Evadne avait chaud, elle avait donc envie de se rafraichir un peu. A cette heure-ci, personne n'était censé occuper la salle de bain, alors elle en profita pour s'y rendre. Sauf que la lumière y était allumé et qu'un candidat semblait déjà occuper les douches. Elle pouvait entendre le jet d'eau depuis le couloir. Elle soupira. Elle n'avait pas vraiment envie de partager un douche avec qui que ce soit, elle n'était pas vraiment d'humeur. Mais elle entra tout de même, avec un peu de chance Jamie était là, et c'était sans doute la seule personne qu'elle voulait voir ce soir. Elle se sentait mal, si mal qu'elle avait de la peine à respirer. Elle entra dans la salle de bain et découvrit Slavin. Enfin les fesses de Slavin puisqu'il était de dos, nu sous la douche. Elle hésita à faire demi-tour, elle hésita à faire demi-tour pour quitter la pièce, sauf qu'au lieu de cela, elle resta là, elle resta et se déshabilla. Entièrement. Elle avait l'habitude de se doucher nue, elle n'allait pas changer ses habitudes parce qu'un type avec qui elle s'était engueulé se trouvait là. Elle attrapa ses produits et se faufila sous la douche. Sans un regard pour le candidat, elle actionna la douche. Elle était blessée, il l'avait blessé et s'en voulait beaucoup d'avoir prononcé ces mots. Elle avait l'impression qu'elle avait besoin de lui. Eva ne savait pas vraiment pourquoi mais elle avait l'impression d'avoir besoin de Slavin à ses côtés pour se sentir bien. Elle avait ses cheveux lavé lorsqu'elle se décida à briser le silence. « Je ne suis pas une connasse Slavin. Je ne suis pas une connasse tu m'entends. » Sa voix était douce, calme, malgré ses paroles, elle n'était pas énervée, elle était blessée. Elle pivota vers lui et le regarda dans les yeux. « Je ne suis pas une connasse. » Sa voix se brisa, une larme se mit à rouler sur sa joue, puis, deux, puis une multitude. Elle était blessée, son jugement, plus que celui de quiconque, l'avait blessé.

J'ai mal partout, je viens de faire deux heures de sport. Après avoir galéré à mort après mon ascension des escaliers de la chambre spéciale j'ai pris conscience que j'devais faire de l'exercice. Si je ne m'entretiens pas un peu j'vais m'encroûter, et devenir vieux avant l'âge. J'veux pouvoir jouer avec mes enfants sans souffler comme un porc au bout d'un quart d'heure. J'pense que j'vais reprendre le jogging quand j'vais sortir, m'y remettre sérieusement, mais en même temps si je veux le faire je pense que je vais devoir m'exiler à New York, parce que ça risque d'être compliqué sinon. Mais peu importe. Nous n'y sommes pas encore. Alors il est d'usage de le faire, je monte à l'étage tout transpirant, tout collant et je saute sous la douche qui va s'avérer salvatrice sous cette douche. Je jette mes vêtements sales sur le sol, je les ramasserais tout à l'heure. Et me place sous la douche, totalement nu comme d'habitude. J'vais pas changer, pas après six semaines. J'actionne le jet et profite de l'eau chaude qui tombe sur ma peau. Salvatrice, ça c'est indéniable. Je traîne légèrement, je profite du contact de l'eau sur ma peau, lorsque j'entends quelqu'un pénétrer dans la salle de bain. Merde, moi qui pensait être seul dans cette douche. Pourtant je ne bouge pas, je ne prête pas attention à la personne qui est entré, je m'en fous. J'ai pas envie d'être courtois et poli ce soir, j'ai envie de me détendre. Rapidement, cette personne me rejoint sous la douche. Mes yeux dévient légèrement sur la silhouette de cette personne. Hum, une femme nue, aux courbes généreuse. Je soupire. J'ai presque envie de partir et de la laisser seule. J'ai pas envie qu'elle ne me parle, j'ai pas envie de devoir la supporter. Elle est silencieuse, se douche sans prêter attention à ma présence. J'en fais de même. Mais c'était trop beau pour être vrai, j'ai le corps moussant de gel douche lorsqu'elle ouvre la bouche. Pour me dire quoi ? Qu'elle n'est pas une connasse. Et sinon ? Je continue à me frictionner le corps, et elle réitère. Et me regarde et insiste. Me regarde pas comme ça, ne me regarde pas comme ça. Putain, elle pleure maintenant. Elle me fait de la peine cette conne, parce que j'ai vraiment l'impression qu'elle est sincère dans sa détresse. Je m'approche prêt à la prendre dans mes bras. Sauf que, non. Non pas là, c'est pas possible, vraiment pas. Alors j'pose ma mains contre son bras que je tapote. C'est con mais c'est tout ce que j'ai trouvé. « Arrête de pleurer Evadne. » C'est ridicule là alors, calme toi.

La douche semble durer une éternité, si Evadne ne dit rien, Slavin non plus ne brise pas le silence. Il agit comme si elle n'était pas là, c'est peut être mieux ainsi. Oui sûrement, au moins elle ne le révulse pas au point qu'il ait envie de quitter les lieux. Il l'ignore, et elle est blessée. Elle essaye de faire comme si ça ne la touchait pas pourtant elle se sent faiblir à chaque minutes. Et elle ne peut plus faire comme si tout allait bien alors elle s'arrête de se doucher et elle lui fait face. Elle ne sait pas ce qu'elle veut dire, elle sait juste qu'elle a envie que cette situation cesse. Elle balbutie. Et se met à pleurer. Elle pleure tout le temps ces temps-ci. Elle pleure et perd ses moyens. Elle pleure davantage lorsqu'elle sent sa main contre son bras. Elle se sent idiote, elle aurait voulu qu'il la réconforte mais au lieu de cela, il se contente de lui tapoter le bras. Elle baisse les yeux qu'elle couvre de ses deux mains. Elle sanglote un moment et ensuite s'approche du candidat. Elle passe ses bras autour de la taille de Slavin et se colle contre lui. Elle en a besoin pour se calmer. Mais au contact de sa peau contre la sienne, elle s'écarte avant qu'il ne la repousse parce qu'elle sait qu'il est susceptible de le faire. « Je suis désolée. Je... Je me suis pas rendu compte. » Elle est sincère, elle espère simplement qu'il va la croire, alors, elle s'écarte totalement et éteint le jet de la douche et colle son dos contre le mur de la douche. « Je suis désolée pour tout ce que j'ai fait. Ou ce que j'ai dit, mais en ce moment je fais n'importe quoi. » Sa voix se brise, elle préfère sortir de la douche pour éviter pleurer à nouveau. Elle sort et enfile son peignoir immédiatement. Elle fait les cent pas dans la salle de bain.

Elle me fait mal au coeur à pleurer ainsi, elle me met mal à l'aise, parce que j'sais que j'y suis pour quelque chose, et c'est con parce que je l'aime bien cette gamine au fond. Elle est simplement maladroite, elle est un peu idiote parfois, enfin pas elle à proprement parlé, mais ses réactions, elles sont stupides parfois. C'est totalement stupide de se coller contre moi, alors qu'on est nu, non seulement ça pourrait être mal interprété, nous jouant des tours un peu plus tard, mais aussi parce que putain on est nu quoi ! On a beau avoir baisé une fois, ça ne lui donne pas le droit d'agir ainsi. Parce qu'elle sait ce qu'elle, enfin son image représente à mes yeux. Et je lui en veux pour ça. Je pose mes mains contre ses bras m'apprêtant à la repousser mais elle s'écarte d'elle même. Elle s'excuse même, bon d'accord, j'dis rien. Je ne râle pas parce que pour une fois je ne la soupçonne pas d'agir avec fourberie, pour essayer de m'avoir une nouvelle fois. Elle s'écarte et moi je me place sous le jet parce que j'suis plein de mousse encore. Je ferme les yeux quelques secondes, c'est à moment là qu'elle décide de s'excuser. Elle ajoute faire des erreurs, oh ça oui, je ne vais pas la contredire. J'ouvre à nouveau les yeux et je la vois faire les cent pas. Je quitte la douche et attrape ma serviette que j'enroule autour de ma taille. Je m'approche et l'attrape. Elle me stresse à faire les cent pas. « Arrête, calme toi. Ça va aller d'accord ? » Elle est entrain de nous faire une crise d'angoisse la blonde. « Qu'est-ce que t'as fait ? » C'est vrai qu'elle a tendance à merder, j'sais pas à quoi elle joue cette fille on a l'impression qu'elle aime se saboter, c'est bizarre quand même. Y'a une rumeur qui court à son sujet, j'pense qu'elle est vraie, et si c'est le cas, c'est vrai qu'elle fait n'importe quoi. « Depuis quand t'es pote avec Adie toi au faite ? Je vous ai vu à la soirée, à quoi vous jouez ? » Oui ça me vient comme ça, j'y peux rien. Et puis je m'en fiche, elles peuvent très bien faire ce qu'elles veulent tant qu'elles ne se crêpent pas le chignon moi ça me va. N'empêche que ça m'étonne ce revirement de situation.

Elle marche, elle ne s'arrête pas de marcher, elle n'en peut plus, elle marche et s’essouffle parce qu'elle sanglote. Elle se sent tellement mal qu'elle n'arrive plus à s'arrêter de marcher. Et puis elle sent les mains de Slavin se poser sur ses bras. Elle lève les yeux et l'aperçoit devant elle. Il lui dit que ça va aller et elle se remet à paniquer. « Non, ça ne va pas aller... Je fais n'importe quoi. » Elle répète encore et encore, elle lève à nouveau les yeux. Elle l'observe un moment, ses yeux humides à cause des larmes, elle le regarde et arrête de pleurer. « Est-ce que ? » Elle l'interroge, elle suppose qu'il a compris, et lorsqu'il approuve de la tête. Elle se colle contre lui, passe ses bras autour de sa nuque, pose sa tête contre son torse et se remet à pleurer lorsqu'il lui demande ce qu'il s'est passé. Elle se calme enfin et l'observe un moment en silence. « J'ai couché avec Sami, je me suis jeté sur lui, sans vraiment réfléchir et... Je crois que j'ai eu tord parce qu'il y a Jamie. J'ai voulu me venger parce que je crois qu'il préfère Sami, ou Santiago, ou je ne sais quel autre mec encore. J'ai voulu lui faire mal. Mais c'est idiot, parce que ça me fait mal à moi, et... Je ne sais pas.... Je suis conne tu sais ? » Elle soupira, et serra son étreinte parce qu'elle se sentait mal, elle avait besoin de réconfort, qu'il lui dise qu'elle avait eu tord. Elle le savait, mais elle avait besoin de l'entendre. Parce qu'elle se sentait tellement stupide. Et puis il l'interrogea sur ce qu'il avait vu à la soirée. Elle inspira profondément. « Je peux pas te dire Slavin parce que, ce serait pas correcte, mais elle est tellement gentille. Je crois que je n'aurais pas dû. Et ... Vous êtes ensemble ? » Elle avait cru le comprendre, les regards échangés ne trompaient pas, mais elle préférait l'entendre de sa bouche.