Tweedy n'estimait pas être une jeune femme particulièrement malchanceuse. Okay, de temps en temps, il lui arrivait bien quelques bricoles, mais ni plus ni moins qu'à d'autres, hein. Et donc, elle n'avait aucune raison de penser qu'une merde lui arriverait en ce jour. Très franchement, que pouvait-il bien lui arriver au sein de ce jeu ? Tomber dans les escaliers ? Aucun risque, elle se tenait si énergiquement à la rambarde qu'il faudrait que celle-ci tombe elle aussi en cas de chute. Glisser sur une flaque d'eau ? Ah non, elle vous ferait une simple imitation du moonwalk. La classe internée, tout simplement. Se faire assassiner par l'un de ses camarades ? Mais non, elle était bien trop adorable pour que quiconque veuille la découper au couteau de cuisine et mettre ses morceaux dans un pot pourri. Donc, définitivement, Tweedy partait du principe qu'il ne pourrait rien lui arriver de bien dramatique au sein de cette aventure. Sauf que la jeune femme n'avait pas pensé que les circonstances les plus banales pouvaient parfois donner des situations fort problématiques. Et c'est ainsi que, prise d'une envie naturelle d'aller se soulager et entrant par conséquent dans une cabine de toilettes prévue à cet effet, la jeune femme se retrouva bloquée. Oui, sérieusement. Bloquée. Mais non, pas "bloquée" dans le sens où rien ne put sortir. Évidemment pas. Bloquée dans la cabine. Effectivement, le verrou s'était visiblement coincé. Ah zut, c'est ballot. D'autant plus que Tweedy était du genre à paniquer pour un rien. Car voyant que la porte ne s'ouvrait plus, elle commença à s'imaginer mille et uns scénarios horrifiques dignes des plus grandes productions hollywoodiennes. Et si elle perdait subitement connaissance et qu'elle finissait morte de faim, sans que quiconque ne note son absence ? Et si les canalisations explosaient, noyant la pauvre Tweedy qui ne pourrait s'échapper de cette ultime prison ? Et si une Guerre Mondiale éclatait tout d'un coup, la laissant prisonnière et à la merci d'attaques en tout genre ? Et si ... Okay, stop. Finie la dramatisation. Tweedy devait simplement user de malice et d'intelligence pour sortir d'ici. Ouais bon, de malice quoi. Et tandis qu'elle priait pour que quelqu'un lui vienne en aide, elle entendit des pas de l'autre coté de la porte de la cabine. Dieu merci, quelqu'un se trouvait là. « Y'a quelqu'un ? » Question ô combien logique vu qu'elle venait d'entendre quelqu'un marcher. Seigneur. « La porte s'est coincée. Je me retrouve prise au piège, soumise aux araignées et bestioles monstrueuses qui se trouvent tout près. Je sens que ma fin est proche, alors j'aimerais te communiquer mes dernières volontés ... » Okay, son cas ne s'arrangeait pas, décidément. « Non attends, sors-moi d'ici, plutôt. J'ai pas envie de mourir, pas aujourd'hui. » Ah ben oui, c'était déjà mieux. Forcément. « Pitié. » On était plus à ça près, hein.