien d'autre. J'ai souvent repproché à ce type de m'avoir rencontré trop tard, peut-être que si j'avais appris le piano bien plutôt, je serai partie dans une autre direction que l'armée. Mais ça, je n'en sais rien. Puis il me demande un morceau plus gaie, j'y réfléchis mais Malo a déjà pris possession du piano, je souris discrètement.
- Tu vois, j'ai une préférence pour le jazz. Et toi, tu préfère quel genre de musique ? Me demande t-il. J'aime tout en fait. Mes mains se posent sur les siennes, les chassant gentiemment du piano pour que je puisse jouer. « Attends.. » Je lui demande avant de réfléchir une fraction de seconde. Je ne réponds pas à sa question, j'ai mieux à lui proposer sur le moment. Mieux à lui montrer. Mes mains commencent à s'activer, la mélodie est toute de suite entrainante. Trente secondes, le rythme s'accélère, l'intensité aussi. Cinquante-huit secondes, ça recommence, mes mains se trainent sur les touches des notes aigues. Une minute vingt, le plus dur est passé, je ralentis, et ferme les paupières pendant deux secondes avant de me reconcentrer sur ma mélodie. Deux minutes cinquantes plus tard, je viens de lui offrir ma plus belle interprétation de the sacrifice, rien que pour lui. Mes doigts s'échappent du piano avant de se poser sur mes genoux. Et involonairement, je reste sans dire, une minute de silence, cela ne me gène pas, je suis encore dans mon morceau je crois. Je pivote de quelques centimètres dans la direction. « Tu connais ? » Je lui demande de ma voix rauque, croisant son regarrd clair.

Quand la main de la rouquine vient toucher la sienne, un frisson parcoure tout son corps. Il essaie de concentrer sur le piano et sur le son qui émane. Leurs épaules s'effleurent. - Attends... Elle reprend les rennes. Il se laisse faire. Ses paupières se ferment un instant, savourant le silence. Elle recommence à jouer. Il sent ses doigts bouger avec dextérités sur les touches. La mélodie retentit dans la salle de musique. Douce et entraînante. Alors que la chanson augmentait en intensité, elle ralentit. Le dernier son résonne, annonçant la fin du morceau. - Tu connais ? Il le reconnaît. Il le connaît par cœur. Il est issu d'un film célèbre, La leçon de piano, réalisé par Jane Campion. Il a eu huit ans quand le film est sorti dans les salles. Sa mère l'a emmené le voir et s'est éprise de ce film. C'est elle qui l'a initié au piano. Le morceau que l'israélienne lui a joué a été un des premiers qu'elle lui a appris. Sa gorge serre, en proie à de vives émotions. Il n'a jamais pu le rejouer après la mort de sa mère. Même encore aujourd'hui, il n'en serait pas capable. Fébrile, il la dévisage. Son cœur se déchire. Ses traits se durcissent. - Oui, je ne le connais que trop bien ... Ma mère avait l'habitude de le jouer. C'est tiré du film, La leçon de piano. Son film préféré. Son regard azuré se voile d'une doucereuse langueur. Il lâche nerveusement. - Elle me manque tellement. , finit-il sur une voix nostalgique. Il regarde un moment le plafond pour calmer son cœur qui bat à la chamade. Lorsqu'il écoute cette chanson, cela lui fait toujours cet effet. Ses yeux se reposent sur les touches du piano. Le couturier remarque qu'elle a une prédilection pour les morceaux mélancoliques. Leurs prunelles se croisent. Ses lèvres s'étirent en un sourire délicat. A son tour. Il réfléchit pendant quelques minutes et trouve la musique qu'il souhaite lui offrir. Il le trouve. - Je vais te jouer du Satie. Tu me dis ce que tu en penses ? Sa mère lui disait souvent que la musique est capable de guérir tous les maux. Même ceux du cœur. Ses phalanges se placent au-dessus des touches. Ils les effleurent. En commençant, il a fermé les yeux. Ainsi débute la Gymnopédie n°3. A la mort de sa femme, il s'est enfermé chez lui et l'a joué au piano durant des heures entières. Une manière d'exorciser ses démons et d'atténuer sa peine. Ses mains se baladent sur le clavier avec souplesse. Il arbore un visage serein en écoutant la mélodie se diffuser dans la pièce. La fin du morceau est proche. Puis, le silence.

Mes mains sont toujours sur le piano, je me permets un coup d'oeil vers Malo, il a les paupières fermées, et moi, je retourne rapidement à ma mélodie. . - Oui, je ne le connais que trop bien ... Ma mère avait l'habitude de le jouer. C'est tiré du film, La leçon de piano. Son film préféré. Je sais que cela vient de la leçon de piano. Mais la mine qu'il a lorsqu'il parle de sa mère me perturbe. « Désolée. » j'annonce. « Je te rappelle jamais les bonnes choses, j'suis désolée. » je grogne tandis que mon regard le fuit, je regarde de l'autre côté. J'ai l'impression de jamais faire les bonnes choses, de toujours lui rappeller de mauvais de souvenirs. Putain, je suis chiante, sérieusement. J'attends quelques secondes, sans le regarder, puis je croise rapidement son regard bleuté. Il me parle. - Je vais te jouer du Satie. Tu me dis ce que tu en penses ? Dès qu'il commence à jouer, je souris, parce que je connais trop bien cette mélodie. « Je connais. » je lui murmure tandis qu'il continue à jouer. Il continue un long moment, je suis sa progession sur le piano des yeux, les lèvres pincées avant que je ne lève le regard vers lui, il est si .. concentré et .. paisible. Je remonte l'une de mes jambes, et mon pied prend appui sur le banc, mon menton se repose sur mon genou, et je le garde jouer, tranquillement, sans plus bouger. Il lâche enfin le piano. Je dis rien. Je crois qu'on a passé cinq minutes à se regarder en silence, sans rien dire. Je finis par mettre à terme à ce silence dès plus étranges en m'emparant de piano à mon tour. Je lui joue du pachelbel. Morceau que je voulais lors de mon enterrement, je sais, c'est étrange, mais j'ai déjà tout prévu et c'est exactement cette mélodie que je veux. Alors je la partage avec Malo.

Pour le jeune homme, chaque morceau est emprunt d'un souvenir particulier de sa vie. Toute son existence a été rythmée par la musique. Chaque épisode de sa vie a été accompagnée de musique. Il ne peut vivre sans cela. Elle fait partie de son être. Sa mère était musicienne professionnelle. Il jouait du violoncelle à la perfection. Le piano était pour son plaisir personnel. Depuis son enfance, il a été entouré de musique qui résonnait dans toutes les pièces du manoir. - Désolée., dit-elle. Son regard se veut fuyant. Le coeur du blond se serre. - Je te rappelle jamais les bonnes choses, j'suis désolée. Il tente d'esquisser un sourire pour ne pas l'inquiéter. Il tend son bras vers elle pour venir caresser son menton. Il s'abstient de le faire. Il repose ses doigts sur le bord du banc pour continuer à jouer. Elle connaît également Satie. Chose qu'apprécie le couturier. Elle possède une grande culture musicale. Il observe les mains de l'israélienne de s'accaparer du clavier à son tour. Ses phalanges effleurent les touches, une à une. Une douce mélodie envahit la pièce. Un morceau plus majestueux, plus lumineux. Ce qui réussit à lui redonner le sourire. Il murmure en fermant les yeux : - Du Pachelbel. Il soupire de plaisir et se laisse happé par les notes et les envolées lyriques. La musique s'achève. Il poursuit, la gorge nouée en proie à des émotions attendrissantes : - Tu sais. Bien que certains souvenirs sont douloureux, je suis heureux d'une certaine manière de m'en rappeler car cela me permet de lutter contre mes propres démons. J'ai longtemps refoulé certains événements de ma vie, pensant que je vivrai mieux ainsi. Mais j'ai eu tort. Mon passé fait parti de ce que je suis. La souffrance est là. Néanmoins, j'apprends à la canaliser. Il plonge ses yeux de velours dans les siens. - Ta présence m'apaise, même si elle fait remonter à la surface des réminiscences d'une vie antérieure. Ce qui compte maintenant c'est que je profite de ce savoureux moment à tes côtés. Je veux créer des nouveaux souvenirs. , dit-il en esquissant un sourire chaleureux.

J'ai toujours aimé ce canon, je le jouais souvent, lorsque ma mémoire ne me faisait pas défaut et que je ne souvenais des notes. J'ai essayé de ne pas lui jouer un morceau triste, ou nostalgique, mais là plupart de mon répertoire n'est rempli que de cela, de tristesse. Je vois du coin de l'oeil sa main qui s'approche de mon visage, et qui retombe sur le piano pour continuer, quand à moi, je me décale, de quelques centimètres seulement, vers la droite, plus loin de lui.
Je lui joue du pabelbel, en espérant qu'il connaisse, et c'est le cas, dans le fond cela ne m'étonne pas tellement, je sais que Malo est quelqu'un de cultivé, tout le laisse à penser, son allure, la tournure de ses phrases, ses références. Non, c'est prévisible en fait. Je souris doucement lorsqu'il me répond -indirectement- qu'il connait ce morceau. Il me parle, je l'écoute en arrêtant de jouer, posant mes mains sur mes genoux, je me tourne vers lui. Son passé fait partie de lui, je conçois, mais ... « Je te rappelle que des périodes sombres de ta vie Malo, c'est ... » Je commence alors que ma voix grave se brise, je n'ai pas de suite, je ne sais pas quoi dire. Déjà me dire que je lui rappelle sa femme décédée, c'est franchement perturbant pour moi, alors pour lui n'en parlons pas ... Puis je tombe pile sur le morceau que jouait en continu sa mère .. morte aussi. J'ai l'impression de n'être destinée qu'à lui enfoncer un poignard, c'est troublant. « Peut-être qu'on devrait ... Je sais pas. » Je lui dis, je pense qu'il m'a compris, je voulais dire, arrêter de trop se cotoyer pour son propre bien, parce qu'être une tortionnaire mentale, avec quelqu'un que j'apprécie, ce n'est pas mon job. Mais il continu. D'accord, j'hoche la tête. Très bien. Je lui souris. « Créons de nouveaux souvenirs. » Je lui lance, comme si c'était le début d'une nouvelle vie, avant d'enchainer avec un nouveau morceau, radicalement différent.

Sa ressemblance avec sa femme Viola n'est pas aussi frappante qu'elle ne le croit. Il s'en rend compte maintenant que ce jour-là, c'est la fatigue qui lui a joué un tour en projetant une image de son épouse défunte. Cela n'a été qu'un leurre. Un moyen de le déstabiliser encore d'avantage. Il a observé la rouquine sous toutes ses coutures. Il n'y a que la couleur de sa chevelure, ses yeux clairs et ses tâches de rousseur parsemant son visage ovale qui lui rappellent tant sa bien-aimée. C'est une illusion. A cause de sa tristesse, il ne projette ce qu'il souhaite projeter alors que Aj est différente de Viola. Il le sait aux tréfonds de son être. Il n'empêche qu'il ne peut retenir son corps de vibrer au contact de cette femme. Il oublie en instant ses peines quand il dépose son regard azuré sur l'israélienne. - Je te rappelle que des périodes sombres de ta vie Malo, c'est ... Cela est vrai. Mais c'est du hasard des choses. Le blond lui-même n'arrête pas de se torturer avec cela. A croire qu'il aime souffrir, il se le demande souvent. Depuis l'accident, il s'est beaucoup confié à sa cousine Mona. Aujourd'hui, la souffrance s’amoindrit au fil du temps et s'atténue jusqu'à ne devenir qu'un simple souvenir. - Peut-être qu'on devrait ... Je sais pas. C'est ce qu'il a envisagé au début. Il aurait voulu l'ignorer et disparaître de son champ de vision. Il n'a pas eu le courage de faire cela. Sa présence dans le nid lui est nécessaire. Non pas pour sa santé mentale, car elle lui a tenu compagnie d'une façon admirable. Il veut simplement rester à ses côtés. Il la voit sourire, il fait de même : - Créons de nouveaux souvenirs. Elle enchaîne avec une chanson plus moderne qu'il ne connaît pas. Il l'écoute jouer avec attention. Il lui demande pendant qu'elle joue : - Pourquoi ce morceau ? Il doit bien avoir une histoire derrière non ? Pour moi, chaque morceau que j'écoute ou je joue représente un pan de ma vie.