Le matin, ce que j’adore manger, c’est des crêpes. En plus c’est à peu près le seul vrai plat que je sais faire, le seul plat qui requiert un peu de talent. Bon ok c’est vrai que mélanger de la pâte à crêpes, c’est pas très dur, mais il faut savoir que j’ai un véritablement don pour le dosage. C’est un truc de fou, je n’utilise jamais de truc pour les grammes, les litres ou que sais-je, j’y vais au pif et à chaque fois c’est parfait. Bref, en pantalon de sport et t-shirt, je déboule dans la cuisine avec l’idée de faire des crêpes, y’a personne tant mieux. C’est pas pour eux que je fais ça, il en restera c’est sur mais ceux qui en auront auront de la chance. J’attrape un grand saladier pendant que mon café coule dans ma tasse, je pose le saladier, j’attrape un sucre et le plonge dans le café brulant. Je prends ensuite la farine, le lait et tout ce qu’il faut et je réunis le tout dans le saladier, avant d’avoir versé une petite goutte de lait dans ma tasse de café. Ensuite je remue la pâtes avec un fouet, j’ai le coup de main, aucun grumeaux ! Je fais seulement chauffer la poêle quand une candidate entre dans la pièce. Elise, ‘jai retenu son prénom à cause de l’histoire avec Sami mais ça je m’en fou, de leurs histoires, ça me concerne pas. « Bonjour, bon vu que t’es là, j’espère que t’as faim. » je fais avec un sourire, elle allait me servir de cobaye tiens, est-ce que mes crêpes étaient délicieuses ? A elle de répondre. Et sur ce je mis un peu de beurre à cuire à fondre sur la poêle avant de verser de la pâte dedans. « T’sais les faire sauter ? » je demande avec un sourire amusé, moi je sais pas faire ça, elle finit toujours par terre.

La nuit aura été courte pour ne pas changer, mais tant pis. Le réveil n'a pas été trop brutal, c'est le plus important. Ainsi, après m'être douchée et vêtue d'un bon gros pull et d'un slim en jean, je rejoins la cuisine. Mon ventre crie famine depuis une heure déjà. Il faut dire que le dernier truc consistant que j'ai pu engloutir date d'hier midi. Si mes souvenirs sont bons, j'avais du sauter le dîner afin de pouvoir me préparer pour le prime. Enfin, c'est le passé, puisque je me retrouve présentement dans la cuisine, les cheveux encore humides, dégageant une bonne odeur de shampoing. Une odeur qui fait tâche à côté du parfum du repas qui se prépare. A ma grande surprise, la salle est presque vide. C'est plutôt surprenant pour un lundi matin.. Soit ils ont décidé de tous faire la grasse matinée, soit j'ai raté un truc ce matin. « Bonjour, bon vu que t’es là, j’espère que t’as faim. » J'affiche un énorme sourire. Et comment que j'ai faim ! Mon estomac ne tarde d'ailleurs pas à le faire comprendre à mon interlocuteur. « La réponse convient-elle au cuistot ? », dis-je en pointant l'infâme (mon ventre) du doigt avant de venir me poster sur le comptoir. J'ai pris goût à cette place. « Je peux toujours essayer. », répondis-je amusée. A vrai dire, la dernière fois que j'ai fais sauté une crêpe, elle a fini collée au plafond.

La candidate n’a même pas le temps de me répondre que j’entends très distinctement son ventre le faire pour elle. Je lâche un rire moqueur, c’est plus fort que moi. « La réponse convient-elle au cuistot ? » demande-t-elle. Je hoche la tête. « Je pense que ça va le faire. » Bon du coup y’en aurais surement plus beaucoup pour les autres mais, hey, tant pis fallait être là ! Du coin de l’œil je vois Elise s’installer sur le comptoir et me répondre qu’elle peut toujours essayer de faire voler la crêpe et surtout de la faire atterrir (retournée) dans la poêle ! autant dire que c’est du challenge ça. Je lâche le manche après l’avoir tourné vers elle et fait « Et bien je t’en prie, montre moi l’étendue de ton talent. » Au pire faudrait nettoyer toute la cuisine.

Toujours installée sur le comptoir, je regarde le manche de la poêle que Finnick a tourné vers moi. Je plisse les yeux, attrape l'engin de mes deux mains et finis par ouvrir grand la bouche. « C'est lourd, ce machin. » D'ailleurs, c'est tellement lourd, que je finis par le reposer. « Moment de concentration. », dis-je en levant l'index vers le haut et en expirant un bon coup. « Go. » En deux temps, trois mouvements, je saisis à nouveau l'objet et fait virevolter la crêpe qui vient lamentablement s'échouer sur le sol. « Je conteste, c'est la position de départ qui a mené à un résultat pareil. » Oui, oui, c'est exactement cela, je suis en train d'accuser notre cuisinier national. Enfin cuisinier, cuisinier, le terme est un peu fort. J'attends de goûter sa composition avant de juger.

« C'est lourd, ce machin. » Je fronce les sourcils, Elise se fou certainement de ma gueule, c’est pas lourd ça, c’est une simple poêle toute fine pour faire des crêpes. Elle est même pas hyper large ou quoi. Y’a quoi dans ses bras, du beurre ? Elle repose la poêle sur la taque et lève l’index avant de dire « Moment de concentration. ». Ok, prends ton temps ma biquette. Elle reprend ensuite l’objet et se lance un go, puis elle fait sauter la crêpe qui… atterrit sur le sol. Je lâche un rire face à l’expression décontenancée de la jeune femme et, à l’aide de papiers essuie-tout, je ramasse la pâte sur le sol, qui a eu le temps de cuire heureusement et je jette le tout. « Je conteste, c'est la position de départ qui a mené à un résultat pareil. » Je ricane. « Mais oui, bien sur, c’est ça ou le fait que tu ne sais pas soulever cette pauvre poêle ! » fis-je, taquin. « Bon prends moi une assiette stp, que je pose les crêpes dessus, on va éviter de gâcher tout ça, j’ai la dalle. » je bois un peu de mon café avant de m’y remettre, ce serait bien que l’assiette arrive et vite, la première crêpe est bientôt prête.

Monsieur fait allusion au fait que je n'ai pas su garder la poêle bien longtemps dans les mains. Eh oh, c'est limite si cette dernière ne pèse pas plus lourd que moi. Bon, j'exagère. Mais, pour ma défense, je l'ai trouvé bien lourde la plaquette pour une simple plaquette justement.. « Bon prends moi une assiette stp, que je pose les crêpes dessus, on va éviter de gâcher tout ça, j’ai la dalle. » Je quitte le comptoir sur lequel je venais à peine de me poster pour ouvrir le placard du bas. J'en extrais donc une assiette que je pose près du plan de travail avant de reprendre ma place habituelle. « C'est vrai que ce serait dommage de gâcher de la nourriture. », dis-je en trempant mon doigt dans la pâte à crêpe et en étalant un peu de la substance encore liquide sur la joue de mon camarade. Je devrais peut-être arrêter mes sottises. En effet, mon ventre vient de nous rappeler, à tous les deux, qu'il y a des affamés dans cette salle. « Ca commence à devenir vachement embarrassant. », renchéris-je en écarquillant les yeux.

Sans rien dire, la candidate se lève et va me prendre une assiette bien gentiment, bon en même temps si elle a envie de profiter du repas, elle avait plutôt intérêt à me rendre service. Logique, non ? « C'est vrai que ce serait dommage de gâcher de la nourriture. » fait-elle. Du coin de l’œil, je la vois tremper son doigt dans la pâte et je me dis qu’elle va surement le mettre dans sa bouche pour gouter mais… Non, elle l’étale sur ma joue. Merci, franchement, quelle était l’utilité de cette acte ? Il n’y avait aucune, pas la peine de se retourner le cerveau. « Bravo, tu peux lécher maintenant. » Je déconne en fait, je l’imagine pas tellement me lécher la joue, hm. Mais si elle pouvait au moins prendre un mouchoir et essuyé son œuvre d’art, parce que ce n’est pas agréable en fait. « Ca commence à devenir vachement embarrassant. » fait-elle alors que son estomac vient encore une fois de protester. Je lâche un rire « Ok j’ai presque finit celle-là attends. » je retourne la crêpe à l’aide de la spatule, faut encore attendre une petite minute et elle sera cuite. Finalement, quand c’est fait, je la pose sur l’assiette, j’imagine déjà Elise se jeter dessus.

« Bravo, tu peux lécher maintenant. » J'écarquille les yeux avant de laisser s’échapper un éclat de rire. Il n'est pas sérieux, j'espère ? Peu importe, je n'ai aucunement l'intention de lui léchouiller la joue de toute manière. De mon doigt, je viens donc essuyer la substance pâteuse que je porte à ma bouche. Je grimace légèrement, c'est meilleur quand c'est cuit. Ainsi donc, mon estomac n'a de cesse de crier famine. Une fois, ça va, au bout de deux, ça devient complètement embarrassant. Attendez, vous imaginez un peu l'effet que ça fait, pour une fille, d'entendre son ventre pousser de tels grognements ? « Ok j’ai presque finit celle-là attends. », me dit-il après avoir rit à ma remarque ou à celle de mon estomac, peu importe. J'attends donc qu'il s’exécute et saute sur la première crêpe de faite. « Aïe, ça brûle ! » m’exclame-je avant de brusquement reposer la nourriture dans l'assiette. Ça m'apprendra à tant manquer d'élégance.

Heureusement pour nous, la jeune femme ne me lèche pas la joue. J’aurais été dégouté, c’est pas une chien après totu non ? Et puis même, sa salive dégoulinante sur ma joue ? Carrément dégoutant, en plus je me suis pas encore rasé ce matin alors même si ça ne se voit pas (l’avantage d’être blond) j’ai une petite barbe bien piquante qui pousse. Elle passe son doigt sur ma joue pour retirer la pâte et moi je dis rien pendant que je continue à faire les crêpes. Je la vois finalement se jeter sur la première crêpe cuite et hurler que ça brule. « Ah ouais c’est comme la glace, c’est froid. » Bravo Einstein. Pendant que la crêpe dore sur un de ses cotés dans la poêle, je prends du nutella dans une armoire, un couteau et j’en étale sur la crêpe avant de la rouler. « Ta mère devrait me payer une pension alimentaire, je suis en train de te nourrir là ! » et dieu sait comme je ne fais jamais ça, mais son estomac me fait pitié. Elle a intérêt à kiffer le nutella, mais tout le monde aime le nutella non ?

« Ah ouais c’est comme la glace, c’est froid. » Perspicace. Je penche donc la tête vers la droite et applaudis le génie qui me sert de cuisiner pour le moment. « Bravo, monsieur, pour la découverte du siècle. Vous voulez peut-être qu'on vous serve le prix Nobel de la logique pour ce constat des plus remarquables ? », dis-je en prenant un faux air sournois. Depuis que le secret de Valentina a été découvert, je ne peux m'empêcher de faire le lien avec elle à chaque fois que j'évoque l'ingéniosité de mes camarades. Je fais un blocage, je crois. En même temps, il faut avouer que son secret est plutôt fascinant. Qui aurait dit que la petite donneuse de leçons du premier prime se serait révélée être scientifique ? « Ta mère devrait me payer une pension alimentaire, je suis en train de te nourrir là ! », affirme Finnick après avoir décoré ma crêpe de nutella. « T'en fais pas, elle a les moyens pour ça. » Je n'aurais peut-être pas dû. C'est pas vraiment judicieux d'exposer la fortune de ses parents à la télé, non ? Avis à toute personne s'apprêtant à s'introduire chez moi : oubliez ce que je viens de dire, je suis issue d'une famille modeste. Je porte donc l'assiette à la hauteur de mes lèvres et souffle un court instant sur la pâte désormais chocolatée.