Tweedy ~ - 17h28

Visiblement, je sais plus quoi faire dans ce foutu nid du X. Les habitants trouvent du plaisir a papoter entre eux, et c’est presque la seule activité possible lorsqu’il n’ya pas de télé, ni d’Internet ni rien du tout. Parler, manger, baiser, parler, manger, dormir, se lever, parler, parler, se doucher… Bref un cercle infernal qui a tendance à plomber mon humeur. D’ailleurs, je sais même pas parler, ni communiquer correctement, et je n’aime pas parler, ni discuter, ni partager… J’aime rien. J’aime le calme, la solitude et voguer librement en évitant de parler à n’importe lequel de ces foutus connards toujours en jeu; ils sont quand même coriaces ceux-là. Donc je me cherche un lieu ou me terrer solitairement, sans trop chercher l’embrouille ou la papotage excessif… Quand je parle, ou quand j’essaye de parler, mon cerveau travaille à une vitesse pas possible et ça me fait un mal de crâne... pas possible aussi. Donc j’arrive à la chambre divine pour voir quel endroit est le plus apte à accueillir une âme solo. Je commence à visionner chaque écran un par un et à barrer systématiquement de ma liste les lieux contenant deux personnes ou trois en même temps, et je garde en tête les pièces contenant une personne… Je peux aisément lui réquisitionner leurs pièces à ces abrutis pour méditer hein … J’ai le droit vous savez…Donc y’a deux choix, soit je me planque dans la cave, mais là y’a le gros boudin espagnol et y’a pas moyen de l’envoyer se balader ailleurs celui-là vu que sont sort est scellé... soit… Attendez, la cuisine est vide là ? Super… Mais on dirait que y’a une salade par terre… ah non c’est pas une salade bordel... c’est du vomi… Qui peut bien foutre ça voyons ? Là c’est sûr c’est pas le boudin espagnol qui a foutu ça, il a un alibi lui… Enquête ouverte les gars, j’vais attraper ce connard qui a balancer sa merde sur le sol et qui s’est enfuit lâchement… Dans mes réflexions profondes et toujours le regard rivé sur cette chose, je visualise un peu comment je serrais acclamé si j’trouve l’auteur de ce crime… Les filles… Les médailles… Les fleurs… Les flash… Les autographes… J’en bave –dans ma tête bien sûr- et une apparition m’arrache de mes rêves un peu trop beaux pour être vrai… « Regarde. Je suis Dieu. » Je fais allusion au pouvoir de tout voir d’un point de vue omniscient, sans pour autant entendre les choses –ce qui casse un peu le mythe ouais- et je lève mes deux mains à la manière d’une étoile de mer collée par erreur à une vitre pour théâtraliser ma répartie, et là, je remarque que c’est la Tweedy… quoi encore toi !!?? Non mais lâche-moi bordel… Elle me colle 24h/24 celle là…

Bon allez, on peut bien vous le dire : Tweedy était une caméra sur pattes. Si si, on vous assure que c'est vrai. N'avez-vous pas remarqué qu'elle passait énormément de temps en salle de vidéo-surveillance, hm ? Et bien, c'est histoire de nourrir les écrans des images qu'elle a pu filmer avec ses yeux, et par la même occasion recharger quelques peu ses batteries, disons. Oui, Tweedy était véritablement une caméra. Ou disons qu'elle se plaisait à le croire. Car c'était une fois de plus l'un de ses innombrables délires - oh oui, on avait arrêté de les compter, ceux-là - ce qui n'avait rien de bien étonnant quand on y pense. Ainsi donc, persuadée d'avoir le pouvoir de filmer à l'aide de ses yeux, la jeune femme se baladait un peu partout au sein du château, croisant des candidats pour le moins surpris par le regard insistant qu'elle leur lançait. Ouais bon, comprenez bien qu'il lui fallait faire preuve de concentration si elle voulait que l'image soit bonne, hein. Plus sérieusement, c'était surtout un excellent prétexte pour se rendre dans cette fameuse salle de vidéo-surveillance, où elle allait d'ailleurs finir par s'installer, vu le temps qu'elle pouvait y passer. On allait d'ailleurs finir par croire que sa curiosité n'avait d'égal que sa folie, ce qui ne serait une bonne chose ni dans un cas, ni dans l'autre, hm. Quoi qu'il en soit, il ne fallut qu'à peine cinq minutes à la jeune femme pour retrouver la trace de cette fascinante salle, où elle pénétra rapidement, pensant alors pouvoir s'y retrouver seule. Que nenni, quelqu'un s'y trouvait déjà, et il s'agissait d'ailleurs de ... d'Ezéquiel. Gloups. Mais, que faisait-il ici, lui ? Très franchement, la surprise causée par cette rencontre improbable pouvait assurément se lire sur le visage de Tweedy. Elle n'était même pas sure qu'il l'ait remarquée, d'ailleurs. Ah si, il s'adressa à elle. Oui mais vu qu'il ne la regardait pas, elle pensa qu'il disait cela comme s'il s'adressait au mur, hm. Il disait alors être Dieu. Intéressant. Un sourire naquit alors sur les lèvres de la jeune femme. « Dieu, vraiment ? » demanda-t-elle, sans nécessairement attendre une réponse. La jeune femme se mit ensuite à rire en voyant Ezéquiel lever les mains d'une manière improbable. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu espères voir Andreas en pleine action avec l'une de ses innombrables conquêtes ? » Bah quoi ? Elle l'avait dans le pif en ce moment, ne cherchez pas à comprendre. « Ou tu m'attendais ? » Bah oui, évidemment. Il s'était dit que cette salle était l'un des repères de Tweedy, alors il l'avait bien évidemment sagement attendu. Bien sûr.

La Tweedy débarque, comme toujours, avec ses remarques à la con… Est-ce-que j’ai l’air d’être un dieu … Sérieux, faut même pas se poser la question... Ou bien non, je propose de poser une autre, encore plus complexe et plus réfléchie : Dieu est-il réellement à ma taille ? Ce n'est pas pour montrer ma supériorité aux autres, mais c'est comme ça, donc sa question, elle est un peu conne je dirais, comme elle d’ailleurs… « J’ai l’air de me marrer ? » Autant pousser le vice plus loin non ? Bref je reporte mon attention vers les écrans de surveillance, et je remarque que malgré l’arrivé de plusieurs candidats dans la cuisine, personne ne s’est porté volontaire pour ranger la merde qu’un connard avec des malaises digestifs ou je sais pas quoi à balancer sans honte ni vergogne sur le plancher de cette belle cuisine immaculée, mais qui sent quand même la patate pourrie. « J’ai pas besoin de venir ici pour voir du cul. » Non mais elle me prend pour un ado qui regarde encore des films pornos ou quoi ? Je sais pas… Déjà Andreas c’est pas un acteur porno mais une actirce, et de deux je sais pas pourquoi ce Andreas baise tout ce qui bouge alors que limite le sexe c’est facile à avoir en dehors de ce jeu, je plains franchement ceux qui viennent dans ce jeu et se tape un trajet pas possible pour planter des poules avec un petit calibre… Ouais c’est décevant. Baiser une fois ok, deux fois ok, mais après ça devient lassant et ça passe plus, alors que dans ce jeu y’a d’autre truc à faire… Sinon si on veut faire plonger encore plus petit Kinder, bah cette nana c’est qu’une lopette, j’vois pas l’intérêt de le voir en action alors que je parie qu’il peut même pas tenir en érection pendant… Allez je mise toute ma cagnotte sur cinq petites minutes. Qui dit mieux ? Bref, elle est bizarre ce soir, la Tweedy. « Non. Sinon c’est toi qui a foutu ça ? » Je dirige mon doigt de géant qui impose vers l’écran numéro trois, celui avec la grosse éclaboussure de vomi qui apparaît clairement sur cette caméra… J’espère que c’est pas elle car sinon je serais forcé de lui plonger sa tête dessus et ramasser ses détritus avec l'aide de ses cheveux, comme un chiffon et ceci même si c’est la Tweedy… Déjà Vomito est dans la cave, donc ça nous fait un suspect en moins, et ça complique par la même occasion la tâche de trouver l'auteur de cette merde car ça nous enlève le suspect number one. Attendez... Pourquoi j'essaye de résoudre ce mystère bidon déjà ... ? Aucune idée, franchement, aucune idée, je sais pas ce qui se trame dans ma tête de pseudo justicier mais je crois que ça va pas bien du tout chez moi...

Est-ce qu'Ezéquiel avait l'air de se marrer ? Hm, bonne question. Là tout de suite, Tweedy n'était pas certaine d'être dans la capacité de lui fournir une réponse. Il fallait qu'elle prenne le temps d'y réfléchir, et d'ici une ou deux semaines, il était possible qu'il obtienne finalement une réponse de sa part. Ouais voilà, il lui faudrait simplement prendre le temps d'y penser, histoire de ne pas prendre le risque de se planter, hm. Plus sérieusement, il va de soi qu'Ezéquiel étaient plutôt de ceux qui riaient quand ils se brûlaient que de ceux qui trouvaient le moyen de se marrer à n'importe quelle occasion. Mais n'était-ce pas ce qui faisait tout son charme, cette personnalité si particulière, cette froideur qu'on lui connaissait tous ? Si, assurément. « Si je te dis oui, je cours un risque, ou ... ? » répondit-elle alors, le plus bêtement du monde. Mais non, elle ne risquait rien. Et vous savez pourquoi ? Bah elle non plus en fait. Bref. Bon, visiblement, il n'avait pas l'air de se marrer, tout comme il n'avait pas l'air d'être venu ici pour voir leur ami Andreas copuler avec tout le château. D'accord, puisqu'il le disait, elle voulait bien le croire sur parole. Certainement. « De toute manière, moi je viens ici pratiquement tous les jours, et il ne se passe jamais rien d'intéressant ... » Ouais, c'était censé être une remarque pleine de sens, venant relever la conversation. Alors qu'en fait, c'était une information dont on se foutait éperdument. Comme d'habitude, une fois sortie de sa bouche, cette remarque avait perdu tout son intérêt, alors qu'elle en avait eu tellement dans son esprit ... Bon alors, pourquoi Ezéquiel était-il venu ici ? Et bien, elle n'en saurait pour le moment rien, puisque son camarade trouva intéressant de lui demander si elle n'avait pas, par le plus grand des hasards, gerbé dans la cuisine. Lorsqu'il lui pointa l'écran approprié avec son doigt, la jeune femme approcha son visage de celui-ci, plissant les yeux puis se reculant pour soupirer. « Bien sûr que non, tu penses bien que si j'avais vomi, dans la cuisine ou ailleurs, j'aurais nettoyé. Je veux dire, est-ce que j'ai une tête à gerber pour ensuite détaler ? Non, clairement pas. Et ça me blesse d'avoir été suspectée, d'ailleurs. Mais je ne t'en veux pas, il est vrai que je suis parfois un peu louche, et euh ... je parle trop je crois. » Non, du tout. Tous les téléspectateurs venaient simplement de zapper, mais non elle ne parlait pas trop. Tweedy croisa alors les bras, détachant son regard de l'écran pour le porter sur son partenaire. « Tu veux que je te laisse en tête à tête avec l'image de cette flaque de vomi ? » demanda-t-elle gentiment. Entre nous, pas sûr qu'elle parte, même s'il le lui demandait.

Elle va pas me taper sur le système aujourd’hui quand même… Pot’d’colle de merde. Bref, cette réflexion je la garde à l’intérieur de mon crâne et je tacherais de ne pas trop la libérer en dehors des limites de mes propres pensées car les conséquences risquent d’être trop grave, ouais trop pour la Tweedy qui risque de… bah de crever et pleurer toute la journée quoi. Je n’étais pas du genre à me marrer, ni à rigoler ou à sourire par-ci et par-là car limite ça m’intéresse pas. Donc me creuser la tête avec la Tweedy, ça faisait pas partie de mon plan aussi, car j’avais nullement envie de l’avoir derrière mon cul celle-là. Bon là elle vient d’atterrir et vu que même si je l’envoie se balader ailleurs ou si je lui balance un os pour disparaitre après, elle me poursuivra c’est sûr… Elle me fout les jetons cette fille sérieux, fin dans le sens figuré quand même… « Non. Tu vas passer pour une conne. » Ah ouais quand même. Et ça c’est seulement si madame ne l’était pas déjà, fin je crois pas mais sait-on jamais, les apparences sont parfois trompeuses. Et après il lui faut vraiment qu’elle ajoute, bordel faut absolument qu’elle ajoute un truc et elle trouve toujours quelque chose à dire… « Plus maintenant. Tu viens de me trouver. » Ne suis-je pas quelqu’un d’intéressant ? Bien sûr, avec toute la modestie du monde. D’ailleurs avec moi y’a toujours de l’action, peut être sauf avec… Euh bah elle. D’ailleurs, pour lancer un peu la chose, je lui demande avec autorité si c’est elle l’auteur de cette merde. Si j’ai suspecté Tweedy, c’est parce que je suspecte tout le monde. Elle me lâche sans grand mal son blabla d’un mètre et que ce n’est pas elle… Bordel arrête avec tes phrases énormes, arrête, mon cerveau il en peut plus… « Oui arrête. » Pfiou, ça fait du bien d‘entendre du calme. Par la suite, elle me demande gentiment s’il elle veut me laisser seul avec cette flaque… Yes la délivrance !! Venant d’elle c’est presque un miracle. Je m’empresse pas d’ailleurs, en tournant la tête vers elle, quittant ainsi l’écran. « Ouais. » Yes !! Bah quoi !? Je préfère de loin rester en tête à tête avec une flaque de vomi qu’avec elle… Je refixe l’écran et je me met à réfléchir sur qui peut bien faire ce genre de choses, j’commence a rayer les candidats un à un dans ma tête. Croisant les bras, je roule un peu les yeux et ma tête pivote de 60° vers la gauche, assez pour… remarquer que… La Tweedy est toujours là… Oh Bordel ! Pourquoi mes tentatives ne marchent plus avec elle ? Pourquoi bon sang pourquoi ??? Y’a deux semaines j’arrivais avec une aisance sans pareille à la repousser, là je bloque et elle démontre une résistance solide… BARRE-TOI BON SANG !!…. Mais ça ne peut malheureusement pas sortir… Pourquoi ça veut pas sortir ?? Pourquoi ?? Bon. Tentative échoué, autant se plier à la fatalité que cette fille ne partira que contre son plein gré… « Bon. J’ai une question. » Et me faut une réponse…

Passer pour une conne ? Ah oui, l'une des activités favorites de Tweedy, parait-il. Mais si, vous savez bien qu'elle n'était jamais à une action ridicule près, si bien qu'elle se fichait éperdument de "passer pour une conne", justement. Pour autant, elle n'allait pas se risquer à tenter le diable aujourd'hui, surtout pas en compagnie d'Ezéquiel. Quand elle était avec lui, elle préférait autant garder un minimum de crédibilité, de sérieux même. C'était comme ça. Disons qu'elle contrôlait - ou essayait du moins de contrôler - sa personnalité extravagante, ses gros délires. Peut être y parvenait-elle, peut être pas, seul le jeune homme était en mesure de le dire. Mais ça non plus, elle n'allait certainement pas se risquer à le lui demander. Un sourire amusé prit alors possession des lèvres de la jeune femme, qui articula simplement : « Oh, le drame. » Ouais, un vrai drame de passer pour une conne, hein. Tellement dramatique, ça c'est sûr. Bon, et à en juger par les paroles suivantes de son camarade, il était quelqu'un de tellement intéressant que ça suffirait presque à annuler toutes les fois où elle s'était rendue dans cette pièce sans rien y voir d'un minimum passionnant, c'est bien ça ? « C'est vrai, tu es de loin ma plus intéressante rencontre, ici ou ailleurs. » D'un coté, il y avait une part de vrai dans ces paroles à priori ironiques. Car elle n'avait jamais caché trouver beaucoup d'intérêt à Ezéquiel et à sa personnalité. Ainsi donc, l'on pouvait effectivement considérer qu'une part de sérieux se dissimulait mine de rien dans ses propos. A lui de l'interpréter comme il le voulait, bien entendu. Quoi qu'il en soit, Tweedy venait visiblement de trop en faire en se défendant d'avoir vomi dans la cuisine, ce qu'elle n'avait évidemment pas fait. Pour le coup, elle était même assez répugnée que celui ou celle qui n'avait pu atteindre les toilettes - si tant est que ça lui soit passé par la tête - n'ait pas daigné nettoyer derrière lui. C'était dégueulasse, hum. En tout cas, Tweedy n'était pas impliquée, mais forcé de constater que tout le monde le savait désormais. La jeune femme haussa doucement les épaules lorsqu'Ezéquiel lui fit comprendre qu'elle devait effectivement arrêter, avant de prendre une mine toute désolée. Oups, promis, elle en ferait moins la prochaine fois. Parce que s'il croyait pouvoir se débarrasser d'elle facilement, il se trompait. Pour preuve, en lui proposant de le laisser seul, la jeune femme s'était bien dit que quelle que soit la réponse du jeune homme, elle resterait ici avec lui. Désolée, mais Tweedy était tenace. Ainsi donc, bien qu'il la prie de le laisser, la jeune femme resta là, un sourire insistant sur son minois. Elle le fixait silencieusement, s'attendant à ce qu'il lui crie dessus. Mais rien. A la place, il semblait vouloir lui poser une question. Ah bon ? « Hum, d'accord. Bah, tu peux poser ta question et j'essaierai d'y répondre. » Oui parce qu'au même titre que pas de bras pas de chocolat, pas de question pas de réponse, hein.

Franchement cette Tweedy c’est une conne, ou bien elle le fait exprès je sais pas. Pour l’instant, je vais mener mon enquête pour savoir si réellement c’est une conne ou pas, ça me fait un sujet d’étude de plus pour me tirer de mon ennui quotidien. Donc maintenant faut je cherche qui a foutu sa merde sur le sol de la cuisine ET d'étudier l'état intellectuel de la Tweedy. Bon, lorsque j’essaye à mon tour de frimer, je récolte une réponse du genre… ‘ça’. Alors c’est ça je suis un phénomène de foire ? Un animal exotique transmuté qu’on vient voir de tous les coins du globe c’est ça… Bah merci la Tweedy. « Me drague pas la Tweedy, ça marche pas. » Ouais ça marche pas. Elle me prend pour un loulou ou quoi ? Genre un mouton qui va lui dire merci et tout le tralala, genre le pack politesse et remerciements + deux bisous offerts (l’un sur la joue droite, l’un sur la joue gauche)… Franchement, je sais pas mais parfois elle me fait pitié à toujours vouloir détecter en les autres une partie bisounours cachée qui n’existe jamais… Si pour l’instant j’ai déraciné aucun porc, c’est simplement parce que ce n’est pas le moment, ni le lieu donc abandonne tes idées car le changement c’est pas maintenant. Je reporte mon attention vers la flaque mais vu que madame ne veut pas se faire prier de sortir et de me laisser tranquille, je lui fait part de mon envie de lui poser une question. Mon cerveau, pour l’occasion, me dicte de lui poser une question du genre : Pourquoi t’es moche ? Ou pourquoi t’es toujours gentil ? Mais non ce genre de questions bidonnés jusqu’au trou qui font sauter les neurones des autres candidats de part leurs stupidités m’intéresse pas, j’ai envie de savoir quelque chose d’autre, de plus profond parce que ça me chiffonne depuis le prime. « Votre truc du prime, genre toi et le blondinet, Lamo et la rousse… C’était quoi au juste ? Parce que j’ai rien du tout compris à vos histoires… » Ouais j’ai rien pigé, je suis resté là, sur le canapé, comme un con et un abrutis qui comprends rien et qui s’obstine à croire que c’est les autres qui parlent une autre langue… Et que moi j'étais normal alors que c'est tout le contraire. C'est moi qui est pas normal. Ouais je veux vraiment comprendre le truc du prime, car dans la chronique de ces deux mosquitos, y’avais question de la rousse et de Lamo avec une relation un peu trop compliqué pour moi, mais aussi de la Tweedy et son blondinet… Franchement je suis maudit les gars à pas comprendre ce genre de choses… Vous imaginez même pas !

Quoi ? Le draguer ? Il croyait sincèrement que Tweedy était en train de le draguer, là ? Mais n'importe quoi. Déjà, elle ne savait pas draguer, et en plus, il ne lui viendrait jamais à l'idée de le draguer lui, sans doute parce qu'elle craignait que cela se retourne contre elle à un moment donné. Ouais donc, elle n'était absolument pas en train de le draguer. Vraiment, absolument pas. « Et toi ne prends pas tes rêves pour des réalités » fit-elle alors, l'air de rien. Bah quoi ? Il avait le droit de dire des bêtises, alors elle aussi. Chacun son tour, hein. Bon, une chose était en tout cas plus que certaine : Tweedy ne quitterait pas cette pièce. Il est vrai qu'elle avait proposé à son camarade de le laisser tranquille en quittant cette pièce. Mais il faut croire qu'elle avait subitement changé d'avis, à moins qu'elle n'ait en fait jamais envisagé de le laisser seul. Oui, ça devait être ça en fait. Parce que Tweedy qui laissait seul Ezéquiel, non ce serait de la pure science-fiction. Ainsi donc, elle resta sur place et constata bien vite que sa présence était loin d'enchanter le jeune homme. Ah bah c'est fort regrettable, parce qu'elle ne bougerait pas d'ici de si tôt, figurez-vous. Qu'il prenne son mal en patience, alors. C'est tout ce qu'elle pouvait lui conseiller. Finalement, Ezéquiel fit savoir à Tweedy qu'il avait une question. Ah ? Et bien, qu'il la pose sa question, comme ça, elle pourrait éventuellement y répondre. Mais encore faudrait-il que la dite question ne soit pas trop saugrenue. Non parce qu'elle commençait à le connaitre hein, donc bon, elle se méfiait. Alors, quelle était sa question ? Ah, visiblement, il n'avait pas tellement compris ce qu'il s'était produit au prime dernier, au niveau des interviews diffusées et concernant Aj, Malo, Finnick et Tweedy ici présente. Hum ... « Tu sais, je ne sais pas s'il y a grand chose à comprendre. Enfin, je veux dire ... on n'aurait même pas du répondre à leurs questions. En tout cas, moi, je regrette un peu de l'avoir fait. En plus, ce que j'ai entendu de la bouche de Finnick ne m'a pas nécessairement plu. Quant à Aj et Malo, je ne crois pas que tout ça leur ait également beaucoup réussi. » Est-ce que ça lui suffirait comme "explications" ? Sans doute pas. Ainsi donc, elle reprit bientôt. « Il était question d'amour, semble-t-il. Du moins, c'est de la sorte qu'ils ont essayé de présenter la chose. » Et là, c'était un peu mieux, ou ... ?

Ah ouais mes rêves ? Quel rêve ? La Tweedy en robe de mariée comme Valentina dans l’autre soirée avec moi en costard … ? Sérieux c’est ça le rêve ? MON rêve ? Beeeeuuurk !! Non mais… j’ai jamais rêvé de quelque chose moi, limite je suis insomniaque et je ne dors jamais, donc de loin à me sortir ça… « C’est plutôt mon cauchemar. » Et puis voilà la suite des reparties, on va jamais finir. Et puis, merde mais j’ai une réaction d’un gamin lorsque on me parle de ça, pfouu je suis franchement arriéré moi… Bon sang rendez moi me sentiments et mes émotions pour que je sois normal, allez ! Bon y’a pas moyen pour l’instant je sais donc je fais avec ce que j’ai, c'est-à-dire un cerveau asphyxié et pas de cœur. Bordel vous imaginez pas la souffrance de souffrir de la non-souffrance vous, c’est assez terrible quand même… Alors puisque je n’ai rien à faire dans ce lieu et que cette Tweedy ne se résignera jamais à me laisser tranquille, je lui pose une question qui pour moi est plutôt censée, car faut pas l’oublier que d’habitude, mes questions c’est de la pure merde, mais aussi de la pure absurdité fécale qui brûle les neurones. Hors là, faut bien le dire, cette question à de la gueule mais la réponse que je reçois n’est pas très convaincante. Donc en bref, ce que cette Tweedy pense de ce film mexicain totalement préfabriqué par ces deux mosquitos de la cabane ne sert franchement à rien, c’est ça ? Ah d’accord, donc ça me rassure. Si ces histoires à la noix ne servent à rien, je me sens moins con du coup. Après j’apprends que ce qu’a dit le blondinet n’a pas vraiment plu à la Tweedy… Bon excuse moi mais je sais vraiment pas distingué entre ce qui est bon à dire, et ce qui ne l’est pas donc je sais pas si ton blondinet à dit quelque chose de mal ou de déplacé, donc j’peux pas juger, ni te défendre ma belle. « Ah ouais blondinet, t’es pas sa copine ? » moi je croyais qu’ils étaient louloutés entre eux, mais non enfaite, elle a renoncé à lui pour me venir avec moi… D’ailleurs je sais pas pourquoi elle m’a choisi pour lui, peut être qu’il est pas si réglo qu’il ne parait l’être. Alors là, si c’était question d’amour, je sais pas mais je pige rien dans ce thème, et le sujet est loin d‘être mon domaine de prédilection ou ma spécialité. « Mais ce que je comprends pas, c’est comment vous faîtes pour avoir ce genre de liens… » Ouais je pige pas comment ce genre de liens sont crées, mais je veux quand même savoir, car faut bien l’avouer, je veux plus me faire passer pour un con lorsqu’on me parlera d’amour vu que c’est la mode ces derniers temps…

Son cauchemar ? Mais à qui espérait-il faire croire ça, au juste ? A Tweedy ? Pff, impossible, c'était dors et déjà peine perdue. Parce qu'elle ne pouvait concevoir que son partenaire ne rêve pas secrètement d'elle, et ce, toutes les nuits. Allez, qu'il n'hésite surtout pas à le lui avouer, elle savait bien de toute manière qu'Ezéquiel était fou d'elle, hein. Bien sûr. Et sinon, pour en arrêter avec ce délire qui avait simplement le don de la faire rire, comme à cet instant précis, peut être pourrions-nous nous concentrer sur la question que venait de poser le jeune homme, hm ? Ainsi donc, il disait n'avoir pas tellement compris ce qu'il s'était produit lors du prime de dimanche dernier. Ah, mais encore ? Visiblement, c'était toute cette histoire d'interviews et d'histoires à l'eau de rose qui lui échappaient. Ah, et bien, pas sûr alors qu'il se soit véritablement adressé à la bonne personne, car Tweedy elle même n'était pas certaine de tout assimiler à ce sujet. Le pire, c'est que la petite brune était pleinement impliquée là dedans, au point de se sentir même quelques peu piégée à certains moments. En fait, elle aurait drôlement apprécié que personne ne cherche à se mêler de sa relation avec Finnick, qui ne regardait logiquement que les deux intéressés. Mais non, il avait fallu qu'il y ait cette interview, qui avait alors éclairé leurs camarades au sujet de leur relation. Et aujourd'hui, même Ezéquiel semblait sentir que quelque chose se passait entre eux. En gros, c'était la merde, parce que si lui avait compris que quelque chose de fort existait entre Finnick et Tweedy, la jeune femme n'osait imaginer ce qu'il se passait dans le cerveau de leurs camarades. Et lorsque Tweedy fit savoir au grand black que certaines choses dites par Finnick lors de son interview lui avait peut être légèrement déplu, le jeune homme lui posa une question qui la fit doucement hausser les épaules. Elle ne répondit rien dans un premier temps, préférant attendre qu'il lui pose son autre question. Il ne semblait pas comprendre comment était-il possible de créer ce genre de liens. Hm, d'accord. Donc là, elle pouvait sans doute répondre à ses deux questions en une seule réponse, non ? Oui, sans doute. « Ce que je ressens pour Finnick n'est pas réciproque, je l'ai bien compris. Je sais que je suis importante à ses yeux, mais il l'est plus encore aux miens. Je ne dirais pas que je suis sa "copine", même s'il est vrai qu'on agit parfois comme un vrai couple. On a voulu tester ce que donnaient ce genre de relations, mais je ne suis pas certaine que ça n'ait pas été une mauvaise idée, tout compte fait ... Je me vois mal m'accrocher à un type qui ne m'aimera sans doute jamais. Et, hm ... je n'avais pas prévu de ressentir ce genre de choses pour lui. Ça m'est tombé dessus, c'est tout. Dans ce genre de jeux, on s'attache à tout le monde, et c'est normal. Et puis, quelques fois, on s'attache un peu trop à certaines personnes, et ça peut donner de jolies histoires, mais aussi des histoires un peu plus destructrices, disons ... » La jeune femme fit alors une pause, marchant à travers la pièce pour s'adosser au mur le plus proche. « Je suis sûre que les gens comme Andreas et toi s'attachent aussi, mais qu'ils cherchent à se convaincre du contraire. C'est impossible de ne pas s'attacher ici. Vous êtes normalement constitués, malgré ce que vous pouvez penser, alors ce genre de choses vous atteignent aussi. Vous aimeriez probablement ne rien ressentir pour personne, mais c'est vain ... Si tu regardes autour de toi, tu verras qu'ils se sont tous déjà attachés à quelqu'un. Et si tu te poses les bonnes questions, tu risques de t'apercevoir que tu es comme eux. » Oui, Tweedy était la championne du changement de sujet. Vraiment, elle était douée.